Trois jours. (— Qu'est-ce que vous faites? — Nous pleurons en parlant de notre mère).

Etonnament je n'ai pas envie d'être ironique. Etonnamment, je ne ressens pas le besoin d'être ironique pour me protéger.

Un grand mystère entoure ces stages ou formation. J'ai compris pourquoi au bout de cinq minutes : la première règle est la confidentialité, rien ne doit sortir de la salle (évidemment, quand on sait que ce sont des entreprises qui envoient leurs salariés, et que l'animatrice/formatrice rencontre également les conjoints et les patrons…). Il s'agit de psychothérapie de groupe (heureusement que A. ne m'en avait rien dit!)

Au bout de trois jours il ressort de tout cela que je n'aurais jamais fait le deuil de mon retour d'Agadir quand j'avais huit ans. J'ai un peu de mal à croire que ma tristesse latente s'enracine là, mais en y réfléchissant…
Un autre élément mis en évidence est ma passion du secret héritée de ma mère. C'est assez amusant, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater (de moi-même, car personne ne juge ou n'explique ou n'analyse) durant ces trois jours que je ne répondais vraiment, sur le fond, à une question, que des heures après, incidemment et dans une autre discussion: il faut sans arrêt recoller les morceaux, un vrai jeu de piste.