Sur un blog ou un forum, tout le monde est à égalité, ou à peu près, une fois les éventuelles inscriptions effectuées.

La particularité des outils de "réseaux sociaux", c'est que vous ne savez pas très bien ce que voient les autres.

Sur twitter, vous voyez les gens que vous "suivez", et chacun d'entre eux voient ceux qu'il suit. Comme personne ne suit exactement les mêmes, personne ne voit exactement la même chose. Cependant, vous pouvez aller farfouiller parmi les personnes que suivent ce que vous suivez... et suivre ceux qui vous plaisent, puisqu'il est autorisé de lire qui ne vous lit pas (sauf si ses informations sont protégées).

Sur Facebook, c'est plus compliqué, puisqu'il existe des niveaux différents, amis, "amis d'amis", réseaux, "tout le monde", et que l'on peut donner des accès différents à chaque cercle. On peut ensuite repréciser une deuxième fois qui a accès à quoi, au niveau des photos, par exemple.
Surtout, merveilleuse invention (!), on peut se rendre invisible: on entre un nom détesté, et soudain, vous n'existez plus à ses yeux (problème: si quelqu'un s'est ainsi rendu invisible à vous, vous ne pouvez plus, par définition, vous rendre invisible à lui, puisque vous ne le voyez plus pour pouvoir sélectionner son compte. J'espère que cela a été bien pensé et que toute personne se dissimulant ainsi à vous ne vous voit plus, par défaut).

Ensuite, il y a des solutions pour suivre le compte de ses "amis" par fil rss, par mail, pour effacer ses propres traces sur sa page, etc. Mais vous ne savez jamais quelle information atteint qui. Vous ne savez pas ce que voient les autres. Il est troublant de se dire que personne ne voit exactement la même chose de la même page (par exemple, aucun d'entre nous n'apparaît jamais dans la liste des amis affichée sur la page de l'ami qu'il consulte: personne ne voit la même liste que son voisin).
Certains commentaires d'inconnus chez nos "amis" peuvent être commentés, d'autres non. Certains liens d'inconnus sont accessibles, d'autres non.
Etc, etc.

Nous savons ce que nous voyons. Nous ne savons pas ce qui nous échappe sur la page que nous voyons (notre meilleur ennemi invisible y a peut-être écrit). Nous ne savons pas ce que voient les autres de la même page.
Nous vivons dans un monde de réalités partielles qui se recoupent partiellement. C'est à la fois angoissant et amusant.