Quand son avant-dernier chien est mort, ma grand-mère a voulu le remplacer.

J'ai assisté à ce dialogue entre ses brus, ma tante et ma mère (je ne sais plus si ma grand-mère était présente, j'espère que non, mais sa présence n'aurait pas arrêté ses brus):

Ma mère : — Elle ne va pas encore reprendre un chien! Et qui va s'en occuper quand elle sera morte? Il faudra le mettre à la SPA!
Ma tante : — Je fais passer le bien-être des vieilles personnes avant celui des chiens.


Curieusement, certains passages de L'Isolation de Renaud Camus (concernant le métissage des populations, la disparition de la culture, etc) me font penser à ce dialogue : est-ce qu'un paysage est plus important que les gens?
Et je repense au bombardement de Dubrovnik, qui a davantage ému que celui des populations, et au bombardement des territoires de Babylone, ce qui n'a guère ému les Américains…
Et je repense à Saint-Exupéry, cet extrait dans Lagarde et Michard: personne ne voudrait d'un pont qui coûte la vie d'un homme, mais tout le monde le traverse.