Les mines de Carmaux et Notre-Dame-de-la-Drêche

Visite du musée de la mine à Cagnac-les-Mines. C'est instructif, spectaculaire et émouvant. Magnifique travail de reconstitution de divers types de galeries effectué par six mineurs obstinés qui ont récupéré du matériel qui allait être enterré à la fermeture de la mine (je ne savais pas que toutes les galeries minières étaient comblées au fur à mesure de l'avancée de l'exploitation et de l'épuisement des filons).
Tout cela a aujourd'hui été récupéré par la ville, le département ou la région (je ne sais), mais le site est tenu avec amour par des jeunes gens de la région dont on sent bien qu'ils souhaitent que ce qui s'est passé là ne soit pas oublié.

Un beau site sur les mines de la région (sans prétention, dit-il, et c'est vrai: un site "prétentieux" sur la mine, c'est quelque chose de difficile à imaginer).

Il s'y tient actuellement une exposition sur Jean Jaurès dont on célèbre le 150e anniversaire de la naissance (3 septembre 1859).



Au retour, Notre-dame de la Drèche. Extérieur troubadouro-mauresque en briques rouges, intérieur étonnant, plan octogonal qui ne se laisse pas deviner de l'extérieur, peintures du XIXe siècle dues à un seul moine, dans un genre néo-byzantin. Je suppose qu'il ne faut pas aimer (le kitsch, toujours) mais j'aime bien, tant par son opulence que par sa naïveté.

J'avais remarqué une "grotte Saint-Dominique" dans le Sidobre (mais je n'ai pu la retrouver sur le chemin du retour, au grand soulagement des enfants), Saint Dominique est dit avoir reçu le rosaire de Marie sur le site de Notre-Dame-de-la-Drêche, lieu de pélerinage.

Pot-pourri

Rêvé de Gvgvsse qui dans un décor de James Bond des années 70 feuilletait un Paris-Match présentant Margaux Hemingway.

Tarot pour la première fois du séjour. C'est là que je peux juger la profondeur des changements en moi: il y a une époque où j'aurais tout abandonné pour jouer au tarot.

Sidobre.

Eglise de Lacrouzette. Granit. La Cène est belle, imposante, solennelle. Surprise de ne pas en trouver de photos lui rendant justice sur internet.
Quand à l'église, il est étonnant de constater qu'un matériau comme le granit peut devenir étouffant. A visiter, pour se faire une idée personnelle.

Le Cayla et musée de Gaillac

Le Cayla le matin, en se perdant loin des grands axes (la revanche de la carte Michelin sur le GPS).

Guide incroyable, qui se lance dans la description des journaux " de raison" (livres de comptes), expliquant leur épluchage minutieux par les historiens, l'intérêt de l'auto-suffisance alimentaire, le troc, etc. Je songe à Barthes, à «L'écriture n'a-t-elle pas été pendant des siècles la reconnaissance d'une dette, la garantie d'un échange, le seing d'une représentation? Mais aujourd'hui, l'écriture s'en va doucement vers l'abandon des dettes bourgeoises, vers la perversion, l'extrémité du sens, la folie, le texte...», mais bien sûr bien moins précisément, me rappelant «vers la folie, la perte, la perversion...» [1]. Les enfants bâillent. Peu à peu nous réfrènerons une épouvantable envie de rire.
La mort de (tuberculose) de Maurice de Guérin fut ainsi racontée notre guide, que je soupçonne d'être un vieux garçon misogyne : «Il se maria, mais c'était un romantique, les réalités de la vie n'étaient pas pour lui, et l'amour fut de courte de durée. Heureusement, deux ans plus tard, il fut sauvé par la mort.»
J'étais scandalisée, ressassant la phrase lue dans Les Demeures de l'esprit : «Ici repose mon ami qui ne fut mon époux que huit mois», épitaphe choisie par la jeune veuve (ce qui bien sûr ne dit rien de l'harmonie du ménage... Mais huit mois, c'est bien court pour en juger, surtout quand la maladie est présente avec tant de force).

Horrifiés de découvrir la main droite d'Eugénie pieusement déterrée (en 1875) et conservée dans un tiroir du cabinet des curiosités...

Le guide fut d'abord surpris par notre nombre, puis par nos achats. (Le Centaure et le journal d'Eugénie.) Cette seconde surprise m'a un peu attristée. Espérons que si personne n'achète, c'est que tout le monde possède déjà.



Musée des Beaux-arts de Gaillac. Firmin Salabert, Henry Loubat (tableau de moissons qui me donne envie de voir le Henri Martin de Toulouse) et un sculpteur local, Jean-Jules Pendariès, pas mal du tout. Exposition de lithographies au sous-sol, Derain, Jean Rostand par Foujita (avec des grenouilles...), quelques beaux Picasso, des Duffy, deux Gromaire, des inconnus et un Terechkovitch qui a servi à l'affiche.



Notes

[1] Il s'agit de la quatrième de couverture d' Échange, citation extraite de RB par RB, citation pervertie, le mot "folie" ayant été ajoutée par RC (tout cela est expliqué dans Journal de Travers).

Promenade de santé

Parti pour une balade de une heure autour du lac de Rassize. Tellement agacée par ces soi-disant "randonnées" pour lesquelles on emporte quatre litres d'eau pour une heure que j'ai mis une robe légère et des ballerines au lieu des traditionnels short-basketts: grave erreur. Nous avons trop bien suivi le balisage, mangeant des mûres et grimpant en constatant avec un peu de surprise que nous nous éloignions de plus en plus de la rivière. Quand nous décidâmes de faire demi-tour, les enfants étaient si loin devant que nous n'étions même pas sûrs d'emprunter le même chemin qu'eux («Mais si, ne vous inquiétez pas: C. suivra le balisage jaune tant qu'il verra du balisage jaune.» (Je ne croyais pas si bien dire)) Trois enfants ont finalement abandonné et se sont arrêtés pour nous attendre. Quand nous les avons rejoints, C. avait disparu. Comment le retrouver? Au moment où nous apprêtions à faire deux équipes, l'une ramenant les trois enfants à la voiture, H. et moi partant à sa recherche, il s'est ramené comme une fleur (ou le bec enfariné).

Ch. était furieux. Nous prenons le chemin du retour et G. se met à vomir au bout de cinquante mètres. Ch. furieux et moi partons seuls chercher les voitures.
Fatiguée, muscles des cuisses à la limite d'être froissés, épuisée nerveusement (comment retrouver C., le malaise de G. est-il grave, que faire de la colère de Ch., etc).

Sanglier décousu

Rêvé d'une façon extraordinairement précise de Barthes, d'une œuvre de Barthes. Jean-Yves et Pascal étaient là.

Tenu dans mes mains le commentaire de Barthes, dans un livre partant en lambeaux, à la couverture jaune à la façon des anciens Grasset. Livre de bibliothèque, bibliothèque lumineuse et interdite, sans doute dans la coupole du Panthéon (je savais que j'étais dans un lieu correspondant à peu près à la coupole du Panthéon). Histoire de chasse et de vengeance, de sanglier décousu. Lu la dernière phrase, dans le style désuet et si légèrement ironique de Barthes. Une sœur ayant vengé invisiblement son frère. Impossible de me souvenir de cette phrase pourtant si nette, si musicale.
Puis second livre, tout petit, cinq centimètre sur cinq, couverture vive, jaune et rose, contenant le conte commenté par Barthes. Conte écrit par Barthes?

Mais qu'ai-je donc amalgamé, la tapisserie du musée Goya, les chasses de Monsieur de Lautrec et Le bruissement de la langue? Quelle frustration de ne pas se souvenir des deux phrases si nettement lues. Il aurait fallu les noter au réveil (mais aurait-ce été possible?)

Fini Arjouni [1]. Camomille et miel.

Notes

[1] en allemand, sans dictionnaire: compris l'esprit ;-).

Tourisme

Très mal dormi: fête au village, basses qui font trembler les murs de minuits à six heures du matin. Cette fois-ci, j'espère qu'un ou deux jeunes se tuent, afin de calmer les autres.
Fini Nietzsche. A lire : Sophocle, Eschyle, Histoire de la Grèce.

Promenade en forêt derrière Ambialet. Je rêve aussitôt de GR, de traversée des Pyrénées ou de Corse. Le problème est que je n'aime pas les sacs à dos. Avec un âne?

Ambialet magnifique dans sa boucle de Tarn. Ma première carte postale pour l'Australie, pour un "ami" "pur FB".

Belle église romane du XIe siècle, nue. Barrage électrique.

Le soir, aligot (toujours la fête au village!) Organisation remarquable.

Les grenouilles

«Jean, son fils favori, spécialiste des grenouilles» Demeures de l'esprit, Sud-Ouest, p.362

Les beaux-parents de Paul à Ville d'Avray avaient pour voisin Jean Rostand. Celui-ci enrôlait les jeunes gens du voisinage pour lui ramener des grenouilles et Paul se souvient de ces pêches qui permettaient de gagner quelques sous.

(Je me souviens de l'une des premières dictées rentrée en France: j'avais été vexée de ne pas savoir répondre à une question qui concernait la pêche à la grenouille. Elle se pratique avec un chiffon rouge, je ne le savais pas.)

C'est jeune et ça pourrait bien mourir

Soirée soi-disant disco au village. Musique de fond jusque dans nos chambres et crissement de pneus à trois heures du matin. Je redoute qu'un de ces jeunes gens ne finisse dans un ravin. (Est-ce l'âge qui fait grandir en moi les pensées protectrices maternantes?)

Harpe et violon

Tour du lac de Bancalié. 10 km, le temps de penser. L'esprit occupé de Nietzsche, joie de découvrir comme un émerveillement de naître.
Appris une première défection de blogueur, sans surprise. Après une première rencontre IRL, je ne lui faisais déjà pas confiance.

Le soir, concert harpe et violon dans l'église de Réalmont. Celle-ci est très peinte, dans le style saint-Sulpice/Sacré-Cœur/IIIe République. Baldaquin doré au-dessus du chœur rehaussé d'angelots et de roses blanches. C'est un style qui emporte toujours mon indulgence de par sa bonne volonté, son désir de ne pas froisser et de convaincre.

Isabelle Frouvelle et Henri Gouton. A l'entracte: «Je vous remercie d'être restés». Pas sûre que ce soit de l'humour...
Les morceaux écrits pour ces deux instruments sont — en toute logique — bien meilleurs que les transpositions. Comme d'habitude, plus un morceau est connu, plus la transcription et l'exécution paraissent étranges, voire mauvaises (je songe aux Danses de Brahms).
Un très beau moment de haute qualité. L'église est à moitié pleine, mais de personnes sachant ce qu'elles viennent écouter (sans doute plus que moi...): peu de touristes perdus.

Le programme donne quelques repères biographiques pour chaque compositeur. Je le note ici pour mémoire, certains compositeurs m'étant totalement inconnus (j'irai faire un tour sur wikipédia).
- Sonate n°2 en sol mineur de G.F. Haendel ;
- Nocturne n°3 pour harpe et violon de Robert Nicolas Bochsa et Rodolphe Kreutzer (Bochsa: «l'un des personnages les plus farfelus de l'histoire de la musique», dixit le programme.) ;
- Méditation de Thaïs de Jules Massenet ;
- Danses hongroises n°1, 6 et 5 de Johannes Brahms («En 1864, il rencontre Wagner, qui par la suite le harcèle de sa malveillance.» : Ah?) ;
- Sonate en ut mineur de Ludwig Spohr («Il se maria avec une harpiste, Dorette Scheidler».) ;
- Berceuse de Gabriel Fauré (Belle transcription. Fauré est né à Pamiers: n'y a-t-il rien qui aurait permis de l'inscrire dans les Demeures de l'esprit?) ;
- Duo op.156 de Nicolaï von Wilm (Compositeur letton. Œuvre très rarement jouée car la partition n'existe pas dans le public. Il existe un enregistrement de Menuhin et Zabaleta. I. Frouvelle a obtenu la partition de la veuve de Nicanor Zabaleta. Très belle pièce).
- Playera-romanza andaluza de Pablo de Sarazate
- Czardas de Vittorio Monti.

Castres, Lautrec

Levée à cinq heures. Deux heures de Nietzsche dans la maison endormie. L'instinct et la folie de Dionysos, la forme et la beauté d'Apollon, la raison froide de Socrate. Et Platon, le pauvre, sauvant les meubles.

Castres, Jean Jaurès, Goya. Exposition Les Caprices, sorcellerie, prostitution, ignorance, exploitation des hommes par les femmes, des femmes par les hommes. Tromperie, avarice, luxure, monde sans tendresse ni générosité. Je songe à La Fontaine, mais ce que montre Goya me paraît bien pire, comme si l'Inquisition avait nourri la superstition et l'hypocrisie. Soudain la guerre d'Espagne (de 1936) acquiert un arrière-fond. Tant de bêtise et d'avidité menant à tant d'horreur.

Acheté Demeures de l'esprit, Sud-Ouest. Emérveillée par le raffinement de Mme Toulouse-Lautrec dans la distance et l'exaspération: «Mme de Toulouse-Lautrec, lorsque son mari lui faisait l'honneur de débarquer chez elle, toujours sans crier gare, le place à table à sa droite, comme un invité, et non pas en face d'elle comme c'est l'usage entre mari et femme.»

Lautrec. Belle église, trompe-l'œil derrière l'orgue et le chœur. Un homme (le prêtre?) nous allume très aimablement le chœur et nous propose le commentaire d'un tableau, le baptême de Clovis, établissant le parallèle Clothilde/Clovis, Hélène/Constantin. Il a cette réflexion qui sonne étrangement à mes oreilles de catholique républicaine: «C'est pour cela que lorsqu'on coupe le cou du roi, on remet en cause beaucoup plus que le roi...», évoquant par ce suspens le sacrilège de la mort de Louis XVI, dans un étrange écho à ma lecture de JYP.

Au pied du moulin, pancarte botanique expliquant le pays de Cocagne. Je songe à Alphonse Daudet, d'un sud à l'autre.

Albi

Cathédrale d'Albi. Toujours la même frustration de connaître si mal l' Ancien Testament. Très beau musée Toulouse-Lautrec. 1864-1901. Je songe à mes amis nés en 1964. S'ils étaient morts en 2001... c'est peu. Proust né en 1871. Tous ces messieurs en hauts-de-forme... L'Anglaise du Star fait tellement Levet.

Raté le musée Lapérouse. Dommage, cela aurait fait une belle carte postale. Lapérouse, bedonnant, sur la place en arrivant à Albi... L'imaginer amaigri, attaqué par le scorbut, sur une île du Pacifique... et Louis XVI, et le navire La Recherche parti à sa recherche. (Les Eglogues sont une maladie.)

Réalmont. Prégnance des guerres de religions, omniprésentes dans toute la région. Calvaires au carrefour (IIIe République?), peints: métal ou céramique? Etrange pays. Les gens d'ici sont très aimables, je le note toujours quand je le constate en France.

Vacances

Dormi. Cascades d'Arifat. Dormi.

Voyage

Départ de Pigny. Passage à Nohant. Feuilleté encore le Frédéric Chopin de Tadeusz A. Zielinski (en réalité, je ne voulais passer à Nohant que pour le revoir et en retrouver les références exactes) et encore décidé de ne pas l'acheter. Pas trouvé le cours d'eau où se baignait George Sand. Mais était-il attenant à la propriété? Je passerais bien mes vacances ici, sous les tilleuls devant l'église.

Descente vers le sud. Viaduc de Millau. Saint Antonin-de-Lacalm. Maison laide, intérieur vaste qui résonne.

dimanche 19 juillet 2009

Départ de Paris pour deux semaines de vacances

Roland Barthes, Le Bruissement de la langue
Roland Barthes, Mythologies
Roland Barthes, Le Degré zéro de l'écriture
Reginald Hill, Midnight Fugue
Friedrich Nietzsche, Naissance de la tragédie
Le guide vert Midi-Pyrénées
Jakob Arjouni, Happy birthday, Türke!
Balzac, Pléiade tome 1
Jean-Yves Pranchère, L'autorité contre les Lumières
RC, Théâtre ce soir

Départ difficile

Barbecue de blogueurs devenu un must, à faire traverser les océans et retarder les départs en vacances.

La cinéphilie est un terrorisme. («Mais qu'est-ce que t'es con! T'es con comme une bite!»)

Couchée à presque cinq heures, debout à huit heures, décidé de ne pas partir en vacances. Encore un billet et je retourne au lit.

Objectif des vacances: bronzer


Evidence

Quand on passe son temps à écrire ailleurs que dans son blog, on n'a rien à écrire dans son blog.

Fini le Rex Stout. J'aime bien.

Harry Potter VI

Moins pire que le 5, mais définitivement pour des gens qui connaissent le livre, il manque trop de détails. Un peu déçue (mais je ne me faisais pas beaucoup d'illusions) que toute la partie sur les parents de Tom Riddle ait été escamotée: très beau passage du livre, évoquant Le Domaine d'Arnheim.

«J'avais un poisson rouge, il s'appelait Francis.»
«Life goes on, then... *pouf* ».

Rogue a les cheveux propres, Draco Malfoy a beaucoup grandi et joue un beau personnage torturé.

Le parti pris sur les couleurs est étonnant, l'ensemble est très stylisé. Trop de gros plans sur les personnages, ça finit par être fatigant. Cela ne ressemble pas vraiment à un film, c'est presque un carnet de dessins.

J'y vais pour voir les acteurs: c'est étonnant de voir grandir des enfants devant les caméras.

C'est pas le moment

- samedi : une bouteille de tokaji
- dimanche : une ménagère en argent, deux Balzac, le pendentif de mon grand-père offert à ma grand-mère pour ses fiançailles
- lundi : contre-flood
- mardi : ménage. Retrouvé Rex Stout (chic!)
- mercredi : bah...

Enfin une explication rationnelle

Les années de treize lunes sont des années à temps médiocre.

Nous sommes dans la troisième année consécutives comportant treize lunes. Voilà pourquoi le printemps et l'été sont médiocres.

L'année prochaine, retour à la normale.

Bac de français : sans illusion

Je regarde son sujet : quatre ou cinq pages contenant quatre textes, une première question qui consiste à faire plus ou moins une synthèse de ces textes.
Les pages du sujet sont comme neuves, comme si elles n'avaient jamais été lues, pas une phrase soulignée, pas un mot entouré. Mon cœur se serre, qu'a-t-il fait de l'année, où était-il pendant les corrections de devoirs?

— Tu as travaillé comme ça, sans rien souligner ?
— Oui oui, je fais toujours comme ça, je déteste le stabylo.

Mais je ne parlais pas de stabylo.


Interview d'un ami, qui confirme :
— Mais oui, j'ai toujours fait comme ça, je ne crayonne ni les sujets, ni les livres!
— Ah. Et tu as eu combien au bac de français ?
— Euh... 6.

vendredi 10 juillet 2009

  • pour lire

Jakob Arjouni, Happy Birthday, Türke! (dans le métro)
Friedriech Nietzsche, La Naissance de la tragédie (une heure tranquille)
Deutsch Synonyme

  • Détour pour porter à Jérémy les livres confiés par Marie à la dernières soirées des Eglogues

RC, Rannoch Moor
RC, Corée l'absente

Calculer la TVA à partir d'un prix TTC

On vous apporte la note de restaurant.
— Vous pourriez faire apparaître la TVA ?
Le serveur repart et revient... avec une TVA fausse. Il a multiplié le TTC par le taux de TVA.

Donc faisons simple.
Deux nombres à retenir :
  • 0,1639 pour la TVA à 19,6 %
taux par défaut, taux "normal"
  • 0,0522 pour la TVA à 5,5 %
- produits destinés à l'alimentation humaine (à l'exception des produits dits de "luxe", comme la confiserie, certains chocolats et produits chocolatés, margarines et graisses végétales, etc. qui sont soumis au taux normal),
- abonnements au gaz et à l'électricité,
- abonnements aux réseaux de fourniture d'énergie,
- équipements et services à destination des personnes handicapées.


Ce sont les coefficients à appliquer au TTC pour obtenir la TVA directement.

(Pour les incrédules et les nuls en maths (pas forcément les mêmes) :
119,6 x 0,1639 = 19,6 (j'arrondis);
105,5 x 0,0522 = 5,5 ).


A partir du 1er janvier 2012

  • 0,0654 pour la TVA à 7 %
- les eaux et boissons non alcooliques,
- les produits d'origine agricole, de la pêche, de la pisciculture, et de l'aviculture n'ayant subi aucune transformation,
- les produits suivants à usage domestique : bois de chauffage, produits de la sylviculture agglomérés destinés au chauffage, déchets de bois destinés au chauffage,
- les aliments simples ou composés utilisés pour la nourriture du bétail, des animaux de basse-cour, des poissons d'élevage destinés à la consommation humaine et des abeilles, ainsi que les produits entrant dans la composition de ces aliments (article 31 de l'annexe IV du Code général des impôts),
- les produits suivants à usage agricole : amendements calcaires, engrais, soufre, sulfate de cuivre et grenaille utilisée pour la fabrication du sulfate de cuivre, ainsi que les produits cupriques contenant au minimum 10% de cuivre,
- les produits antiparasitaires, sous réserve qu'ils aient fait l'objet soit d'une homologation, soit d'une autorisation de vente délivrée par le ministre chargé de l'agriculture,
- les livres,
- les médicaments, préparations magistrales et produits officinaux non pris en charge par la sécurité sociale,
- les oeuvres d'art, objets de collection ou d'antiquité,
- la rénovation et réparation de logements privés de plus de 2 ans (article 279-0 bis du Code général des impôts).
  • 0,0206 pour la TVA à 2,10 %
- médicaments remboursés par la sécurité sociale,
- certaines représentations théâtrales,
- publications de presse.


A partir du 1er janvier 2014


Voir ici un résumé des évolutions.
- 19, 6% devient 20 %
- 7 % devient 10 %
- 5,5 % et 2,1% demeurent inchangés.

Les coefficients à appliquer au TTC pour obtenir la TVA directement sont les suivants :
  • 0,1667 pour la TVA à 20 %
  • 0,0909 pour la TVA à 10 %
  • 0,0522 pour la TVA à 5,5 %
  • 0,0206 pour la TVA à 2,10 %

Hep, les blogueurs influents, vous ne voudriez pas sauver une librairie ?

Ou au moins faire un peu de bruit pour embêter la BNP ?

Il y a quelques temps nous nous émûmes (sur FB) de la très probable disparition de la librairie de France à New York, institution qui valait Shakespeare and Co en France.

La même chose est en train de se passer inversement en France, fort discrètement :

Mais où sont les funérailles d'antan, chantait Brassens, un thème que ne reprendra sûrement pas la librairie Brentano's, fondée en 1895 par Arthur Brentano, et mise en liquidation judiciaire par son propriétaire, BNP-Paribas depuis le 12 juin dernier.
« Nous sommes désolés de vous informer de la fermeture définitive du magasin », peut-on lire sur des feuilles A4 scotchées sur les vitrines de la boutique.
Située avenue de l'Opéra, cette librairie historique et anglophone a été prise à la gorge par le propriétaire des murs, BNP-Paribas, donc et n'a pas pu payer un loyer réévalué de 7000 € à 20.000 €, selon les informations de MédiaPart.
C'est à la suite d'une décision judiciaire datant de 2006 que la cour d'appel de Paris a accepté l'augmentation de loyer, sur la demande de la banque.
« Merci de votre soutien et de votre fidélité pendant toutes ces années », achève laconiquement l'équipe de la librairie. Nous avons tenté de contacter l'établissement, mais en vain.
Depuis lundi, le magasin a ainsi fermé ses portes.
source : fabula

Bon évidemment, je comprends qu'entre Roland Garros et la librairie Brentano's, la BNP n'hésite pas. Vendre des balles de tennis au profit des jeunes en difficulté est plus médiatique que leur offrir des livres (surtout des livres en anglais (sachant que la partie française de la librairie a été fermée en mars 2007)).

Des souvenirs personnels m'attachent à cette librairie (dans laquelle j'ai essayé de me procurer en vain le Raul Hilberg avant qu'il ne soit traduit), mais également des traces littéraires : une fois encore je mets en ligne ces quelques lignes de la préface à Cartes postales, de Heny Jean-Marie Levet :

Il y avait Maroussia, dont j'ai oublié le nom de famille. Je l'ai emmenée un jour à la librairie Brentano pour lui montrer les portraits de Walt Whitman. En sortant, le vendeur, qui était mon ami, me fit un sourire en hauteur et me lança un clin d'yeux qui me laissa tout déconcerté, et dont je n'ai pas encore compris le sens exact. J'aimais beaucoup la librairie Brentano; même, de mes dix-huit ans à mes vingt-et-un an, elle a été mon principal lieu de plaisir. J'aimais à me sentir dépaysé, à la façon de des Esseintes dans les bars et les brasseries anglaises de la rue d'Amsterdam. Du reste, nous éprouvions tous le besoin de nous dépayser; nous affections de ne considérer Paris que comme une de nos capitales, et secrètement nous nous apppliquions la phrase de Nietzsche: «Nous autres Européens». Ce n'était pas pour rien que notre revue allait s'appeler: «L'Œuvre d'Art International»! Oh, les belles Américaines que je frôlais parfois —Excuse me— entre les corps de bibliothèque de chez Brentano! Je rêvais, non seulement de me faire aimer d'elles, mais aussi de leur faire connaître la littérature française contemporaine, de leur traduire, en quel anglais et avec quel accent effroyable, tu vois ça d'ici, les «Moralités légendaires», ou même «Maldoror». Mais elles étaient peu préparées pour cela, je crois; peut-être même qu'elles ne connaissaient pas Whitman! C'était probable en effet, car en fait de poètes américains, c'était surtout Ella Wheeler Wilcox qu'elles achetaient. J'étais un des rares clients français de Brentano, je veux dire des clients assidus, qui venaient trois ou quatre fois par semaine. Après avoir eu à mon égard une attitude très réservée, on finit par m'admettre, et par me laisser fouiller partout, même au sous-sol. A vrai dire, presque tout l'argent dont je disposais passait là!

Valery Larbaud, conversation avec Léon-Paul Fargue, en préalable à Cartes postales (Gallimard poésie), p.48

mardi 7 juillet

Catégorie dédiée à Dominique, qui me demande quand il me rencontre : «Alors, qu'est-ce que tu as dans ton sac aujourd'hui

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Joseph Conrad, Des souvenirs
Jakob Arjouni, Happy Birthday, Türke!
Friedriech Nietzsche, La Naissance de la tragédie
Deutsch Synonyme

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Jakob Arjouni, Happy Birthday, Türke!
Friedriech Nietzsche, La Naissance de la tragédie
Deutsch Synonyme
Arno Schmidt, Cosmas ou la Montagne du Nord (bibliothèque Malraux)
André Gide, Pierre Louÿs, Paul Valéry, Correspondance à trois voix (bibliothèque Malraux)
Allan Bloom, L'âme désarmée - Essai sur le déclin de la culture générale (bibliothèque Malraux)
le catalogue de l'exposition Roland Barthes 2002-2003 au centre Pompidou
Claude Mauriac, Bergère ô tour Eiffel - Le temps immobile 8.

Collage obsédant

Parmi les phrases qui me hantent, qui reviennent comme des refrains imagés :

- Jamais ! Jamais ! (Isabeau, héroïne des Passagers du vent, punie par les sœurs, à qui l'on demande de se repentir alors qu'elle est victime d'injustice).

- Pas le couvent ! Pas le couvent ! (Une jeune épouse apprenant qu'elle est veuve, hurlant dans les couloirs de Versailles (récit d'Eve Ruggieri en 1986 ou 87: quelqu'un saurait-il qui est cette jeune femme ?))(réponse bien plus tard: La princesse Palatine (merci Laurent)).

- Help me, Obi Wan ! (La princesse Leïa, projetée par R2D2 en un hologramme tremblant).

Tonalités

Vendredi : passé chez W.W. Smith acheter Teenvogue pour elle, bien sûr. (Trop tôt, le numéro n'est pas encore sorti en France). Erré à l'étage avec toujours le même pincement au c?ur de se rappeler soudain qu'il n'y aura plus de nouveau Harry Potter. J'essaie de me souvenir de l'époque où ce conte n'existait pas, c'est un peu comme imaginer la vie sans internet. Certaines choses paraissent avoir toujours existé dès qu'elles apparaissent.
Acheté le dernier Reginald Hill en me jurant de finir d'abord mon policier germano-turc (pour l'instant, je tiens).

Samedi : déjà trop loin, je ne sais plus. Rangement, rangement rangement. Sans doute les seuls à sortir un week-end de soldes pour ne revenir qu'avec des articles non soldés. Glace aux noix de macadamia. Crise. Je n'irai pas chez F. ce soir. (Un jour tout cela finira mal, je suis fatiguée. C?ur froid, dirait RC.)

Dimanche : dormi. Pas assez, mais dormi, enfin.

Lundi : parce que je dors debout je lis debout, pour ne pas m'endormir. C'est logique, ça?

Emmanuel Pouvreau

C'est amusant de redécouvrir La Défense treize ans plus tard. Les arbres ont poussé. Je ne me souvenais pas qu'il y avait autant de sculptures. Je vais m'asseoir dans la chapelle (ou l'église?), pour le plaisir.

Entre l'église et le Cnit, je remarque une plaque :




Je recopie pour Google :
En hommage à Emmanuel Pouvreau, 1900 - 1962, industriel, fondateur du Cnit.
Médaillon réalisé par Paul Belmondo
Inauguré par M. Jacques Gautier, premier vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine, président du Conseil d'administration de l'EPAD
Le 21 mars 2007

Escalator de la Défense, matin

Derrière moi deux jeunes femmes discutent :

— Et il fait tellement chaud dans les transports en commun! Tu fais comment, toi?
— Je me mets à poil. Je ne me rhabille qu'au moment de sortir du bus.
— Ah c'était toi? Je me disais aussi, quelle popularité, cette ligne !
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