Je reporte une montre depuis une dizaine de jours. Ça change la vie, c'est tout de même beaucoup plus pratique que de passer son temps à surveiller l'ordinateur, les quais de métro, son téléphone, etc. Une montre, c'est son temps à soi, et j'ai soudain beaucoup plus de temps que lorsque je suis dans le flou, à dix minutes près.

En octobre 2007, j'avais acheté la montre Corto Maltese en noir et blanc. Très vite, le bracelet s'est abîmé, la feuille imprimée se décollant du corps du bracelet.
J'étais furieuse (et déçue, car cette montre me plaisait beaucoup), je l'ai rafistolé/consolidé avec du scotch, puis au lieu d'aller faire un scandale chez Swatch, j'ai arrêté de porter une montre.

Jeudi dernier je me suis décidée à passer à la boutique du Louvre, non pour obtenir un quelconque dédommagement, mais pour acheter un bracelet normal qui tienne honnêtement son rôle de bracelet.
Il en ressort que c'était une montre de collection, qu'elle s'est arrachée en quelques semaines, et qu'elle n'était pas destinée à être portée... (le tout expliqué très gentiment, avec embarras, voix off).
Zut alors, ils auraient pu le dire, j'ai tout bousillé mon bracelet de collection. Si j'avais su, j'aurais acheté en même temps un bracelet solide (enfin, normal) et j'aurais procédé au remplacement dès l'achat. Après tout, je tenais à ce Corto Maltese, cela ne m'aurait pas arrêtée.

J'ai maintenant un beau bracelet blanc et je porte à nouveau une montre. Deux montres, même, puisque le vendeur est allé jusqu'à me confier qu'il alternait entre les siennes pour les abîmer moins vite. J'alterne donc avec la Seiko que mon père a gagnée à un tournoi de tennis en 1987 et que j'utilisais jusqu'à l'achat de la swatch.