Vagabonde

En réunion depuis le début de la semaine, en "entretiens", plutôt, présente lors des interviews menés par l'audit groupe.

Dans l'ensemble c'est passionnant.
Mais parfois ma pensée vagabonde tandis que je contemple les avant-bras très poilus, et plutôt blonds, de l'homme aux cheveux blancs devant moi (tiens, je reconnais cette cicatrice au coude: un tennis elbow?); ou je m'interroge en regardant les pouces très courts de l'auditeur, si courts que j'ai cru un instant qu'ils leur manquaient une phalange: mais non, les deux phalanges ont la même longueur (donc la première bien plus courte que la norme), et la deuxième est ronde, quasi sphérique, autour de l'ongle.

Perplexe

A voir s'agiter certains fous on finit par se demander si ce ne sont pas eux qui sont normaux, et si par hasard on n'aurait pas loupé quelque chose (tant il semble impossible d'être à ce point illogique).


Précision en 2015 : c'était une allusion aux réactions de JA.

Chroniques de l'incrédulité

Rappel: billet pour mémoire, archives en vrac. Le 24 février 2008 j'écrivais : «Bien. Je vais utiliser une forme à laquelle je pensais depuis quelques temps, le post baladeur: un seul post sur un thème, mis à la date du jour du dernier jour. Cela m'évitera d'ouvrir une rubrique "Sarkozy".<br /> J'ai entendu Sarkozy pour la première fois la semaine dernière (si si c'est possible), il a la voix, l'attitude et les mimiques assorties aux lunettes de soleil et à la gourmette, faut-il se réjouir de la cohérence du réel?<br /> Je note donc les dernières en date, pour mémoire, puisque ce blog a aussi (ou avant tout? non peut-être pas, finalement) une valeur d'archives.»<br /><br /><br /><br /> Il s'agit donc d'un billet qui s'allonge (malheureusement) au fil du temps.<br /><br /><br />

<b>15 février 2008 : Une indécence pour couvrir une imbécillité</b><br /> Je n'ai pas spécialement l'intention de me mettre à suivre les stupidités présidentielles. Cependant, la dernière en date ("adoptez un petit juif de la Shoah") me paraît si répugnante que je vais la noter ici, afin d'en conserver une trace. <br /> De même je note le soupçon qui m'est venu aussitôt venu à l'esprit : s'agirait-il de créer un agitation telle qu'elle couvre la bêtise du premier interview de Mme Bruni-Sarkozy? (J'avais bien dit que son plus grand charme était son silence.) <br /> Après tout, les mêmes sphères sémantico-historiques sont concernées.

<blockquote>Une phrase de la première interview que Carla Bruni-Sarkozy accorde depuis son mariage a suscité hier quelques remous. A propos du SMS que Nicolas Sarkozy aurait envoyé à son ex-femme, la première dame de France affirme, dans son entretien à « L'Express », que « Le Nouvel Observateur » (dont le site a publié l'information) « a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de site avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs ? » Le directeur de la rédaction du « Nouvel Observateur », Michel Labro, a aussitôt estimé sur Rue89 que cette interprétation était « parfaitement hallucinante, assez incroyable et pathétique…, parfaitement imbécile ». Soucieuse de calmer le jeu, Carla Bruni a indiqué hier être « extrêmement désolée » si elle a « pu blesser quelqu'un ».

<br /><br /><i>Les Echos</i>, <a href="http://www.lesechos.fr/info/france/4687019.html">le 14 février 2008</a></blockquote>

<b>semaines précédentes</b><br /> L'affaire du stylo (<i>février 2008, Sarkozy empoche un stylo-plume lors d'un voyage officiel en Roumanie</i>), les déclarations sur les rapports de l'école et de la religion (<i>semblant reconnaître une prééminence de l'Eglise dans l'éducation</i>) (je n'en reviens toujours pas que les musulmans n'aient pas saisi l'occasion pour remettre le voile sur le tapis et exiger des écoles non-mixtes: quelle manque de réactivité), cette histoire de secte pas très claire… J'en oublie, c'est certain. <br /><br /> <b>semaine du 18/02/2008 : pression sur le président de la Cour de Cassation</b> - Intervention auprès du président de la Cour de Cassation pour lui demander de faire appliquer une loi dans un sens réprouvé par le Conseil Constitutionnel.<br /> - Nomination de Christine Ockrent à la tête de France Monde. (La presse européenne se moque de nous ou est choquée).<br /> - L'analyse d'un journaliste d'<i>El Pais</i> <a href="http://www.rue89.com/2008/02/21/courrier-international-et-sarkozy-lagardere-censure-aussi">traduite par <i>Courrier international</i></a> est menacée de censure par Lagardère (je copie/colle au cas où le lien ne serait pas pérenne):

Le groupe Lagardère a réussi à faire encore plus fort que Métrobus, la régie publicitaire de la RATP: dans des boutiques Relay de tout le pays, les employés ont dû plier le haut de l'affiche pour que ce titre sacrilège n'apparaisse pas: "Vu de Madrid, Sarkozy ce grand malade". Quand le ridicule se joint à la censure...
Cette inventivité s'explique simplement: Lagardère (propriétaire des Relay) a laissé la direction du magazine face à une alternative. Soit les affiches partaient à la poubelle, soit elles devaient être pliées. Courrier International, qui ne souhaitait pas gaspiller entièrement ses frais de promotion, a préféré plier. Ces affiches, de format vertical contrairement à celles censurées par Métrobus (lire ci-dessous), sont donc visibles à 600 exemplaires dans des Relay en France. Mais le haut est caché!
article de Rue 89

PS: penser à acheter Courrier international ce cette semaine.

6 mars 2008 : Quand les Allemands ont de l'humour.

J'hésite entre la honte et l'éclat de rire. Au cas où le lien se rompe, j'explique: il s'agit d'une vidéo dans laquelle Angela Merkel offre un stylo à Nicolas Sarkozy, l'un des accompagnateurs allemands précisant: "je crois que vous en faites collection".

26 mars 2008 : En revanche, les Anglais ne sont pas toujours des gentlemen.

Lors de la première visite officielle des Sarkozy en Angleterre, un tabloïd afficha une photo de Carla Bruni nue, datant de ses années de mannequin. (Cette visite fut par ailleurs un succès).
Perfide Albion!
(Je trouve cela tout à fait unfair.)

14 juillet 2008 : Une Légion d'honneur déshonnorante

Nicole Choubrac, vice-présidente chargée des affaires familiales au tribunal de grande instance de Nanterre, avait réglé la séparation du couple Nicolas-Cécila Sarkozy en octobre 2007.
Elle a été nommée chevalier de la Légion d'honneur lors de la promotion du 14-Juillet sur le contingent du ministère de la justice.
[source: Le Monde du 16 juillet 2008, p.8]

28 octobre 2009 : "Nicolas Sarkozy aurait mieux fait de nommer son fils à la Cour des Comptes"

Ce billet étant tombé dans l'oubli, j'avais renoncé à l'exhumer pour #jeansarkozypartout (c'est par ce tag que j'ai découvert l'affaire sur twitter, un soir à Cerisy, sans bien comprendre ce qui se passait).
Le rapport de la Cour des comptes et la douche à 245 572 euros m'aura fait changer d'avis.
- La présidence française de l'Union européenne a coûté 171 millions d'euros, soit à peu près le double de ce que dépensent en moyenne les autres pays lorsque c'est leur tour.
- Début octobre, Jean Sarkozy, 23 ans, en deuxième année de droit, était pressenti pour devenir président de l'Epad, provoquant un tollé chez les gens sérieux, le rire chez les gens pas sérieux (jusqu'en Chine...). Charles Bremner parle de République bananière.

juin 2010 : Ça devient inquiétant

Il s'agit de moins en moins des frasques plus ou moins privées d'un garçon mal élevé, mais bien d'une conception de la vie ahurissante et malhonnête qui entâche toute la sphère politique.
- Sarkozy se penche sur le football plutôt que sur les scandales qui touchent ses ministres, Madame Boutin et M. Woerth (par épouse interposée). Je note, toujours en cas de disparition des sources sur le net: «Les enregistrements pirates d'un maître d'hôtel indélicat révèlent les liens qui unissent Liliane Bettencourt (ou son entourage), Nicolas Sarkozy et le couple Woerth. Problème : l'héritière L'Oréal dispose aussi de comptes en Suisse...» Liliane Bettencourt a porté plainte. «Mais, alors que nos confrères de Mediapart sont assignés jeudi par la milliardaire et son conseiller, et sommés de retirer les conversations sous peine d'une astreinte de 10 000 euros "par heure de retard et par extrait", la question qui domine toutes les autres est simple : le public a-t-il intérêt à avoir connaissance de ces informations ? Et la réponse l'est tout autant : c'est oui. Les conditions de l'embauche de l'épouse du ministre du Budget au service de la milliardaire, la connaissance précise qu'avait Mme Woerth de l'évasion fiscale pratiquée par cette dernière, à l'heure où son mari multipliait les moulinets contre les comptes en Suisse, sont des sujets d'enquête d'intérêt public. Ne nous y trompons pas : contrairement aux termes hypocrites des deux assignations, ce n'est pas pour avoir violé la vie privée, que Mediapart est assigné. Meilleure preuve : comme c'est curieux, les plaignants n'assignent pas Le Point, qui a pourtant choisi, dans les mêmes conversations, des passages touchant bien davantage à la vie privée de la milliardaire et de son cher photographe, en prenant garde d'expurger tout ce qui pourrait éclabousser le couple Woerth.»
L'affaire vue de l'étranger, par La Tribune de Genève.
- (Passons sur les émoluments de Christine Boutin et les cigares de Christian Blanc).
- France Inter remercie Didier Porte, Stéphane Guillon et (ce n'est pas encore sûr à l'heure où j'écris), François Morel. Ce n'est pas que je les regretterai tant que ça (je n'écoute pas France Inter), mais est-ce vraiment normal?
- Une loi visant à réformer le champ des poursuites de la prise illégale d'intérêts des élus locaux.

Vite, vite

Dans le RER (où nous avons cuit à l'étouffé une petite heure) :

— La foudre est tombée sur l'armoire électrique de Villeneuve-Saint-Georges.
— C'est ballot.


En clair, plus d'électrécité pour les trains. Qu'on amène les chevaux!

Dimanche

Gueule de bois.
Trois machines (de linge: il fait beau, enfin. Sorti les draps en lin.)
Sieste, encore.
Le reste du temps, je ne sais pas. Bricolé invisiblement.

Samedi

Avec Déborah :
- tous les étages du Printemps de la Mode.
- tous les étages mode des Galeries Lafayettes.
- une salade de courgettes chez Ladurée.

Maison, douche, sieste, re-départ.

Très belle exposition de Marcheschi. Acheté des livres. Deux bières. Deux verres de vin. Titubant de fatigue.



(Claude est en liste d'attente pour l'Alsacienne. J'ai très peur, j'entends déjà l'auto-dénigrement.)

Le comble de la bêtise

— Ils n'ont même pas l'intelligence d'être paresseux !

Une journée bien remplie

Roland Garros vétéran. Pour retourner à Paris à partir de Roland Garros, il faut aller jusqu'au terminus, c'est-à-dire tourner le dos à Paris. Et dans ce sens-là, la correspondance avec la ligne 9 n'est pas assurée. Il est tard, maman a trop parlé (un meurtre à P*gny? C'est possible ça? Une centaine de maisons au milieu de rien… Un vrai meurtre, avec un assassin venu d'internet et tout… «Ça montre bien les dangers d'internet»). Découragée, j'abandonne. Un thé rue Mayet avec A-C. Je n'ose pas lui demander de prendre le temps de regarder les livres, je sais qu'elle s'en moque. Mais je suis contente d'être passée à la librairie, je craignais qu'elle n'existât plus. La libraire est très âgée. Gare Montparnasse, La Défense, si je ne repasse pas au bureau j'aurai mauvaise conscience tout le we.

Enquête sentimentale

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 18 septembre 2016.

1/ Oui. Plus il est petit (premier mois) plus j'aime ça.

2/ Ça peut arriver.

3/ Non. Des petits coups de jus, il y a longtemps (j'ai l'impression que les objets sont beaucoup mieux isolés qu'avant.)

4/ L'été quand les journées sont longues. L'automne s'il est indien.

5/ Oui. Les cheveux noirs des Andalouses, les cheveux roux des Irlandaises. Epais et longs, oui.

6/ Non. De façon générale, je trouve difficile de cuisiner les champignons, ils absorbent trop l'huile, ils deviennent caoutchouteux.

7/ Pas sûr qu'elle ait porté du parfum. Elle montrait beaucoup de mépris pour tout ce qui lui paraissait relever de la coquetterie.

8/ Oui, surtout si ce n'est pas moi qui organise! (Blague à part, je "pense", je commémore: je pense aux gens, aux événements, aux dates anniversaire. Cela ne prend pas obligatoirement une forme extérieure.)

9/ Non. Je pense que je n'en sais rien au moment même.

10/ Je n'en ai pas l'impression.

11/ Non.

12/ Oui, un bracelet qui faisait partie d'un assortiment de quatre que ma mère portait quand j'étais petite. J'adorais le bruit qu'ils faisaient quand elle tricotait. J'avais été très fière et très heureuse qu'elle m'en donne un quand j'ai eu mon bac, et un peu déçue qu'elle en fasse autant pour ma sœur et ma fille plus tard: j'aurais aimé récupérer les quatre, un jour. Trop tard, l'héritage est dispersé.

Grève: je suis contre

Ça m'agace cette grève pour les retraites. Le Livre blanc sur les retraites de Rocard date de 1991. Cela fait vingt ans qu'on aurait pu faire quelque chose, c'est-à-dire allonger la durée de cotisations. Je sais bien que ce n'est pas drôle, mais d'une part je suis autant concernée que la plupart des grévistes (et vu mon âge je m'habitue plutôt à l'idée que je n'aurais jamais de retraite telle qu'on la conçoit aujourd'hui, c'est-à-dire une étendue de grandes vacances, de temps libre), et d'autre part, ne pas cotiser suffisamment (par rapport aux équilibres budgétaires nationaux) entraîne une baisse tendancielle des pensions de retraite qui obligent de vieilles personnes, à 67 ans ou plus, à chercher désespérément des petits boulots pour survivre.
Qui peut souhaiter cela?

Il s'agit d'une première réforme. Il y en aura d'autres, par d'autres gouvernements. Il faut tendre à la transparence et à l'uniformisation des régimes. Seule la pénibilité est une raison de s'arrêter plus tôt.

Un livre en ligne de Thomas Piketty : Pour un nouveau système de retraite.

Un vieux billet promis

La photo qui a remporté le 1er prix du concours l'aviron au féminin est la 107, et je la trouve tellement mauvaise, tellement représentative de la vision stéréotypée de certains hommes (de ce que doit être une photo gagnante représentant des femmes dans un monde sportif) que cela m'a un peu découragée d'en parler plus tôt. Il y avait tant de belles photos, axées sur la joie, l'effort, la technique, la nature... et choisir un talon haut sur une rame! Vraiment n'importe quoi, rien qu'à ce choix il me semble pouvoir faire le portrait robot de ceux qui l'ont choisie (sachant qu'il y avait sans doute beaucoup trop de photos et trop peu de votants pour qu'il soit réellement possible de départager les photos par un vote).


Voici donc ma photo préférée. Paradoxe qui me ressemble, je n'ai pas voté pour elle, car je ne l'ai vue qu'après avoir voté. J'aime cette photo parce que l'idée est à la fois raffinée et amusante: ce n'est qu'un jeu, une mise en scène, que la compétition (couleur de l'équipe) permet de mettre en évidence.
Elle représente ce que je pense de l'élégance: un superflu qui établit une complicité entre l'acteur et le spectateur, un plaisir offert et un plaisir reçu.





En un j'ai voté pour celle-ci, par nostalgie, parce que c'est le souvenir que j'ai de nos retours sur la Loire en automne ou en hiver, dans le soleil couchant.





En deux pour celle-ci, parce qu'elle est terriblement vraie, entraînant des sentiments ambivalents: «Chic, je ne porte pas, zut, je ne porte pas». C'est le condensé de tout le débat sur les règles de politesse: merci de me porter mes paquets (c'est lourd, je suis "petite et faible" (private joke)), vous ne devriez pas porter mes paquets (je peux me débrouiller toute seule, arrêtez de me materner).





Et celle-là en trois, parce que je ne pouvais tout de même pas ne pas choisir une photo qui représente ce que veut dire ramer ensemble. «Ensemble», le mot et sa musique me sont si fort gravés dans la mémoire que j'en rêve. Se dissoudre individuellement dans la glisse du bateau, abandonner toute velléité de prééminence et savoir que c'est à ce prix que le bateau pourra glisser au mieux, sans à-coups.
Quand se pose la question: «Si c'était à refaire...», je sais qu'il y a une chose que je ne ferai pas: abandonner l'aviron au lycée. Je sais pourquoi je l'ai fait, c'était stupide, et c'est l'un de mes plus grands regrets (pas pour le sport, non, pour l'ambiance et pour René).


Relais H La Défense

L'homme derrière la caisse est mince, visage ridé, fermé.
Je tends mon magazine de hand, il le regarde.
Sa bouche s'ouvre en une amorce de sourire, mi-goguenard, mi-désabusé:
— Au moins un sport où on gagne.
Silence. Il reprend (je ne l'aurais pas cru si bavard):
— Ma fille parle de reprendre le hand l'année prochaine.
— Au moins quand on les accompagne, on ne caille pas trop, on est à l'intérieur.
Nous échangeons un regard, il sourit un peu.




Pour ceux qui liront ce billet dans quelques mois: il s'agit du jour de l'élimination de l'équipe de France du Mondial 2010. Son comportement avait atteint un tel ridicule que nous en ressentîmes un certain soulagement: c'était fini.

Cherchez-vous un conseil ou un assentiment?

Rentrée tard après quelques verres avec un ami. Ai-je eu tort de ne pas le détourner d'un projet vaguement immoral? Il m'a quittée en insinuant que je lui avais apporté ma caution, il exagère un peu: si ce que je lui avais dit ne lui avait pas convenu, il ne l'aurait pas écouté.

Parc Astérix

Il a très bien vieilli, la végétation est superbe et les bâtiments sont bien entretenus.

J'ai moins bien vieillie, je m'aperçois que les montagnes russes que j'aimais tant me rendent vaguement malades sans plus beaucoup m'amuser.

J'ai découvert que O. connaissait le parc comme sa poche: on inscrit ses enfants à des excursions, on ne sait pas bien ce qu'ils y font, et quelques années plus tard on leur découvre des connaissances insoupçonnées.

Froid de canard.
Avantage : peu de monde, peu d'attente.
Inconvénient : difficile de sécher après le "Menhir express".

Dans l'après-midi je croise une jeune fille qui consulte un SMS et dit à ses amis: «C'est la catastrophe, il n'y a plus d'équipe de France, il n'y a plus rien». Elle rit d'un air stupéfait. Je crois à une défaite cuisante au cours d'un match.
Ce n'est que le soir en reprenant la voiture que j'apprends la vérité (la grève des footballeurs qui refusent de descendre du bus, etc). Tant mieux, l'attention portée à la radio m'empêche de m'endormir en conduisant (très fatiguée suite à la soirée d'hier).

C'est moi ou c'est eux ?

Peut-être qu'il n'est pas tout à fait normal, en entrant dans une pièce pleine de monde, de compter le nombre de personnes avec lesquelles je suis fâchée.

(Voyons: T., X., K.: trois, finalement ce n'est pas tant que ça. (Plus un, peut-être, je l'apprendrai lundi dans la journée.))



(soirée chez Marcheschi en l'honneur de Finkielkraut).

Encore du sport

Course d'endurance autour de l'île de la Jatte, course de vitesse (très courte, nous fûmes très mauvais), un pique-nique, bu, ce qui s'est révélé dévastateur après l'effort et sous le soleil. Fatiguée, ce soir…


Ponçage de yolette dans l'après-midi.


RER soir de défaite

Il sont cinq blacks sur deux rangées de siège se faisant face, deux filles trois garçons, le plus jeune a douze ou treize ans, du maquillage bleu blanc rouge sur la joue, les autres autour de vingt ans.
Ils parlent parfaitement, c'est-à-dire que je comprends leur vocabulaire et qu'ils n'ont pas d'accent particulier (parfois c'est très dur…).
Ils commentent le match avec humour, l'analysent, ils sont très drôles, dignes des meilleurs moments de bistrot.

Un jeune mec arrive:
— Vous plaignez pas, nous on a été battu par des Suisses !
Eclat de rire général.
— Et les collègues, y se sont foutus d'ma gueule, y m'ont demandé: «Elle était bonne la paëlla?»
— Ah oui, va falloir se mettre à la fondue…
— En tout cas c'est pas ce soir qu'on va manger du cassoulet.
— M'en fous, j'ai l'air mexicain, j'peux dire que j'ai gagné. Et là j'vais chez des potes mexicains, y'a du chili con carne qui m'attend.


J'ai été un peu surprise de cette association naturelle sport-cuisine-fierté nationale. Est-ce que vous auriez pris le cassoulet pour "nous" représenter?



(Coupe du monde, Franc-Mexique, 0-2)

La Défense, terre de France

Ce matin je n'ai pas emprunté ma sortie de métro habituelle. (Quelle aventure!)
Et j'ai pris l'escalier en colimaçon plutôt que l'escalier large. (Quelle aventure, bis.)

Et je suis arrivée devant… une vigne.






Le soir, match contre le Mexique vu au "Soleil" à Ménilmontant avec Tlön et Sko† et Slothorp.

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 2 janvier 2015.

1/ Non. Et je retiens les noms d'une part, les visages d'autre part, je ne sais pas apparier.

2/ Non, je n'ai jamais vraiment démissionné, juste changé de poste dans le même groupe.

3/ Non. Je suis très embarrassée par cette question, car il faut que je juge si je vais parler de mes études de théologie. En général je décide de ne rien dire. Je parle d'aviron ou de grec, éventuellement.

4/ Non. Je suppose que je ne les vois pas, je ne fais pas attention. Mon entreprise est "vieillissante", toutes les femmes ont eu leurs enfants.

5/ Régulièrement dans le RER. Une à deux fois par mois.

6/ Non. Je n'ai pas de boulangère.

7/ A ma mère, j'en ai peur (le dicton: "Regardez votre belle-mère pour savoir ce que deviendra votre femme" me paraît de plus en plus juste et ça m'affole).

8/ Oui. Je regrette toujours cela.

9/ Oui.

10/ Aussi. Je crois viscéralement aux miracles.

11/ Dans quelques cas j'ai écrit à quelques personnes autour d'elles pour essayer de retrouver des adresses. En vain.

Naze

Ah les vaches ils m'ont épuisée : toute la sortie à la nage (j'ai prévu de vous faire un cours de vocabulaire un jour mais pas maintenant: la nage, c'est le premier rameur de la file (installé au siège quatre…), celui qui donne le rythme à tous les autres, qui les traîne et les entraîne).

Trois semaines sans ramer, je suis bien punie de ma paresse : les petits cygnes et les canetons ont eu le temps de grandir, zut.

(Le principe était le suivant: très en retard sur un document à rendre, donc je me suis interdit de faire autre chose que travailler à ce document, moralité je n'ai plus rien fait du tout pendant trois semaines).

Je suis vraiment fatiguée, je vais m'endormir au clavier.

Ni oui ni non

Contexte:
Une orthodontiste a posé un appareil à ma fille en octobre 2008. Neuf cent quatre vingts euros par semestre (comme la mutuelle rembourse (après une avance des fonds de six mois tout de même), je n'ai pas refusé l'appareil transparent que préférait ma fille), une visite tous les trois mois (de dix minutes), quatre cent quatre vingt dix euros à chaque fois "par facilité de paiement".

Nous nous sommes rencontrées ce soir pour mettre les points sur quelques i car les dates ont dérapé, nous sommes loin des semestres initiaux, et elle essaie de recoller aux dates prévues, y compris en rapprochant les dates des visites de façon absurde (deux visites à un mois d'intervalle, parce que les précédentes avaient cinq mois d'écart, est-ce que cela a un sens?) L'atmosphère est tendue.

L'orthondiste m'assure que les semestres sont des forfaits à 980 euros. Elle insiste sur les mots "forfait semestriel", imposé par la Sécurité sociale. Je reformule : «Vous voulez dire que même si ma fille ne vient pas, je vous dois 980 euros?»

Elle ne répond pas franchement, ni oui, ni non, mais par une phrase: «Ce sont des forfaits accordés par la Sécurité sociale. Vous êtes couverts jusqu'aux dix-huit ans de l'enfant, je vais continuer à contrôler sa dentition pour m'assurer de la stabilisation des soins.»
Je reformule:
— Vous voulez dire qu'une fois que j'aurai payé le dernier semestre indiqué sur l'échéancier, en février 2011, vous continuerez à la soigner gratuitement jusqu'à ses dix-huit ans? Mais ça change tout, je n'avais pas du tout compris ça.
— Evidemment, vous n'écoutez rien.

Je m'empare de l'échéancier: «Eh bien, je vais le préciser clairement, vous allez signer, et je vous laisse votre chèque de 980 euros». Je commence à écrire.
Elle m'arrache la feuille: «N'écrivez pas sur mes originaux. Nous ne pouvons pas travailler dans la défiance; je vais vous faire signer une décharge et je vous rends votre dossier.»

Tant mieux, c'est ce que je souhaitais. Mais tout de même, je m'interroge: est-ce qu'elle était en train de me raconter n'importe quoi, est-ce que j'ai mal compris ou est-ce que c'était vrai? Est-ce que les 980 euros sont dûs même en absence de visite, est-ce que les cinq semestres qu'il était prévu que je paie auraient couvert l'ensemble des suites du traitement jusqu'aux dix-huit ans de ma fille? (Je ne le crois pas, je pense qu'elle racontait n'importe quoi pour m'enfumer, mais j'aimerais bien savoir ce qu'il en est.)

Très petit à petit

26e sur 34. Je me suis souvenue que l'année dernière je m'étais promis de m'entraîner le dimanche matin (avec les "loisirs") pour être un peu moins nulle en fin d'année. Donc cette fois-ci je le note pour ne pas l'oublier.

Jeudi Oulipo, Samedi Chateaubriand.

En écoutant les conférences de l'après-midi sur Chateaubriand (de l'importance du voyage de Chateaubriand en Amérique, mais qu'allait donc faire George Sand toute jeune chez Sosthène de La Rochefoucauld, le pire coureur de l'époque, cet hypocrite prude à qui l'on doit les feuilles de vigne sur les statues de Louvre?), je repensais à cette question posée jeudi: «Quels sont les grands livres (grands auteurs) que vous n'avez pas lus?»

Dante, Cervantès. La Comédie humaine (en entier). Guerre et Paix. Et il me "manque" des Dosteïevski.
Et j'aimerais lire tout Shakespeare.

Et les Mémoires d'outre-tombe.


Chateaubriand : les vrais Républicains ne sont ni à droite ni à gauche. Ils pensent honneur et liberté (résumé personnel de la conférence entendue cet après-midi).

Chateaubriand et Sand: ils se sont rencontrés, ils l'ont chacun raconté dans leur journal, ils l'ont chacun censuré (leur récit est resté dans les brouillons). C'est étrange et mystérieux.
C. à qui je le raconte déduit, logique: «Il nous manque une lettre».

——————————————
J'apporte quelques précisions cinq ans plus tard. Il s'agissait d'une intervention en colloque de Jean-Yves. C'était l'époque où JY bouillonnait à cause d'un billet de Jourde. Je crois que ce jour-là j'ai abandonné, il revenait sans cesse à la charge, j'ai donné mon accord pour tout ce qu'il voulait, une nouvelle plainte, cette fois en diffamation. Nous y avons entraîné Emm.

C'est aussi ce jour-là que j'ai eu R au téléphone. Il voulait savoir si le mail qu'il envoyait à RC (pour lui proposer de garder son château était convenable).
En regardant en arrière cinq ans plus tard, je ne peux me défendre d'un sentiment d'amertume.

Coïncidence

Mardi je feuillette Au nom de Vancouver. Je remarque en haut de page «Naples (Népeulsse)» (p.203). Je n'en lis pas plus mais souris à la prononciation de ce nom d'Europe (N'est-ce pas Levé qui a photographié les villes américaines au nom européen? Livre surprenant, comme tous les livres de Levé).

C'est sans doute ce qui m'a permis de remarquer à la lecture du bon de réservation que H. s'était trompé en louant une voiture : Naples (FL) et non Naples (IT).
C'est corrigé, il paraît que cela arrive sans arrêt. La voiture aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, c'était une corvette… (dommage).

Ladas

Mercredi. Déjeuner très agréable avec Gvgvsse (allez-y, il vient de faire la mise à jour trimestrielle de son blog!)
J'ai appris la vérité (si l'on peut dire, ce mot est un peu trop gros pour l'occasion: disons la réalité) sur les Ladas: je connaissais la deuxième, je pensais, à cause de la similitude des noms, que la première était de la même marque, qu'il ne s'agissait que d'une évolution dans la gamme.
Eh bien pas du tout, mais la réalité est totalement conforme à la voiture que j'aurais spontanément imaginée pour Gvgvsse.

C'est drôle comme un blog peut donner une idée, non pas des détails, mais de ce qui cadre et de ce qui ne cadre pas.
Je suis contente des blogueurs que je lis. (J'en lis très peu, beaucoup moins qu'on se l'imagine en général). Je veux dire: je suis contente d'avoir choisi les blogs que je lis. Je suis contente de ne m'être pas trompée.

Je me trompe davantage (voir énormément) quand il y a interactions, dialogues, échanges. Alors entre en jeu la folle mécanique de l'interprétation, de la culpabilité, des interrogations, des excuses qu'on trouve aux autres en s'accusant soi («Incroyable qu'il m'écrive ça, je dois mal comprendre…» et des mois pour accepter que non, je ne me trompais pas, c'était bien incroyable. Et inacceptable).
Mais en lecture pure, je ne me trompe pas beaucoup.
Voire peu.
Ça me rassure.

Britten, Venise, James Joyce. Trois heures d'escapade mentale. C'est déjà ça.
Merci.


------------------------------------
Le soir match de foot de coupe du Monde au café avec Tlön et Skot.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Oui, Patrick en a tant pris que j'ai fini par m'habituer à ma g***.

2/ Elles ne sont pas encore vraiment rangées. Maintenant je me méfie : en avril il beau, en mai et juin, froid, en juillet il pleut : prudence, prudence (il faudrait surtout que je m'achète des robes chaudes pour l'hiver.)

3/ Quand j'avais moins d'un an, une image assez floue. En fait je me souviens que je m'en souvenais vers six ou sept ans (tout ce qui se passe au Maroc date d'avant mes huit ans), et un jour j'ai compris de quel lieu il s'agissait: sans doute la nourrice chez qui j'ai été placée jour et nuit (à l'ancienne) jusqu'à mes dix-huit mois.

4/ Non. Je n'aime pas l'eau et le chlore me fait gonfler les muqueuses du nez.

5/ Oui, sans doute, à ceci près que je n'ai aucune idée de la chanson emblématique de mes treize ans. (En fait oui, je les adore toutes.)

6/ Sur le présentoir des derniers livres reçus par la bibliothèque. D'une part l'auteur est "mon" évêque, d'autre part il traite du dialogue catholiques-musulmans: il tente de convaincre les catholiques hostiles de l'utilisté du dialogue. Le sujet m'intéresse, l'islamophobie m'inquiète car je suis convaincue que nous devons nous entendre entre personnes de bonne volonté de tous "bords".

7/ Oui, c'est un moment de détente, où je ne fais rien pendant qu'on s'occupe de moi (le pied!)

8/ J'enlève mes chaussures.

9/ Hmm. Je ne sais pas vraiment. Plutôt le petit déjeuner.



Répondu le 2 janvier 2015.

Mardi

Dernier cours sur Finnegans Wake avec Daniel Ferrer. Dommage, cela me faisait vraiment plaisir d'avoir cela dans ma semaine, malgré les difficultés d'organisation.

Tradition culinaire

Quand vous faites un "gâteau" au chocolat en faisant fondre quatre plaquettes avec du beurre et de la crème, et que vous faites resolidifier le tout au frigo, vous savez que le livre de recettes était anglais.

Dîner

— Maman, je vais te tuer !
— Chic, enfin tranquille! Vous n'aurez qu'à vous débrouiller sans moi!
— O., au lieu de tuer ta mère, si tu mettais la table?
— Trop tard, elle m'a pris dans ses bras.


****
Bon. Ceci, quand même, via le twitter d'IsaVodj : Helen Thomas: "Jews, go back to Poland" RT @ARTnewsmag An Israeli artist thought of that 2 years ago.

Enquête

Les questions sont ici.
Répondu le 31 décembre 2014.

1/ Oui, souvent. Il y en a beaucoup dans les environs.

2/ Oui, en lui faisant un signe de main en cherchant son regard.

3/ Oui.

4/ Sans doute au même endroit, peut-être en train de faire la même chose (répondre à un questionnaire sentimental. J'en ai beaucoup à rattrapper!)

5/ Non, mais elles tombent pour eux sans que j'ai à les donner, non? (Je pense aussi aux fourmis et à Dersou Ouzala.)

6/ De nostalgie, sans hésitation. Saudad, peut-être.

7/ Le désir que mon fils soit à l'heure à l'école. La compassion (presque culpabilité) qu'il ait à se lever si tôt, même si c'est lui qui l'a voulu.

Chuck Norris au petit déjeuner

Nietzsche a dit «Dieu est mort».
Dieu a dit «Nietzsche est mort».
Chuck Norris a dit «Merci qui ?»


Jésus multiplia les pains et ils mangèrent.
Chuck Norris multiplia les pains et ils mangèrent grave.


Chuck Norris fait pleurer les oignons.


Etc. Ça réveille.

Complainte à l'eau chaude

… un bain-marie
on ne savait pas ce que c'était
on a chanté l'Avé Maria.
Mais un bain-marie
ce n'est pas du tout laver Maria…

Bon anniversaire, Clément

Evidemment, il y en a moins à dire, discrétion oblige.

1992, une nuit d'orage telle que le périphérique fut inondé dans ses parties les plus basses.

Réflexion entendue : «Né à six heures un lundi matin? Il sera courageux!»
Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.