Première journée

Désormais je ne peux plus travailler dans le patio. Entre cinq et sept je travaille assise sur le carrelage de la salle de bain, l'ordinateur sur les genoux. C'est stupide mais ça m'amuse, inexplicablement ces bizarreires m'aident à me concentrer.
Je laisse mon ordinateur à H. avant de partir pour la journée afin qu'il mette en forme les citations sur keynote.

A 9h30 le programme prévoyait le discours d'accueil de "l'échevin de la culture", sans que je sache si c'était le terme italien ou une impropriété belge (patrie d'adoption de l'organisatrice). L'échevin est un grand italien barbu décontracté en jean et chemise à carreaux...

Interventions en français: Yourcenar, Léautaud, Morand et Nérimovsky.
Le film de Sophie Calle, Prenez soin de vous. Nous ne voyons que vingt minutes choisies de son film, c'est très drôle (les passages sont très bien choisis), mais son idée de faire lire publiquement une lettre de rupture pour s'en moquer me révulse. Guérir une blessure par l'humiliation publique de l'autre, mais quelle horreur. Le comble est qu'elle sera sans doute surprise si le suivant la quitte sans un mot.

Je me fais intercepter par H. au cours du dernier film de la journée que je ne peux donc voir en entier. Entretemps, en écoutant les interventions sur Yourcenar et Léautaud, j'ai eu une illumination sur la façon de terminer mon propre papier (les rapports entre destin et hérédité, mais c'est bien sûr!).

Sortis très tard de table après que H. ait obligé X. à venir dîner comme il s'y était engagé.

Je travaille jusqu'à avoir terminé (une heure du matin). Je remets au lendemain tôt (5 h du matin) le fait de tout copier sur Keynote puisque je n'ai pas d'imprimante: il faudra lire directement sur écran. J'espère malgré tout réussir à lever les yeux de mon texte... (Le problème est un problème de niveau de langage. Dès que je n'ai plus le soutien de l'écran, j'ai l'impression de parler atrocement mal, de façon très relâchée. L'écrit me rassure, non contre d'éventuels trous de mémoire (je pourrais parler sans avoir rien préparé), mais contre cette langue qui m'échappe et que je ne maîtrise pas. N. à qui j'explique mes craintes rit: «Oh oui, moi j'attends toujours les questions: on voit les gens qui lisaient un texte parfait, très léché, se mettre à parler naturellement, le décalage est souvent amusant.»
Voilà qui n'est pas rassurant.)

Repas du midi dans un restaurant que nous n'aurions jamais trouvé seuls. Buffet. Le restaurateur produit ses fromages. Je me damnerais (c'est peut-être ce que j'ai fait) pour cette ricotta.
Terra e Sapori
di Agata d'Alessandro
Via Martiri di marzabotto, 5
Bovino

Une enquête sentimentale

Les question sont ici sont ici.
Réponses apportées le 1er octobre 2016.

1/ Plutôt au moment où je m'habille.

2/ Jamais je n'aurais osé leur demander une futilité. Ma mère nous racontait toujours combien elle avait été malheureuse à l'internat, comment les autres se moquaient d'elle parce qu'elle était mal habillée (on pourrait croire que cela l'aurait incité à nous habiller dans l'air du temps: mais non, c'était plutôt tu peux bien souffrir puisque j'ai souffert.)

3/ Je devrais. J'essaie.

4/ Oups. Quatre ans? je mange des crevettes depuis toujours. 5/ Non. Je reste le moins possible en maillot de bain. Mon corps m'embarrasse.

6/ Oui. Cela ne me gêne pas beaucoup. Je dois être trop factuel et pas assez sentimentale, j'espère que cela ne laisse pas de séquelles affectives.

7/ Non. Ouh lala. J'ai dû avoir droit à un «Fais attention» quand j'ai commencé à sortir avec mon (futur) mari.

8/ Par expérience, c'est indécidable à priori.

9/ Oui. Ce n'est pas un animal très intéressant.

10/ Par périodes. C'est très déstabilisant.
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