Des notes en vrac, vite, de mémoire. (En réalité il y en a huit pages manuscrites).

— Il est le patron de la bonne mort, ce qui va sans doute vous étonner.
— Pourquoi devrions-nous être étonnés?
— Parce que la bonne mort n'est pas ce qu'on envisage aujourd'hui. A l'époque [XVIe au XVIIIe siècle], c'est celle qui vous permet de vous préparer, celle qui ne survient pas brutalement.



Durant le Moyen-Âge, le pauvre est une figure du Christ. Mais à partir de 1520, dans les pays du Nord, va se produire une évolution, il va devenir louche, facteur de troubles et être marginalisé. D'abord il s'est produit un rattrapage démographique suite à la peste noire, et nous sommes dans un pays plein, que l'on parvient tout juste à nourrir (et je songe à L'Oeuvre au noir). D'autre part nous assistons à une évolution de l'aumône. Jean-Louis Vivès écrit le De subventione pauperum, il plaide pour une organisation de l'aide et la fin (du moins la raréfaction) de l'aumône individuelle, inefficace (l'aumône individuelle était destinée à assurer votre salut: le pauvre priait pour vous).

Une définition du bon et du mauvais pauvre apparaît: le "bon" pauvre, c'est le pauvre malade ou le pauvre honteux, celui qui voudrait travailler mais ne le peut pas, celui qui a honte de sa misère; le mauvais pauvre, c'est le paresseux (et je souris en pensant que cette distinction avait de l'avenir devant elle).



Avant la révolution de l'imprimerie, il y a eu la révolution du papier, quelques années avant.

Première Bible (catholique) traduite intégralement en français : celle de Lefèvre d'Etaples en 1532. Publiée en petit format, destinée à la pastorale, pour les fidèles. Une transformation de l'Eglise chrétienne était sans doute en cours, la Réforme est venue interrompre le processus et l'histoire a pris un autre cours.