Matinée sur le plus gros des tableaux (des onglets multiples qui nécessitent de remplir dix mille fois les mêmes chiffres. Aucune formule n'est prévue, j'en ajoute quelques-unes): si j'ai décidé de le remplir à la maison, c'est que j'y dispose d'un écran de trente pouces, pratique pour afficher en grand plusieurs tableaux.
Hélas, je n'ai pas terminé à midi. Il faudra que je continue à Venise sur mon écran onze pouces.

Un enfant à aller chercher gare du nord à deux heures, un autre à Roissy à trois heures, nous partons d'Orly à six heures et demie.

Je prépare ma valise. Je n'emporte pas de livre mais mes cours de grec: comme à Amsterdam, j'ai une version à rendre à la rentrée. Ce voyage à Venise intervient dans un contexte étrange: si j'avais eu le choix, j'aurais préféré une ville que je connais moins bien (Rome, Naples, la Toscane, Tarente), mais nous sommes invités par des amis auxquels nous allons plus ou moins servir de guides. Je pars en sachant que cela va être une semaine peu libre (je veux dire que je ne vais pas l'organiser comme je le ferais naturellement). J'espère en profiter pour réussir à travailler un peu, invisiblement tôt le matin comme c'est ma spécialité. «Je m'efforce de profiter des vacances jusqu'au dernier moment pour terminer mon travail»: je chéris cette phrase de Scholem qui me fait rire.