RER, le retour

En décembre, nous avons appris que d'importants travaux allaient être réalisés à la gare de Yerres et qu'en conséquents les horaires allaient être bouleversés. D'autre part, le trajet pour aller à Paris allait prendre cinq minutes de plus (non ce n'est pas rien: l'enjeu est d'attrapper son train, de ne pas rater les correspondances, d'être à l'heure en classe, etc).
Nous a-t-on dit, ou avons-nous spontanément déduit, que le trajet serait plus long de cinq minutes à cause des travaux? Et que donc, sous-entendu, le trajet reprendrait sa durée "normale" à la fin des travaux?
Quoi qu'il en soit, pas du tout: les cinq minutes sont dues à une nouvelle gare, Créteil-Pompadour. Cela est ennuyant, mais un regard sur une carte démontre si bien l'intérêt de cet arrêt (l'étrange est qu'il n'ait pas existé plus tôt) au vu des transports et habitations environnants que j'en prends mon parti sans difficulté. (Mais cette carte que j'ai vue, je l'ai vue par hasard sur une feuille de chou en faisant des paquets à Noël chez Boulanger: nous n'avons eu aucune explication officielle, aucune information).

J'en prends mon parti, mais les conséquences d'un arrêt de plus ne sont pas qu'un rallongement du trajet, c'est surtout moins de places assises au départ de Paris (les gens qui descendent à cet arrêt ne prenaient pas mon train auparavant, mais l'omnibus), et voyager debout, ça veut dire l'impossibilité de dormir, un voyage insupportable si on porte des talons… (Et encore, j'arrive à prendre des notes debout).

Remarque en passant : d'autre part les trains sont supprimés autant qu'avant, mais il y a beaucoup moins d'explications à photographier, alors que j'ai cru remarquer que les photographes devenaient chose courante: un lien de cause à effet?

Parenthèse poujadiste : temps de trajets rallongés, trains plus bondés encore, et augmentation du pass Navigo en janvier: que paie-t-on exactement, à quoi s'engagent les transports d'Ile-de-France quand on s'abonne pour un an? (Imaginez un restaurant qui vous servirait alléatoirement un repas, un demi-repas, un repas froid, un repas servi à deux heures alors que vous êtes arrivé à midi, et cela toujours pour le même prix, ou en l'augmentant.))

Le soir, les horaires ont été décalés (2 et 32 au lieu de 8 et 38 gare de Lyon). Cela n'a l'air de rien, mais comme dans le même temps le passage entre la station Châtelet et la ligne 14 a été bouché (les travaux ont commencé il y a un an mais je n'ai pas l'impression que le projet prévoit de rétablir ce passage qui était très rapide) et que le RER D part de gare de Lyon au lieu de partir des Halles (gare de Lyon à 23h02 au lieu des Halles à 23h08, si vous avez suivi), il faut prendre le RER A entre Châtelet et gare de Lyon et j'ai beaucoup de mal à attraper mon train le mardi soir. Je le rate de trois minutes et j'attends une demi-heure dans le froid (nous attendons par dizaines une demi-heure dans le froid).
Comme ce n'est pas suffisamment sadique, la SNCF (le RER D dépend de la SNCF) joue à mettre les trains en gare de surface (la correspondance ordinaire entre RER A et D n'est que de quelques volées de marches) c'est-à-dire avec les trains grandes lignes (je suppose que c'est à cause des travaux de mise aux normes), mais bien sûr, sinon ce serait trop facile, pas toujours dans le même hall: une fois dans le bleu, une fois dans le jaune, pour ceux qui connaissent (ça représente une centaine de mètres, pour ceux qui ne connaissent pas). Et bien sûr, cela n'est pas indiqué sur le quai du RER A, le voyageur le découvre en arrivant aux départs grandes lignes (or, comme vous l'avez compris, chaque seconde compte).

Mardi, tandis que j'arrivais en courant à 23 heures devant le quai 17 (les deux mardis précédents, c'était quai C et G), le chef de gare a sifflé:
— Ah non, vous n'allez pas le faire partir, ça suffit comme ça, les conneries.
— Comment ? (Croyait-il m'intimider?)
— Ça suffit comme ça, les conneries.
— Comment ?
— ÇA SUFFIT COMME ÇA LES CONNERIES.
Il a laissé tombé, je suis allée m'assoir en soufflant comme une forge, et ce soir je suis retournée en salle car je n'ai plus aucune condition physique.

Manon ne lâche pas le morceau

Chaque fois que nous manquons un TG, nous sommes censés rendre le travail par écrit (ce qui est une puissante motivation pour être présent). L'année dernière, jouant sur la nonchalance de mon chargé de TG qui avait aussi peu envie que moi de s'embarrasser d'un travail écrit, j'étais parvenue à y échapper lors de mon absence du 9 février (2013). Mais mardi soir, Manon est revenue à la charge: il faut que je lui rende quelques pages sur le sujet du TG du 12 janvier dernier.

Or le sujet porte sur Gadamer, Vérité et Méthode, Seuil 1976, p. 405 à 411… et le livre que j'ai emprunté (Seuil 1976) n'a que 346 pages.

Bon. Je vais mener l'enquête auprès de mes petits camarades. (Le titre de ce billet reprend l'exclamation de l'un d'entre eux. Le contraste entre le doux "Manon" et le rustique "ne lâche pas le morceau" me remplit d'aise.)

Il y a dix ans

J'ai rencontré Guillaume sur le site de la SLRC, à l'automne 2002. Il y a dix ans, nous discutions faux ami et façon de traduire "versatile" quand j'eus l'idée de faire une recherche sur Google.

Il y a dix ans, jour pour jour, je suis tombée sur Matoo et dans le monde merveilleux des blogs, non que les blogs soient merveilleux, mais à l'époque il n'y avait qu'eux, nous avions dix ans de moins, c'était sans fond, il devenait possible de regarder dans l'âme des autres et d'y trouver de la consolation.

C'est à ce moment-là que j'ai pris le nom d'Alice pour intervenir chez Matoo (au départ je n'étais donc qu'une commentatrice, je n'ai jamais eu vocation à être autre chose que commentatrice, mes blogs doivent leur existence au fait que la SLRC m'a découragée): en 2004 l'affaire Camus était proche, je commentais beaucoup sur la SLRC, je craignais de mettre Matoo dans l'embarras si quelqu'un s'apercevait de mes mauvaises fréquentations.

Annette

En ouvrant ma boîte mail tard ce soir j'y ai trouvé une photo d'Annette.

J'avais huit ans, c'était mon premier automne en France, ma mère est entrée dans la salle de jeu au sous-sol de la maison que nous louions en attendant la construction de la nôtre et elle m'a dit: «Annette est morte.»

Je suppose qu'elle n'avait personne à qui le dire, personne à qui en parler.

Annette était notre voisine de la maison d'en face à In*ezgane. Son prestige tenait à ce qu'elle avait eu des jumeaux, de faux jumeaux. Son mari avait un nom alsacien. Ma mère critiquait beaucoup leur façon d'éduquer leurs enfants, de ne pas les éduquer, en somme. C'était les mêmes critiques qu'elle proférait à l'encontre de ma tante Marion: trop de joie et de fantaisie dans ces maisons pour que cela convienne à son austérité maternelle. (Mais elle devait avoir raison sur quelques points malgré tout, car je me souviens que le fils aîné, âgé de trois ou quatre ans, s'était très gravement brûlé le palais en mettant une prise électrique branchée dans la bouche.)

Annette est morte dans un accident de voiture, la poitrine défoncée par le volant. Sa petite fille est morte également. Je pense souvent à elle, chaque fois que je ne mets pas ma ceinture.

Le plus étonnant dans tout cela, c'est que la photo (ancienne, accompagnée d'une actuelle de la famille) a été transmise à ma mère par ma sœur, qui a retrouvé sur internet le fils aîné et a pris contact. Tout m'étonne: que ma sœur ait pris la peine de le chercher et de lui écrire, qu'il lui ait répondu, qu'elle ait pris la peine de transmettre les photos à maman.
Ma sœur avait six ans quand nous avons quitté le Maroc. De quoi se souvient-elle, qu'est ce qui lui est cher? Avait-elle des amis? Qu'est-ce qui l'a poussée à écrire? Autant de questions que je n'aurais jamais songé à poser.

Le dernier fils

Rencontre parents-profs.
O. m'avait dit que la prof de français ne l'aimait pas.
La vérité, c'est qu'elle a donné fin septembre un travail à faire en groupe. O. n'a rejoint aucun groupe et n'a rien fait. Est arrivé Noël et il n'avait pas rendu son devoir (la prof voulait une présentation originale (vidéos, etc) sur le thème des Lumières). La prof a accepté la rentrée comme dead line. O. n'a rien fait pendant les vacances, ne nous a parlé de rien.
Comme il a été malade, la prof lui laisse une dernière chance avant le zéro: rendre un travail sur l'Encyclopédie.
O. s'en fout. Si je n'avais pas été là ce soir, si je n'avais pas appris ces détails, je suppose qu'il n'aurait rien fait.
Je l'ai vu mentir, à la prof ou moi-même, en présence de l'autre qui pouvait démentir ce qu'il était en train d'affirmer.

Maintenant j'ai une présentation de L'Encyclopédie à préparer pour avant les vacances de février.

Livres lus en 2014

Même règle que l'année dernière : ne comptent que les livres lus du début à la fin. La date retenue est celle du jour de lecture de la dernière page. Je ne pourrai pas tenir un par semaine, j'aimerais atteindre deux par mois. J'ai déjà pris du retard.

- 27 janvier 2014 : fin du tome 1 d'Histoire de la philosophie occidentale de Bertrand Russel, 2012, Belles Lettres. A. Chevrier m'a dit que c'était un livre très connu en Chine.

- 19 février : Claude Mauriac, La terrasse de Malagar

- 19 février : Georges Chaulet, Fantômette et le trésor du pharaon.

- 1 mars : JK Rowling, Harry Potter und die Kammer des Schreckens

- 2 mars : JK Rowling, Harry Potter and the prisoner of Azhkaban. Le problème avec Harry Potter, c'est que ça fonctionne comme le chocolat: on se dit qu'on va manger un seul carreau, et on dévore la plaquette.

- 8 mars : Anne Wiazemski, Canines, parce que dans mes lectures à contraintes, il me fallait un Goncourt lycéen. Pas mon genre, envie de secouer l'héroïne en lui hurlant «mais réagis». L'auteur s'est-elle inspirée de moments de folie vécus, ou a-t-elle décrit des fantasmes?

-10 mars : Kleist, Penthésilée, traduit par Gracq. Langue magnifique dans sa simplicité. La tragédie du malentendu.

- 13 mars : Carole Martinez, Du domaine des Murmures. Je n'aurais jamais ouvert ça sans le club Sciences-Po. Ça se laisse lire, l'imitation d'un pseudo langage du Moyen-Âge est plaisante, surtout tenue si longtemps. Le livre se lit très vite, il est dispensable mais pas désagréable. (J'avoue que si je l'ai lu si vite, c'est que je n'avais pas envie de me replonger dans Descartes).

- 25 mars : J.K. Rowling, Une place à prendre. Très dispensable. Je suis déçue, j'espérais au moins le trait vif d'Agatha Christie. C'est nettement moins bon.

- 24 avril : Alfred Döblin, Voyage en Pologne.

- 28 avril : Mark Haddon, Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit. Bien. Sur l'autisme.

- 29 avril : Thomas Berhardt, Béton.

- mai : Erich Maria Remarque, L'étincelle de vie. Sortir des camps et n'avoir nulle part ou aller, ne connaître plus personne. Ruine et désert (non ce n'est pas le sujet de livre. Mais j'ai pris conscience de cela en le lisant).

- juillet : Hervé Guibert, A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie.

- 16 juillet : Eugène Satitzakaya, Fou trop poli, Minuit, 2005.

- 30 juillet : Bernard Pouy, Samedi 14, poche Pocket 2014.

- 9 août : Dostoïevski, L'Idiot, poche publié en 1968.

- 18 août : Contes polonais traduits et adaptés par Agnieszka Macias, L'école des loisirs, 2007.

- 20 août : Pape François, Evangelii Gaudium, Exhortation apostolique en conclusion de l'année de la foi, 24 novembre 2013

- 21 août : San-Antonio, On t'enverra du monde, Fleuve noir, 1959. A. me l'a passé pour m'occuper sur le quai du RER (plutôt que Le Droit canonique : pas facile de prendre des notes debout). Premier San-A depuis une éternité. Pourrait servir d'illustration à un manuel sur les figures de style. J'avais complètement oublié l'intrigue (Berthe a disparu. No spoil.)

- 25 août : Claude Mauriac, Aimer de Gaulle Grasset, 1978.

- 31 août : Dominique Le Tourneau, Le Droit canonique, Que sais-je, 2002.

- 3 septembre : Lieutenant X, Langelot et les crocodiles, bibliothèque verte. Sur un coup de tête au petit déjeuner.

- 3 septembre : Joseph Brodsky, Vingt sonnets à Marie Stuart, Les Doigts dans la prose, 2012. Un livre important pour comprendre ce qu'est un parti pris en traduction.

- 4 septembre : Marie-Hélène Lafon, Album, Buchet-Chastel, 2012.

- 9 septembre : Jon Kabat-Zinn, Là où tu vas, tu es, JC Lattès, 2012. Seconde lecture. Pas arrêtée par les mêmes passages que la première fois.

- 13 septembre : Mikhaïl Boulgakov, Récits d'un jeune médecin, Seuil. Bizarrement, certaines phrases, certains passages, m'évoquent la musique de Lettres de mon moulin. Le détachement de soi et l'intimité, je suppose, le récit anecdotique à la portée universelle. Et le ton, mais c'est peut-être dû à la traduction. Quelques incohérences dans l'utilisation des temps qui n'ont pas été "lissés" (application des règles de concordance), peut-être pour rendre le texte original.

- 19 septembre, Karl Löwith, Max Weber et Karl Marx, Payot 2009 (1932)

- 23 septembre, collectif, Un été avec Proust, éditions des Equateurs 2014. Emprunté lors du dernier "dîner littéraire". De bonnes analyses pour poser des jalons, amour déçu, attente, désir, possession, qui me fait comprendre pourquoi je n'aime pas Proust et pourquoi, au-delà des thèmes traités, il est incontournable et irrésistible (et ce que j'aime chez Proust, c'est vraiment sa phrase, ses mots, sa syntaxe, sa musique).

- 25 septembre, Tabish Khair, How to fight Islamic Terror from the Missionary Position, Interlin Books, 2014. Drôle puis mélancolique. Un peu surprise que Guillaume m'envoie ça. De la difficulté de s'intégrer, du danger de s'intégrer.

- 8 octobre, Ryszard Kapuscinski, Le Shah, 1982, Champs Flammarion 2010

- 9 octobre, Friedrich Schiller, Marie Stuart, L'Arche, 1998. Je l'avais commencé début septembre, prêté avant de l'avoir fini. Je l'ai récupéré hier.

- 25 octobre, Charles Palliser, L'héritage de John Huffman, Phébus, 1990

- 26 octobre, Charles Palliser, Les faubourgs de l'enfer et Le destin de Mary, Phébus, 1990

- 28 octobre, Charles Palliser, La clé introuvable et Le secret des cinq roses, Phébus, 1990

- 1 novembre, Miljenko Jergović, Sarajevo Marlboro, eds archipelago books 2004

- 6 novembre, Claude Mauriac, La marquise sortit à cinq heures, Albin Michel 1961

- 6 novembre, Jack Kerouac, Satori à Paris, Folio (original 1966, Gallimard 1971)

- 7 novembre, Antoni Casas Ros, Lento, 2014, Christophe Lucquin éditeur

- 21 novembre, Patrick Modiano, Dora Bruder, 1997, Gallimard

- 24 novembre, Patrick Modiano, Livret de famille, 1977, Folio

- 25 novembre, Florence Aubenas, En France, 2014, édition de l'Olivier

- 3 décembre, Daniel Ferrer, Logiques du brouillon, 2011, Seuil. Deuxième lecture.

- 5 décembre, Patrick de Laubier, Mendiants de Dieu, 2013, Seuil. Parole et Silence

A - 9 décembre, Honoré de Balzac, Une ténébreuse affaire, 1841

A - 10 décembre, Honoré de Balzac, Le curé de Tours, 1832

- 19 décembre, Epître aux Colossiens

- 22 décembre, Eric Metaxas, Bonhoeffer, pasteur, martyr, prophète, espion, 2014, éd Première Partie (2010 aux Etats-Unis)

- 27 décembre, Emmanuel Carrère, Le détroit de Behring, 1986, P.O.L

- 29 décembre, Patrick Modiano, Quartier perdu, 1984, Gallimard, collection blanche

A - 31 décembre, Honoré de Balzac, La fille aux yeux d'or, 1835. Il m'a fallu un long moment pour comprendre ce qui avait vexé Henri de Morsay. Le début est bon pour dégoûter de Balzac n'importe quel adolescent.

Dimanche

Journée dans les brumes, je décélère. Au programme maintenant pendant un mois, Claude Mauriac, en anticipation du colloque d'octobre.

Samedi

Devoir de grec (sur table), déjeuner chez Mariage, musée d'Orsay (trop tard pour voir autre chose que la galerie des Impressionnistes), un tour (en fait trois) de grande roue à la Concorde (la moitié de la tour Eiffel disparaît dans la brume), le roi du pot au feu, Les Palmes de M. Schutz (très bien: la différence entre la physique et la chimie, l'explication de la radioactivité (enfin, très drôle, aussi, surtout)).

Retour à pied de la rue des Mathurins au théâtre de l'Odéon où est garée la voiture.

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 16 janvier 2015.

1/ Familier oui, intime non! (je veux parler des lapins ou des poules de la ferme de ma grand-mère: animaux domestiques, mais non animaux familiers, justement).

2/ Je parlerais moins de style que de principes. Un refus de la mode qui change pour un classissisme qui surprend parce qu'il n'est pas à la mode et un goût pour les formes, les couleurs, les matières.

3/ Non, je ne le pense pas.

4/ En habitant chez mes parents : trois fois; depuis : sept fois (je compte les changements d'adresse).

5/ Régulièrement. Par le jeu des translittérations, les gens pensent italien un nom polonais.

6/ Moralement et financièrement, oui, physiquement, non!

7/ Oui. J'accorde de l'importance à la couleur, je pense qu'elle est vecteur d'énergie.

8/ Non.

9/ A peu près (un peu rouillé).

10/ Physiquement, non, mais le contexte, oui : mon grand-père ne sachant pas ma mère enceinte et ne connaissant pas mon existence, mon père ayant quitté ma mère, ma mère souffrant d'hyper-tension, moi née trop tôt placée en chambre chaude, ma mère sortant de la clinique me tenant dans les bras («Elle était tellement fière», dixit ma tante, source de mes renseignements : ma mère n'en a jamais parlé, elle pleure dès qu'on évoque de près ou de loin cette période).

Mercredi

Matinée à la bilbiothèque. J'ai trois heures pour préparer mon oral sur les synoptiques jeudi soir. Nous avons une listes de péricopes, j'ai choisi la triple tradition, et la plus courte, partant du principe que plus le texte est court, plus on est obligé de concentrerson exposé. J'ai donc choisi la parabole sur le sel. Pour rire (de vous ou de moi), je vous donne les trois passages (traduction BJ 1998):
Mt 5,13 «Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel vient à s'affadir, avec quoi le salera-t-on ? Il n'est plus bon à rien qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens.

Mc 9,50 C'est une bonne chose que le sel; mais si le sel devient insipide, avec quoi l'assaisonnerez-vous ? Ayez du sel en vous-mêmes et vivez en paix les uns avec les autres.»

Lc, 14,34-35 «C'est une bonne chose que le sel. Mais si même le sel vient à s'affadir, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? 35 Il n'est bon ni pour la terre ni pour le fumier : on le jette dehors. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende!»
En fait, c'est surtout le contexte qui fait varier la tonalité de ces versets. "S'affadir" est une gentillesse, le mot grec est "devenir fou": s'agit d'une erreur de traduction entre l'araméen et le grec, ou d'une façon de dire que le sel perd ses qualités de sel?

Déjeuner à l'Antre deux où le patron appelle "Général" un général, vieil habitué du lieu visiblement.

Puis colloque "Eschatologie de la liturgie": cela consiste essentiellement à en chercher la trace dans les textes et les pratiques. Depuis ce jour de 1995 où j'ai lu le commentaire de Rosenzweig par Stéphane Mosès, l'eschatologie est la grande question.
Je n'écoute pas très sérieusement, je griffonne pour mon oral, c'est plus fort que moi.

Vêpres.

Le soir, réunion pseudo-Cruchons ou néo-Cruchons. Au resto. Laurent malade est absent, Aline est montée de ses terres et Jérémy s'est libéré. Nous parlons de tous en évitant les sujets conflictuels. (Enfin non, le mot est mal choisi: il n'y a pas conflit, nous sommes tous d'accord, je crois, sur le fond sur la plupart des sujets (réserve de convention car je ne nous connais pas de désaccord idéologique profond), mais nous évitons de partir dans des débats stériles sur ce qu'il faut faire, aurait fallu faire, ce que nous aurions rêvé…)
Il ne reste que le meilleur: les projets et le gossip.

Projet : un dernier Cruchons à Chartres, avant la vente de la maison (et sa destruction par un promoteur. Cet effacement final de ce qui restait de son propriétaire dont les cendres sont dispersés dans le jardin me laisse en suspens, pleine d'attente: quelle vie romanesque, ce silence, ce vide, cette disparition. Charles, roman.)

Gossips (au pluriel):
— Il t'a unfriendé? Qu'est-ce que t'as fait?
— C'est quoi cette histoire?
— Eh bien il a imprimé des autocollants et il les colle dans les toillettes des mairies.
— C'est pas possible !
— Il les distribue gratuitement, en informant qu'ils ont coûté treize centimes à la fabrication.
— Il faudrait acheter le stock.
— Inutile, il en ferait d'autres…

— Et vous savez quoi? Il se murmure que si Trierweiller est à l'hôpital, c'est qu'elle a fait une scène de ménage, elle a tout cassé y compris ce qui ne lui appartenait pas, qu'il y en a eu pour une fortune… Ils ont été obligés de la shooter, elle ne tenait plus debout, c'est pour cela qu'elle s'est retrouvée à l'hôpital.
— Mais comment tu sais ça?
— Ç'a été démenti.
(Mais qu'est-ce qui rend plus crédible une rumeur qu'un démenti?)

— Et ça va comment à La Réunion, après le cyclone?
— Oh, ce n'était rien du tout. Ma mère m'a dit, de quoi on a l'air? Franchement, cette femme, elle aurait pu mourir d'une minute à l'autre. Et puis quelle idée de monter sur son toit au moment d'un cyclone!

La dèche (et la honte)

Frigo tellement vide, flemme tellement vaste, qu'au moment où le voisin qui est venu travailler à un tract à la maison (H. fait partie d'une équipe qui s'oppose à Dupont-Aignan) repart, nous nous invitons à dîner chez lui.

———————
ajout le 23 septembre 2020 d'une remarque laissée hors champ jusque là:
Nous avons découvert que Véronika était jalouse de la blonde sur la liste.

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 16 janvier 2015.

1/ Quelle est votre fleur préférée ?
La pivoine.

2/ Avez-vous déjà fait une déposition dans un commissariat ?
Oui (hélas).

3/ Aimez-vous assister à des spectacles de cirque ?
Pas spécialement. J'ai toujours le cœur serré à l'idée qu'ils sont au bord de la faillite. On m'a sans doute trop répété que Jean Richard tournait dans Maigret pour financer son cirque.

4/ Vous arrive-t-il
souvent
parfois
jamais
d’être dans la rue à 3h du matin ?
Pratiquement jamais. Si je rate le dernier RER, il faut que je prenne le bus de 1h30 ou 2h30 gare de Lyon qui me laisse gare de Yerres. Ensuite je dois rentrer à pied. Cela ne m'est plus arrivé depuis que nous avons deux voitures (2006, environ).

5/ Quel moyen de communication employez-vous le plus volontiers ?
Le mail, internet.

6/ Y a-t-il une chanson que vous écoutez souvent en ce moment ? Laquelle ?
Non.

7/ Dites-vous plus spontanément que vous êtes heureux, pas malheureux ou malheureux ?
Heureuse.

8/ Réfléchissez-vous généralement avant d'agir ou après ?
J'essaie de réfléchir avant, surtout pour les décisions dont les effets seront irréversibles! (Bonhoeffer découvert récemment est une aide bienvenue désormais.)

9/ Connaissez-vous le nom des rues du lieu où vous habitez ?
Oui, à peu près.

10/Trouvez-vous que votre vie est monotone ?
Non. Il se passe toujours quelque chose, dieu merci!

Caramba, encore raté

Oulipo ce soir. Je suis souvent en retard mais j'ai pris des bonnes résolutions, donc je pars à six heures pour un trajet qui prend normalement quarante minutes.

Las, dégagement de fumée, odeur de caoutchouc brûlé, tout est paralysé, ligne A, ligne 14… Je serai en retard.

Je verrai malgré tout la fin de la première partie d'une pièce qui reprend W de Perec. Mises en scène pour ainsi dire en noir et blanc à base d'ombres chinoises.

La prochaine fois se produira l'ensemble 101, collectif de chant contemporain dont Elisabeth chante les louanges. (Avis aux amateurs). Ce sera le 13 février à la BNF à 19 heures.

Cadeau de Noël: à la séance de l'oulipo de décembre 2013, nous parlions cadeaux de Noël et quand j'avais dit que Le sexe des rimes était sur ma liste, Maurice (le célèbre M.) s'était exclamé: «Ah, mais je crois que nous l'avons en double. Je vérifie, et si c'est le cas, le deuxième est pour toi.» (Nous avions également évoqué, peu avant ou peu après, la mythique bibliothèque d'Alain, le combat de la musique et de la grammaire pour l'occupation de l'espace, histoire légendaire qui se transmet respectueusement entre nous.)

Au retour, entre 23 heures et minuit, trains retardés, trains supprimés. Il y a eu un incendie sur la ligne B, crois-je comprendre.

Wagon studieux

Mercredi, seule : je pars plus tard.

Dans le RER A debout, une personne lit La garçonne dans une édition de poche récente (je ne savais pas qu'il était réédité).

Je m'assois. Ma voisine lit Le Gai Savoir (j'atrappe au vol une allusion à Epicure, dont Niezsche se dit proche: voilà qui ne m'étonne pas). En face de moi m'intrigue le titre d'un livre : Mathématiques congolaises d'In Koli Jean Bofane. Renseignements pris sur Google, il est possible que ce soit aux mathématiques ce qu'est La faim de Hoffman à Spinoza.


2014-0115-mathematiques-congolaises.jpg



(Première photo avec l'iphone. Ça va mieux.)

Décompte d'hospitalisation suisse

Pour un accident de ski qui a nécessité une radio et le soin d'une plaie.
  • Forfaits d'admission en urgence, service reconnu - quantité 1 - 58,92 CHF
  • Consultation, première période de 5 mn (consultation de base) - Q=1 - 33,74 CHF
  • Consultation, par période de 5 mn en plus (supplément de consultation) - Q=4 - total 134,97 CHF
  • Consultation, dernière période de 5 mn (supplément de consultation) - Q=1 - 16,87 CHF
  • Instruction du patient par le spécialiste pour lui apprendre à effectuer lui-même des mesures ou des soins, par période de 5mn - Q=1 - 35,93 CHF
  • Prestation médicale en l'absence du patient (y compris étude du dossier), par période de 5 mn - Q=2 - total 67,49 CHF
  • Anesthésie locale par injonction dans la peau, le tissu sous-cutanée ou la muqueuse: visage, cou, nuque ou mains jusqu'à 20 cm3 - Q=1 - 21,55 CHF
  • Traitement de plaie sans atteinte de structure complexes, visage, coup, mains (nuque et cuir chevelu non compris), premiers 3 cm - Q=1 - 154 CHF
  • Prise en charge non médicale de patients ambulatoires en dehors de la clinique de jour, patient ambulatoire, première heure - Q=1 - 46,72 CHF
  • Consultation de base/unité d'exploitation Institut de radiologie à l'hôpital - Q=1 - 119,50 CHF
  • Radiologie: crâne, vue d'ensemble ou partielle, premier cliché - Q=1 - 68,88 CHF
  • Radiologie: crâne, incidence spéciale, premier cliché - Q=1 - 154,49 CHF
  • Prestation de base technique O, salle de radiologie III, patient ambulatoire - Q=1 - 46,72 CHF
Ma première réaction a été de rire : une telle précision dans les minutes et les centimètres, on dirait une facture d'avocat ou d'expert comptable. (J'aime bien le principe des minutes dégressives en coût: une appréciation fine de la mobilisation des connaissance nécessaire dans les premières minutes d'observation.)
Ma deuxième a été de me dire qu'après tout, nous ne savons pas ce que nous payons en France: tout est codifié de façon a être incompréhensible: au moins ici c'est clair.

Comment s'occuper au bureau

Eh bien par exemple, quand on a un client qui habite rue des maîtresses gentilles, aller vérifier sur google l'aspect de la rue; en se disant que si c'est une rue ancienne aux hauts murs, il s'agit de la rue d'un ancien bordel, mais que si c'est une rue moderne, il s'agit sans doute d'institutrices.

En l'occurrence, une rue de la fée et une rue du lapin vert dans le lotissement laissent supposer (ou espérer) que les noms ont été donnés par des enfants.

César doit mourir des frères Taviani

Parce que ce sont des Italiens qui jouent, la pièce semble écrite en italien et les acteurs paraissent parler de leur grand-père.

Parce que les répliques de Jules César ne nous sont pas familières et que ce sont des mafieux ou des assassins qui jouent, on ne sait plus en entendant certaines répliques si elles font partie de la pièce, des dialogues du film ou si ce sont de véritables échanges entre les prisonniers, échanges pris sur le vif qui n'auraient pas été coupés au montage.
Qu'est-ce qui est "vrai", qu'est-ce qui est faux? Rarement réalité et fiction se seront aussi étroitement mêlées (nappage, dirait RC). Et de quoi parle-t-on quand on parle de réalité? Le jeu est réellement toute la vie, puisque les acteurs n'ont pas d'autre vie que celle d'acteurs:

— On reprend, ne perdons pas de temps.
— Tu sais, ça fait vingt ans que je suis en prison, alors moi, perdre du temps…

En ville

Train à Austerlitz, brume, Blois, une toque avec de la fausse fourrure et une tortue cale-porte, anniversaire de maman, Sleepy Hollow (en français car nous avons cru à un défaut de sous-titrage: en fait il fallait cadrer l'image), Blois, quatre jeans, des cartes de vœux («Comment, trente euros de cartes de vœux?» Ça me fait rire quand je vois l'argent dépensé en films nuls qu'on pourrait emprunter), un Montblanc pour un anniversaire en avril.

Blois s'améliore, un bar avec de la Guinness, un magasin Arthur pour les pyjamas, un magasin de chapeaux, un magasin d'antiquités fermé depuis le 31/12/2004 (neuf ans de poussière sur les objets exposés en vitrine)…

Je vais louper la journée d'introduction à la philosophie demain, mais le titre porte sur l'herméneutique, et j'ai dans l'idée que je sais à peu près de quoi il s'agit. Pas grave. En revanche il faudrait que je commence à me préoccuper de mon oral du 23 janvier et de l'écrit de grec du 25 (ça va être sanglant, je suis dans les choux).

Enquête

Les question sont ici.
Réponses apportées le 16 janvier 2015.

1/ Chez vous, prenez-vous vos repas toujours au même endroit ?
Au quotidien, oui, dans la cuisine. Salle à manger quand nous sommes plus de six.

2/ Qu'avez-vous fait dont vous vous seriez pourtant cru incapable ?
Prendre le RER matin et soir pendant vingt ans !

3/ Avez-vous déjà écrit à quelqu'un pour lui signifier votre admiration ?
A Anouilh à dix-huit ans.

4/ Exceptées les heures de sommeil, passez-vous davantage de temps dans votre logement ou en-dehors ?
Plutôt hors. Mais comme je ne dors pas beaucoup, cela revient à moitié-moitié.

5/ Vos chaussures font-elles du bruit lorsque vous marchez ?
Bruit de talons (oui) ou grincement et chuintement (non) ?

6/ Lorsque vous utilisez un stylo, quelle en est la couleur de l'encre ?
Bleue ou noire. Bordeaux pour mon plume (je n'ose en changer car mes correspondant s'y sont habitués).

7/ Si vous en aviez la possibilité, aimeriez-vous voyager dans l'espace ?
Trop tard, plus maintenant. Je crois qu'aujourd'hui j'aurais peur. J'ai vieilli.

8/ Avez-vous déjà été obligé de vous présenter à nouveau à quelqu'un qui ne se souvenait pas vous avoir déjà rencontré ?
Oh oui, mais cela me semble normal. J'ai moi-même tant de mal à associer nom et visage.

9/ Préférez-vous vous lever ou vous coucher ?
Me coucher. Quoi que. Ni l'un ni l'autre. Depuis quelques temps, ma difficulté à quitter un lieu s'est tranféré jusqu'au lit: ni le quitter, ni le rejoindre.

Actualité

J'avais dû lire en juillet ce qu'était une quenelle. Cela ne me servait pas à grand chose, à part ne pas mourir idiote et comprendre quelques allusions.

Et puis finalement, c'est une connaissance qui devient utile.
Perso, je n'aurais pas interdit les spectacles, j'en aurais saisi la recette pour payer les amendes en suspens. #astuce

J'arrête

Autre décision : j'arrête les cours de l'institut Goethe, c'est vraiment trop fatigant de courir avenue d'Iéna entre midi et deux heures sans avoir le temps de déjeuner.
Et puis je suis gênée devant ma collaboratrice de rentrer à deux heures et demie.

Je me sens soulagée, c'est donc une bonne décision.

Café

J'accompagne O. à son cours de flûte à Brunoy. Plutôt que m'endormir sur un fauteuil dans l'entrée de l'école de musique, je pars à la recherche d'un café.
Il y en a un, encore éclairé, mais j'entrevois la patronne qui balaie et des chaises retournées sur les tables. Sur la porte est indiquée l'heure de fermeture: sept heures.

Un homme grand barbe noire cheveux gris anorak gris bleu la soixantaine qui s'apprêtre à y entrer m'encourage:
— Mais entrez !
— Ça ne va pas fermer ?
— Mais non, hein Solange, tu ne fermes pas?

Il apparaîtra que le café ferme quand il n'y a plus de clients. Les tenanciers sont cambodgiens (je l'apprendrai plus tard en écoutant les conversations). Je fais un peu tache dans le décor asiatico-formica avec mes habits de bureau, mon manteau rouge et mon écharpe orange. Je compte ma monnaie (souvent je n'ai rien), demande le prix d'un crème (deux euros), je les ai, ouf. L'homme entré en même temps que moi a rejoint deux amis. Ils boivent du café, pas de petit blanc. Ils occupent les deux tables disponibles, sans chaise retournée dessus. Ils parlent à la cantonnade: « Faut pas avoir peur, Madame, on est pas méchant. Enfin, surtout moi, je m'appelle Jacques. Lui c'est Abdel, c'est déjà plus louche. »

Je ne suis pas sûre qu'il avait tout à fait envisagé que je prenne ma tasse pour venir m'assoir au bout de sa table, puisque c'est la seule place assise disponible (une table rectangulaire pour quatre personnes): « Vous permettez ? »
J'ai vingt minutes à attendre, j'écris des cartes de vœux ce qui leur permet de commenter, "Jacques" en biais par rapport à moi à la même table, les deux autres à la table d'à côté.

Quand je me lève pour partir, je ne peux pas m'empêcher de dire : « A la semaine prochaine, même jour même heure».
Je n'ai pas compris pourquoi "Jacques" m'a répondu : « Bonne mission ».
(?? Il a cru que j'étais James Bond ? Auditeur chez Arthur Andersen? Consultant ? Il connaît la profession de consultant ? Il a cru que je venais espionner Brunoy vingt minutes tous les mercredis soir ?)

Résolution :(

Ce soir j'ai récupéré Kaos vu à sa sortie et que je rêvais de revoir.
Maintenant il va falloir trouver le moment favorable pour le regarder… (J'ai également César doit mourir qui n'est passé que quelques jours à Paris au printemps dernier au MK2 Beaubourg en journée (pour ceux qui ne connaissent pas: cela signifie qu'il est à peu près impossible à voir sauf à poser une demi-journée de congé)).

Résolutions

- Regarder moins de films (en particulier les stupides, mais pas que)
- Boire moins (non, je ne bois pas beaucoup. Mais boire moins, parce que cela coûte en efficacité)
- Passer moins de temps sur FB
- Lire plus et plus vite

Souhait :
Reprendre une certaine régularité sur Véhesse.

Et sinon, allemand, grec.

(Ben non c'est pas fun. Mais en fait, je n'ai pas très envie d'être fun.)

Enquête

Les questions sont sont ici.
Réponses apportées le 16 janvier 2015.

1/ Refusez-vous parfois des cadeaux qu'on vous offre ?
Non.

2/ Savez-vous associer un nom aux visages sur vos photos de classe ?
Non. J'ai tout oublié, surtout le collège.

3/ A quel âge vous êtes-vous senti mortel ?
A trente-sept ans, à l'enterrement d'une amie qui avait trente-sept ans.

4/ Croyez-vous qu'il soit possible d'aimer toute sa vie une même personne ?
Sinon ce n'est pas de l'amour, si? Il faudrait se mettre d'accord sur ce qu'est l'amour.

5/ Eprouvez-vous plus souvent de la déception ou de la satisfaction après avoir vécu quelque chose que vous attendiez impatiemment ?
Je fais très attention à ne pas attendre trop impatiemment justement pour ne pas être déçue. Gare à l'ubris, le grand ennemi de l'homme.

6/ La nostalgie est-elle un sentiment qui vous est familier ?
Oui, mais moins, sans doute moins depuis mes cours de théologie. Comment expliquer cela (je ne le comprends pas moi-même), ces cours m'engagent totalement vers l'avenir. Plus j'étudie l'Assyrie il y a quatre mille ans et l'Eglise il y a quinze siècles, plus je me sens engagée dans le présent.

7/ Dit-on de vous que vous êtes singulier ?
Oui.

8/ Pensez-vous l'être ?
Oui (à force qu'on me le répète!)

9/ Combien de clefs avez-vous sur votre trousseau ?
Quatre.

10/ Vous arrive-t-il
souvent
rarement
jamais
de faire une erreur en programmant votre machine à laver ?
Très rarement. J'ai hélas abîmé des pulls auxquels je tenais beaucoup.

11/ Trouvez-vous un intérêt à chacune de vos journées ?
Oui. Au pire je prends un livre si vraiment cela a été "une journée pour rien".

Journée couture

Repassage, ourlets de pantalons, raccommodage, devant successivement Insaisissables (que je n'avais pas beaucoup aimé, mais A. voulait le montrer à I.), Fire with fire (un Bruce Willis sans Bruce Willis — et sans intérêt) et la Scandaleuse de Berlin, avec Berlin en ruines et Dietrich et l'Iowa dont nous avons contemplé la vacuité il y a deux jours dans le film Michael. Le marché noir ressemble aux descriptions de Primo Levi dans La Trêve.

Ce qui est intéressant dans ces deux derniers films (La Scandaleuse de Berlin et Fire with fire), c'est qu'ils constituent des sortes de leçons d'instruction civique à l'usage des jeunes générations (thèmes : la justice (dans ses deux sens d'application du droit et de rétribution) et le respect des institutions). J'épate O. en prévoyant la fin de Fire with fire, j'essaie de lui expliquer les formalistes russes, les structures narratives du conte, l'application que l'on peut en faire dans la plupart des films commerciaux américains, mais je crois que j'échoue à l'intéresser… (remarque tongue in cheeks).

A. est retournée à Lisieux avec son chat.

Notes de lecture

Agacée de constater que j'ai perdu une feuille de notes sur Russell. La question est, pourquoi prené-je ces notes, sachant que je ne les relirai jamais? L'important est plutôt de noter les pages qui m'intéressent en fin de volume, en une sorte d'index à utilisation personnelle, afin de retrouver rapidement les citations en cas de besoin.
La prise de notes intégrale ralentit trop la lecture pour un intérêt infime.

Mais c'est un parachute psychologique, une façon de me rassurer, que je vais avoir du mal à abandonner. Cela pourrait constituer une "bonne résolution" de l'année.

Deuxième jour

L'événement de la journée doit être d'avoir oublié de déjeuner parce que je recopiais ma version grecque.

A part ça, rien, je crois.

Films vus en 2014

DVD et vidéos
- 1er janvier - Robert Schwentke, Red, 2010; Dean Parisot, Red 2, 2013; Asger Leth, Dos au mur, 2012. Je recommande les deux premiers pour une soirée tranquille avec le sourire.

- 2 janvier - Norah Ephron, Michael, 1996 - Comment dire? c'est nul et plaisant, avec de beaux paysages de l'Iowa (c'est vide).

- 3 janvier - Louis Leterrier, Insaisissables, 2013 (que je n'avais pas beaucoup aimé, mais A. voulait le montrer à I.); David Barrett, Fire with fire, 2012 (un Bruce Willis sans Bruce Willis — et sans intérêt) et Billy Wilder, la Scandaleuse de Berlin, 1948.

- 5 janvier - Paul Greengrass, La Vengeance dans la peau, 2007, pour faire plaisir à O. puis Robert Zemeckis, La mort vous va si bien, 1992, associés à des souvenirs précis (dont l'achat du manteau dont j'ai parlé ici).

- 10 janvier - Christian Petzold, Barbara, 2012.

- 11 janvier - Tim Burton, Sleepy Hollow, 1999. Avec O. qui l'a reçu à Noël. Je ne me souvenais plus qu'il y avait autant de morts, mais c'est après ce film que j'ai arrêté d'aller voir les Burton. La vierge de Nuremberg hante encore mes cauchemars.

- 12 janvier - les frères Taviani, César doit mourir, 2012. Fiction et "réalité" étroitement nappées.

- 17 janvier - Pascal Thomas, Le crime est notre affaire, 2008. Mauvais, dommage, j'aime bcp Frot. Mais mauvais.

- 26 janvier - Dean Parisot, Red 2, pour la deuxième fois, mais pour la bonne cause.

- 29 janvier - Margarethe von Trotta, Rosenstrasse, 2003. Les salauds ou les héros, quel autre choix pour filmer ce thème?

- 1 février - Woody Allen, Manhattan. Une amie était fan de ce film à 17 ans, je ne l'avais jamais vu. Qu'est-ce que ça parle. Qu'en aurais-je pensé à 17 ans?

- 15 février - Alexander Payne, Monsieur Schmidt, 2003. Ce film entre dans la catégorie des films, souvent américains, destinés à nous faire accepter et aimer nos vies médiocres et inutiles. Donc film sans doute pas inutile, mais qui me donne envie de ricaner avec cynisme.
Kevin Macdonald, Le dernier roi d'Ecosse, 2006. Pas mal du tout. James McAvoy très séduisant avec ses yeux trop bleus. L'Afrique envoûtante et repoussante.

- 16 février - Gérard Krawczyk, Wasabi, 2001. Un film vu et revu, du nawak pour se détendre.

- 2 mars - Neil Burger, Limitless, 2011. Pour essayer de me remotiver. Couture, bouton, accroc, etc.

- 8 mars - Costa-Gavras, Le couperet, 2005.

- 10 mars - les frères Taviani, Kaos. Tellement simple et poignant. Cette âpreté de la vie et des paysages, cette façon d'accepter d'être broyé par la vie pour tirer sa dignité de cette façon d'accepter.

- 12 mars - Wes Anderson, Bottle Rocket, 1996. Ennuyant. Où l'on comprend comment devient un bon cinéaste: en étant d'abord médiocre, puis en s'améliorant.

- 21 mars - Gregory Hoblit, La Faille, 2007. Bon polar psychologique. Avec Anthony Hopkins et Ryan Gosling.

- 6 avril - Soren Sveistrup, fin de Killing, 2011, regardé sur plusieurs soirées.

- 18 avril - fin de la saison 2 de Killing. J'ai l'impression que le réalisateur a beaucoup regardé 24 heures chrono: accumulation de situations qui fait qu'on ne sait plus exactement si tout est cohérent. Noyade interne.

- 20 avril - Joon-ho Bong, Snowpiercer, 2013. Pour le montrer à H. Mais cela ne lui plaît pas. Je ne comprends pas, cela ressemble tant à ce qu'il regarde.

- 21 avril - Martin Brest, Le temps d'un week-end, 1992. Al Pacino en aveugle.

- 26 avril - David Simons, Ed Burns, deux premiers épisodes de The Wire, 2002.

- 8 mai - Commencé à regarder Black Mirror.

- 1 juin - Eli Craig, Tucker & Dale fightent le mal. De retour du mariage d'Alexis. O. le voit pour la première fois.

- 30 juin - Ettore Scola, Le Bal, 1984. Un peu déçue par rapport à mes souvenirs. Je me suis aperçue en cherchant les sous-titres que c'est un film muet.

- 10 juillet - Martin Campbell, Casino royal puis Quantum of solace en bloguant. Je me suis endormie devant pour me réveiller vers quatre heures du matin sur le canapé.

- 28 juillet - Gérard Oury, Le Cerveau, 1969. Paris en 1969, les voitures de 1969.

- 29 juillet - Brad Bird, Protocole fantôme, 2011. Une envie venue d'un extrait vu l'après-midi à la Fnac (revoir Dubaï).

- 30 juillet - J. Lee Thompson, Les Canons de Navarone, 1961. La Grèce, Grégory Peck et la responsabilité de celui qui dirige.

- 4 août - Philippe de Broca, Le Diable par la queue, 1969. Tous les cinq (rare).

- 6 août - Gilles Grangier, Le Cave se rebiffe, 1961. Tous les cinq, bis.

- 8 août - John McTiernan, Basic, 2003. Pour le montrer aux garçons.

- 8 août - Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour, 1954. Avec A. qui ne l'avait jamais vu en entier.

- 10 août - Duncan Jones, Source Code, 2011. Vieilles ficelles mais pas désagréable.

- 10 août - Paul Feig, Les Flingueuses, 2013. Drôle. Là aussi vieilles recettes. En cousant une pièce au pantalon de C.

- 12 août - Neil Burger, Limitless, 2011. En bloguant, je le connais par cœur. Aussi pour comparer aver Lucy: ici l'idée d'utiliser ses capacités cérébrales à fond est traitée d'une façon crédible qui donne envie de tenter l'expérience.

- 14 août - Robert Zemeckis, Qui a peur de Roger Rabbit, 1988. En fait je ne supporte pas ce film, il est trop imprévisible.

- 15 août - Anne Fletcher, La proposition, 2009. Ça détend.

- 16 août - Donald Petrie, Miss Detective, 2000, suivie de Miss FBI de John Pasquin en 2005. Le deuxième plus faible que le premier.

- 17 août - Seth Gordon, Comment tuer son boss, 2011. Gentil mais bof. Nous parvenons à la conclusion que quelle que soit la catégorie, nous avons sans doute vu les meilleurs films.

- 19 août - Lewis Gilbert, On ne vit que deux fois, 1964, avec O. qui rit devant un tel étalage de clichés sur le Japon («En 1964, ce n'était peut-être pas des clichés… Peut-être que ce film a répandu les clichés.» (comment savoir?)).

- 21 août - Georges Lautner, Ne nous fâchons pas, 1966, pour C. qui ne l'a jamais vu. A. fait la tête quelque part dans la maison.

- 23 août - Fred Schepisi, Six degrés de séparation, 1993 - Un film très étonnant, un charme vénéneux qui laisse désemparé. Will Smith merveilleux.

- 24 août - Georges Lautner, Est-ce bien raisonnable?, 1981, gentil. Pour l'affolante jeunesse de Lanvin et Miou-Miou.

- 2 septembre - David Lynch, Twin Peak, épisode pilote.

- 13 septembre - Rainer Werner Fassbinder, Berlin Alexanderplatz, épisode 1. En cousant des badges sur la chemise scoute d'Olivier.

- 14 septembre - David Lynch, Twin Peak, épisode 1.

- 20 septembre - Twin Peak, 2.

- 24 septembre - Twin Peak, 3.

- 28 septembre - Twin Peak, 4 et 5. Seule, Hervé abandonne.

- 30 septembre - Twin Peak, 6 et 7. Je me dis qu'à la fin de la série, vu le nombre d'incendies et d'assassinats, Twin Peaks sera rayé de la carte.

- 1 octobre - Twin Peak, 8 (1 saison 2).

- 3 octobre - Twin Peak, 9 (2 saison 2).

- 10 octobre - Twin Peak, 10 (saison 2).

- 11 octobre - Twin Peak, 11, 12 (saison 2).

- 12 octobre - Twin Peak, 13, 14, 15 (saison 2).

- 22 octobre - Twin Peak, 16 (saison 2).

- 20 novembre - Steven Spielberg, La guerre des mondes, 2005. Saisissant. Très beau visuellement.

- 20 novembre - Twin Peak, 17, 18, 19 (saison 2).

- 21 novembre - Twin Peak, 20, 21 (saison 2).

- 22 novembre - Roger Michell, Week-end royal, 2013.

- 23 novembre - Twin Peak, 22 (saison 2).

- 29 novembre - Twin Peak, 23 à 27 (saison 2).

- 7 décembre - Claude Chabrol, Les fantômes du chapelier, 1982.

- 7 décembre - Wim Wenders, Don't come knocking, 2006. Superbe bande-son.

- 20 décembre - Star Treck, saison 1, disque 2, "L'imposteur"

- 27 décembre - Rich Moore, Les mondes de Ralph, 2013.

- 27 décembre - Phil Lord, La grande aventure Lego, 2014.





au cinéma
- 2 février à Yerres - Hayao Miyazaki, Le vent se lève, 2013. Romantique.

- 10 février à Yerres - Jean-Marie et Arnaud Larrieu, L'amour est un crime parfait, 2014. Cela pourrait le Shame français, mais avec l'incapacité de traiter le sujet de façon austère: toujours le côté un peu kitsch, un peu théâtral, un peu psy, des scénarios français, comme si on avait peur d'être dépouillé, aride. Mais bien, malgré tout. Marion Duval magnifique dans les premières minutes.

- 18 février - Lionel Baier, Les Grandes Ondes (à l'ouest), 2014. Bien, très bien même, dans le genre loufoque.

- 24 février - Pawel Pawlikowski, Ida, 2014. Intense et épuré.

- 26 février - Wes Anderson, The Grand Hotel Budapest, 2014 avec Patrick. Beau et amusant, réjouissant.

- 1 mars - Wes Andersen, The Grand Hotel Budapest, 2014 avec H. et O. Le même plaisir, en ayant le temps de regarder davantage.

- 8 mars - Jim Jarmush, Only Lovers Left Alive. Jarmush creuse ses sillons. Musique et errance. Baroque, précieux, étouffant. Et puis des annonces prophétiques: «La guerre de l'eau a commencé ou ils en sont encore au pétrole?… Detroit revivra, il y a de l'eau, ici.» Un film en colère, beau et sombre. La bande son est de toute beauté.

- 9 mars à Yerres - John Wells, Un été à Osage County. Comme si on avait concentré tous les secrets de famille en un seul film: ça fait beaucoup.

- 15 mars - Jean-Marc Vallée, Dallas Buyers Club, 2014. J'y allais en grande parti pour McConaughey qui m'avait beaucoup plu dans La Défense Lincoln: Dieu ce qu'il a maigri! Le film est bien, il m'a replongée dans l'angoisse diffuse (diffuse car j'étais loin de tout cela, tout en sachant qu'un ami du jour au lendemain pouvait être séropositif) de ces années-là, quand on comprenait mal ce qui se passait et comment lutter. (Pensé à Reagan, aussi, son silence et son inaction).

- 19 mars à Yerres - George Clooney, Monuments Men, 2014. Mauvais. A peine un film.

- 29 mars - Jeffrey Schwarz, I am Divine, 2014. Un documentaire réalisé avec soin. Interview d'amis, de parents, images d'archives. Beaucoup de tendresse et d'affection qui éclairent en nuance la timidité et l'extravagance d'un homme qui voulait tant être une grande vedette du cinéma.

- 30 mars à Montgeron - John Lee Hancock, Dans l'ombre de Mary, 2014.

- 5 avril - Jean-Marc Vallée, Dallas Buyers Club, 2014. Avec Hervé.

- 9 avril - John Turturro, Apprenti gigolo, 2013.

- 10 avril - Alexander Payne, Nebraska, 2013.

- 12 avril à Yerres - Anthony et Joe Russo, Capitaine América, 2014. Pas mal, moins pire que je craignais.

- 14 avril - Marguerite Duras, Nathalie Granger, 1972. Pffff…

- 15 avril - Hiner Saleem, My Sweet Pepper Land, 2013. Un western musulman, sur les frontières orientales de l'Europe.

- 16 avril - Steve McQueen, 12 Years a Slave, 2013. Avec O.

- 17 avril - Cécile Telerman, Les yeux jaunes des crocodiles, 2014.

- 19 avril à Montgeron - Jean-Stéphane Bron, L'expérience Blochet, 2014.

- 21 avril - John Turturro, Apprenti gigolo, avec H. et C. dans une petite salle à Créteil.

- 22 avril - Xavier Dolan, Tom à la ferme. Homophobie et symdrome de Stockolm

- 25 avril - Camille Delamarre, Brick Mansions, 2014. Pour amateur de cascades et de corps à corps, indifférent au scénario. (Et dans ce cas, très bien)

- 17 mai - Mathieu Amalric, La chambre bleue, 2014. Montage progressif très intéressant. Belles images de nu.

- 21 mai - Rachid Bouchareb, La Voie de l'ennemi, 2014. Nul. (vu un peu par hasard, le film que je voulais voir avait commencé).

- 13 juin - Jean-Pierre et Luc Dardenne, Deux jours, une nuit, 2014. Pas trop mon genre, mais bien pensé, sur le courage de vivre, les choix (garder une prime pour nourrir son bébé ou pour refaire sa terrasse, c'est le même geste mais pas le même choix).

- 17 juin - Diao Yi'nan, Black Coal. J'ai pensé aux films noirs américains des années 40, tourné avec l'âpreté d'aujourd'hui.

- 18 juin - Panos H. Koutras, Xénia. J'aurais aimé dire beaucoup de bien de ce film attachant, mais il devient vraiment trop n'importe quoi. Pour amateur d'Eurovision.

- 30 juin à Yerres - Philippe de Chauveron, Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?, 2014. On m'en avait des compliments avec raison. Les préjugés racistes sont systématiquement abordés. Plus intéressant encore, je trouve, la différence entre les femmes, qui vont faire le nécessaire pour que leurs enfants soient heureux à leur façon, même si ce n'est pas ce qu'elles auraient souhaité, et les hommes, qui veulent absolument que les choses se passent comme ils l'ont décidé. Finalement, c'est l'universalité de l'autoritarisme des chefs de famille qui est mise en scène, au-delà des couleurs et des religions.

- 1 juillet - Clint Eastwood, Jersey Boys, 2014. Des longueurs. Il faut venir avec sa propre nostalgie, ses propres souvenirs, pour voir à travers ce film la naissance du rock'n roll etc.

- 2 juillet à Yerres - Hossein Amini, The two Faces of January, 2014. Bien. Son défaut serait d'être trop classique, comme un exercice hitchcockien adroitement exécuté.

- 8 juillet à Yerres - Doug Liman, Edge of Tomorrow,2014. Beaucoup aimé le montage, les expressions de Tom Cruise, la façon dont il tombe amoureux. Exactement ce dont j'avais envie, une bluette musclée. Cerise sur le gâteau, Cruise est pour ainsi dire immortel à la fin du film (même si cela n'est guère souligné). Revu le 9, me donnant l'impression du temps en boucle décrit dans le film (et encore le 11, avec H. cette fois-ci).

- 29 juillet - Philippe de Chauveron, Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu? avec H. et C.

- 2 août - Charlie Siskel et John Maloof, A la recherche de Vivian Maier, 2014. Un film qui vous remue. Une envie de voir ses photos en sortant. (Vu deux fois, une fois seule le matin, une fois avec H. l'après-midi).

- 3 août - Alfred Hitchcock, La mort aux trousses, 1959. Sortie à cinq.

- 5 août - Jonathan Glazer, Under the skin, 2014. Plus jamais ça.

- 9 août - Luc Besson, Lucy, 2014. Dispensable. Deux nanars pour Scarlett Johansson, pas dans le même genre. (Sortie à cinq).

- 13 août - James Gunn, Les gardiens de la galaxie, 2014. Recommandé, très beau et amusant. (Sortie à cinq).

- 16 août - Charlie Siskel et John Maloof, A la recherche de Vivian Maier, 2014. Pour la troisième fois, cette fois-ci tous ensemble.

- 22 août, Nuri Bilge Ceylan, Winter Sleep, 2013. Je n'oserai pas dire ailleurs qu'ici (un peu planquée) que cela m'a rappelé le mécanisme implacable de nos disputes.

- 24 août - Patrick Hughes, Expendables 3, 2014. Entre amis. Verrons-nous dans trente ans les "jeunes" faire la suite en tant que "vieux"? Ce serait bien. Belle histoire d'amitié et d'estime, à l'écran certes, mais surtout derrière.

- 25 août - James Gunn, Les gardiens de la galaxie, 2014. En VF, à la Défense. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, c'était inutile.

- 8 septembre - Jeremy Saulnier, Blue Ruin, 2013. Je ne sais qu'en penser. C'est à la fois bien et déjà vu si souvent. ni décevant ni enthousiamant.

- 12 septembre - John MacTiernan, A la poursuite d'Octobre rouge à la cinémathèque avec H. et A. qui le voit pour la première fois. Copie très sombre.

- 15 septembre - Thomas Lilti, Hippocrate, 2014. Déçue par rapport à ce que j'avais lu dans les critiques de spectateurs. Tend vers le niais. Reda Kateb à suivre.

- 19 septembre - Sergio Leone, Le bon, la brute et le truand. Pour l'anniversaire d'O.

- 23 septembre - Matthew Warchus, Pride. Le pendant anglais et quasi optimiste de Dallas Buyers Club.

- 1 octobre - Andrei Zvyagintsev, Leviathan. Job. Pourquoi Dieu protègent-ils les méchants?

- 5 octobre, Alexandre Aja, Horns, fantastique adolescent.

- 7 octobre, Hans Petter Moland, Refroidis, joyeux et sinistre.

- 20 octobre, David Fincher, Gone Girl, 2014. Haletant jusqu'aux deux tiers, puis je ne me suis plus vraiment sentie concernée par ce jeu de séduction délétère. Du sado-masochisme psychologique.

- 25 octobre, Éric Toledano et Olivier Nakache, Samba, 2014. Ça ne casse pas trois pattes à un canard. Gentil, mais aussi effrayant si l'on n'en considère que l'aspect documentaire.

- 19 novembre, Andrzej Wajda, L'homme du peuple, 2014.

- 26 novembre, Michaël R. Roskam, Quand vient la nuit, 2014. J'y suis allé parce que j'avais aimé Bullhead. J'aime également celui-ci, sa sobriété, sa timidité, sa brutalité souterraine.

- 31 décembre, Cédric Jimenez, La French. Pour les assiettes et le papier peint. Sinon, trop long mais sympathique. On se dit avec une pointe de regrets qu'il existe une poignée d'acteurs français qu'on verrait bien jouer plus souvent.

Premier jour

Lever vers 9h30. Matinée et plus à glander sur FB et à reprendre tranquillement la liste de mes adresses, contacts et anniversaires sous… Excel, ce dernier changement de téléphone achevant de me convaincre que si l'on veut conserver la maîtrise de ce qu'on fait, les vieilles méthodes restent les plus sûres.
Retour chez les voisins jusqu'à 17 ou 18 heures. Nous comparons les campagnes françaises (et la curiosité de leurs habitants): Sologne, Berry, Dordogne, Lorraine, Touraine,… Nous parlons également d'une pub des années 70 qui m'échappe, et l'on évoque Dali et le chocolat Lanvin: je n'en avais jamais entendu parler.

Trois films: Red, Red 2, Dos au mur: les Red sont vraiment bons dans leur genre, avec des moments fugaces à la Audiard (genre Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages).
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