Samedi

- Réveil en sursaut à 5h20: je n'ai pas entendu O. se lever (il aide un vendeur de fruits et légumes au marché). Je le réveille et me recouche. Rebelote à 8h10, je viens de me souvenir qu'A. a dit qu'elle allait à Grosbois ce matin, or nous avons rendez-vous à 11 heures chez le médecin, est-elle partie, je ne l'ai pas entendue (Réponse: oui. Mais elle a laissé un mot pour dire qu'elle reviendrait à temps. Qui aurait dit que j'aurais un jour des enfants si matinaux?)
Ainsi donc, les enfants petits me réveillaient parce qu'ils faisaient du bruit, les enfants grands parce qu'ils n'en font pas. Je ne sortirai jamais de mon qui-vive.

- Médecin. Trois personnes, trois rendez-vous, j'ai bien retenu les leçons de Jaddo et du Dr Borée (de l'influence des blogs sur la vie quotidienne). Trois consultations pour des certificats de sport (fini le temps où je faisais ça en envoyant un chèque par la poste à notre médecin: j'ai trop regretté en décembre dernier de n'avoir aucun suivi "banal" sur le carnet de santé d'O., pas trace de son poids ni de sa taille, rien, alors qu'il a grandi si vite) et pour déclarer un nouveau médecin référent, le nôtre étant parti à la retraite.
Le samedi c'est la remplaçante («Je ne peux pas être référente, mais je vais sans doute reprendre bientôt le cabinet» dit-elle en remplissant les imprimés du nom de la titulaire), je l'aime bien, elle est petite, blonde, un diamant dans (sur?) le nez, elle respire l'énergie, j'ai l'impression que nous allons partir faire un jogging ensemble. Je l'ai trouvée dans la liste des lecteurs de Prescrire.
J'avais un peu peur qu'elle m'envoie passer un test d'effort pour l'aviron, mais non. Elle a l'air toute heureuse que je fasse ce sport. Je monte sur la balance.
— Votre balance est gentille, lui dis-je.
— Ah?
Elle s'approche soupçonneuse, enlève ses claquettes et monte dessus:
— Non, elle n'est pas gentille.
N'empêche que sur la sienne je pèse autant avec mon jean en ayant mangé une brioche familiale qu'à poil à jeun sur la mienne. (En réalité, ce qui compte, c'est de pouvoir remettre mon tailleur Mugler acheté en 1987. Les cuisses coincent encore.)

- Je lis Boulgakov. O. dort, épuisé. A cinq heures, passage chez le bijoutier pour acheter un cadeau pour les trente ans d'une salariée des premières heures (cadeau personnel de H. qui me demande de signer avec lui la carte d'accompagnement: sa boîte commère beaucoup). Ce bijoutier a un look étonnant, petite moustache et costume à rayures, on dirait un maquereau dans un film des années 60. A six heures nous récupérons cent dix baguettes pour les cinquante ans du groupe scout.

- Le soir, barbecue scout. Nous ne resterons pas longtemps, notre apparition fut symbolique.
J'entends O. rentrer à minuit passé.

Une enquête sentimentale

Les questions ici.

1/ Mon père il y a longtemps, avant qu'il ne change de parfum (Savane) du fait que ma sœur se soit mis à travailler chez Lancôme.

2/ Je ne sais pas. Non, je ne crois pas, mais je ne sais pas où je souhaiterais vivre. En ville, pas loin d'une boulangerie, dans une ville possédant un fleuve ou une rivière.

3/ De la peinture. Un beau bleu royal, profond.

4/ Oui, jusqu'à ce qu'ils se déchirent, pratiquement.

5/ Souvent mais moins avec le temps. Pratiquement plus depuis 2007 (pour une raison précise et biologique que je ne raconterai pas ici, en tout cas pas pour le moment). Davantage dans le sens mourir que changer d'identité.

6/ La "survie" au quotidien (pour faire davantage que survivre, justement).

7/ Dès que les paysages ne sont plus ceux du Val de Loire solognot (toits gris, murs beiges, cheminées rouge briques). Tout le temps, en fait.

8/ Oui. Les boutons de manchette de mon grand-père, les boucles d'oreilles choisies par mon père pour mes trente ans, la croix en émail de ma sœur,…

9/ Jean-Marc Nattier.

10/ Non, je n'ai pas suffisamment navigué pour cela.

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