Quatre Impromptu à midi. Des problèmes d'équilibre (cette compensation du corps à tribord pour une pelle qui plume à babord: m'en déferai-je jamais?) mais une belle sortie. Première fraîcheur d'automne sous un soleil resplendissant.
Il me reste des traces d'oppression dans la poitrine, mais elles sont en train de disparaître — lentement.

Journées de bureau très calmes en ce moment: aucune réponse des administrateurs à mes mails, aucune décision de prise. Je sais déjà que nous allons avoir une fin d'année épouvantable, quand tout sera décidé et urgent — et je ne peux rien y faire, sauf avancer sur le fond (il y a toujours du travail de fond à avancer — heureusement).

Hervé revient de Mulhouse après avoir inauguré le Wifilib (l'équivalent de trois ou quatre lignes ADSL, dans la rue et gratuites, bien mieux que la 3 ou 4G, me dit-il) et me propose d'aller voir "une comédie anglaise", Pride.
Anglaise je veux bien, mais certainement pas une comédie. Le pendant anglais et optimiste de Dallas Buyers Club, une histoire que je n'aurais pas cru possible si elle n'était avérée. Surprenant et émouvant, parfois proche de la caricature ou du cliché, mais la vraie vie concernant ces sujets (grève des mineurs et lutte LGBT) est elle-même caricaturale.
Même si ce n'est pas son sujet principal, ce film montre bien le grain de folie et de joie que les gays sont susceptibles d'apporter au quotidien, joie et gaieté si attirantes quand, sans connaissance de ce milieu-là, on cherche juste à échapper à la grisaille ou à résister au désespoir. Le merveilleux est que cela ne réside qu'en une façon de se comporter et d'envisager la vie, la grisaille de l'existence n'a rien d'ontologique.
Rappel des années Thatcher, du début du sida, mesure du chemin parcouru par les LGBT depuis 1984 — et du chemin restant à parcourir.