Après-midi en réunion porte de la Villette. Carrefour des Quatre Chemins, les bâtiments qui avaient autrefois (il y a vingt ans) abrité L'auberge de Marrackech, l'un des meilleurs couscous de Paris, et un traiteur italien qui nous a donné pour toujour le goût de la pana sont détruits (ceci dans la rubrique "la forme des villes change plus vite…"). Le terrain vague (le vide m'évoque la gencive exsangue laissée par une dent arrachée) libère la lumière pour des fenêtres qui n'avaient sans doute pas vu le soleil depuis plus d'un demi-siècle.
La population a changé, plus de noirs, un peu moins d'arabes, et un début d'asiatiques. Je croise aussi deux femmes d'Europe de l'Est. A chaque visite (tous les six mois, tous les ans) les équilibres du quartier varient. Mais l'odeur forte de la boucherie hallal à deux pas du métro demeure.

J'avais l'intention d'acheter mes gâteaux préférés en partant, mais j'ai oublié, j'ai pris un Vélib et j'ai rejoint la gare de Lyon en suivant le canal St Martin (rubrique automne radieux, Paris que j'aime).

Un jour je prendrai le temps d'aller jusqu'au cimetière de Bagnolet pour chercher les tombes de Jean Puyaubert et Maurice Oyosson.