Hier nous étions allés jusqu'au salon inondé de lumière, aujourd'hui après le déjeuner jusqu'à la deuxième pièce — la pièce où écrivait François Mauriac — (l'organisateur est venu nous y chercher, il fallait respecter les horaires), ce soir enfin jusqu'au bureau, dernière pièce du rez-de-chaussée.

Les pièces sont emplies de souvenirs et sont le cadre de scènes des romans de François Mauriac que la guide avertie nous cite au passage. Nous la soumettons à un supplice d'un nouveau genre, car à chaque nouvelle (tentative de) visite, certains d'entre nous s'ajoutent aux personnes présentes la fois précédente: elle est donc obligée de recommencer à chaque fois ses explications (que j'aurais donc entendues trois fois en ce qui concerne la cuisine (Le Sagouin est une histoire vraie racontée à François Mauriac par son instituteur) et la salle à manger («Je me tais, je me terre» disait François Mauriac en parlant de Malagar), qui perdent de ce fait toute la fraîcheur de la nouveauté. Mais notre guide conserve son calme, sa distinction et sa gentillesse.

Par exception, nous avons visité également les chambres de l'étage : la chambre de bonne maman appelée chambre de Gide, la vaste chambre de François et Jeanne, et sous les toits, le pigonnier de Claude ouvert sur trois côtés dans le soleil déclinant. (Et notre guide s'assoit sur le lit pour parler, épuisée.)

Le soir dîner à St Macaire (non sans avoir d'une part pris la messe en route (ces portes ouvertes, ça m'intrigue, est-ce vraiment une conséquence d'Evangelii Gaudium?), d'autre part acheté des oignons sauvages à deux jeunes garçons.)
Un tract antisémite écrit au feutre en lettres capitales m'attendait sur ma voiture. Parce qu'elle est allemande? (étrange, étrange).