Alice du fromage

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samedi 29 novembre 2014

Conseil de lecture

Il est possible que ceux qui ont aimé Twin Peaks aimeraient Van de Wetering (Un vautour dans la ville, par exemple).



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Agenda
Planté cinq rosiers, un par pilier. Les garçons ont fait les trous — ça creuse vite, un scout ! (Mine de rien, ça m'a bien soulagée, car creuser est épuisant, et depuis que je suis avec Hervé, c'est toujours moi qui ai planté arbres, rosiers, arbustes (lui la théorie, ayant beaucoup d'idées sur l'utilisation de la pioche, moi la pratique, dans le froid ou sous la pluie (on notera une certaine exaspération de ma part, liée à l'épuisement que m'évoquent ces travaux de terrassement)).

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Entiché plutôt, non ? Enfin non, je ne crois pas, en tout cas je ne pense à personne.

2/ Non. Mais je sais que je n'ai jamais totalement pardonné ce mensonge.

3/ Le plus souvent possible.

4/ Causé? J'ai été responsable d'accidents (en reculant, en sortant d'une place de parking).

5/ Oui, une ou deux fois. Dans la mesure où c'était pour des raisons de rapprochement physique excessif (disons cela ainsi), et que j'ai regardé les personnes dans les yeux en leur disant que leur bras me gênait, elles ont préféré se lever et changer de place quelques minutes plus tard.

6/ De temps en temps.

7/ Non. Ça ne m'intéresse pas. Et je pense que les produits chimiques me rendraient malade.

8/ Non.

9/ Euh… Un bouton. Une reprise. Pour un chemisier, comptez six mois, sans garantie (je plaisante, je n'ai jamais fait de vêtement autre qu'un déguisement de bonne sœur pour ma fille pour un spectacle. C'était sommaire.)

10/ Pas suffisamment pour que cela m'ait marquée.

vendredi 28 novembre 2014

La blague du vendredi

— Moi aussi j'ai une histoire drôle : c'est un type qui entre dans un café.



[Silence]
Tout le monde se regarde.
Dans le silence navré il reprend:



— Elle existe en version zoophile, aussi : c'est un type qui entre dans un bar.

mercredi 26 novembre 2014

Les féminins de la langue

Ce billet de Guillaume me fait penser à l'obstination de France Musique à parler samedi de "la maire de Lille", et moi systématiquement d'entendre "la mère Denis".

Je suis une fervente convaincue de Madame le maire. Nous parlons d'une fonction, non d'une personne. Cf. la différence entre Madame le colonel (elle est colonel) et la colonelle (son mari est colonel).

Par ailleurs, beaucoup de noms au féminin sonnent mal du fait du "e" qui fait entendre la consonne muette au masculin (maire, évidemment, n'est pas un bon exemple).

mardi 25 novembre 2014

Prévisible

Et voilà : je me réjouis de deux belles sorties d'aviron, de celles qui vous font dire: «Ça y est j'ai compris», et j'en vis une de celles qui font dire: «J'arrête, c'est inutile, je n'y arriverai jamais.»
Ena 2, François, moi, Nathalie, Patrice. Sans doute un problème de cales de hauteur, pas le même nombre à babord et à tribord — je ne m'en suis rendu compte qu'à la fin de la sortie.

Rentrée tard, trop traîné sur FB. Il ne faut pas, cela me met mal à l'aise. Je regrette toujours d'y avoir écrit, je m'emporte.

lundi 24 novembre 2014

Paupérisation

Je commence En France de Florence Aubenas. Les premières lignes sont les suivantes:
Cela se passe pendant l'année de l'élection présidentielle, pas celle-là, la précédente, en 2007. On est à l'automne, au moment où, dans les fermes et les maisons de la Creuse, on remplit les cuves de fuel en prévision des grands froids. A Guéret, les agents de la Caisse d'allocations familiales (CAF) voient alors arriver des gens qui ne venaient jamais dans leurs bureaux: des retraités avec des pensions de quelques centaines d'euros à peine, mais qui vivaient silencieusement depuis toujours et se seraient étonnées d'être considérés comme pauvres. Cette année-là, ils poussent la porte de la CAF, gauches, effarés d'avoir à demander quelque allocation, se présentant tous par la même phrase: «Pour la première fois, je n'ai plus les moyens de faire rentrer le fuel.»

Florence Aubenas, En France, incipit, éditions de l'Olivier, 2014
Jeudi ou vendredi dernier j'ai eu une retraitée au téléphone en fin de journée. Elle se renseignait sur le montant de la cotisation: «Je me suis fait avoir quand ils m'ont proposé de partir en retraite. Je ne pensais pas que j'aurais si peu après 43 ans de travail. 43 ans! Je ne m'en sors pas, il faut que je retourne voir la RH pour voir si elle accepte de me reprendre.»

dimanche 23 novembre 2014

Sans histoire

Belle sortie en yolette White. Moi, un débutant (Orian?), Gérard, Patricia, Philippe à la barre. Heureuse et surprise de constater que la yolette de Stéphane n'a pas réussi à nous remonter, même quand Sylvie a remplacé Bruno à la barre. Je vois bien que mon coup de rame impressionne (laisse Stéphane songeur et muet), et ça me fait bigrement plaisir, car c'était totalement inattendu.

Après-midi dehors pour profiter de la douceur pour désherber et laver la voiture (cliché!) Je me suis abîmée l'épaule droite.
Je continue Twin Peaks. J'adore cette musique.

Hervé a travaillé tout le week-end pour le salon des Maires. Cela faisait longtemps que la maison n'avait pas connu ainsi de quasi-nuits blanches de développement.

samedi 22 novembre 2014

Ce que le pouvoir fait aux hommes

Nous regardons machinalement Week-end royal. Je pensais avoir emprunté un gentil navet historico-romantique, c'est en fait un peu plus compliqué que cela: plus ennuyant (très lent, sans péripétie) et plus politique et psychologique.
En un mot, on y découvre que même paralysé, Roosevelt était un homme à femmes (a womanizer). Le personnage tel que joué par Bill Murray est tout à fait attachant.

Je ne me souviens plus de la phrase du scénario qui a provoqué la réfexion suivante d'Hervé:
— Les tentations sont nombreuses et je comprends qu'on y succombe. On est tellement détesté quand on dirige qu'on a soif de marques de tendresse.



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Agenda

Macbeth au théâtre du Soleil par Ariane Mouchkine. Je n'ose avouer que j'ai été un peu déçue. Je crois que je préfère les théâtres de bric et de broc, où le manque de moyen oblige au minimalisme, où la salle est si petite que les comédiens sont comme les frères des spectateurs.
Très bon Macbeth, guilleret, presque drôle dans sa résistance des dernières heures.
La méthode utilisée par lady Macbeth pour convaincre son loyal mari est tout à fait convaincante.

Enquête

Les questions sont ici.

1. Non. Je ne sais pas si je le regrette. Je ne sais qu'en penser. Peur (de perdre le contrôle) et curiosité (de découvrir de moi des choses inconnues, de préférence insoupçonnables).

2. Non. Jamais témoin, une seule fois marraine… Ma vie est un échec.

3. Plus maintenant. J'en ai rêvé au lycée. Une fois encore je regrette d'avoir abandonné trop tôt. Le parcours qu'on vous annonçait été hyper-balisé (un doctorat en physique ou biologie). En réalité, un métier dans l'aviation et de la chance aurait pu permettre de s'approcher du but, cela s'est "beaucoup" ouvert avec la chute du mur (enfin, ça ne représente pas beaucoup de places malgré tout!) Je me souviens de la première Française, en 1985 ou 1986.
Aujourd'hui j'aurais peur. Je suis devenue peureuse en vieillissant. Je comprends mieux pourquoi on parle de l'inconscience et de l'insouciance de la jeunesse. Cette inconscience me manque, je la regrette.

4. Non. Avec mon grand-père maternel, il y a trèèèès longtemps. L'enfer. «Chut, arrête de bouger, ne parle pas», etc. Ah, et une fois en mer, à douze ou treize ans. Ça c'était bien, mais j'avais attrapé de sacrés coups de soleil.

5. Il me semble que oui. Mais évidemment, je ne suis pas objective.

6. Non. Je me dis que je devrais apprendre à planter un crocher dans du placoplâtre (Youtube à mon secours!) pour faire ce que je veux.
Mais je n'ai rien que je souhaite mettre au dessus de mon lit.

7. Oui. Pas tous les parents, mais un ou deux, oui.

8. Non.

9. Pas à ma connaissance !

10. 5h45. Rendormie en attendant le réveil (6h15)
Ces horaires sont ceux de mercredi 26 novembre, jour où je remplis ce questionnaire. Samedi dernier était le seul jour de la semaine sans contrainte, j'ai dû me lever un peu avant neuf heures.

vendredi 21 novembre 2014

Mésaventure

A midi, tandis que notre quatre était déjà sur l'eau, nous avons vu une yolette vide quitter le ponton et se mettre à flotter au milieu de la Seine: son équipage l'avait lâchée un instant et elle était partie.

A notre grand étonnement, elle nous parut aller plus lentement que le courant ou que nous-mêmes: était-ce parce qu'elle était vide et légère?
(Les entraîneurs l'ont récupérée en bateau moteur.)

Très beau quatre Impromptu (alleluia, avec l'équilibre!), Marc, moi, Lauren, Thierry. Et temps très doux, toujours (ce n'est pas pour maintenant que je le note, mais pour l'année prochaine).

jeudi 20 novembre 2014

Pologne

Vu le film de Wajda sur Walesa. Portrait qui ne cherche pas à le flatter, et qui sera à compléter du livre de sa femme, Rêves et secrets. J'entends le "Lekou" diminutif de Lech qui me rappelle le Stachkou, diminutif de Stanislas, que j'ai si souvent entendu crier à travers la cour.

Je sais si peu de choses sur la Pologne. La première fois que j'en ai vu les paysages, c'est dans Shoah, le film de Lanzmann. Ce film a été terrible pour d'autres raisons: certains visages polonais étaient exactement ceux de mon grand-père. Ce que je regardais, c'était un album de famille, et l'état des routes, les chevaux, me rappelaient ce qu'on nous racontait sur la ferme dans les années 50.

Puis Rudnicki, Les fenêtres d'or.

— Mais mémé n'aime pas les juifs !
— Oui, tu ne le savais pas ?

Kieslowsky, Tu ne seras pas luxurieux, et la phrase (lors d'un interview, pas dans ce film): «je pensais ne faire des documentaires qui ne pouvaient intéresser que les Polonais, et puis je me suis rendu compte qu'on était triste ou qu'on avait mal aux dents de la même façon partout dans le monde.»

Puis Wajda, l'un des plus beaux films que j'ai vus, Kanal, un film en noir et blanc dans les égoûts, un film où le noir devient lumière.
Et à la fin les touristes. Auschwitz, encore et toujours, mais cette fois-ci, à l'époque contemporaine.

Conrad. Souvenirs me ramène au silence de mon grand-père et à l'humour de la branche paternelle. L'introduction de Souvenirs, les guerres russo-polonaises, et cette cuillère que ma grand-mère m'a donnée en me disant que c'était le plus vieil objet de la maison, qu'elle appartenait au père ou au grand-père de mon grand-père qui l'avait avec lui quand «il avait fait la guerre contre les Russes». Mais quelle guerre? Il y en a eu tant. (Trop tard, je ne saurai jamais.)

Puis l'année dernière Szczygiel, Voyage en Pologne de Döblin et cette année Kapuscinski.

Je lui dis que pour nous, Polonais, cette attitude est inconcevable, car une tradition fondamentalement différente nous sépare. Loin d'être des sanguinaires, les rois polonais qui se sont succédé sont pour la plupart des hommes qui ont laissé derrière eux un bon souvenir. A son accession au trône, l'un d'eux a trouvé un pays avec des maisons en bois et l'a quitté avec des bâtisses en pierre, un autre a proclamé un décret sur la tolérance et a interdit d'allumer des bûchers, un autre encore nous a défendus contre une invasion barbare. Nous avons eu un roi qui récompensait les savants, un autre qui avait des amis poètes. D'ailleurs, les surnoms qui leur ont été donnés — le Généreux, le Juste, le Pieux — montrent qu'on pensait à eux avec reconnaissance et sympathie.

Ryszard Kapuscinski, Le Shah, p.70-71, Champs Flammarion 2010.
Est-ce savoir quelque chose de la Pologne? Sans doute pas. Mais je ne sais rien d'autre.

mercredi 19 novembre 2014

Flegme lexovien

Ce soir en rentrant, mail de mes parents:
«Super ! on vient de recevoir une carte de Claude qui nous dit qu'elle a son permis. On est vraiment très contents. […]»

Aussitôt j'entreprends deux actions simultanées: d'une part je leur réponds: «Hein? Quoi?!! Elle ne nous a rien dit!! Bon, nous dînons, je me renseigne et je vous récris!!» et d'autre part je hurle dans l'escalier: «Vite, une cordée de secours à la boîte aux lettres, c'est urgent».

Clément sort, revient avec un paquet de lettres:
— Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent?
— Regarde s'il y a une lettre de Claude.

Oui. Une carte postale: «Le 17/11/14 - Coucou les parents! cette carte postale pour vous dire que je me porte bien et Rosalie [sa chatte] aussi. Pour vous dire également que j'ai passé le permis le vendredi 14 et que j'ai reçu aujourd'hui la lettre disant que je l'ai réussi avec 26 points sur 30. L'auto-école m'a donné mon A, je recevrai le permis définitif sous 4 mois. Bisous Claude»

Ça n'a sans doute l'air de rien pour toi, ô lecteur, mais c'est un véritable coup de théâtre. Lors de notre passage à Lisieux, l'auto-école nous avait laissé entendre que Claude hiérarchisait mal les dangers, qu'elle argumentait et que cela allait être difficile… Le directeur avait décidé de lui faire passer l'épreuve pour qu'elle se rende compte de ce qu'on attendait d'elle en nous disant qu'on avait parfois de bonnes surprises (et Hervé m'avait remonté le morale (antiphrase) en me racontant que sa mère l'avait passé… sept fois).
Claude ne nous avait pas prévenus qu'elle le passait, sans doute par crainte de l'échec. Mais qu'elle n'ait trouvé aucun moyen plus direct de nous prévenir de son succès! (ne serait-ce qu'un mot sur son mur FB).


Dans cet usage furtif de la carte postale, il y a au moins un précédent familial. Me trompé-je en y voyant la marque d'une certaine timidité, l'incapacité à faire part de l'important pour n'aborder que les futilités?

mardi 18 novembre 2014

Dix ans

Dix ans que Jacqueline est morte. Je ne pense pas à elle à chaque fois que je rame. Non, mettons une fois sur deux. Je me dis : «il faudrait que je ressorte en double avec elle, est-ce que j'ai fait des progrès? Que va-t-elle en penser? (Et j'espère secrètement qu'elle sera contente) Ah non, ce n'est pas possible, elle est morte.» D'autre fois je refais l'histoire, j'imagine que je suis restée à l'aviron durant tout le lycée… Christine a l'air d'avoir arrêté, mais j'ai vu une photo de Nathalie avec une médaille autour du cou… Mais les relations avec Nathalie étaient trop compliquées pour que je reprenne contact. Tant d'années après j'en suis encore intimidée. Elle n'avait pas peur des garçons, elle, (et pourtant elle n'était pas jolie, tendance laide), elle sortait avec Castor (elle était sortie avec, ça n'avait pas duré très longtemps. Ou bien si?), tous chantaient en chœur ce soir je serai la plus belle pour aller danser, je les regardais, la chanson me réjouissait, je ne la connaissais pas et je ne chantais pas et je donnais l'impression de désapprouver leur exubérance moi qui profitais intensément impassiblement de leur gaieté, elle ramait en compétition en skiff (est-ce qu'elle a eu une médaille en skiff, récemment?) mais l'année où nous sommes allées au championnat de France, Thierry et elle ont été recalés aux éliminatoires tandis que Jacqueline et moi accédions aux demi-finales à la surprise de tous (et je m'étais sentie coupable de retarder le retour à la maison d'une journée pour courir cette course dans laquelle nous n'avions pas grandes chances).

Concile, conciliant, conciliation

Hier, cours sur Congar. Note de cours:
On dit que Paul VI partait à chaque inter-session [du concile Vatican II] avec le dossier de la minorité.
Le but n'est pas de triompher d'une école, mais de trouver l'unanimité, une collégialité. Il s'agit de trouver un terrain d'accord.

Très impressionnée par cette idée de se pencher sur les arguments des opposants pour les comprendre, plutôt que les écraser. Beau modèle, mais qui demande beaucoup de patience et un idéal commun avec les opposants.


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Agenda
Sortie en quatre (François, moi, Gilles, Damien). Seine très agitée. J'aurais dû prendre la nage, je n'ai pas osé.
Olivier malade. Aussitôt le souvenir de l'année dernière.
Rentrée décapotée, encore, dans la nuit. Je me rends compte que c'est pour moi l'image naturelle d'une voiture, les premières, celles des années 1910.

lundi 17 novembre 2014

Hélène Cixous, Homère est morte…

Ligne 4 vers neuf heures et quart.


dimanche 16 novembre 2014

Dimanche

Je n'avais pas ramé depuis dix jours (à Lisieux le week-end dernier, illusion que j'allais travailler le 11 novembre (je veux dire en latin, etc), flemme mercredi, oubli jeudi que j'avais un déjeuner, pluie vendredi). Bref, je me suis refait des ampoules.
Bel automne, si doux que la moitié des arbres ont encore leurs feuilles rouillées.

Arbre généalogique des empereurs romains. Olivier doit lire Caligula d'Albert Camus.

samedi 15 novembre 2014

Journée de cours

Les Carolingiens. Le pouvoir. Un ministère est un service.
«Les rois ont davantage évoqué l'Ancien Testament que le Nouveau. Evidemment, il n'y a pas grand chose dans le Nouveau, et le moment où Christ est roi, c'est sur la croix, alors… cela rend prudent.»

Faut-il opposer temporel et spirituel, temporel et spirituel étaient-ils opposés? Pape, roi, évêques, empereurs d'Orient et d'Occident, qui nomme qui, qui est nommé par qui, quels sont les rapports de pouvoir ?

Une fois de plus, la théologie montre qu'elle est avant tout un "et", l'art de maintenir ensemble des concepts pratiquement opposés: articuler pouvoir "et" service.

Je rentre décapotée dans la nuit, il fait doux après la pluie du matin.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Oui, régulièrement. Règle de base, ne jamais refuser, même si c'est vexant (dans le genre croire que vous êtes enceinte quand vous ne l'êtes pas).
Ce qui arrive souvent, c'est l'échange de regards au moment où une place se libère. J'aime beaucoup quand il n'y a pas précipitation, re-connaissance de l'autre, et que l'un ou l'autre (cela peut être moi aussi, selon les cas!) laisse la place à l'autre. J'aime ce moment où nous faisons la preuve que nous ne sommes pas des sauvages.
J'ai cru constater qu'on me laissait davantage la place quand je portais un chapeau, j'ai l'impression que ce chapeau fait plaisir aux gens (les fait sourire) et qu'en retour ils me laissent volontiers la place qui se libère. (Ça n'a l'air de rien, mais c'est précieux, une place, quand le trajet de vingt minutes peut se transformer aléatoirement en trajet de quarante).

2/ Quand j'y pense. Quand j'y pense, je pense à ces paroles de Visconti rapportées par Claudia Cardinale. Prendre possession de la terre. (Le blog d'EF est le plus beau des blogs).

3/ Non, sauf sur FB (quand je me suis rendue compte que l'ami commun que j'avais avec une femme faisant les mêmes études de théologie que moi était… Patrick Cardon… Stupeur et ébahissement)

4/ Pas vraiment, mais plus qu'avant.

5/ Non, pas au sens strict. Je ne suis plus épuisée après mes sorties d'aviron. Apparemment c'était une question de seuil : à dix kilomètres par semaine, épuisement, à trente, plus de problème. (Donc nouvelle aptitude : ne plus être épuisée.)

6/ Oui, au Maroc. Quand nous sommes rentrés en France, mes parents m'ont inscrite à une année de cours. (Je détestais ça: environnement bruyant qui résonne, moniteurs qui gueulent…)
Il y a quelques années j'ai repris des cours pour accompagner ma fille. Le maître-nageur m'a dit que je nageais très bien. J'ai été très fière et très surprise, je me suis même demandé s'il me draguait (non, impossible, pas un maître-nageur, une vieille de quarante ans!)

7/ De temps en temps, avec une bonne raison.

8/ Il me semble que oui, mais comme ça à chaud, je ne saurais pas dire lequel. (Rien d'extraordinaire, néanmoins inexpliqué).

9/ Les cafés.

10/ Les transports en commun parisiens, RER et métro.

vendredi 14 novembre 2014

Balzac revisité

La personne chargée de la curatelle est la fille de Monsieur (et de Madame?).

(Eu Madame au téléphone: «Résistez, gagnez du temps, ne signez rien!» (Je me suis permise de donner mon avis car sa voix était assurée. Evidemment, Madame a peut-être été infecte toute sa vie et Monsieur est peut-être enfin heureux; mais enfin, on n'attend pas soixante-dix-sept ans dans ce cas-là, cette histoire sent trop la captation d'héritage.))

jeudi 13 novembre 2014

Le pouvoir de nommer

Depuis que j'ai dit à Hervé que sa secrétaire avait des yeux de biche, il l'évoque comme un enfant en train d'ouvrir un paquet au pied du sapin de Noël:
— J'ai une secrétaire avec des yeux de biche…
— Mais enfin, elle les avait déjà avant que je ne te le dise !
— Oui, j'avais vu qu'elle avait de grands yeux, mais maintenant… j'ai une secrétaire avec des yeux de biche…

mercredi 12 novembre 2014

Des nouvelles du front

Nous avons un (quel est le mot? camarade de classe? de cours? coreligionnaire?) qui est parti en "Guinée forestière" (j'aime beaucoup, ça fait Marsupilami), à l'origine deux semaines pour étudier la situation, et finalement huit semaines le temps de mettre en place des structures d'urgence (il est médecin).

Discussion autour d'une bière avant le cours d'histoire. C'est la panique, il a dû convaincre une agence bancaire de ne pas fermer, personne ne veut partir là-bas, les ONG n'ont jamais vu ça :
— Alors que pour Haïti, il y en avait presque trop, elles se disputaient entre elles.
— Tu es spécialisé dans l'urgence? Dis-moi, comment ont-ils fait, après le tsunami? Les images étaient très impressionnantes.
— Oh, un tsunami, c'est particulier, il y a peu "d'urgences", très peu de blessés, c'est blanc ou noir, vivant ou mort. Ils ont creusé des fosses pour les cadavres.

Ebola: les guérisons spontanées sont de l'ordre de 20%, avec soins 45%, avec centre médical établi, 60%. Un Européen en forme qui se surveille et détecte très tôt la maladie a 80% de chances de guérir.

— Donc si tu te mets à éternuer, on se précipite aux abris ?
— Surtout si je me mets à avoir le hoquet !
— Le hoquet? une maladie qui spasme le diaphragme ?!!

Hervé à qui j'ai raconté cela n'a pas trouvé cela drôle:
— J'espère que tu ne l'as pas approché, si j'attrape Ebola, je suis mort.
(Je suis toujours estomaquée par son égocentrisme assumé. Que j'attrape Ebola n'a pas l'air de l'inquiéter une seconde. C'est formidable (sens premier) d'étaler ainsi sa préoccupation première. Sous un certain angle, je l'admire. Quelle franchise, quelle non-peur de blesser. Et dire qu'on me reproche d'être brutale.)
— Bah, il prenait sa bière à côté de moi.

(Oui, parce qu'il faut s'y faire, d'un autre côté, moi ça m'amuse.)

mardi 11 novembre 2014

La vie comme elle va

Hier

— Dis donc, c'est calme! Pas un fumeur devant les portes! Tu as eu des appels, ce matin?
— Un seul, mais quel! C'est l'amie de la femme d'un assuré qui a appelé. Ça a duré vingt minutes, j'ai eu tous les détails. L'assuré, "notre" assuré, a fait un AVC à soixante-dix-sept ans au milieu d'une partie de jambes en l'air avec sa maîtresse de vingt-cinq ans de moins que lui. Sa femme l'a d'abord gardé à la maison, mais comme elle n'arrivait plus à s'en occuper, il a été placé en institution médicalisée; elle va le voir tous les jours, elle s'occupe de son linge, etc. Eh bien figure-toi qu'il demande le divorce! Alors son amie téléphonait pour savoir ce qu'il en serait de la mutuelle, mais évidemment, la femme est couverte via son mari, s'ils divorcent, elle n'y a plus droit.
— Mais comment peut-il demander le divorce avec son AVC? Il est capable de décider, de signer?
— Attends! Il était placé sous curatelle, et la femme chargée de la curatelle est une amie de la maîtresse: elles lui ont fait signer une lettre demandant à sa femme de plus venir le voir à la maison médicalisée…


Sans doute un abus de pouvoir caractérisé, mais le temps de le faire reconnaître, connaissant la justice française, l'épouse aura tout perdu. Il faut qu'elle refuse le divorce et engage toutes les procédures possibles pour ralentir le processus. Mais avec quel argent?
(Arrête, tu n'es ni assistante sociale ni conseiller juridique.)

lundi 10 novembre 2014

Découragement

Pas le moral, entre les garçons non fiables (Olivier qui ne tient pas ses engagements), la fille à qui on ne peut rien expliquer (qui refuse toute explication), le travail qui commence à m'ennuyer (je crois que j'ai fait le tour et je ne vois pas comment ça va pouvoir évoluer), RC qui a fermé tout espoir de reconnaissance, les amis dont je ne sais s'ils sont des amis ni même si je tiens à avoir des amis, la moindre action dont on se dit qu'elle pollue, fait disparaître des énergies fossiles, la moindre nourriture dont on se dit qu'elle a provoqué la torture d'animaux ou la dispersion de pesticide, le "projet de Dieu pour le monde" dont on se dit que finalement c'est sans doute une vaste fumisterie quand on voit l'état du dit monde et l'absence de tout progrès depuis deux mille ans (et l'on entend l'ensemble de son entourage en train de s'exclamer: «mais c'est maintenant que tu t'en aperçois?!! Mais c'était évident!! Mais la foi c'est comme l'amour, ça ne tient compte ni du visible ni de l'évident)…

J'ai tout le temps envie de pleurer.

Inculturation

Nous avons promis à un jésuite indien de lui ramener un Malabar.


Exercice d'œcuménisme : se documenter sur les Syro-Malabars.
Pour info, soirée le 10 décembre au centre Sèvres portant en particulier sur les traductions d'Ephrem le syriaque.

dimanche 9 novembre 2014

Deauville - Honfleur

Week-end à Lisieux pour l'anniversaire Claude. Le studio est envahi par les origamis, c'est impressionnant. Elle est douée.

Dimanche sur la côte, temps splendide, pluie au crépuscule. Je regrette de ne pas y être allé en décapotable, mais nous étions trop chargés.
Peut-être un peu trop de cidre.
Pas trouvé de camembert (à ramener, veux-je dire) (levés un peu tard).

Dans une vitrine au bord de la plage, un tee-shirt proclamait (en anglais): «Tout ce qui m'intéresse dans le prince charmant, c'est son cheval».

samedi 8 novembre 2014

Encourageant

— Je veux juste que tu sois docteur, pas sainte.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Non. Je souhaiterais qu'elles ne le soient pas, mais je crois que je suis très bruyante. De façon générale, je maîtrise mal ma voix, trop haute ou trop basse. Je ne me rends pas compte de ce qu'elle rend.

2/ Ça m'est arrivé, ça ne m'arrive plus, ou très rarement. Je ne me souviens pas vraiment de mes rêves, je n'ai que des impressions (fatigue, angoisse, peur, colère (non, rien de très positif, il faut le constater)).

3/ Non, mais j'ai perdu ma montre (elle me manque et j'ai de la peine de l'avoir perdue, c'était un souvenir. Il faut que je la cherche encore.)

4/ Oui. Préparer au moins mon sac (mon cartable: jamais les mêmes livres à mettre dedans; le sac de sport le cas échéant), idéalement une idée des vêtements (plus rare), choisir l'heure de réveil (rarement la même heure en fonction du temps que je veux avoir pour moi, gratuit, disponible).

5/ Non. Je ne comprends pas qu'on ait peur des chiens (j'ai une amie que ça terrorise, j'en suis toujours stupéfaite).

6/ Oui, ça me sert de référence pour comparer la taille des autres villes moyennes.

7/ Euh… que des schémas explicatifs. Est-ce du dessin ? (Non.)

8/ Au café. Je ne sais plus très bien si je vois mes amis. (Je crois que non.)

9/ Je ne crois pas. Mer très silencieuse en Grèce. Bruit hallucinatoire des filins des voiles contre les mâts à la Baule. Mais pas le bruit de la mer.

10/ Non. C'est très silencieux chez nous. Je pense que cela rendrait fou la plupart de nos contemporains. Même le son de mon ordinateur est habituellement coupé pour éviter de lancer une vidéo par erreur. Le son est toujours un choix.

vendredi 7 novembre 2014

Sortie en quatre

Hier, un type (un "faux" débutant, ayant «ramé deux ans il y a quatre ans», sans aucun des réflexes de base) a refusé de sortir avec moi parce que j'étais "trop directive". Le canoë était armé sur l'eau, nous avons remonté les pelles et rentré le bateau.

Je n'avais jamais vu ça. Je me demande comment il va faire pour revenir ramer ici après avoir fait ce caprice.
Evidemment, quand je l'ai raconté à midi, Jean-Pierre m'a dit que le type avait raison (qu'il «avait vu ma vraie nature»). Nous avons fait une très belle sortie en quatre malgré le vent, améliorant peu à peu notre équilibre. (Marc, Jean-Pierre, moi, Philippe).

jeudi 6 novembre 2014

Tout va très mal, Madame la marquise

Je lis Satori à Paris que j'ai récupéré hier soir au bookcrossing (thème: Paris. J'ai présenté La marquise sortit à cinq heures).

Ce livre me fait tellement rire que je vais sans doute le recopier tout entier.

Ainsi donc, la Bibliothèque Nationale qui ne communique aucun livre, les avions bloqués en bout de piste, les trains bondés, c'était déjà vrai en 1965? Ce ne serait pas dû au fait que nous sommes devenus trop nombreux (comme le soutient Hervé)? Well, well, well.
(Hélas, pas de notation sur le métro, cela m'aurait intéressée.)

Cela me fait rire mais ce n'est pas drôle, car si c'est une donnée permanente du caractère français, cela veut dire que cela ne va pas changer.

mercredi 5 novembre 2014

Réflexion faite

De fil en aiguille, une conviction : au lieu de suivre Game of Thrones, vous feriez mieux de lire Frédéric II de Kantorowicz. Tout aussi haletant avec l'avantage de pouvoir suivre la vie de n'importe quel personnage secondaire en ouvrant d'autres livres, sans craindre que l'auteur vous menace de mourir avant la fin.

mardi 4 novembre 2014

Marchandage

— Papa, est-ce qu'il serait possible que tu m'ouvres internet demain soir, ma guilde fait un raid.
— Demain, alors que tu as passé toutes tes vacances à jouer !!… Et puis il y a école jeudi.

Hésitations. Silence. Faire plaisir ou être strict, sachant que nous avons toujours eu l'occasion de regretter d'avoir dérogé à nos principes. L'exception est diabolique, parole d'expérience.

— Bon. Marchandage time. Qu'est-ce que me lis en échange?
Madame Bovary?
— Tu triches, tu ne l'as pas comme lecture obligatoire?
— Non, il fallait choisir, j'ai lu Une vie.

Et c'est ainsi qu'un raid sur WoW fut échangé contre la lecture de Flaubert.

N'empêche, Olivier est le premier de nos enfants à toujours essayer de nous convaincre. Perso, je n'aurais pas parié trois kopeks sur son succès. Comme quoi, il faut toujours essayer.

lundi 3 novembre 2014

Cours

Cours de latin. Quatrième leçon. Nous avons vu les déclinaisons une et deux, les adjectifs de première classe, le présent, futur et imparfait du verbe être, le présent des cinq "groupes" (le mot juste m'échappe) de verbes.
Nous traduisons directement des versets du Nouveau Testament (Saint Jérôme). Pour la prochaine fois, du Saint Paul.
Je me dis que ceux qui n'ont jamais fait de latin doivent peiner.

Cours d'histoire, les Carolingiens, la réforme grégorienne. Nouvelle prof, assez étonnante: elle fait partie de ces personnes alertes et vivantes qui ont un physique de vieille fille revêche.

Le soir j'arrive juste à temps (23h02) sur le quai du RER gare de Lyon.
Manque de bol, le train part des grandes lignes. Il faudra attendre 23h32.

dimanche 2 novembre 2014

Week-end en Touraine

(Je n'ai pas dit que je suis à Tours pour le week-end où j'ai rejoins Hervé plutôt que ce soit lui qui rentre.)

Après la radieuse journée d'hier, temps de saison ce matin. Nous nous cassons le nez sur la maison de Descartes (fermeture de novembre à avril) et obliquons vers Loches que je n'ai jamais vu: dans mon enfance, j'ai visité toujours les mêmes châteaux, Chambord, Blois, Cheverny et Chaumont, que ce soit par l'école ou quand des amis venaient à la maison et désiraient "visiter".

Ville isolée et blanche, silencieuse et tranquille. Les prix de l'immobilier me paraissent cependant élevés, est-ce la proximité de l'autoroute, puis du TGV (Tours) qui les maintient à ce niveau? Ou alors, ma notion des prix en banlieue parisienne est-elle très fausse? (je veux dire que la question que je me pose est toujours: "que pourrais-je acheter pour le prix de ma maison?")
Quoi qu'il en soit, la pierre de taille n'est pas "mon genre", j'aime les demeures plus humbles du côté de la Sologne.

Loches est une sorte de concentré d'histoire :
- un donjon médiéval, vaste tour comportant trois étages, qui a vu Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion et Ludovic Sforza (là, au milieu de la plaine, au milieu de nulle part. Comme c'est étrange);
- un château pré-Renaissance et Renaissance, où Jeanne d'Arc est venu convaincre Charles VII de se faire couronner à Reims, où Louis XI a vécu enfant, où Anne de Bretagne chassait au faucon sur la plaine;
- la collégiale Saint-Ours où est revenu après un long détour le tombeau d'Agnès Sorel.

Nous arrivons presque en retard pour prendre le thé chez Guillaume. Je souris de nous voir procéder à l'échange de livres peu épais choisis avec soin (Lento 1 pour sa part).
Nous passons deux heures à échanger sur l'état du monde, ou plus exactement de l'école (ça va mal, ma pauv' dame, et le pire est encore à venir!). Guillaume estime que 80% des professeurs en collège et en lycée sont heureux, ou pas plus malheureux que n'importe lequel d'entre nous en entreprise. C'est rassurant (je le note ici parce que ça me rassure).

Restaurant le Bistrot de la Tranchée, ouvert 7j/7 (pas facile de trouver un restaurant le dimanche soir à Tours Nord !).
Vendredi soir, pour mémoire: l'excellent restaurant Mao.




1 : l'éditeur Christophe Lucquin fait appel au crossfounding pour desserrer les contraintes de trésorerie, avoir accès à un "vrai" diffuseur et payer son stand au salon du Livre (allez voir: pour un don de 50€ vous recevrez trois livres et une invitation au salon du Livre).

samedi 1 novembre 2014

Chez l'opticien

Quelqu'un s'est fait plaisir il y a bien longtemps en choisissant les textes proposés pour contrôler la vision de près et de loin après avoir chaussé ses (nouvelles ou futures) lunettes (volonté pédagogique, humour voilé?):





On s'est parfois étonné de mon émerveillement devant le monde, il me vient autant de la permanence du rêve que de ma mauvaise mémoire. Tous deux me font aller de surprise en surprise et me forcent encore à m'étonner de tout. «Tiens, il y a des arbres, il y a la mer. Il y a des femmes… Il en est même de fort belles…»
Jules Supervielle


Aussi longtemps que nous sommes en cette vie, nous sommes modèles, pour ainsi dire, en raison de notre corps d'argile, à la façon des vases et modèles soit pour le vice soit pour la vertu... C'est pourquoi, pendant que nous sommes ici-bas et pour ainsi dire entre les mains du potier, même si le vase tombe de ses mains, il peut toujours être réparé et remis à neuf.
Origène


L’ordre qui règne dans les choses matérielles indique assez qu’elles ont été créées par une volonté pleine d’intelligence. Il convenait à celui qui avait créé de mettre en ordre et, dès lors il est contraire à toute bonne philosophie de chercher une autre origine du monde que celle indiquée ici, de prétendre qu'il pouvait être tiré du chaos par les simples lois de la nature, et une fois formé continuer d'exister durant des siècles par la seule vertu de ces mêmes lois.
Isaac Newton


Certaines vertus morales se présentent chez l'homme qui ne se rencontrent pas dans la vie des animaux, sinon de quelques animaux domestiques sur lesquels l'homme marque son empreinte depuis des millénaires. Ces vertus sont la clémence, l'abnégation, l'esprit de sacrifice, la faculté de renoncement. Or il est à noter que ces vertus distinctives, ces vertus qui font les saints, les maîtres et les chefs, ces vertus sont essentiellement individuelles. J'entends que l'homme à l'état de groupe ne les possède pas.
Georges Duhamel


Il n'y a de beautés durables que celles qui sont fondées sur des rapports avec les êtres de la nature. Si l'on imaginait les êtres dans une vicissitude rapide, toute peinture ne représentant qu'un instant qui fuit, toute imagination serait superflue. Les beautés ont dans les arts le même fondement que les vérités dans la philosophie. Qu'est-ce que la vérité? La conformité de nos jugements avec les êtres. Qu'est-ce que la beauté d'imitation? La conformité de l'image avec la chose.
Denis Diderot

Enquête

Les questions sont ici.

1/ La première déclinaison en latin ! et le verbe être et ses dérivé, au présent, imparfait, futur.

2/ Ça dépend ce qu'on appelle "perdre son sang-foid". J'y vois deux origines : la peur ou la colère. Et peut-être l'urgence, mais cela doit rejoindre la peur.
Etre exaspérée, souvent, en colère (au point de perdre son sang-froid), plus rarement, et les vraies colères sont froides voire glacées (brutalement je me désintéresse, c'est assez étrange comme processus).
Perdre son sang froid au sens "perdre la tête", au point d'agir de façon totalement illogique, très rarement.
J'ai l'impression qu'à force de lire je vois toujours toutes les situations de l'extérieur, comme une bonne ou une mauvaise intrigue, et les cas où je suis suffisamment "dedans" pour perdre la tête sont rares.

3/ Avec une allumette et une boîte à œuf, oui; avec un silex, non; sous la pluie, non!

4/ Non (nooonnnnn!!!!)

5/ Non mais j'ai failli!

6/ Non.

7/ Oui.

8/ Ce n'est pas incompatible : ne pas tenir compte des découragements, continuer ce qu'on a à faire, comme si on ne l'était pas. (Donc pas de différence entre un découragement durable et un passager. Bon, disons passager.)

9/ Oui. Le moment où il recommence à faire suffisamment beau pour que Vincent autorise les sorties en skiff. Ou plus prosaïquement le moment où les arbres redeviennent vert. Le vert me repose.

10/ Hier.
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