Relations filiales

Bien qu'étant une mère angoissée, je mets un point d'honneur à ne pas le montrer (parfois en voyant les réactions de l'aîné devant mes inquiétudes pendant les absences du benjamin, je me dis que je l'ai peut-être trop caché), à ne pas entourer mes enfants de soins excessifs mais au contraire à les pousser à la liberté et à l'indépendance.
Nous n'avons donc des nouvelles de notre fille que de loin en loin, partant du principe que «pas de nouvelle, bonne nouvelle» et que si elle a besoin de nous elle saura nous trouver.

C'est ainsi que le dernier sms reçue de A. datait du 18 janvier à 15h41: «Je pars aujourd'hui [en Angleterre par bateau] et ne reviens que samedi. Je ne sais pas si je serais joignable».
S'en étaient suivis quelques échanges badins (du genre "noyade interdite"), elle était partie, le temps avait passé sans que nous en rendions bien compte et je disais à midi qu'elle devait être rentrée, qu'il faudrait l'appeler, sans doute.

Quand soudain, out of the blue, arrive le sms suivant que j'ai découvert cette après-midi: «Vous pouvez compléter la nourriture de Charlotte par des croquettes pauvres en cendres, riches en fibres et éventuellement de type "aidant les reins". A son âge ça ne lui fera que du bien.»


Comme dirait O., «ma famille me fait rire».
Tout bien réfléchi, il n'a pas tort.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Non. Mais je ne suis pas sûre d'en avoir vraiment eu. Des béguins inavoués. Je le répète, j'étais atrocement timide (et j'ai l'impression d'être en train de le redevenir). Parfois je cherche dans FB. Le module de recherche a changé récemment, il ressemble davantage à ce qu'il était il y a six ans, quand on pouvait indiquer des régions, des tranches d'âge… Je crois que j'ai vu les enfants de l'un d'entre eux. Il ne m'était jamais venue à l'idée qu'il pouvait avoir des enfants. Ça m'a émue.

2/ Non. Un petit tiroir avec de l'aspirine, du doliprane, du Vicks, de l'homéoplasmine, de l'hexomédine, du smecta. Si cela ne suffit pas, nous allons chez le médecin.

3/ Oui. Avant d'être à La Défense et de découvrir que je pouvais ramer le midi. C'est le plus souple, le plus simple, quand on a très peu de temps. Mais c'est peu intéressant, peu de technicité dans les gestes, pas de progrès dans la connaissance d'un sport, juste de la répétition de mouvements. A ne pratiquer que lorsqu'on n'a pas le choix de faire un "vrai" sport.

4/ Qui peut répondre à cela avant d'avoir affronté l'épreuve? La lecture des témoignages du victimes du stanilisme ou de l'hitlérisme prouve que nous savons bien peu qui nous sommes. (Je suis frappée par les personnes proches qui trahissent ou à l'inverse, les personnes peu connues qui restent droites malgré les menaces (cf. par exemple Le Vertige de Guinzbourg ouVie et Destin).
Il y a une façon moins dramatique de considérer la question. Quel musicien, à une admiratrice qui lui disait : «Maître, je donnerais ma vie pour jouer comme vous», avait répondu: «C'est ce que j'ai fait, Madame» ?

5/ Je l'ai beaucoup fait; je ne le fais plus. J'ai renoncé à l'idée que c'était compréhensible.
Celui qui m'avait impressionnée, c'était Paul: comment avait-il fait pour vivre sans jamais se poser la question?

6/ Malagar était-il un voyage? Par amitié, pour faire plaisir. Ou Liège (en décembre, je n'ai encore rien mis en ligne à ce sujet)? Pour tenir une promesse après avoir poussé quelqu'un à intervenir en colloque.
La Grèce? Pour "consoler" Hervé qui avait été si affecté par le fait que j'aille en Grèce l'année précédente dans un cadre jésuite.

7/ Pas vraiment. Je pense que c'était chez une voisine.

8/ Plus jamais (je craque de partout très facilement, des mâchoires, des lombaires, mais je ne m'amuse plus à cela, ça m'est passé).

9/ Oui, merci.

10/ Oui, et non: les livres, c'est cher. J'étais idiote aussi: je faisais du baby-sitting pour les amis de mes parents et je refusais d'être payée (aujourd'hui, je me demande bien pourquoi: une notion mal comprise de l'amitié. Je comprends maintenant qu'ils auraient été contents de "m'aider" un peu).
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