Samedi

Journée passionnante sur les pastorales (organisation historique et hiérarchique de l'Eglise (en résumé, on ne peut pas déduire grand chose de ces pastorales! Remarque intéressante du prof: si les épîtres décrivent une organisation idéale, des hommes pieux et vertueux pour diriger les assemblées locales, c'est que ce n'était pas le cas: ces lettres sont destinées à corriger des dérives, il n'y a pas eu d'époque bénie où tout était parfait, il faut se méfier de cette nostalgie).
Cette année est une grande année. les profs sont passionnés et interviennent sur des sujets où nous avons tout à apprendre.

J'apprends entre autres que depuis un document de Jean-Paul II (Ordinatio sacerdotalis en 1994?), l'ordination des femmes ne doit plus être discutée dans l'Eglise catholique. Bon. (Ce n'est pas que je souhaite devenir prêtre, mais c'est tout de même dommage d'exclure de certaines charges des religieuses qui ont démontré leur valeur . L'important est de servir au mieux de ses capacités à l'endroit où l'on est le plus utile. Enfin bon. Je suppose que cela va prendre deux siècles de plus. (Ce n'est pas qu'un enjeu féministe, c'est aussi et peut-être surtout un enjeu œcuménique.))

Durant le déjeuner, je découvre que l'un de mes coreligionnaires travaille à l'ACPR. Horreur et damnation!
J'apprends aussi que la femme d'Antoine, Antoine qui me fait tant de bien au moral, est atteinte d'un cancer métastasé: espérance de vie trois mois à deux ans (il est médecin, il sait ce qu'il dit). Il est ravagé et je ne sais que dire*.

Le soir, rendez-vous avec les D. au complet (c'est rare désormais) pour l'anniversaire de Guillaume. Whiplash, film inutile (pas inintéressant, mais dont je ne vois pas bien où il voulait en venir).
Excellent repas au Carpe Diem, rue Saint Honoré à deux pas des Halles (restaurant qui ne sert plus de Guinness, ô désespoir). Le serveur nous apporte à la New Yorkaise du poivre «sauvage de Madagascar» et nous le charrions tout le repas: «Sauvage, le poivre!»





Note
* : ajout ultérieur - Cela a joué dans mon imperturbabilité devant la mauvaise humeur de H. ce week-end: quelle bêtise, pourquoi gâcher ce temps qui nous reste quand nous ne savons pas ce qu'il nous en reste?

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Rien d'aussi spectaculaire que dans les romans pour enfants, mais peut-être le grenier de ma grand-mère maternelle dans laquelle se trouvait une collection complète de Paris-Match (mon goût des robes droites sans manches vient directement de Jackie Kennedy) et de Selection du Reader's Digest (histoires extraordinaires de gens ordinaires vous apprenant qu'il ne faut jamais abandonner et conseils pour maigrir).
Il y avait aussi le livre de catéchisme de mes tantes (années 50) et leurs livres de prix (beaucoup de contes à la Grimm, les ancêtres de l'héroic fantasy actuelle).

2/ Non, je suis arythmique. Cela me désole, j'aurais adoré bien dansé le rock et la valse.

3/ Plutôt pour conforter mon humeur. Ou plutôt parce que j'ai l'humeur à écouter de la musique.

4/ En fait, à bien y réfléchir, je ne crois pas. Et je ne sais pas si j'en ai envoyé. j'ai un souvenir vague, mais je ne sais plus s'il s'agissait de moi ou d'un proche. Ou d'un rêve, ou d'une reconstitution.

5/ Le déroulement, non. Tout au plus le choix des chaussures et du sac. Comme me disait un ami: «Ah oui, c'est vrai que tu rames par tous les temps.» (Honnêtement, une fois sur l'eau, on ne s'en rend même pas compte).

6/ Des forces mystérieuses? Des grandes règles paraissent se dégager: quand tout commence de travers une journée il vaut mieux ne rien faire d'important et attendre le lendemain, il y a des périodes où tout se complique (là encore il vaut mieux attendre), parfois à l'inverse tout tombe en place. Je ne pense pas "forces mystérieuses", je pense "hauts et bas", vagues, comme en mer. (Ce n'est peut-être qu'une autre façon de dire la même chose).

J'ai été très impressionnée d'apprendre que St Ignace conseille, quand tout va bien, de s'observer afin de se souvenir de son attitude intérieure quand tout irait mal: cela signifie qu'il partait du principe qu'inéluctablement tout irait mal, puis bien, puis mal, etc.

7/ Ah oui, je crois: celle de vivre, de ne pas perdre une minute (y compris pour perdre mon temps): il n'y aura pas de seconde chance, cette minute ne reviendra pas. Le sentiment de l'urgence d'être heureux, de l'obligation d'être heureux, avant que le Gulfstream ne s'arrête, que Daech ne nous envahisse, que le ciel ne nous tombe sur la tête: prendre conscience de toute notre chance.

8/ Genre Sheldon dans The Big bang theory? Pas vraiment, mais j'ai un très beau et confortable fauteuil à bascule (malheureusement il ne bascule pas assez).

9/ Parfois. Ça m'agace.

10/ Oui. Une mémoire très nostalgique, une mémoire qui me replonge aussitôt dans le lieu où l'odeur ou parfum a été senti.
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