La semaine dernière je suis sortie deux fois en quatre, mais les pluies des derniers jours ont provoqué une montée de la Seine et aujourd'hui nous nous retrouvons en yolette (ce n'est pas la crue qui est gênante mais le débit).

Il y a toujours un moment quand je rame où je m'ennuie. C'est long. J'en ai marre. J'ai chaud. Il faudrait éloigner ma barre de pied ou mouiller la dame de nage qui grince. Le nez me démange.
L'avantage d'être dans un bateau long, c'est qu'on n'hésite avant de faire arrêter tout le monde pour se gratter le nez. Alors ça passe. L'attention se détourne.

A quoi pensent les autres, à quoi pensent les sportifs qui ne font pas des sports "à effort ponctuel" (saut, lancer, distance courte) ou des sports collectifs?
Laisser sa pensée divaguer, construire des stratégies, apprendre à ne penser à rien, vivre l'instant (méditation) ou se concentrer sur le mouvement (ce que je préfère, chaque mouvement étant une reprise à zéro, l'effacement de la réussite ou de l'échec du mouvement précédent, tout étant à reprendre, comme une nouvelle chance — mais il est difficile de se concentrer longtemps).

A quoi pensent les cyclistes, les marathoniens?
(Cette question n'existe plus pour ceux qui s'entraînent écouteurs sur les oreilles. Mais je ne sais pas si des compétiteurs le font, si c'est admis en compétition (Mimoun l'ipod sur les oreilles) — et je ne sais pas si c'est une bonne idée, cette diversion de l'attention de soi-même.)