Ce matin un peu avant neuf heures, sur France Culture, j'ai entendu deux journalistes dire des noms, comme en fin de chaque émission. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait des techniciens et animateurs de l'émission, comme d'habitude. Mais la liste était longue, les voix blanches, et j'ai compris que c'était les noms des morts du 13 novembre.

J'ai pensé à la liste que je croise souvent, pas tous les jours car cela dépend de l'endroit où je descends sur le quai gare de Lyon, qui dépend lui-même de l'endroit où je suis montée sur le quai à Yerres, qui lui dépend de notre retard et de notre panne d'oreiller, donc de notre fatigue générale. C'est la liste des morts de l'accident de la gare de Lyon en juin 1987, jamais oublié.

J'ai pensé aux morts de l'été 2003, aux morts sans sépulture, aux morts non réclamés, à ceux enterrés en fosse commune.
J'ai fait une recherche et je suis tombée sur cet article qui raconte comment Jean-Claude Roehrig et son fils Guillaume, généalogistes, avaient enquêté bénévolement sur ces hommes et ces femmes.