Journée lisse

Double Sofia avec Philippe. Il fait très beau et très froid, si froid que nous transpirons à peine. Les doigts se réchauffent lentement. J'ai essayé les moufles, mais cela emprisonne les mains et je ne me sens pas rassurée en bateau court de ne pas avoir ma liberté de mouvement. J'essaierai en quatre. Les yeux pleurent contre le vent du nord. Dès que je suis avec quelqu'un qui ne m'impressionne pas, je rame mieux. Bateau plus équilibré.

Journée sans aspérité. Je décris tout ce que je fais en tenant une chronologie annuelle (savoir dans quel ordre enchaîner les tâches au moment de la clôture est précieux) dans l'idée de laisser mon poste dans un an. Cela ne sera sans doute jamais lu, mais sait-on jamais. Nous avons découvert un dysfonctionnement exaspérant : si la sécurité sociale envoie un flux au gestionnaire de prestations1 et que celui-ci n'a pas de RIB pour rembourser ce qu'il doit, il ne fait… rien. Pas de demande de RIB, rien. Si l'affilié ne s'inquiète pas, il n'est jamais remboursé. Comment cela est-il justifié en comptabilité? Cela passe-t-il en pertes et profits au bout de deux ans? Ou cela n'atteint-il jamais la comptabilité, restant coincé au niveau de la technique?
Je déteste ces no man's land des circuits technico-informatiques. Il faut un hasard pour les découvrir.
Et nous découvrons tant de choses par hasard, parce que quelqu'un pose une question innocente, que j'ai l'impression vertigineuse qu'il y a des erreurs de tous côtés. Quelle était la citation? «Cela nous submerge. Nous l’organisons. Cela tombe en morceaux. Nous l’organisons de nouveau et tombons nous-mêmes en morceaux.»

Je récupère la voiture gare de Lyon. J'en profite pour acheter trois répertoires à la librairie au coin du parking, des Clairefontaine référence 9609C, mes préférés difficiles à trouver.

Note
1 : le règlement des prestations est délégué à un prestataire.

95/365 répercussions amorties de problèmes survenus plus tôt

O. n'a pas TP. Je pars seule donc plus tard.
8h58. Le RER est à l'heure mais il n'y a plus de place assise, ce qui est étonnant à cette heure-là. Il y a dû y avoir des problèmes avant, peut-être un train supprimé. Je voyage debout (chaussures plates, pas grave).
9h24 gare de Lyon. RER A lui aussi très plein. Des perturbations dans les deux sens sont dues à une agression de conducteur survenue plus tôt à Nanterre préfecture. Le train stationne longuement à chaque station, beaucoup de monde se presse sur le quai pour tenter de monter. J'ai réussi à m'assoir aux Halles (une station après gare de Lyon).
La durée de mon trajet sera peu rallongée (l'appréciation psychologique du retard n'est pas la réalité des horloges). Ma collègue me dira avoir mis une demi-heure de plus à arriver en venant de plus près et de l'ouest — mais en étant partie plus tôt.

Le soir je vais jusqu'à gare de Lyon (ligne 1, RER A à 18h30) récupérer la voiture de H. au parking. Je rentre en écoutant Crooner, une radio essayée en tripotant les boutons.
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