Je ne fais plus que ramer

Petit moral ce soir. Je me force à aller en cours en quittant le bureau trop tard. J'essaie d'ajuster les effectifs (population 2015-sorties+entrées = population 2016. Hélas, il y a des doublons, des changements de catégories, des chevauchements de dates, cela ne tombe jamais juste (il y a la date de travail et la date d'effet: comment retrouver la personne saisie en mars 2016 avec une date d'embauche de novembre 2015? etc.)), une CAC (commissaire aux comptes) est là, je reste trop tard, pas le temps de grignoter un bout.

J'écris cela en cours. St Thomas est passionnant, mais l'idée-même d'un cours sur la morale engendre la méfiance: cela sent sa propagande (pour l'instant, ça va).

J'ai fini le premier Delbo, Aucun de nous ne reviendra, je suis à la moitié du suivant, Une connaissance inutile. Peut-être est-ce la source de ma fatigue. Je comprends l'admiration de Guillaume pour la capacité à transmettre le désordre des pensées, le corps qui submerge la raison, la décomposition de l'identité quand ne restent que le froid et la soif.

Yolette dans le petit bras. La Seine a perdu vingt centimètres. Azem, India, François-Xavier, Florent. Je rame bras nus. J'ai mal au bas du dos, au niveau du sacrum. Cela fait mal comme une courbature ou un bleu, je plie les genoux, je ne peux plus me pencher, j'ai du mal à porter un poids lourd (comme le bateau). Je me relève avec difficulté, en me tenant à ce que je peux.
Je suis terrifiée à l'idée de souffrir (un jour) d'une hernie. Dans le vestiaire, une amie prof de gym rit: «mais non, c'est musculaire, pas de hernie au niveau du sacrum, c'est soudé».
Me voilà rassurée.

J'ai tant de retard dans ce blog que je me demande ce que je vais pouvoir rattraper.

160/365 La totale le matin

Matin
RER D, 8h22. La rue du pont aux noisettes plonge perdenculairement vers les voies du RER en surplomb. De la voiture, nous voyons la rame à quai, les portes sont ouvertes, peu de monde, les gens semblent se chauffer au soleil. Que se passe-t-il? Si le train est retardé depuis longtemps, pourquoi n'y a-t-il pas davantage de monde, ou est-il retardé depuis si longtemps que les gens ont déserté le quai? (Nous ne saurons pas.)
Nous montons dans une rame, nous sommes debout mais peu serrés, nous attendons. Signal radio gare du Nord. Qu'est-ce que ça veut dire? j'espère que ce n'est pas un attentat.
Nous mettrons une heure à atteindre gare de Lyon, sans plus d'explication.
RER A: train arrêté en gare "pour régulation du trafic". Passager malade à Nation, un quart d'heure de retard à prévoir.
Ligne 1, esplanade de la Défense : c'est une ligne automatique dont les quais sont vitrés pour éviter suicides et accidents. Cela impose que la rame s'arrête exactement au niveau des portes des quais afin que les portes des voitures et celles des quais coïncidencent. Ce matin, les deux portes du quai en queue de rame (les plus proches de la sortie de la station, devant lesquelles se massent donc les salariés pressés) sont condamnées, elles ne s'ouvrent pas. Il faut utiliser la troisième porte. Il faut l'atteindre vivement, car la rame étant automatique, elle ne s'arrête pas plus longtemps pour laisser les gens descendre.
(J'étais devant la troisième porte, par non envie de m'entasser avec les gens pressés).

19h30. Ligne 1 puis ligne 12. J'abandonne Harry Potter 3 en poche sur un quai du RER. Je commence à me débarrasser de livres que je dois donner.

22h15. Ligne 4, ligne D.
Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.