Trois jours seule à la maison. Je travaille lentement. J'envoie le rapport de gestion et le rapport sur la délégation de gestion. Je dors une partie de l'après-midi, assommée par les médicaments. Sont-ils destinés à me soigner (décontracter les muscles, si j'ai bien compris) ou à atténuer la douleur? Parce que si c'est la seconde réponse, je peux arrêter: ils n'atténuent rien du tout et m'endorment. Je n'ai pas si mal que ça si je ne bouge pas, c'est pa transition debout assise ou n'importe quel mouvement vers l'avant qui sont insupportables.

Donc je dors, de façon anarchique, de dix heures à midi, de trois heures à cinq heures, de sept heures à neuf heures. C'est à ce moment-là que je m'aperçois que le CAC (commissaire aux comptes) a envoyé des corrections sur l'annexe et qu'il remet en cause le classement des titres entre revenus fixes et non fixes… C'est bien le moment, je ne peux rien vérifier loin du bureau.

Avec toutes ces siestes je n'ai pas sommeil, je travaille jusque tard dans la nuit et termine quasi en transe les deux derniers rapports sur le contrôle interne et la solvabilité. Un reste de décence me fait ne pas les envoyer (trois heures du matin…), je me lèverai demain pour cela.

De loin en loin je suis sur FB les réactions suscitées par le débat entre les onze candidats à la présidentielle. (Quelle drôle d'idée, onze. Quand passera-t-on le nombre de parrainages à mille au lieu de cinq cents?) Cela me paraît très long, quatre heures, cinq heures… Je ne peux pas regarder ce genre de choses: comme je ne les crois pas, aucun d'entres eux, je m'ennuie très vite. Les discours en entreprise me font le même effet: ils mentent, nous savons qu'ils mentent, ils savent que nous le savons, et nous continuons comme si de rien n'était.