— Je suis contre la PMA [procréation médicalement assistée] parce qu'elle consiste à stimuler hormonalement le corps de la femme pour provoquer le mûrissement de plusieurs ovules en même temps. Ça fiche en l'air tout le mécanisme biologique. Et puis imagine: tu arrives, tu veux un bébé, on t'a fait de la stimulation hormonale, et au moment de ponctionner les ovules, on te demande si tu ne veux pas faire un don d'ovules, pour des femmes stériles… toi t'es pas préparée, tu as peur que si tu dis non on s'occupe mal de toi, tu veux ton bébé… tu dis oui. Est-ce que c'est un consentement mûrement réfléchi? Pire, il y a les embryons: on ne les réimplante pas tous, on les congèle… A qui appartiennent-ils, quel est leur statut juridique si les parents se séparent? Et puis c'est une chose d'avorter, qu'il n'y est plus rien, c'est autre chose de savoir que ton embryon va servir à des expériences… Brrr, rien que d'y penser…
— Ça ne se passe pas comme ça pour les chevaux. On ne congèle pas, on réimplante. On synchronise les cycles de deux juments et on implante l'embryon de l'une dans l'autre.
— Mais quel est l'intérêt?
— Si c'est une jument qui a une belle carrière en compétition, ça évite de l'interrompre ou de la fatiguer. Comme ça, on peut avoir cinq ou six poulains la même année pour une seule jument. Certains sont contre car ils trouvent que ça fait baisser les prix; d'autres trouvent que c'est un bon moyen d'élargir le patrimoine génétique.
— Le contraire, plutôt, non? Tous frères, tous la même mère.
— Je veux dire qu'il n'est plus nécessaire que les géniteurs soient locaux, on peut faire traverser la moitié de la planète aux embryons sans déplacer les parents.




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Le soir je regarde Arte, les trois défenestrations de Prague qui ont été à l'origine de la Guerre de Trente ans.