Billets pour la catégorie 2001 :

La fin

Nous étions invités le soir à un cocktail par l'entreprise. Le 5 ou le 6, j'aurais juré que c'était un vendredi, mais maintenant que j'écris cela quinze ans plus tard, je m'aperçois que le vendredi est un 7. Tout est toujours un peu faux.

Durant ce cocktail, nous avons appris que notre société était vendue. Plus exactement, notre équivalent "Vie" était racheté par une grande banque mutualiste, et nous faisions partie des conditions de vente: reprendre également la société "Iard" (incendie et autres risques divers, tout ce qui est assurance de biens par opposition aux assurances de personnes).

Nous aurons le choix entre suivre notre patron qui rejoint la maison-mère ou intégrer les équipes de la banque.

Mon monde s'écroule. C'est fini.

Vent léger dans le linge

Il fait beau. Je suis en train d'étendre le linge. Hervé vient me voir, me prend dans ses bras, me dit: «ta mère vient d'appeler, ta grand-mère est morte.»

Je ne sens rien, je ne pense rien. Le soleil continue de briller, le vent soulève un peu le linge et son odeur de frais.

Un coup de téléphone dans la nuit

V. a appelé: le frère (vrai jumeau) d'Eric vient de faire un infartus, il est à l'hôpital (père de trois enfants. Le dernier a trois mois).
Eric est en catalepsie. A bout de ressources, V. a pensé à Hervé.

Il s'habille, s'apprête à partir. Je lui tends un paquet de gâteau en pensant à San-Antonio, évoquant la sagesse paysanne devant une personne anéantie par la mort d'un proche: «Heureusement elle va manger».

Et maintenant, l'attente.
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