Billets qui ont 'Tours' comme ville.

Coupe de Noël

Troisième.
J'aurais pu — j'aurais dû — adopter un rythme plus rapide mais je ne voulais pas cramer mes coéquipières. J'ai manqué de confiance en elles et en moi. Ce sera pour la prochaine fois.

En descendant du bateau, j'ai pris Anne à part pour lui dire que si elle voulait la nage, il fallait qu'elle le dise à Vincent. Réponse: «C'est moi qui ai dit à Vincent de te donner la nage. Il me l'avait donnée, j'ai passé la nuit sans dormir et je lui ai demandé de te la donner».
Mystery solved.

A mon grand bonheur, René et mes parents sont venus.

J'ai dormi durant tout le chemin du retour.

À Tours

Boulangerie, brioche aux pralines puis je passe chercher Nathalie et Caroline et gare la voiture chez Pascale à Suresne puisque c'est sa voiture que nous prenons pour descendre à Tours (précisions minutieuses de temps de grève).

Histoires.
— Et comment es-tu devenue juriste?
— Je voulais être moniteur de ski mais je me suis fait une fracture rotative en terminale. C'était la quatrième fracture…
— Quatre? Mais tu as passé ton adolescence dans le plâtre?!
— Euh… oui. Maintenant que j'y pense, oui.
— Et alors, le rapport avec le droit?
— Je ne pouvais plus être moniteur de ski alors j'ai choisi la fac la plus proche de la montagne pour pouvoir skier au maximun.

— Je me suis dit que j'était en train de faire un reportage, pas un documentaire.
— Quelle est la différence entre un reportage et un documentaire?
— J'allais poser la question.
— Un documentaire a un point de vue, il raconte une histoire en fonction d'un point de vue.

Nous sommes parties très tôt parce que nous voulions ramer l'après-midi pour tester le bassin. Nous faisons un tour vers trois heures, nous rentrons pour passer le bateau aux garçons quand M. proteste: on lui a dit qu'on pouvait ramer une heure, elle veut faire un second tour.
— Mais il va faire nuit pour eux.
— Ça m'est égal.
Et nous avons fait un deuxième tour. Et les garçons sont rentrés à la nuit.

Dîner au centre de Tours entre nous seize. Pizzéria. Joyeuse ambiance et délires jusqu'au moment de l'addition. M. a refusé de partager (ce qui pouvait être légitime car elle avait moins mangé que nous) puis le restaurant a refusé qu'elle paie à part et que nous partagions le reste. Nous nous sommes retrouvés les seize à faire la queue en encombrant la caisse jusque dans l'escalier, avec des clients pressés et furieux derrière nous.

Aviron et syndic de copro

Huit ce matin, le premier de la saison. Il est cahotant mais cela fait plaisir: nous avons réussi à le sortir sans les trois rameuses qui font désormais partie des "Masters"1, sans les deux qui sont jeune maman ou future maman. Nous avons réussi à nous mobiliser, c'est tout ce qui compte. Ensuite reviendront la concentration et le travail technique.

Test d'ergo à venir samedi 14. Je confie dans le vestiaire mon désarroi de ne pas faire de progrès malgré mes entraînements à l'ergo tout l'été:
— Rien à faire, pas de muscle, que du gras.
— Tu veux dire que tu es persillée !

Réunion de tous les rameurs de compétition de loisirs (joliment nommé "collectif régate"). Idéalement deux ou trois d'entre nous devraient passer le permis remorque. Je me laisserais bien tenter. On verra.

En début d'après-midi, H. me fait suivre un mail. Je m'aperçois que nous n'avons pas réglé les charges de copropriété de Tours depuis un an. Nous n'avons rien compris, rien suivi, confondu les obligations de notre locataire avec les nôtres de propriétaire. Je passe l'après-midi à télécharger des documents sur le site du syndic (très bien fait) et à reconstituer les sommes de part et d'autres (l'enjeu, c'est de pouvoir remplir rapidement en mai prochain une déclaration fiscale exacte et de bonne foi).




Note
1 : niveau championnat de France et donc suivant un entraînement spécifique.

Deuxième course

Les filles en huit ont été deuxièmes ce matin à Tours.
Une photo du bassin qu'elles nous ont envoyée (Whatsapp est quasi noyé sous les messages):

2018-1216-CNF-Tours-9h04.jpg




Tours (le Cher). Presque chez moi. Mon regret de ne pas y participer, c'est que René aurait pu être là.

Sortie du soir, espoir

La Seine a beaucoup baissé mais le courant est encore rapide. Les sorties vespérales (à partir de 18h) reprenaient aujourd'hui.

Trois tours d'île de la Jatte (13 km). Agathe (qui peut ramer une fois par semaine et pas le jour de la compétition, d'après son médecin), Anne, Anne-Sophie, Amandine et moi. Beaucoup d'insectes (je pense aux oiseaux), il fait frais.

Il se confirme que j'ai mal au dos, une barre au niveau des lombaires. Je veux croire que ce sont les muscles qui travaillent; je redoute que ce soit le même problème que l'année dernière (« une sorte d'entorse », avait dit le radiologue en regardant le scan de mes lombaires, ce qui avait fait tordre le nez au kiné).
J'avais justement encore quelques séances de kiné sur mon ordonnance, mais ont-elles moins d'un an? Quoi qu'il en soit, je suppose que le kiné n'aura pas de place.
Tenir jusqu'à la course. Après, tant pis.



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Agenda
H. a récupéré les clés de Tours cette après-midi et assisté à la première assemblée de copro ce soir. Le voilà élu.

Tours

Il fait beau. Visite du chantier, qui n'est quasiment plus un chantier, si ce n'est la terre dévastée de la future pelouse. Trois très beaux et très grands pins. Nous identifions tant bien que mal l'appartement à partir du plan sur le téléphone de H.: voilà, celui-là au sud, au milieu.
Nous faisons le tour, je pousse la porte du hall, elle cède, couloir, porte de l'appartement, même manège, nous sommes "chez nous".

Les murs sont très blancs (c'est étrange cette désaffection pour le papier peint, c'était drôle à choisir pourtant, un peu kitsch), je plains les futurs locataires: jamais ils ne pourront rendre un appartement dans un tel état de blancheur. Les WC sont aux normes handicapés, immenses, de quoi mettre une table à langer ou des étagères ou la machine à laver (mais sans arrivée d'eau) (il n'y a pas tant d'handicapés en France et un doute me prend: serait-on en réalité en train de préparer la grande dépendance qui va envahir la France dans vingt ans?), l'une des chambres est minuscule, le salon-cuisine est un seul grand carré, il n'y a pas de "coin" cuisine, l'évier est simplement posé là, sur un côté.
Ce qui me surprend le plus, ce sont les prises internet directement incluses dans les murs. Un ouvrier est en train de balayer la terrasse. Nous discutons un peu. Tout cela paraît de bon augure, propre, net, sérieux.
Je me rend compte que j'aurai du mal désormais à vivre dans si peu d'espace. Je me suis habituée à avoir beaucoup de place.

Brasserie, notaire, signature. Statue de Galilée dans le hall de l'immeuble du notaire (mais pourquoi?)

Emplettes, comme chaque fois que nous sommes tous les deux. H. veut remplacer sa valise cabine. Fou rire: —Mais on ne peut pas, le coffre est plein! —Pas grave, je la garderai sur les genoux et on laissera la vieille chez mes parents. (De l'inconvénient de voyager en cabriolet).
Eau de toilette, valise cabine, lingerie (comme la dernière fois à Tours), recharge de stylo, encore une casquette pour remplacer la précédente perdue, ceinture, boutons de commode en mosaïque bleue.

Repas au Mao, un quart d'heure pour réorganiser le coffre. Levée de la Loire au nord, décapotés dans la nuit qui tombe. Il a fait beau.

Speed

J. toujours si sereine est décomposée ce matin : suicide d'un neveu de vingt-cinq ans. Elle ne sait pas si elle sera là lundi.

Mail du notaire (d'une salariée de l'étude : est-elle notaire, peut-on être salariée notaire (dans la mesure où l'on ne peut être salarié avocat : est-ce la même chose?) pour s'inquiéter de ne pas avoir les fonds : la signature qui doit avoir lieu demain ne pourra pas avoir lieu sans cela.
Quelques coups de fil assez énervés de ma part (cette fille est injoignable depuis janvier et fait preuve d'une désinvolture exaspérante) et quelques mails plus tard, le malentendu est démêlé et le nécessaire est fait. Heureusement qu'à l'inverse notre banquier est réactif.
Et la honte d'être si énervée pour quelque chose de si futile devant la peine de J.

Je termine les rapports annuels à relire pour le conseil d'administration du 20 avril. Je ne comprends pas ce que j'ai fait depuis le 26 mars (comité d'audit), ils pourraient être écrit depuis longtemps. J'ai perdu mon temps, mais à faire quoi?1
Mise en carton de mes affaires personnelles, du clavier, des câbles, de la souris. Je ne reviendrai plus ici.

Allemand. Toujours Tillich. Au détour d'une phrase à traduire, nous apprenons que les professeurs protestants insistent pour appeler les premiers chrétiens les «sectateurs du Christ»: une façon d'insister sur l'origine juive de Jésus (ce qu'on appelle "la troisième quête du Jésus historique": celle qui essaie de le remettre en perspective dans son époque, avec la lente et confuse séparation du reste des juifs dans le contexte del'occupation romaine).

J'apprends, ce qui m'enchante, que l'IPT héberge les orthodoxes de St Serge car l'institut orthodoxe est en travaux. Que c'est beau l'œcuménisme (car si la volonté de s'entendre est réelle, c'est un vrai travail. Dès qu'un sujet de controverse affleure, il faut voir les sourires se figer. Chacun prend sur lui pour expliquer la position de son Eglise, pour prendre la peine d'écouter son vis-à-vis. C'est une belle leçon que d'assister à cela).

En bibliothèque pour préparer le texte grec (que j'ai retrouvé en farfouillant dans mon bazar. Il va falloir ranger un jour). Là encore, qu'ai-je fait de mon temps? J'avais une semaine supplémentaire pour le préparer. Cela devient problématique d'être à ce point désorganisée. Je me rends compte que j'ai malgré tout fait quelque progrès, je vais plus vite. J'aurais pu tenter de traduire Jean sans dictionnaire, mais c'est aussi dû au fait qu'il me soit si familier en français.

Il pleut. H. m'attend rue d'Assas. Nous partons pour Tours. Le coffre est plein avec deux malettes cabines: je garde mon cartable sur les genoux. Sandwich et café sur l'autoroute, pluie, nuit noire. Hôtel.



Note
1 : je m'en suis souvenu les 25 et 26 avril. Je n'avais pas perdu mon temps, simplement mal (pas) géré mes priorités. J'avais avancé pour ne pas dire terminé la liasse fiscale et le dossier annuel pour l'ACPR parce que je n'avais pas envie de me mettre à la rédaction des rapports pour le 20. Ce qui était un désavantage le 12 s'est révélé un avantage le 25…

Sms bis

H. rentre de Tours. Sms reçu :

H : — Train en retard. Une femme s'est allongée sur les voies pour se suicider. Avec un autre gars j'ai été la chercher sur les voies.
moi : — ?? Tu portes ton slip par-dessus ton pantalon ?


(Blague à part, H. a été secoué tout le week-end.)

Un appartement à Tours

Nous avons signé ce soir dans le cadre de la loi Pinel une promesse d'achat pour un T3 à Tours.
(Et je pense : « Macron président des riches. » C'est tout nous. N'empêche que la perspective de se réendetter pour une dizaine d'année n'est pas agréable. Mais comme dix ans me paraît court, désormais…)

Dernier jour

Dernier jour d'H. dans son entreprise. Je lui ai proposé de descendre à Tours pour la fin de cette aventure. Il a accepté avec soulagement. Tout cela est amer et mélancolique.

Un château bien géré

Ecrire après (inévitablement toujours après), c'est écrire en sachant des choses que nous ne savions pas pendant que nous vivions la journée. Tout se teinte de ce qui est survenu entre le temps de la vie et le temps du récit, avec une sensation d'indécence et de devoir de silence. Ou bien non: le devoir de continuer comme si de rien n'était: keep calm and carry on ou le spectacle continue.
Billet commencé le 15 juillet au matin.

Matinée dans les locaux d'Hervé. Il déménage demain et samedi. Comme d'habitude des imprévus lui sont tombés dessus (quelle est la nature réelle d'un imprévu systématique?) J'en profite pour faire du courrier en retard. J'ai tellement de retard dans un peu tout que je pourrais rester enfermée une semaine entière avec mon ordinateur, quelques cartes postales et des cartouches d'encre (pour stylo, pas pour imprimante).

Résultat définitif d'APB (admission post-bac): ce sera donc une double licence math-info à Paris Diderot. Nous n'aurons pas d'enfant en classes prépa, c'est bizarre pour nous qui avons tant aimé cela, mais aussi soulageant pour moi qui m'en souviens comme d'une épreuve physique et mentale (physique, oui: je me souviens des transformations physiques de mon corps épuisé).

Après-midi au château de Villandry que je n'avais jamais visité. Ce château a eu de la chance dans ses propriétaires successifs. C'est un château Renaissance à l'extérieur, XVIIIe à l'intérieur. C'est ici qu'Henri II Plantagenêt a rendu à Philippe Auguste ses terres conquises sur le territoire français.
Joachim Carvallo a épousé en 1899 la fille d'une riche famille de Pennsylvanie et ces scientifiques amoureux de l'art espagnol n'ont acheté ce château que pour avoir de la place pour leur collection de tableaux… mais visiblement le couple menait ses passions jusqu'au bout: une fois le château acheté, le propriétaire a mené des recherches pour rétablir les jardins d'origine transformés en jardins à l'anglaise au XIXe siècle tout en redonnant aux façades leur aspect Renaissance; ce faisant il a fréquenté des moines bénédictins à Solesmes, ce qui a ranimé (ou animé) sa foi catholique défaillante (inexistante), amenant la conversion au catholicisme de son épouse protestante qui se mit à étudier l'hébreu: un couple fascinant, suivant avec systématie ses passions dans leurs implications logiques.

Nous avions remarqué la légèreté des interdits dans les jardins (une corde tendue bas pour interdire un accès, sans panneau) qui s'est confirmée dans les pièces (pas de "ne pas toucher", "ne pas s'assoir" sur tous les meubles), nous avions été étonnés que la visite guidée soit comprise dans le prix d'entrée (c'est-à-dire qu'elle est proposée aux volontaires, sans obligation). Cette gentillesse discrète la nous avait rappelé Chenonceau: avec raison, puisque dans les deux cas il s'agit d'un château privé. N'y a-t-il donc que les monuments nationaux pour avoir la manie de l'affichette en tout genre?
— Et que fait le propriétaire? C'est un industriel?
— Non, il gère le château.
— Vous voulez dire que le château est autosuffisant?»
Je suis surprise et enchantée de découvrir un propriétaire qui ne gémit pas que son château est impossible à entretenir. Il vit sur les terres, dans les communs du XVIIIe. Nous faisons de rapides calculs, trois cent mille entrées à onze euros, dix jardiniers à demeure. Je comprends mieux le commentaire du dépliant qui notait que passer à l'agriculture biologique avait entraîné un surcoût compensé par l'abondance des récoltes: cela ne représentait pas l'habituel discours lénifiant des promoteurs du bio; non, c'était le constat d'un homme qui avait pris un risque avec son propre argent. Je suis heureuse de cet autonomie financière comme si je découvrais un écosystème en équilibre.

Ciel changeant de Touraine, il fait beau sans faire trop chaud, nuages translucides qui tamisent le soleil. Nous achetons des bêtises à la boutique "jardinerie", beaucoup de confitures (j'ai oublié la confiture de sureau).

Langeais. Il est tard. Restaurant Errard, pigeonneau au gingembre, deux résidents belges et un suisse dans la salle (nous le savons par leurs conversations, non par leur accent). Je me demande un instant s'il ne s'agit pas de Kouchner qui aurait arrêté de fumer (plus rose, un peu bouffi). Mais non, il s'appelle Michel. (Leur conversation est si envahissante qu'un autre couple ira prendre le café et le cognac dans une autre pièce.)

Retour à la nuit. Il est dix heures et demie, nous trouvons avec peine une place pour garer la voiture en haut de la tranchée (c'est le nom de la côte qui commence à la sortie du pont Wilson au nord de la Loire) et redescendons, le feu d'artifice commence à onze heures. Il y a beaucoup de monde, en descendant la côte nous voyons qu'il sera impossible d'atteindre le pont, le feu d'artifice est tiré d'une île, ce doit être joli les fusées se reflétant dans la Loire.
Surprise: les lampadaires ne s'éteignent pas pour le feu d'artifice, nous trouvons à nous protéger de leur lumière à l'abri de la masse d'un camion vendeur de frites.

Feu d'artifice. Le dernier qu j'ai vu remonte à 2012, il y a toujours des progrès dans les fusées. J'essaie d'imaginer le métier des ingénieurs en feu d'artifice. Où se font les tests, dans les landes désertes du Massif central?

Longue remontée, la foule est partout, les voitures, le tram, tentent de se frayer un passage avec prudence. En arrivant à l'hôtel, Hervé m'annonce d'une voix blanche: «un camion a foncé dans la foule à Nice, soixante morts».
Et parce que nous venons de revenir dans une telle foule, j'essaie de bloquer les images qui montent.

Week-end en Touraine

(Je n'ai pas dit que je suis à Tours pour le week-end où j'ai rejoins Hervé plutôt que ce soit lui qui rentre.)

Après la radieuse journée d'hier, temps de saison ce matin. Nous nous cassons le nez sur la maison de Descartes (fermeture de novembre à avril) et obliquons vers Loches que je n'ai jamais vu: dans mon enfance, j'ai visité toujours les mêmes châteaux, Chambord, Blois, Cheverny et Chaumont, que ce soit par l'école ou quand des amis venaient à la maison et désiraient "visiter".

Ville isolée et blanche, silencieuse et tranquille. Les prix de l'immobilier me paraissent cependant élevés, est-ce la proximité de l'autoroute, puis du TGV (Tours) qui les maintient à ce niveau? Ou alors, ma notion des prix en banlieue parisienne est-elle très fausse? (je veux dire que la question que je me pose est toujours: "que pourrais-je acheter pour le prix de ma maison?")
Quoi qu'il en soit, la pierre de taille n'est pas "mon genre", j'aime les demeures plus humbles du côté de la Sologne.

Loches est une sorte de concentré d'histoire :
- un donjon médiéval, vaste tour comportant trois étages, qui a vu Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion et Ludovic Sforza (là, au milieu de la plaine, au milieu de nulle part. Comme c'est étrange);
- un château pré-Renaissance et Renaissance, où Jeanne d'Arc est venu convaincre Charles VII de se faire couronner à Reims, où Louis XI a vécu enfant, où Anne de Bretagne chassait au faucon sur la plaine;
- la collégiale Saint-Ours où est revenu après un long détour le tombeau d'Agnès Sorel.

Nous arrivons presque en retard pour prendre le thé chez Guillaume. Je souris de nous voir procéder à l'échange de livres peu épais choisis avec soin (Lento 1 pour sa part).
Nous passons deux heures à échanger sur l'état du monde, ou plus exactement de l'école (ça va mal, ma pauv' dame, et le pire est encore à venir!). Guillaume estime que 80% des professeurs en collège et en lycée sont heureux, ou pas plus malheureux que n'importe lequel d'entre nous en entreprise. C'est rassurant (je le note ici parce que ça me rassure).

Restaurant le Bistrot de la Tranchée, ouvert 7j/7 (pas facile de trouver un restaurant le dimanche soir à Tours Nord !).
Vendredi soir, pour mémoire: l'excellent restaurant Mao.




1 : l'éditeur Christophe Lucquin fait appel au crossfounding pour desserrer les contraintes de trésorerie, avoir accès à un "vrai" diffuseur et payer son stand au salon du Livre (allez voir: pour un don de 50€ vous recevrez trois livres et une invitation au salon du Livre).

Les mots qui tuent

Je l'ai tué.
Je ne réponds rien. Je n'ai naturellement pas tendance à faire dans la consolation facile, mais dans un cas comme celui-là, cela n'aurait aucun sens.
Restons factuelle:
— Je ne sais pas, je ne l'ai jamais rencontré. Mais ce n'était pas un coup de tête, c'était parfaitement préparé.
— Oui, mais quand je lui ai dit «j'attendais mieux de toi», je l'ai tué. La psy m'a interrogé, elle a interrogé Eric, elle m'a dit que je devrais vivre avec ça.

Appel en faveur de Guillaume Cingal

Certains d'entre vous ici connaissent Guillaume Cingal, maître de conférence à Tours, spécialiste de littérature africaine anglophone et ami1.

Ces derniers mois, Guillaume s'est beaucoup investi dans les protestations contre le projet de réforme des universités.

J'apprends ce soir l'histoire suivante:
Le 31 mars 2009, Guillaume Cingal, directeur du département d'anglais à l'Université de Tours, avait organisé avec une collègue la proclamation solennelle des démissions de 75 universitaires de leurs responsabilités administratives et pédagogiques. Cette cérémonie, qui s'est déroulée sur le parvis des facultés de Lettres & Langues et d'Arts & Sciences humaines (site dit « Tanneurs ») en présence des médias, a été suivie d'une remise officielle de la liste des démissionnaires à la Présidence, puis d'une « Ronde des Pitoyables » sur la place Anatole-France. Un incident ayant éclaté entre les policiers et un SDF lors de cette ronde, Guillaume Cingal s'est approché de l'attroupement et a cherché à prendre des photos ; dans la confusion, il a été frappé au ventre par le policier qui avait contrôlé son identité sous prétexte que chercher à prendre une photographie était un acte répréhensible.
Victime d'un malaise, il a été transporté aux urgences, mais à sa sortie de la clinique l'attendait un fourgon de policiers qui lui ont proposé de l'emmener au Commissariat pour porter plainte. Une fois là-bas, il a été mis en garde à vue pour « rébellion, outrage et violence sur policier ».
La suite est disponible sur un site qui accueille des pétitions en ligne. (Bien entendu, Guillaume n'est pas l'auteur de cette pétition).



Note
1 : GC, ici, c'était lui.

Fou rire garanti

premier épisode

second épisode

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