Billets qui ont '2009-02-03' comme date.

Random things (miscellanées)

Finalement, c'est facile :

32/ Ce matin, une jeune fille à vélo remontait le boulevard Malesherbes à gauche de la voie de gauche.

33/ J'ai vu un moineau. Ils sont en voie de disparition.

34/ La main sur un flanc comme sur une encolure.

35/ Je me souviens du ciel au-dessus de la Loire à l'automne.

36/ J'appartiens à la Loire.

37/ En quatre occasions au moins, j'ai vu des hommes se branler en public: sur un pont au-dessus d'une voie rapide, sur le quai du RER D, sur les bords de la Loire (moi étant sur la Loire), dans des toilettes de train porte ouverte.

38/ Dans ces cas-là je reste impassible.

39/ J'ai cassé la vitre permettant l'accès à la clé de l'aile condamnée du lycée. Je me suis souvent réfugiée dans cette aile contenant les lits en vrac de l'ancien internat.

40/ J'ai vu un caneton très jeune tomber du trottoir le long du jardin Jean XXIII sur le flanc de Notre-Dame. D'ou venait-il?

41/ Je ne sais pas ce que je veux.

42/ Etre lue est toujours une surprise.

43/ Hier j'ai rencontré un fantôme de mon passé, variété "Oscar-dans-les choux". On a parlé du bon vieux temps. Je connais les légendes de l'assurance, de 1945 à 1960, le temps des "boîtes à chaussures" et des aristocrates devenant agents d'assurance.

44/ Je n'ai pas encore abandonné l'espoir de croiser une fée ou un lutin.

45/ Les gens sont si sérieux pour des choses qui n'en valent pas la peine.

46/ Je ne comprends pas pourquoi on raconte tant de bobards sur la mort, sur le mort présent, la présence du mort: le vide est sidérant, l'absence absolue.

47/ J'ai appris que Louis XVI et Marie-Antoinette étaient en deuil quand ils ont été arrêtés: ils venaient de perdre un enfant.

48/ J'avais une ou deux choses à dire que j'oublie pour la deuxième fois.

49/ A huit ans, j'avais un plan pour rejoindre Agadir à pied à partir de Blois: suivre la Loire jusqu'à l'Atlantique, puis suivre l'Atlantique jusqu'à Agadir (Tanger posait un problème).

50/ A seize ans, c'était plutôt les rails de chemin de fer que j'envisageais de suivre lors d'une fugue (vers la Suisse. Pourquoi la Suisse? je ne sais plus.)

51/ Si je ne vais pas chercher mon café, il va être froid.

52/ Je n'ai pas envoyé deux cartes de vœux importantes. J'ai des remords. Il faut que j'écrive aujourd'hui.

53/ Si je ne reprends pas en main la paperasse, je cours à la catastrophe; j'ai déjà raté une échéance importante samedi dernier.

54/ Je pense que notre aîné est en train de nous rouler dans la farine (trop évasif): à quel sujet? (j'ai une idée).

55/ J'ai acheté les billets allers pour Venise, j'oublie depuis trois jours d'acheter les billets retour. Est-ce volontaire ?

56/ J'aime les gants, je pourrais dépenser des fortunes en gants.

57/ Mais aussi en vaisselle, porcelaine, voilage, linge de maison, tapisseries.

58/ Je n'aime pas l'odeur de la cigarette sur les gants.

59/ De toute façon, je suis censée ne plus fumer depuis deux ans.

60/ Je m'en fous.

61/ Je vais avoir 42 ans. C'est un bon chiffre, la réponse à toutes les questions.

62/ Je veux une serviette "Don't panic" pour mon anniversaire.

63/ Je ferais sans doute mieux de m'en occuper moi-même. D'un autre côté, ce serait bête de me retrouver avec deux serviettes "Don't panic".

64/ Je me laisse pousser les cheveux pour le plaisir littéraire de pouvoir utiliser l'expression "en cheveux".

Recherche de mécanismes

Prison Break saison 1. La question que se pose le scénariste est la suivante: quel est à ce stade du récit l'élément indispensable au plan d'évasion? Puis il le fait disparaître: un morceau de peau tatouée, l'accès à la cabane d'où part le tunnel, le jeu de la trappe dans l'infirmerie, etc.
Oz saison 2. La question est "qu'est-ce qui pourrait déstabiliser ce personnage, quel est son point faible?" Adebisi et l'Afrique, Vern et ses fils, O'Reilly et son frère… La réponse est très souvent la famille. La famille est le lieu de la force et de la faiblesse.

Ainsi fait-on survenir les péripéties. C'est assez simple. Beaucoup plus difficile, comment les résout-on ? Comment passe-t-on outre ?
A étudier: les jeux d'entrées/sorties de personnages, car nous sommes en milieu clos. Faire entrer un nouveau personnage n'obéit à aucune règle, c'est l'occasion pour le scénariste d'exercer son arbitraire. Mais chaque personnage doit arriver avec une histoire déjà riche saturant l'espace de nouvelles lignes de force (un clan, une famille, un savoir-faire (la loi, le baskett, le violoncelle, la drogue, la haine raciale,…), des appuis extérieurs, etc) et obligeant chacun à se repositionner. Trois ou quatre phrases, quelques gestes, suffisent à chaque fois à faire comprendre les nouvelles hiérarchies au téléspectateur.

Pierre qui brûle : cinq opérations, cinq lieux, cinq moyens, en crescendo: un musée, une prison, un commissariat, un asile d'aliénés, une banque; des uniformes, un camion, un hélicoptère, une locomotive, un hypnotiseur. Amusant de constater que le téléphone portable transformerait considérablement les derniers chapitres.
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