Billets qui ont '2016-03-18' comme date.

Vannée

Ramé dormi. C'est le tout de ma journée.

Soleil. Bassin superbe, sur lequel nous sommes absolument seuls.

Quatre un peu brutal le matin. L'entraîneur est sans pitié pour ma façon de compenser avec le corps la gîte à bâbord. Nous ramons un peu trop vite, "un peu brouillon" comme dirait Régis.

Nous sortons de l'eau à dix heures et demie pour laisser la deuxième équipe s'entraîner avant le déjeuner. Je n'ai aucun souvenir de ce que j'ai fait durant ces heures. J'ai pris une douche, lu, écrit un billet. Ai-je dormi? Impossible de m'en souvenir.

Tous les gens du groupe à part trois (nous sommes vingt-et-un) sont des rameurs du samedi; nous ne sommes que trois à ramer le midi. En tant que minorité je subis un interrogatoire en règle qui me fait sourire (c'est un progrès).

L'après-midi je demande à monter en double avec Olivier. Ce fut chaotique mais pas déplaisant. Le retour fut très dur, avec vent contre. Dès que le soleil est moins haut il commence à faire froid, mais j'ai ramé en tee-shirt cet après-midi. Je suis toute rouge, surtout sur l'arcade du nez, je n'ai pas pensé à prendre de la crème solaire (et nous sommes loin de tout).

Aujourd’hui 25 mars, j’ajoute: j’ai enfin compris l’impression ressentie sur le bateau alors que nous avancions entre les falaises sur le lac silencieux, une impression de fin du monde, d’oppression et de liberté: c’était l’impression ressentie dans le tunnel de La maison des feuilles, cette impression de temps ralenti et éternel dans un espace illimité et pourtant bordé de murs. Et le silence.

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Vingt minutes de sieste après le déjeuner, une demi-heure après la sortie en attendant la seconde équipe. Il est 21h04 et je tape dans mon lit, j'ai abandonné les autres qui ont acheté de l'alcool et improvisent une soirée: je récupère mal quand je bois et j'ai trop de sommeil en retard.

Si j'avais mon ordinateur j'essaierais sans doute d'écrire quelques billets en retard, mais je suis sur iPad et je ne tape pas avec tous les doigts sur un écran tactile. Je vais simplement lire — m'endormir — et me coucher.

Arrivée

Rendez-vous place Péreire. Nous sommes quatre, dont deux qui étaient à Berlin. Trajet sans histoire et sans intérêt (autoroute), je dors pratiquement tout du long.

Passage par Dole pour démonter les quatre et les mettre sur la remorque. Arrivée à la base de Bellecin à la tombée de la nuit, nous entrapercevons à peine le lac et ses rives blanches. Centre de colonie de vacances, chambrées de deux.
Le repas est une surprise: à la cantine, au milieu d'enfants de huit à dix ans qui paraissent beaucoup moins étonnés de nous voir que l'inverse.

Je fais mon lit en hauteur (je n'ai jamais eu de lit superposé, je prends toujours les lits ou les couchettes du haut); je fais le lit de ma voisine qui arrivera très tard, mi par gentillesse, mi pour éviter qu'elle ne fasse trop de bruit.

Je m'endors d'un bloc, sans m'en apercevoir, tandis que je lis Poésie du gérondif. Je suis contente d'avoir emprunté l'ostrich pillow d'Olivier dont je me sers comme d'un banal oreiller (à la place de l'infâme polochon en kapok).
J'ai oublié de prendre la lampe frontale.

Aujourd'hui ma filleule a seize ans. Incroyable.
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