Billets qui ont '2016-04-04' comme date.

Emmanuel Régniez à la Maison de la poésie

Pluie. Pluie. Le RER prévu à 7h05 passe à 7h02, O. voit les portes se fermer devant lui. Une demi-heure sous la pluie, puis voiture bondée alors que la rame précédente était "relativement" vide (pour un jour de grève).
Je note les vilenies de la SNCF et de la RATP car j'ai un nouveau grief: il est désormais prévu une amende de cinq euros pour celui qui n'aura pas validé son pass Navigo. Et moi, qui ai plus de vingt ans de pass Navigo annuel à mon actif (au début il s'agissait d'un coupon de carte orange annuel), à quoi ai-je droit pour me dédommager des grèves, des rames en avance, des rames en retard, des rames supprimés, des voitures condamnées, des voitures non chauffées, des voitures surchauffées, des travaux nocturnes, des arrêts non marqués, des interconnexions supprimées, etc.?
Quand les peines prévoient toujours de frapper un seul des contractants, ces peines étant instaurées par l'autre contractant, j'appelle cela une tyrannie.

En fin d'après-midi j'envoie en catastrophe aux commissaires aux comptes pour relecture les trois derniers rapports qui seront soumis mercredi prochain au conseil d'administration. Je ressens une certaine lassitude. Le stage dans le Jura m'a fatiguée. La mort de Gabriel aussi.

Je n'avais pas revu Emm. depuis des années, je le vois ce soir pour la deuxième fois en six semaines, comme je n'étais pas revenue à la maison de la poésie depuis des années, et m'y revoici après y avoir vu Roubaud il y a quinze jours.

Très belle lecture. Dans l'obscurité, je me prends à tenter de reconstituer l'origine de ma "demande d'amitié" sur FB à Emmanuel. Le lien s'est fait à partir de la poésie sonore de Bernard Heidsieck. A l'époque, Emmanuel avait créé un groupe autour d'Heidsieck. Je me demande si ce groupe existe encore, FB a tant changé (un beau jour, les groupes ont été archivés par défaut, et tous ceux qui n'étaient pas sur leur garde ont perdu leurs groupes).

Poésie sonore, oui, it figures, c'est cohérent avec ce que je viens d'entendre ce soir.


Par ailleurs, je continue à documenter les transformations de la gare de Lyon:

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Un écrivain

Journée sur "le Père". Je n'ai pas travaillé et je m'ennuie car je ne comprends pas les subtilités, tout me paraît identique.
L'animatrice du TG paraît très stressée à l'idée que chaque groupe devra rendre compte de ses travaux et elle dirige et bride considérablement la parole.

Les travaux dans le bâtiment central de l'ICP nous oblige à nous replier sous un barnum dans le château. Plusieurs années sont mélangées, nous retrouvons également ceux qui étaient avec nous l'année dernière, maintenant en année 6, qui ont cours avec les années 7. Discussion à bâtons rompus et verres de rouge — je bois trop. Nous parlons bâteau, marine — je sympathise avec un homme qui ressemble à un cavalier militaire mais s'avère marin. En fin de discussion il m'encourage à faire du droit canon — et pourquoi pas: je ne pourrai pas faire d'exégèse, c'est trop tard, je ne travaille pas assez les langues, je ne pourrai pas faire de théologie, je ne comprends l'utilisté de ce découpage de cheveux en quatre par rapport à la foi (le spirituel pur m'intéresse davantage, la méditation des Ecritures), alors pourquoi pas le droit canon? (ou rien. Peut-être que ce n'est pas ma voie, mais ai-je une voie? je finis par désespérer de trouver.)

En sortant je vais à Gibert Barbès: Emmanuel (Régniez) y présente son dernier livre, Notre château. Il pleut, il fait nuit. En sortant du métro, je suis abasourdie: je suis dans un quartier noir, totalement noir, même pas (ou même plus) mélangé d'Arabes. Comment avons-nous pu laisser cela se produire? Nous n'aurions jamais dû laisser cela se produire, il faut absolument que les couleurs de peau soient mélangées afin qu'aucune ne dépare, dans aucune circonstance. Sinon cela crée la peur et la méfiance.
Peut-on encore y remédier?

Emmanuel, Tlön. La librairie est grande, lumineuse. Nous nous moquons de la mode du coloriage (j'ignorais que cela avait pris une telle ampleur). Tlön s'éclipse, je discute un peu avec Emm., nous fumons une cigarette à l'entrée du magasin, parlons du risque qu'il devienne célèbre avant sa mort. Il se plaint d'écrire très lentement. Je rentre en mangeant des marrons chauds.
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