Chambre d'hôtel. Aujourd'hui H. a cinquante ans. Il m'a annoncé au petit déjeuner qu'il devrait travailler toute la matinée. Soit. Puis je l'ai vu répondre à un SMS qu'il enverrait une version débeuguée ce soir tard. Ah. Ce n'est pas tout à fait la même chose.

Je pourrais aller visiter seule. Mais en réalité ça me va bien de rester ici. J'ai plein de trucs en retard, j'ai amené du grec, j'ai un oral à préparer. Ça fait juste un peu cher de la journée enfermés; à ce prix-là, autant rester chez soi. Je le saurai pour la prochaine fois (je regrette de n'avoir pas tout simplement pris une chambre à Corinthe ou Tarente en face de la mer.)

En fait tout cela ne me gêne pas vraiment. C'est ma vie depuis toujours, H. en train de programmer, perdu dans un autre monde. Ce qui manque, c'est quand il n'est pas comme ça. Et je savais que je prenais un risque en organisant cette semaine, que cela avait une chance sur deux de ne pas coller. J'avais réussi à éviter qu'il soit jetlagué. Je ne savais pas comment éviter qu'il passe son temps au téléphone (ça, ça va). Je n'avais pas prévu qu'il aurait une livraison (produit à déployer chez un client) de plantée.

Je me souviens avoir vu La Boum tardivement, après mes trente ans. (Pour donner un repère, ce film est sortie quand j'étais en troisième. C'est le film que tous mes copains et copines allaient voir, avaient vu.) Je me souviens m'être dit que ce film ne correspondait à aucun de mes souvenirs personnels, mes souvenirs d'ado et de post-ado n'avaient aucun lien avec ce film, à une exception près: la grand-mère en train d'expliquer comment elle rencontrait son mari dans les gares, toujours en se croisant, toujours sur des trajectoires différentes. Mes souvenirs de vingt ans ressemblent rarement à ce que retracent les films, c'est pour cela que j'aime tant The big bang theory. Les nerds (plus que les geeks, qui sont la version gentille, accessible à tous).


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Interludes parce que mon nerd est gourmand:
- une tentative à la Taberna de Jam (devant laquelle nous étions passé la veille: Plaza de los Campos, 1) vers quatre heures. Je ne sais pas si c'était réellement ouvert, mais ils nous ont très gentiment servis, s'adaptant à notre absence d'espagnol, nous proposant de goûter des plats devant notre vive curiosité, nous consacrant tout le temps nécessaire;
- le soir repas d'anniversaire dans un restaurant marocain plus connu, le restaurant Arrayanes, (Cuesta Marañas, 4: goûtez absolument la limonade menthe-citron).