Billets qui ont '2016-10-15' comme date.

Un pot de retraite

Retrouvé tous les potes de l'Oulipo… Amusant, personne n'en avait parlé hier: parce que nous ne savions pas qui était invité ou parce qu'il était inutile d'anticiper?

Une bonne soirée (elles le sont toujours, ce n'est pas une surprise) à parler de morphine (ceux que ça rend malades et ceux qui adorent les hallucinations), de marijuana bio (cultivée dans le jardin), d'opium (marcher littéralement à côté de ses pompes, cela paraissait très yogi comme expérience).
Hommage appuyé aux équipes de l'hôpital Beaujon, aux professeurs magiciens, qui travaillent dans des bâtiments qui se délabrent de jour en jour…

(Bon, nous avons parlé d'autres choses, mais toujours pas de Dylan.)



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Passé à Neuilly pour acheter du papier cadeau. La petite librairie-papeterie a fermé, remplacé par un restaurant japonais. J'y avais acheté L'Ultime Auberge, un peu par hasard.
J'ai enveloppé mon cadeau dans du papier kraft. Tant pis. Je suis heureuse d'avoir sans doute trouvé la bonne personne à qui offrir La Vie immortelle d'Henrietta Lacks.

Oulipo

Je sèche la séance (je suis en retard) et m'installe à la BN dans une salle en libre accès pour trois quarts d'heure d'allemand (reprise du Schleiermacher de mardi. Structure paulinienne (vous n'êtes pas mais je suis… ; mais si je ne suis pas alors vous êtes…; cependant si je suis vous êtes…; etc) et rhétorique: c'est si étrange de consacrer deux pages à interpeller ses lecteurs, sans entrer dans le vif du sujet. Aujourd'hui nous sommes davantage Cut the crap et tant pis pour la captatio benevolentiae.

(Tant pis, tant pis: la faute à Guillaume.)

Conversations à la volée:
— … L'Art d'avoir toujours raison, c'est très intéressant.
— Mon mari, enfin ex, aurait pu l'écrire. Moi, j'aurais pu écrire l'art d'avoir toujours tort, j'ai eu tort pendant trente ans.
— Evidemment, quelle idée, tu as eu tout faux dès le début. Dire oui a été la première erreur.

La procratination pour les nuls : il l'a enfin écrit !

— Parfois c'est difficile à comprendre: j'ai lu dans un groupe FB "tu sais que tu fais de l'aviron quand…" un jeune rameur qui racontait qu'il avait été attaqué par un signe. Il m'a fallu un moment pour comprendre que ce n'était pas Derrida qui avait encore frappé.
— Ma mère qui était prof de dessin au collège est revenue un jour très émue: elle avait lu un graffiti sur une table «j'aime les verts». Elle avait trouvé ça si beau de la part d'un enfant si jeune, pas «j'aime le vert», mais «les verts»… Il lui a fallu une nuit pour comprendre qu'il s'agissait de foot.

— Je vais aller en Russie en décembre. C'est compliqué d'obtenir un visa. Je suis invitée dans la famille de ma belle-fille, mais si je dis que je vais chez eux, il faut qu'ils fournissent deux ans de justificatifs de revenus pour prouver qu'ils peuvent me nourrir… alors j'essaie de trouver un hôtel fictif, j'étudie internet.
[…] Non, ils ne parlent pas anglais. Apparemment c'était très politiquement incorrect de suggérer qu'ils puissent apprendre un peu d'anglais.

(Mais toutes les raisons de rire, si nombreuses, m'échappent.)
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