Billets qui ont '2017-10-09' comme date.

Devinette végétarienne

— Comment s'appelle le cousin végétarien de Bruce Lee ?

Se ressaisir

Douze jours sans écrire1. Je regarde The Good Wife, interminablement une saison (cinquante-trois épisodes de quarante-cinq minutes) en une semaine, je me couche à une heure, deux heures, trois heures du matin… Je glisse.
Ça ne peut plus durer. Je vais retourner ramer le week-end. Une fois de plus la preuve est faite que supprimer une activité ne permet pas d'en faire plus par ailleurs.


Note
1 : Comblé en partie aujourd'hui.

Réaménagement

Matin marché, midi purée de céleri, début d'après-midi lessivage des murs, fin d'après-midi déplacement des meubles.

Mouvement inverse de celui de la semaine dernière : nous rangeons le salon en le réorganisant. En effet, nous avons (j'ai) remplacé une porte condamnée par une baie vitrée : ce format inusité — puisqu'une baie est généralement plus large que haute tandis qu'ici c'est l'inverse — produit l'effet d'un puits de lumière vers le ciel et les roses de l'autre côté de la balustrade. Cela sera sans doute davantage désolé l'hiver (mais n'est-ce pas la caractéristique de l'hiver ?) mais pour l'instant c'est fascinant comme une ouverture vers la liberté. Nous agençons l'espace en fonction de cette nouvelle ouverture.

Fidèles à nous-mêmes, nous avons commencé ces grandes manœuvres tard dans l'après-midi et si les meubles sont en place lorsque nous nous arrêtons à la nuit tombante, il reste encore sur la table de la salle à manger tout un fatras de boîtes à outils et draps usés à ranger. Tant pis, plus tard, pour l'instant feu dans la cheminée et chat sur les genoux.

Chez Samuel

Où avons-nous atterri samedi soir ? Dans une chambre d'étudiant dans une cité universitaire rue Chevaleret, une chambre de quatre fois la taille de ma chambre de cité U d'autrefois (moins de dix mètres carré) parce qu'à l'origine cette chambre était prévue pour une "personne à mobilité réduite" (donc en fauteuil roulant ?) et qu'elle a été attribuée à Samuel sans qu'il sache pourquoi.

Qui est Samuel ? Je n'en sais rien, un étudiant, un ami d'ami, un ami d'ami FB rencontré IRL chez un ami oulipote qui n'est pas sur FB. Pourquoi ai-je été invitée à cette soirée, je n'en sais rien, peut-être à cause de la brutalité de GC fin septembre : certaines personnes atterrées manifestent leur soutien à leur façon.
Mais il faut bien reconnaître que cela ne suffit pas à établir la connivence et nous nous sommes tout de même bien ennuyés devant cet irénisme qui tournait sans but. Etrange malgré tout de constater que sur les huit personnes, sept étaient des descendants directs de l'immigration d'Europe de l'est.

(H. avait commenté avant de partir : « Ah ? du café du commerce organisé en chambre ? »
Ce n'est pas tout à fait vrai mais pas tout à faux, c'est vrai si l'on admet un café du commerce très bienveillant, si bienveillant qu'il nous en a paru irréel.)

Toute la difficulté va être de refuser les prochaines invitations.

Une soirée

De nouveau chez Léna et Mimile, car décidément l'adresse est bonne.

Charme particulier d'une rencontre sur deux générations : nous qui nous connaissons depuis vingt ou trente ans, et nos enfants, qui se connaissent depuis vingt ou trente ans — mais cela ne veut pas dire la même chose pour eux et pour nous.
Anecdotes et grands éclats de rire.
Il existe donc des avions en papier télécommandés par téléphone. Le drone du pauvre — ou du riche.
J'ai eu un t-shirt.

325/365 Gare de surface

Comme je dois revenir en voiture, je pars en bus et croise le voisin. Nous papotons si bien qu'il prend un train direct pour Paris alors qu'il descend à Maisons-Alfort. Inévitablement (sûr comme la mort) le train se traîne jusque gare de Lyon et s'arrête en gare de surface (ce qui signifie, pour ceux qui ne connaissent pas, qu'il faut traverser la gare et descendre deux étages pour reprendre le RER dans l'autre sens).
Puis ligne A et ligne 1.

16h40 : ligne 1 jusque George V

19h30 : ligne 1 puis ligne 7.

Le Redoutable

Des amis en avaient dit le plus grand bien, mais (le personnage de) Jean-Luc Godard est trop insupportable pour que je le supporte. Short fuse, je n'aurais jamais supporté tout cela si longtemps, même si le film joue de l'agressivité godardienne en en maintenant l'ambiguïté : Godard conscient ou inconscient, metteur en scène de lui-même ou se dévoilant sans le savoir? Quelle vérité de l'homme ?
Jolis décors, jolis vêtements, jolie bande-son, jolie Stacy Martin.

J'avais bien aimé La Chinoise, vu en 2013, que j'avais trouvé "redoutablement" moqueur. Interprétation quarante-cinq ans plus tard. S'il n'est pas moqueur mais sérieux, alors il est très bête.

Serrement de cœur en apprenant quatre jours plus tard qu'aujourd'hui 5 octobre, Anne Wiazemski est morte.


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Agenda
H. a acheté une Dacia pour A. Nous achetons une voiture neuve pour échapper aux futures réformes qui vont conduire à la casse les voitures trop polluantes et trop gourmandes.
Des ouvriers sont passés : devis pour poncer et habiller l'escalier qui m'avait déjà semblé dans un piteux état quand nous avons acheté la maison il y a dix-huit ans.

Listel d'or

Je passe chez ma relieur récupérer trois Dumas (Le dernier tome du Comte de Monte Cristo et les deux des Trois mousquetaires) et deux Langelots (« c'est bien parce que je vous aime bien parce que c'est pénible »). Je lui laisse Vingt ans après et Le collier de la reine ainsi que trois Langelots.

Sur le chemin du retour j'achète quatre Que sais-je : La grammaire, La linguistique, Shakespeare et le théâtre élizabéthain, Devins et oracles grecs.

Inévitablement, le matin, j'ai commencé Vingt ans après. Je ne savais plus que c'était celui qui racontait la mort de Charles Ier. Que par compassion et emportement Dumas ait envisagé de sauver le roi me le rend très cher.

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Agenda
Les fenêtres sont posées. Elles sont belles, elles font paraître les murs encore plus sales. La maison conserve beaucoup mieux la chaleur.

322/365 Train supprimé le matin

Le 7h58 est supprimé. Le 8h06 est si plein que seul O. y monte, j'attends le suivant. Le 8h13 est "relativement" vide, même si je suis debout.
RER A, ligne 1

17h : ligne 1 (ralentie entre La Défense et Champs Elysées Clemenceau car arrêtée entre Concorde et gare de Lyon) puis ligne 12 métro lamarck Caulaincourt.

18h30 : ligne 12 puis 14. RER D de 19h18.

Tension

Ce matin H. m'appelle angoissé : B. (le patron fou de la boîte qu'il vient de quitter) vient d'apprendre la vente du logiciel, le départ des neuf personnes qui travaillent autour de ce logiciel (commerciaux et développeurs), la transaction et le départ de H. : il est furieux.

H me dit : « la transaction mise sous séquestre par les avocats est datée du 9 octobre. Si B. démet X (le signataire) de ses fonctions dans la semaine, elle ne vaut plus rien. Je perds tout. Je n'avais pas pensé à ça. »

Je ne suis pas douée pour rassurer quand l'exposé des faits est implacable.
— Ecoute, n'y pense pas. Ne pense à rien, pense à autre chose. On verra bien.

Ce que j'en pense réellement : ce serait si étrange que pour une fois nous arrivions au bout d'une transaction, que pour une fois nous ayons de la chance (phrase très fausse : nous avons très souvent de la chance, dans le sens où les choses tournent au mieux. Mais là, cela ressemblerait à gagner au loto, ce qui n'arrive jamais.)

321/365 Des retards le matin

J'avais dit à O. que nous devions ne pas partir tard ce matin, sans trop préciser que c'était pour l'aviron. J'avais pour ambition de prendre le 7h45, le 7h58 était supprimé et le 8h06 bondé était terriblement lent.
Puis ligne 1 puisque je descends station Pont de Neuilly.
Debout tout le trajet, arrivée au club à neuf heures.

18h30 : ligne 1 puis ligne 12. Je vais dîner au Cassette.

Ligne 4 à St Placide. RER de 22h30 aux Halles

Déplacement pour travaux

Demain des ouvriers installent les fenêtres commandées en juin. Nous devons dégager un mètre d'espace autour des ouvertures.
Branle-bas de combat en fin d'après-midi, déplacement des meubles, en particulier pour rouler les tapis (et l'aspirateur de sonner cloc cloc cloc au gré des crottes de lapin avalées). Nous décidons de ne pas toucher aux bibliothèques.

Pour mémoire, violente engueulade au marché — pour rien, pour une remarque à propos du ramonage. C'est fou ce que nous sommes inflammables. Comment avons-nous fait pour tenir si longtemps ensemble en étant de telles soupes au lait ?

Doléance

Entendu en quittant la salle de l'opéra Bastille après La Veuve joyeuse :
Voix de femme, accusatrice :

— C'était la première fois que je voyais du French Cancan. Tu ne me sors jamais, tu ne m'as jamais emmenée au Moulin rouge.

Dernier jour

Dernier jour d'H. dans son entreprise. Je lui ai proposé de descendre à Tours pour la fin de cette aventure. Il a accepté avec soulagement. Tout cela est amer et mélancolique.

318/365 RAS

Rien de particulier le matin.

16h30 : ligne 1 puis 13 pour Montparnasse. La liaison est très rapide, de l'ordre de la demi-heure. Un jeune homme me laisse sa place, et c'est gentil car je tombe de sommeil entre les heures passées à regarder The Good Wife loin dans la nuit et l'aviron de midi.

Puis TGV.

La poste, suite

H. est à Tours pour la semaine. Il nous a laissé une recommandation angoissante : il faut absolument récupérer sa lettre de licenciement dès qu'elle arrivera. Ce sera un recommandé, il nous a laissé sa carte d'identité.
L'avis de passage était dans la boîte aux lettres hier soir. O. est allé sur le site de la poste pour signaler qu'il passerait aujourd'hui et a imprimé la preuve de sa demande « d'un retrait dès le lendemain » dans un bureau de poste « de son choix ». J'ai signé d'une fausse signature les deux documents, celui laissé dans la boîte aux lettres et celui imprimé en ligne.

Ce soir nous échangeons sur nos périples : ma randonnée pédestre, sa quête postale et cycliste.

— Quand je suis arrivé à la poste, elle était fermée… pour deux mois. Donc la lettre était partie dans une poste annexe, mais laquelle ? Rien n'était indiqué sur le site web. Alors j'ai pédalé comme un fou, il était cinq heures passées, j'ai monté toute la rue Rossini le plus vite possible… Je suis arrivé juste à temps. J'avais prévu de faire un scandale si je n'avais pas ma lettre, vu que j'avais prévenu la veille.
— C'est gentil. De mon côté j'avais prévu de passer à la poste tous les jours dès qu'on aurait eu l'avis de passage.
— Ce matin, cela n'aurait servi à rien : la poste annexe était exceptionnellement fermée jusqu'à midi.

J'ai ri d'incrédulité.


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Agenda
Passée par ailleurs à la poste de Neuilly poster deux Minaudier.

316/365 - A pied de Montgeron à Yerres

Je reconstitue mes voyages avec retard en regardant les échanges de sms et les photos prises.

Rien concernant le matin.

Le soir, le RER s'arrête à Montgeron. Longtemps. L'annonce sur les quais parle d'une « personne suicidaire en gare de Yerres ». Qu'est-ce que ça veut dire ? Quelqu'un s'est suicidé ? Dans ce cas il y en a pour plus de deux heures.
Je descends et commence à marcher. Nous sommes beaucoup à faire ce choix.
Je suis chargée. Je ramène des livres de la bibliothèques. Je suis des rues que je n'ai jamais empruntées. Des enfants pleurent.
Quatre RER passeront pendant que je marcherai : en fait de personne suicidaire, il s'agit de personne sur les voies.
Je rejoins ma voiture garée à la gare de Yerres.

Coup de geule hospitalier

Je reprends comme je l'ai déjà fait plusieurs fois une suite de tweets "à dérouler", comme on dit.
Bien sûr, entre autres causes : on commence par les abrutis qui ont déclaré que la santé devait être un secteur "rentable", rentabilité

parfaitement artificialisée par les tarifs de l'AM (assurance maladie) complètement déconnectés des coûts réels, de la course au cost-killing à tout crin

qui va en face de cette rentabilité illusoire. Comme dit un copain patron de clinique "si tu veux faire un truc rentable, t'ouvres un club de

strip-tease ou une pizzeria, pas un établissement de soins"
A quel moment c'est tolérable que des actionnaires se fassent du beurre sur la

santé de nos concitoyens?
On continue avec le dogme du "il y a trop de fonctionnaires" qui nous pousse à externaliser au maximum sur des

fonctions qui seraient "pas notre coeur de métier", en exploitant encore plus les personnes qui réalisent les prestations pendant que des

actionnaires se font encore plus de fric sur leur dos (coucou Onet Nettoyage, bande d'esclavagistes!) tout en cassant complètement la notion

de travail en équipe. Je vous épargne tous les fournisseurs et prestataires fumistes qui se foutent complètement de la qualité des

prestations qu'ils délivrent, et donc du service au patient qu'ils fournissent, du moment qu'ils se font encore plus de pognon sur le dos du

contribuable, du patient et du cotisant.
Tiens les cotisations sociales on en parle? Il est où le pognon qui finance la sécu à force de

baisser les charges sociales parce que les "salariés coûtent trop cher" pendant que les actionnaires défiscalisent dans tous les paradis

possibles et imaginables? Oui, la santé publique a un coût, et il n'y a pas que ceux qui tondent la laine sur le dos des autres qui ont le

droit d'être soignés dans les meilleures conditions possibles!
Quant à vos propos sur "l'hôpital est en situation monopolistique", vous

n'avez pas honte de raconter des conneries pareilles? Vous aussi vous avez pris le nouveau Levothyrox? Bien sûr qu'on est sur un foutu

secteur concurrentiel, partout : on est en concurrence avec le secteur privé, et même entre hôpitaux depuis que l'ARS surveille l'évolution

des parts de marché entre établissements. C'est exactement pour cette raison qu'on ne fait RIEN pour limiter l'afflux dans les services

d'urgence, parce que le but de cette course à l'échalote toxique, c'est de faire toujours plus de chiffre que le voisin. On est en

concurrence sur nos services supports, parce qu'on doit défendre jusqu'à la légitimité de nos cuisines et blanchisseries hospitalières

en faisant toujours moins cher que le concurrent d'à côté. Et après on s'étonne que les patients mangent mal...
On est en concurrence sur le

marché des professionnels de santé, d'abord sur les médecins : merci au crétin qui a décidé, en vertu de la loi du marché, qu'en limitant

l'offre de soins on limiterait la dépense de soins, et donc qu'il fallait bloquer les numerus clausus, on est ds une belle merde maintenant

On est aussi en concurrence sur d'autres secteur pros comme les kinés ou les orthophonistes, on est en concurrence de partout

D'ailleurs nos décideurs le savent bien, puisque ce sont les premiers à aller se faire soigner dans le privé à l'Hôpital Américain

Le seul truc sur lequel on a le monopole c'est justement sur tout ce qui n'est pas rentable et susceptible de rapporter du fric à court

terme. PARCE QUE C'EST CA LE SERVICE PUBLIC

Le nawak, condensé

Dans le couloir de l'entreprise, nous discutons à trois.
Une collègue: «mais ils sont où, les FN? Tu en connais, toi?» Non, pareil.

Dans le RER je regarde autour de moi en me disant que c'est un sur dix, mais qui ?

Dans l'Essonne, il n'y a pas d'assesseur FN pour le second tour.
H me dit: — m'étonne pas, c'est des couilles molles.
Moi, interloquée: — je ne comprends pas, quel rapport ?
— Ils votent FN, mais ils ont peur de le montrer, ils ne sont pas prêts à s'afficher en bureau de vote toute une journée.

Bon bon bon. Donc il faut que leur parti gagne, mais sans qu'ils se montrent, tandis que pour les abstentionnistes, il faut que le FN perde, mais sans leur vote. Je suis de plus en plus en colère. J'aurais dû faire beaucoup plus de sport ce matin.
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