Billets qui ont '2018-04-23' comme date.

Magari !

— Tu viens avec moi voir les tulipes en Hollande ?
— Mais enfin maman, tu sais bien que si tu pars d'ici, tu ne reviendras pas.

Printemps

Flemme d'aller ramer.

Sorti la table de jardin. Premier repas sous le sapin (premier depuis deux ans : l'année dernière la pelouse était en train de pousser : nous avons passé l'été sur la terrasse).

A. est là. O. est parti en stage une semaine pour son "appro BAFA" (stage d'approfondissement). Il a eu un train (pour Le Creusot) malgré les grèves.

Tours

Il fait beau. Visite du chantier, qui n'est quasiment plus un chantier, si ce n'est la terre dévastée de la future pelouse. Trois très beaux et très grands pins. Nous identifions tant bien que mal l'appartement à partir du plan sur le téléphone de H.: voilà, celui-là au sud, au milieu.
Nous faisons le tour, je pousse la porte du hall, elle cède, couloir, porte de l'appartement, même manège, nous sommes "chez nous".

Les murs sont très blancs (c'est étrange cette désaffection pour le papier peint, c'était drôle à choisir pourtant, un peu kitsch), je plains les futurs locataires: jamais ils ne pourront rendre un appartement dans un tel état de blancheur. Les WC sont aux normes handicapés, immenses, de quoi mettre une table à langer ou des étagères ou la machine à laver (mais sans arrivée d'eau) (il n'y a pas tant d'handicapés en France et un doute me prend: serait-on en réalité en train de préparer la grande dépendance qui va envahir la France dans vingt ans?), l'une des chambres est minuscule, le salon-cuisine est un seul grand carré, il n'y a pas de "coin" cuisine, l'évier est simplement posé là, sur un côté.
Ce qui me surprend le plus, ce sont les prises internet directement incluses dans les murs. Un ouvrier est en train de balayer la terrasse. Nous discutons un peu. Tout cela paraît de bon augure, propre, net, sérieux.
Je me rend compte que j'aurai du mal désormais à vivre dans si peu d'espace. Je me suis habituée à avoir beaucoup de place.

Brasserie, notaire, signature. Statue de Galilée dans le hall de l'immeuble du notaire (mais pourquoi?)

Emplettes, comme chaque fois que nous sommes tous les deux. H. veut remplacer sa valise cabine. Fou rire: —Mais on ne peut pas, le coffre est plein! —Pas grave, je la garderai sur les genoux et on laissera la vieille chez mes parents. (De l'inconvénient de voyager en cabriolet).
Eau de toilette, valise cabine, lingerie (comme la dernière fois à Tours), recharge de stylo, encore une casquette pour remplacer la précédente perdue, ceinture, boutons de commode en mosaïque bleue.

Repas au Mao, un quart d'heure pour réorganiser le coffre. Levée de la Loire au nord, décapotés dans la nuit qui tombe. Il a fait beau.

Speed

J. toujours si sereine est décomposée ce matin : suicide d'un neveu de vingt-cinq ans. Elle ne sait pas si elle sera là lundi.

Mail du notaire (d'une salariée de l'étude : est-elle notaire, peut-on être salariée notaire (dans la mesure où l'on ne peut être salarié avocat : est-ce la même chose?) pour s'inquiéter de ne pas avoir les fonds : la signature qui doit avoir lieu demain ne pourra pas avoir lieu sans cela.
Quelques coups de fil assez énervés de ma part (cette fille est injoignable depuis janvier et fait preuve d'une désinvolture exaspérante) et quelques mails plus tard, le malentendu est démêlé et le nécessaire est fait. Heureusement qu'à l'inverse notre banquier est réactif.
Et la honte d'être si énervée pour quelque chose de si futile devant la peine de J.

Je termine les rapports annuels à relire pour le conseil d'administration du 20 avril. Je ne comprends pas ce que j'ai fait depuis le 26 mars (comité d'audit), ils pourraient être écrit depuis longtemps. J'ai perdu mon temps, mais à faire quoi?1
Mise en carton de mes affaires personnelles, du clavier, des câbles, de la souris. Je ne reviendrai plus ici.

Allemand. Toujours Tillich. Au détour d'une phrase à traduire, nous apprenons que les professeurs protestants insistent pour appeler les premiers chrétiens les «sectateurs du Christ»: une façon d'insister sur l'origine juive de Jésus (ce qu'on appelle "la troisième quête du Jésus historique": celle qui essaie de le remettre en perspective dans son époque, avec la lente et confuse séparation du reste des juifs dans le contexte del'occupation romaine).

J'apprends, ce qui m'enchante, que l'IPT héberge les orthodoxes de St Serge car l'institut orthodoxe est en travaux. Que c'est beau l'œcuménisme (car si la volonté de s'entendre est réelle, c'est un vrai travail. Dès qu'un sujet de controverse affleure, il faut voir les sourires se figer. Chacun prend sur lui pour expliquer la position de son Eglise, pour prendre la peine d'écouter son vis-à-vis. C'est une belle leçon que d'assister à cela).

En bibliothèque pour préparer le texte grec (que j'ai retrouvé en farfouillant dans mon bazar. Il va falloir ranger un jour). Là encore, qu'ai-je fait de mon temps? J'avais une semaine supplémentaire pour le préparer. Cela devient problématique d'être à ce point désorganisée. Je me rends compte que j'ai malgré tout fait quelque progrès, je vais plus vite. J'aurais pu tenter de traduire Jean sans dictionnaire, mais c'est aussi dû au fait qu'il me soit si familier en français.

Il pleut. H. m'attend rue d'Assas. Nous partons pour Tours. Le coffre est plein avec deux malettes cabines: je garde mon cartable sur les genoux. Sandwich et café sur l'autoroute, pluie, nuit noire. Hôtel.



Note
1 : je m'en suis souvenu les 25 et 26 avril. Je n'avais pas perdu mon temps, simplement mal (pas) géré mes priorités. J'avais avancé pour ne pas dire terminé la liasse fiscale et le dossier annuel pour l'ACPR parce que je n'avais pas envie de me mettre à la rédaction des rapports pour le 20. Ce qui était un désavantage le 12 s'est révélé un avantage le 25…

Theo Lawrence & the hearts

Deuxième entraînement. Sortie à quatre, sans Isabel (il en manque toujours une). J'ai découvert qui était Anne (que je connais bien, en fait : elle ramait le midi jusqu'à ce que son entreprise déménage. Maintenant elle vient le soir et le week-end. Je comprends mieux pourquoi Vincent ne les a pas laissées faire du quatre le week-end dernier: Anne-Sophie et moi sommes de loin les plus expérimentées des cinq. Agathe et Isabel n'ont que quelques mois derrière elles, Anne un ou deux ans). Toujours beaucoup de courant. Moins de vent, c'est beaucoup plus facile.

Rendez-vous avec Antoine et Sarah chez Ladurée : il me donne les clés et le bip de sa place de parking dont il n'a pas l'utilité pour l'instant. Voilà de quoi survivre à la grève dans les trois mois à venir, nous pourrons nous garer au bout de la ligne A qui appartient à la RATP (comme la B) et non à la SNCF (comme les C et D).
Je papote une petite heure. Apparemment H. se serait engagé à aller aux US cet été rendre visite aux parents d'Antoine, tant et si bien que ceux-ci sont en train d'économiser leurs jours de vacances pour nous recevoir…
Antoine est un peu gêné d'apprendre que je ne suis pas au courant. Je tente de le rassurer en lui expliquant que cela n'a pas d'importance, que d'une part je n'ai pas besoin d'un long préavis, d'autre part ce n'est pas encore décidé (c'est pour ses parents que je suis embarrassée: s'ils sont en train de réduire les jours passés avec leur fils en prévision de notre venue, je serais gênée de ne pas y aller.)

Après avoir écouté Rebecca Manzoni sur France Inter un matin de mars, j'avais pris quatre billets pour Theo Lawrence & the hearts aux Etoiles.
Bien entendu, cela devient une habitude, je me suis retrouvée avec un billet sur les bras, H trop fatigué pour venir. Cette fois-ci C. a trouvé un candidat (une candidate en l'occurrence) pour venir avec nous.
Soirée agréable. Evidemment, comme nous ne connaissons pas les paroles, toutes les chansons tendent à se ressembler dans le rythme de la batterie et du clavier. Très belles guitares. Je suis handicapée par mon arythmie, je me demande ce qu'entendent les autres.
— Mais après tout, peut-être que je le fais exprès mais qu'en fait j'entends très bien. Je fais exprès de faire semblant de ne pas entendre le rythme pour vous faire rire.
— A un moment je me suis posé la question, mais c'est trop incroyable ce que tu fais. Ce n'est pas possible.
— ??
— Mais c'est comme lire ! Une fois que tu sais lire, tu ne peux pas t'empêcher de lire ! le rythme, c'est pareil.

Le père de Camille collectionne les clarinettes en métal.

Nous rentrons, non sans nous être disputés sur la grève SNCF (C. défend les cheminots.)
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