Billets qui ont '2018-08-24' comme date.

Twitter : la fin de l'expérience

Les relations sur Twitter sont beaucoup plus lâches que sur FB: on peut "s'abonner" et "se désabonner" sans conséquence (alors que sur FB, ne plus "suivre" quelqu'un est vécu comme un camouflet à la limite du supportable, à tel point que j'évite certaines personnes uniquement parce que je sais que si ensuite je souhaite partir, cela risque de causer un drame.)

Durant ce très étrange printemps, je me suis abonnée à des gens très différents, des pro-bloqueurs de facs, des anti-parcoursup, des grévistes, etc. Je voulais évaluer leur bonne foi par rapport à leurs convictions, essayer de comprendre leur opposition systématique à tout, la façon dont ils rationalisaient cette systématie.

Ce qui m'impressionne le plus au bout de ce temps, c'est à quel point je suis perdue dans une certaine gamme de vocabulaire: raciste (ça, ça va), racialisé (j'ai interrogé autour de moi. Apparemment cela veut dire "minorité de couleur non blanche dont les membres décident de se réunir exclusivement entre eux". (Moi, j'appelle cela de la ghettoïsation volontaire)), indigéniste (les mêmes, mais extrémistes), sexisé (?? contre le fait d'être désigné par leur sexe? ou revendiquant au contraire leur particularité, féminine, transgenre, gay, etc?)

L'important est de ne pas être dans un groupe majoritaire, généralement préfixé par "cis-". Si vous êtes un homme blanc occidental hétérosexuel, désolée pour vous messieurs, vous n'êtes pas du tout tendance.

Par exemple, pour la marche des fierté, cela a donné ce genre d'appel, controversé parmi les homo eux-mêmes:
A l'occasion de la Gay Pride, un collectif "Stop au pinkwashing" a lancé un appel pour défiler en tête de cortège. Il s'oppose au cortège LGBT officiel qu'il dénonce comme "homonationaliste et raciste, dont le discours officiel de la Marche des fiertés se fait le relai". Le collectif dénonce la domination des" hommes gays blancs, bourgeois et issus des classes aisées" , complices du gouvernement, des violences policières faites aux immigrés", etc.
[…]
Ce collectif «politique, radical, féministe, queer, antiraciste et anticapitaliste» ouvrira la Marche et demande que "les personnes blanches respectent cette non-mixité en se plaçant derrière elles/eux".
source
Je note tout cela ici pour garder une trace du moment où le vocabulaire est devenu fou.

Tout cela est très fatigant (je ne plaisante pas quand je dis que je ne comprends pas le sens des mots: je ne suis jamais sûre de ne pas comprendre l'inverse de ce que voulait dire l'auteur d'une phrase), je mets donc fin à l'expérience. Je me désabonne de tous les convaincus, les dogmatiques, les doctrinaires, je garde les vieux de la vieille, ceux qui apportent de l'info et ceux qui ont de l'humour. Fini les toxiques (autre mot à la mode ces derniers mois).

Aujourd'hui j'ai découvert Bernoid qui dessine des insectes et photographie des champignons. C'est magnifique.
Il y a une collection de jeunes twittos en histoire ou lettres classiques qui me réconfortent, par exemple Regina sur l'Egypte ptolémaïque ou Dorymedon, dans le genre littérature "on ne lâche rien" (sa préparation de cours sur les mémoires pour les troisièmes… Whouaouh).

Rentrée en RER

Le problème de la voiture rouge, c'est qu'elle n'a que deux places : Vincent a dû rentrer ce soir avec H. alors que nous ne l'avions pas prévu le matin; moralité je suis rentrée en métro et RER D après l'aviron (à 20 heures). C'est long et fatigant: mon sac pèse une tonne et le mal au pied est revenu. Visiblement le sport active la fatigue des muscles de la voûte plantaire. C'est étrange puisqu'on est assis pour ramer.

J'ai terminé Homeland. (Cette série provoque chez moi des cauchemars élaborés et une certaine tristesse.)
Quelle série regarder maintenant ?

J+1 Que les vegans apportent leur tupperware

Mes parents avaient prévu à l'origine de fêter leurs noces d'or avec leurs enfants (donc ma sœur et moi) et leurs petits-enfants. Nous sommes donc allés au restaurant et j'ai fait l'erreur de m'assoir en face de l'aînée de mes nièces.

J'avais déjà été agacée par ma sœur hier soir quand elle avait déclaré qu'elle était végétarienne comme sa benjamine et que l'aînée était vegan: elles n'ont donc pas mangé grand-chose. Il ne lui est jamais venu à l'idée en un an de me prévenir? J'aurais dû lui faire payer les trois repas!

Au restaurant, ça a été un festival. En résumé, elle mange vegan (donc ni lait ni beurre ni œuf ni miel, que du végétal), mais elle ne mange pas non plus cru et n'aime pas les tomates. Et elle est intolérante au gluten.
D'autre part elle est impolie, murmurant entre ses dents au serveur qui propose de lui apporter de la tarte Tatin : — comme vous voulez mais je n'y toucherai pas. (Ça lui aurait écorché la gueule (je deviens vulgaire) de sourire et dire merci et de partager autour d'elle?)

Apothéose le soir quand ma mère lui fait un plat aimé, des courgettes au riz (mais sans fromage):
— Qu'est-ce que t'as changé dans la recette mamie?
— Rien. Mais j'ai mis un bouillon cube entier alors que les proportions étaient plus petites. C'est peut-être ça… ce n'est pas bon?
— Ça va… mais il ne faudra pas recommencer.

Cerise sur le gâteau, sa sœur n'aime pas le riz. Mais quelles emmerdeuses. Ma sœur m'a ennuyée toute mon enfance avec ses lubies alimentaires, les femmes de la famille se mettaient en quatre pour répondre à ses caprices, elle a réussi à transmettre ça puissance mille à la génération suivante!

H. était scandalisé. Pour ma part, j'ai compris que lorsque ma sœur divorcée disait d'un air pénétré à propos de sa fille: «elle ne veut plus aller chez son père», c'est peut-être que lui traite ces caprices par le mépris et le rire.


Une chose est sûre : si elle vient chez moi, c'est elle qui fait les courses et la cuisine. Moi, je mangerai ce qu'elle aura préparé. Et je veux bien faire la vaisselle.

Le symptôme

Il est temps que je change de travail. Le symptôme est toujours le même: je me mets à aller au cinéma n'importe quand pour voir n'importe quoi.
Aujourd'hui à la Défense Le labyrinthe 3: le remède mortel. Un peu choquée que le mec qui apprend que son sang peut sauver l'umanité aille s'enfermer à l'écart.
Je suppose que ça permettra de faire un 4.
Sinon c'est comme d'hab: pas de réhabilitation pour celui qui a trahi. Il mourra forcément à un moment donné, en se sacrifiant pour la bonne cause si son remords est réel.
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