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Jour de non grève

Arrivée gare de Lyon à 19h12 pour prendre le train de 19h21 pour Moret.

Panneau d'affichage :

panneau des départ SNCF pour Moret


L'icône en fin de ligne signifie que c'est un bus.

J'ai appris que le dernier train était parti à 19h01.
RER D jusqu'à Melun. (Comme il partait à 19h46, j'ai été assise puisque j'étais très en avance.)
H. est venu me chercher, dîner au Franklin à Fontainebleau.

Et pour le reste, no comment.

Maltraitances contemporaines

Plus de timbres dans les postes; plus d'argent dans les banques; plus d'horloge dans les gares; plus de mouchoirs, plus de baisers, plus d'adieux sur les quais.

Ce matin mon train est arrivé avec dix minutes de retard gare de Lyon, ce qui fait que les passagers du train d'en face (un ouigo: est-ce un corail? (team dépassée par la modernité)) étaient en train de monter en voiture tandis que nous banlieusards remontions vers la sortie de la gare.

Je ne sais pas à quelle heure partait ce train, mais sans doute peu après car les gens se hâtaient le long du train interminable (deux, peut-être trois, rames accolées).

Je peste in petto contre les nouvelles pratiques de la SNCF (je dis nouvelles… elles peuvent dater de plusieurs années, mais je ne les constate que depuis juin, à sortir en gare de surface pour acheter mon déjeuner) qui font ressembler le train à l'avion: obligation d'arriver en avance, attente dans le hall de gare avec accès fermé aux quais, filtrage aux portillons, interdiction aux familles et amis d'accompagner les voyageurs sur le quai pour les aider à porter leurs bagages et embrasser les enfants, disparitions des étreintes désespérées au moment la séparation…

C'est un départ en vacances: des familles, des demi-familles, un seul parent avec enfants, des colonies. Je repère une jeune femme avec une valise à roulettes, un sac à provision ficelé en équilibre instable sur cette valise, une petite fille de quatre ans qui en fait rouler une autre plus grosse qu'elle, un petit garçon de trois ans en électron libre car il ne reste pas de main maternelle pour le tenir. La jeune femme marche le plus vite possible, ce qui n'est pas très rapide — il ne faut pas faire tomber le sac, il ne faut pas perdre les enfants dans le grouillement pressé. Je prends la valise de la petite fille et remonte le train avec eux, car bien sûr leur voiture est l'avant-dernière (recherche angoissante puisque bien entendu les rames sont numérotées dans le désordre et que nous ne sommes pas très sûres de ne pas avoir raté la leur).

Je les laisse, repars vers la sortie. Le quai s'est vidé. J'engueule au passage deux ou trois grandes asperges de la SNCF qui ont passé leur temps à dire mollement aux voyageurs pressés des trucs du genre «attention au quai», sans jamais tendre le bras pour aider qui que ce soit (— Vous êtes fiers de vous? — Bonne journée à vous aussi, Madame; la réponse-bateau de ce genre d'andouilles.)

Un couple arrive en courant par les escaliers du hall 3.
Comme les rames se raccordent au niveau de ces escaliers, il y a une quinzaine de mètres sans porte.
«Courrez, entrez n'importe où!»
Je continue à marcher vers la sortie, me retourne.
Le temps qu'ils remontent les quinze mètres, les portes du train se sont fermées. Je vois leurs silhouettes tenter de les ouvrir, en vain. Les grandes asperges arrivent, ça parlemente. Ils tentent encore d'ouvrir.
Immobilité et silence. Suspension.
Puis le train s'ébranle.
Ils restent sur le quai, leurs valises au pied.

Perdus

RER A vers 18h à Nanterre préfecture. Normalement il devrait être climatisé, mais est-ce dû au fait qu'il s'arrête à La Défense (RER A coupé entre La Défense et Nation pour travaux), la clim ne fonctionne pas et la rame est une fournaise. A La Défense, message: «la ligne 1 est surchargée, veuillez emprunter la ligne L pour Paris-St-Lazare puis la ligne 14».
Impavide je remonte le long du terminus de la ligne 1 en provenance de Paris et m'installe dans les voitures surchauffées qui se vident de leurs passagers. La rame repart avant que les petits hommes verts de la RATP n'aient réagi. Elle accélère dans le tunnel, s'arrête il me semble bien plus tôt que d'habitude, et repart dans l'autre sens charger la foule amassée sur le quai en direction de Paris.
Correspondance ligne 6. Je m'endors. Il fait toujours aussi chaud.
Métro aérien, la Seine, la tour Eiffel, Pasteur, Montparnasse, je me rendors.
Brutale sonnerie à Raspail, trois stations avant mon but: «Malheureusement j'ai une mauvaise nouvelle, tout le monde descend ici, je dois évacuer la rame».
— What happens ? demande un jeune Anglais.
— I don't know. Just wait here and take the next one.

Je sors dans l'espoir de prendre un Mobike. Rien. Je marche en direction de Denfert: H. a proposé que j'attende immobile qu'il arrive en voiture mais je suis si énervée que je préfère user mon agacement en marchant.
Je repère un homme qui ressemble à Poutine en plus jeune et plus musclé, avec ce développement des épaules qui donne l'air aux nageurs de ne pas avoir de cou (je déteste ça) et une fillette de dix ou douze ans sortie tout droit d'un calendrier des PTT. Il a un sac en papier à la main, léger, elle tient un smartphone. Je continue à remonter le boulevard.

A quelle occasion m'ont-ils abordée? Me suis-je arrêtée pour remettre mon livre dans mon cartable? Je ne sais plus. Quoi qu'il en soit, ils m'ont demandé leur chemin: le Campanile avenue du Maine, sans que je sache s'ils parlaient anglais ou français. Un coup d'œil sur le téléphone de la fillette (qui ressemblait à l'affiche de Soleil trompeur) m'a fait comprendre son air suppliant et l'exaspération du père: 4 ou 5% de batterie, le nom des rues en cyrillique, et visiblement c'était elle qui avait insisté pour rentrer à pied par les rues de Paris… Ils étaient perdus, fatigués et bientôt sans carte.

J'ai sorti mon téléphone (pour économiser sa batterie), commencé à rechercher sur Citymap, un peu ennuyée de si mal maîtriser le fonctionement des cartes sur téléphone (je suis désorientée entre les applis qui conservent le nord en haut de la page et celles qui s'obstinent à vous présenter un chemin droit devant vous, tournant la carte quand vous tournez le téléphone dans la tentative désespérée de remettre le nord en haut de l'écran).
Ce n'était pas très loin, j'ai tenté de montrer le chemin avec les mains, l'homme a soudain vu son salut dans une station de taxis — mais pas de voiture (le taxi aurait-il accepté une course aussi courte?), j'ai commencé à me dérouter pour les guider, pensant que H. n'arriverait pas tout de suite et que j'aurais le temps de remonter ensuite à Denfert — mais non, il a appelé, rendez-vous au Campanile avenue du Maine «— mais qu'est-ce que tu fais là? — Je t'expliquerai, je raccroche» — nous avons continué le long des trottoirs à l'ombre, c'était plus loin que prévu. L'amusant a été de voir passer deux fois H. dans sa voiture-jouet au ras de la route, une fois devant nous, concentré sur la route il ne m'a pas vue, une autre fois à une intersection lointaine — toutes les rues en sens unique vers l'est tandis que nous allions vers l'ouest.
Soudain les Russes ont reconnu leur hôtel au loin, soulagement et reconnaissance, traversée imprudente du boulevard, je suis montée dans le cabriolet rouge garé devant la porte en me disant que tout cela était fort cinématographique.

Complainte des transports en commun pendant le retour:
— Ça marche de plus en plus mal. Si je n'avais pas peur du ridicule, je penserai à des sabotages. (Je pense aussi aux coupures du 27 juillet.)
— Peut-être.
— Ou alors il manque d'électricité? Ils ont arrêté des tranches de centrales? (Je voulais dire: dans une volonté écologique, mais H. répond:)
— Oui. Il fait trop chaud, ils n'arrivent plus à les refroidir.

(Bon. Cela n'explique rien. L'électricité de la capitale ne dépend pas des centrales sur le Rhône et l'Isère, plutôt de celles de la Loire.)

Récapitulatif

Je ne peux saisir l'air du temps. Comment rendre la folie qui s'est de nouveau emparé de la France ? Twitter, FB, les chaînes d'information en continu donnent une impression d'urgence, de catastrophe et de fin du monde à tout moment. C'est fatiguant.

Le pire est de voir des amis, des connaissances, devenir tout à fait agressifs. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi mes amis homos sont restés amicaux pendant la lutte du "mariage pour tous" sans me réduire à ma dimension catholique — alors qu'eux-mêmes se faisaient insulter par la hiérarchie ecclésiale (pas toute mais quand même, quelle honte quand j'y pense) — tandis qu'aujourd'hui certaines connaissances de gauche perdent toute mesure devant mes positions plutôt conservatrices alors qu'il ne s'agit jamais que de choix qui ne les (qui ne me) touchent pas profondément au quotidien : que les zadistes obtiennent ou non le droit de rester sur les terres occupées depuis des années, que les cheminots conservent ou pas leur statut et leur retraite, que les étudiants soient ou pas sélectionnés, cela ne remettra pas en cause leur vie personnelle (alors que le droit ou pas de se marier devait avoir un impact direct sur la vie des homosexuels et le regard que la société posait sur eux).

Faut-il voir dans leur virulence la trace de leur incohérence, d'une conscience intime mais non acceptée de la bizarrerie de rejeter la sélection en étant de purs produits de la plus haute sélection (classes préparatoires, grandes écoles)? De la bizarrerie de monter en épingle sur FB ou des blogs la nullité des étudiants en première année de fac (pour faire rire leurs lecteurs, évidemment) pour ensuite réclamer que ces étudiants ne soient pas sélectionnés? De la bizarrerie d'être prêts à condamner leurs enfants ou petits-enfants à payer la retraite de personnes qui auront passé, qui passeront, plus de temps à la retraite qu'à avoir travaillé tandis que la pyramide des âges s'inverse inexorablement?

S'agit-il de vraies protestations portant sur l'objet des protestations, ou simplement de l'occasion de frondes contre Macron qui les insupporte?


Récapitulatif disais-je :
- 17 janvier : abandon du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDLL). Les occupants (illégaux, non propriétaires) ont jusqu'au 1er avril pour évacuer la zone. Le 9 avril, l'évacuation forcée commence. Les journalistes ne sont pas autorisés à être présents : on crie à la censure (mais je pense "Rémi Fraisse").

Ma position : aucune raison de donner des terres sous prétexte d'un droit acquis par le squattage. Mes contradicteurs arguent de projets collectifs d'agriculture responsable : je ne vois pas en quoi respecter la loi sur la propriété empêche de faire de l'agriculture responsable en déposant des projets individuels.

- 15 février (à peu près) : la fac de Montpellier est bloquée par des étudiants qui protestent contre la sélection à l'entrée des universités. (Un professeur et un ex-doyen font intervenir l'extrême-droit contre ces étudiants: grave erreur, car si je trouve l'occupation ridicule, je ne pourrai que défendre les étudiants s'ils se font tabasser). Plusieurs universités sont peu à peu bloquées (Toulouse, Tolbiac). Les bloqueurs paraissent minoritaires. Ces minorités découvrent que les réseaux sociaux peuvent jouer contre eux : avant, seuls ceux qui prenaient le mégaphone étaient entendus, aujourd'hui n'importe qui peut twitter : la majorité silencieuse s'exprime, il est possible de connaître son avis. Depuis mi-avril (les vacances scolaires?), les facs sont peu à peu évacuées par les CRS.

Ma position : je ne comprends pas pourquoi ce sont les étudiants et non les lycéens, voire les parents des lycéens, qui protestent. Je crois qu'il faut de la sélection, qu'il nous faut les meilleurs chercheurs et les meilleurs ingénieurs et les meilleurs écrivains parce que c'est ce qui élève le niveau général d'une nation, en fait son prestige à l'international, c'est ce qui fait des brevets, des emplois; je trouve stupide de prétendre que tout le monde est égal devant les études alors que personne ne le dirait pour du foot, par exemple (tout le monde n'est pas Zidane ou Marie Curie, tout le monde peut jouer au foot ou apprendre la chimie: il s'agit de niveau, eh oui). Mais sans aller jusque là, au premier abord, il me paraît préférable d'admettre un étudiant dans une filière du fait de son travail et de ses aptitudes que par tirage au sort. Le tirage au sort fait perdre deux personnes: celle qui est admise dans une filière qui ne lui convient pas et celle qui n'y est pas admise alors qu'elle lui conviendrait. Admettons que j'ai tort. Il reste que je ne comprends pas que ce soient les étudiants qui protestent et non les parents de lycéens. (Je pense à ma nièce qui passe le bac cette année : quel casse-tête.) Ce point m'empêche de prendre les étudiants au sérieux.)

- 14 mars : le gouvernement présente un projet de réforme de la SNCF. Les syndicats de cheminots annoncent une grève perlée de deux jours par semaine pendant trois mois.

Ma position : là en revanche je comprends très bien. Défenses des droits acquis (qui entre nous soit dit ne sont pas remis en cause) et souhait d'emm*** un maximum de monde pour avoir gain de cause. C'est pour moi la définition du caprice: si on se roule par terre dans le magasin en faisant suffisamment de bruit, les parents gênés finiront par céder. Je ne crois pas une seconde à "une défense de l'intérêt général". Sur le fond, la réforme est inévitable puisque la France est tenue par ses engagements européens. Elle est préparée de longue date puisque c'est par cette prochaine mise en concurrence qu'on avait justifié les changements d'horaires de la SNCF il y a quelques années. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Nous avons tous gagné à la mise en concurrence des opérateurs mobiles, à l'apparition d'Uber. On brandit en contre-exemples les accidents en Grande-Bretagne et en contre-contre-exemple le réseau secondaire allemand. Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, ce serait à tous les Français de protester, pas aux seuls cheminots : visiblement ce n'est pas le cas. Il s'agit bien de la défense d'intérêts personnels, et non de "l'intérêt général".)


Ajoutons à tout cela (et sans doute est-ce le plus important, le plus préoccupant) la montée de l'antisémitisme : 23 mars, meurtre de Mireille Knoll. Avoir échappé à Drancy pour finir assassinée à 85 ans…
Et toujours cette logique d'exclusive qu'il faut à tout prix rejeter : si vous combattez l'antisémitisme vous êtes contre l'islam, si vous êtes pour Israël vous êtes contre la Palestine.
Non.
Nous sommes pour la raison et pour la paix, même s'il faut se battre pour elles. (Dernière phrase qui me fait penser à un dernier fait de cette période confuse : le 14 avril bombardement franco-anglo-américain des forces de Bachar El-Assad après que des civils ont été gazés).

Souvenir de grève 1

Mon plus vieux souvenir remonte à 1986. J'avais une chambre à Nanterre, j'allais à Sciences-Po, dans le VIe arrondissement.
Devaquet, il me semble. Il neigeait. Vers la fin, l'armée amenait les gens en camion aux portes de Paris (pas le droit d'entrer dans Paris). Je me suis souvent demandé pourquoi cela n'avait pas été remis en place en 1995.
Il me semble que cela a pris fin quand un agent de la SNCF a été agressé par une foule exaspérée. Mais il est possible que je confonde, car dans ma mémoire cette conclusion est liée à des souvenirs de fortes chaleurs, ce qui est incompatible.

En 1992, j'ai eu un collègue qui me racontait qu'il avait mis en place sa grève personnelle : il avait prévenu sur les cahiers de doléance de la SNCF qu'il ne présenterait plus sa carte orange (c'était son préavis de grève). Chaque fois qu'il était contrôlé, il refusait de présenter quoi que ce soit, les contrôleurs l'emmenaient au poste de police, il montrait son titre au policier en le cachant pour que les contrôleurs ne le voient pas. Il était alors verbalisé pour refus d'obtempérer.
Cela me plaisait beaucoup, mais il faut avoir du temps à perdre.

Il m'a raconté qu'une fois, en voyant les contrôleurs entrer dans un wagon une voiture (ligne Achères-Poissy), il s'était levé et avait arrangué le wagon les voyageurs: «vous n'allez pas vous laisser faire, après tout ce qu'ils nous ont fait, vous n'allez pas présenter vos billets!». Le wagon Les voyageurs se sont enflammés, «Ouais, t'as raison, on est pas des bœufs, …» (etc); ça a commencé à ressembler à une émeute, les contrôleurs ont voulu se saisir de lui, le train arrivait en gare, les voyageurs ont fait barrage aux contrôleurs, «vas-y, barre-toi, on les tient».
— J'ai eu très peur, je ne maîtrisais plus rien, je ne recommencerai jamais ça.

Je trouve les gens beaucoup plus calmes qu'à cette époque. Les RTT, les ipods?

Vendredi 13




Normalement ce soir j'aurais dû être à Tours, mais pas de TGV (la capture d'écran a été faite plus tard, pour exemple: j'aurais dû partir vers 17 heures). Il circulait un seul train, vers 17h45, partant d'Austerlitz, pour remplacer quatre ou cinq TGV. Je n'ai même pas essayé, je déteste ces ambiances où l'on écrase les poussettes et les vieilles dames pour réussir à monter dans le train. L'aîné a embouti le pare-choc de la vieille voiture qui roule encore mais qui est bonne pour la casse. J'ai reçu un mail triste et désabusé du prof de musique du benjamin: malgré les dénégations du maire, la section CHAM va fermer (vous pouvez signer la pétition ici — d'un côté le maire n'aime pas être impopulaire, de l'autre il s'en fiche, c'est son dernier mandat (il préfèrera rester député)). La fermeture d'un service public s'effectue dans la tradition des grandes entreprises: on nie tout, mais il n'y a pas de fiche de réinscription, pas d'horaire d'affiché, pas de tarif pour l'année prochaine. La décision sera proclamée cet été, je suppose, pendant l'absence des parents.

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Agenda
Agnès au téléphone (syntagme figé).
Audit CNIL interne (ie, pour préparer un audit (éventuel) de la CNIL). Le numéro de sécu ne doit pas servir de moyen d'identification, il doit être remplacé par nom, prénom, date de naissance, adresse.
??? Mais à quoi peut bien servir d'autre le numéro de sécu, et quelle importance de s'en servir pour s'assurer de l'identité d'un client en cas d'homonymie? En quoi cela nuit-il?

Paris à vélo

Grève hier soir, grève le matin, grève le soir. Si au moins on comprendait ce qu'ils revendiquent. (H. me dit à propos de ses salariés : «Ils ont fait la gueule quand j'ai dit qu'il n'y aurait pas d'heures sup pour le CE, qu'ils prendraient leurs heures sur leur temps de travail. Ce que je n'ai pas dit — mais je l'ai pensé très fort — c'est que de toute façon il leur serait difficile de travailler moins qu'aujourd'hui».) (Et je me dis qu'à écrire ça, certains vont être confirmés dans leur opinion que nous sommes de sales réacs. Tant pis, assumons.)
Quel rapport avec la SNCF? C'est que je me disais que malgré tout ce que je leur reproche, je leur tirerais bien mon chapeau pour le travail de nuit et le travail le week-end effectué pour déranger le moins possible le trafic — quand soudain j'ai un doute: sont-ce bien des cheminots qui travaillent, ou des sous-traitants?

En tout cas j'ai pris la peine d'expliquer ce matin à une voyageuse la vérité sur les "rames trop larges": non, il s'agissait simplement d'un retard pris dans la mise aux normes des quais, mise aux normes prévue depuis longtemps et obligatoire.

La Défense - gare de Lyon en vélib. 70 mn, cela revient cher puisque qu'un Vélib doit être rendu au bout de trente minutes. Ils exagèrent, ils pourraient allonger le délai pour les personnes qui couplent leur abonnement avec leur carte Navigo, on se doute bien qu'elles ne font pas du tourisme.

Beaucoup de monde sur les quais entre le musée Branly et le musée d'Orsay, et je pense à l'incipit de Voyage au bout de la nuit.

Retour

Moules marinières à Treveneuc avec toute la famille (les familles) et les amis qui ne sont pas encore repartis.




Je regarde ce petit monde en me souvenant de tout ce qui les a secoués depuis quinze ans.
La fille du marié que j'ai connue à huit ans vend des crêpes à New York avec son ami portugais. Elle l'a rencontré en Bretagne quand il est venu apprendre à faire des crêpes pour ouvrir son restaurant. Ah.

Retour en TGV. Le tronçon Rennes-Le Mans est fermé, nous passons par Nantes.
Violents orages.

RER, le retour

En décembre, nous avons appris que d'importants travaux allaient être réalisés à la gare de Yerres et qu'en conséquents les horaires allaient être bouleversés. D'autre part, le trajet pour aller à Paris allait prendre cinq minutes de plus (non ce n'est pas rien: l'enjeu est d'attrapper son train, de ne pas rater les correspondances, d'être à l'heure en classe, etc).
Nous a-t-on dit, ou avons-nous spontanément déduit, que le trajet serait plus long de cinq minutes à cause des travaux? Et que donc, sous-entendu, le trajet reprendrait sa durée "normale" à la fin des travaux?
Quoi qu'il en soit, pas du tout: les cinq minutes sont dues à une nouvelle gare, Créteil-Pompadour. Cela est ennuyant, mais un regard sur une carte démontre si bien l'intérêt de cet arrêt (l'étrange est qu'il n'ait pas existé plus tôt) au vu des transports et habitations environnants que j'en prends mon parti sans difficulté. (Mais cette carte que j'ai vue, je l'ai vue par hasard sur une feuille de chou en faisant des paquets à Noël chez Boulanger: nous n'avons eu aucune explication officielle, aucune information).

J'en prends mon parti, mais les conséquences d'un arrêt de plus ne sont pas qu'un rallongement du trajet, c'est surtout moins de places assises au départ de Paris (les gens qui descendent à cet arrêt ne prenaient pas mon train auparavant, mais l'omnibus), et voyager debout, ça veut dire l'impossibilité de dormir, un voyage insupportable si on porte des talons… (Et encore, j'arrive à prendre des notes debout).

Remarque en passant : d'autre part les trains sont supprimés autant qu'avant, mais il y a beaucoup moins d'explications à photographier, alors que j'ai cru remarquer que les photographes devenaient chose courante: un lien de cause à effet?

Parenthèse poujadiste : temps de trajets rallongés, trains plus bondés encore, et augmentation du pass Navigo en janvier: que paie-t-on exactement, à quoi s'engagent les transports d'Ile-de-France quand on s'abonne pour un an? (Imaginez un restaurant qui vous servirait alléatoirement un repas, un demi-repas, un repas froid, un repas servi à deux heures alors que vous êtes arrivé à midi, et cela toujours pour le même prix, ou en l'augmentant.))

Le soir, les horaires ont été décalés (2 et 32 au lieu de 8 et 38 gare de Lyon). Cela n'a l'air de rien, mais comme dans le même temps le passage entre la station Châtelet et la ligne 14 a été bouché (les travaux ont commencé il y a un an mais je n'ai pas l'impression que le projet prévoit de rétablir ce passage qui était très rapide) et que le RER D part de gare de Lyon au lieu de partir des Halles (gare de Lyon à 23h02 au lieu des Halles à 23h08, si vous avez suivi), il faut prendre le RER A entre Châtelet et gare de Lyon et j'ai beaucoup de mal à attraper mon train le mardi soir. Je le rate de trois minutes et j'attends une demi-heure dans le froid (nous attendons par dizaines une demi-heure dans le froid).
Comme ce n'est pas suffisamment sadique, la SNCF (le RER D dépend de la SNCF) joue à mettre les trains en gare de surface (la correspondance ordinaire entre RER A et D n'est que de quelques volées de marches) c'est-à-dire avec les trains grandes lignes (je suppose que c'est à cause des travaux de mise aux normes), mais bien sûr, sinon ce serait trop facile, pas toujours dans le même hall: une fois dans le bleu, une fois dans le jaune, pour ceux qui connaissent (ça représente une centaine de mètres, pour ceux qui ne connaissent pas). Et bien sûr, cela n'est pas indiqué sur le quai du RER A, le voyageur le découvre en arrivant aux départs grandes lignes (or, comme vous l'avez compris, chaque seconde compte).

Mardi, tandis que j'arrivais en courant à 23 heures devant le quai 17 (les deux mardis précédents, c'était quai C et G), le chef de gare a sifflé:
— Ah non, vous n'allez pas le faire partir, ça suffit comme ça, les conneries.
— Comment ? (Croyait-il m'intimider?)
— Ça suffit comme ça, les conneries.
— Comment ?
— ÇA SUFFIT COMME ÇA LES CONNERIES.
Il a laissé tombé, je suis allée m'assoir en soufflant comme une forge, et ce soir je suis retournée en salle car je n'ai plus aucune condition physique.

Retour

O. revient de Florence.

Je pensais que le train arrivait de Milan à 10h21, mais c'est à 10h11. Comme il n'y a des RER que tous les quarts d'heures, j'arrive en catastrophe gare de Lyon à 10h07. Train en provenance de Milan à 10h41 voie 25: les informations que j'ai seraient-elles fausses? Ont-elles été corrigées la semaine que mon fils était absent de l'école? Je téléphone à la maison puisque la feuille contenant les-dites informations est restée dans la cuisine. Y a-t-il précisé un numéro de train? Non.

Je reçois à ce moment-là un SMS: «Nous sommes à Villeneuve-St-Georges». Deux SMS plus tard, je comprends que j'ai confondu les panneaux de départ et d'arrivée, et que le train arrive bien à 10h11 — à cela près qu'ayant pris trois heures de retard à Milan, il arrive… à 10h41 voie I.

Bon. O. va bien, il ne s'est pas évanoui de faiblesse dans les musées, il a même l'air un peu moins maigre qu'en partant (ça doit être une illusion d'optique).
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