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Projet

Je suis totalement désorientée. Je ne sais absolument plus quel mois on est. J'ai l'impression d'être en plein juillet.
Je ne réalise pas totalement que j'ai fini. J'ai fini, plus de devoirs à rendre, d'horaires à respecter, de courses avec le RER, de pari sur le fait qu'il y en aura un pour rentrer, de semaines où quatre jours sur cinq je rentre à onze et demie ou minuit.
J'ai fini.
Et maintenant, que vais-je faire, de tout ce temps, que sera ma vie?

J'ai un projet : lire ma bibliothèque. Ça devrait tenir d'ici ma mort, le problème, ce sont les livres que l'on relit. J'aime relire.
Sinon bien sûr je me suis réinscrite en grec.
Et puis il y a l'aviron: passer mon permis bateau? Le permis remorque?
Il faudrait lire St Augustin. C'est la conclusion à laquelle je suis parvenue en écrivant mon mémoire. En contextualisant ses textes, en comprenant qui étaient ses interlocuteurs et avec qui il ferraillait. Parce que De bono conjugalis, c'est tout de même beaucoup plus soft que ce qu'il a écrit en combattant les Pélagiens. Et c'est peut-être le texte à retenir, car que valent les autres qui étaient des répliques de circonstance à des adversaires qui n'existent plus?

Premier samedi à l'isolement

Matinée de lecture et d'écriture. J'aime bien. Ça me fait du bien.
J'en viens à fuir l'agitation, la surexcitation des réseaux sociaux. En temps normal c'est pénible mais amusant; en ce moment c'est fatiguant. J'aspire à une certaine sérénité, une retraite dans la retraite, un repos dans le repos forcé.

Je recommence à lire, timidement (je veux dire lire en dehors des lectures obligatoires). J'ai commencé hier De l'inégalité parmi les sociétés, une lecture longtemps remise.

Nous avons remonté mon bureau du dernier étage (démonté en décembre… 2018 pour les travaux).
Je me dis que je dois saisir ma chance: plus rien ne va entrer dans la maison pendant sept semaines1, si je secoue ma flemme je devrais pouvoir vider des cartons, des armoires, trier, redispatcher, donner…
Il manquera les passages à la déchetterie.


Nouvelles du front : j'ai commandé une corde à sauter, lui paraît bien.

J'ai un rhume (un simple rhume, le nez qui coule, pas de fièvre). Sans doute un peu d'allergie aussi. Aujourd'hui il a fait gris et froid. S'il avait fait ce temps depuis une semaine, les gens seraient moins sortis.
Je mets ça là au cas où ce soit utile :






Note
1: en me fondant sur la Chine et l'Italie, j'ai fixé arbitrairement la durée du confinement à huit semaines. Ce sera peut-être plus, sûrement pas moins. Le pic en France est attendu dans dix jours, avec, si j'ai bien compris, une deuxième onde de choc dix jours plus tard.

Premier jour de convalescence

Terminé L'Europe est-elle chrétienne? d'Olivier Roy (spoil : elle ne l'est plus).

A la recherche de précisions sur la loi naturelle, j'ai lu les articles «Loi» dans le Dictionnaire critique de Théologie (sous-entendu : catholique) sous la direction de JY Lacoste et l'Encyclopédie du protestantisme sous la direction de Pierre Gisel et Lucie Kaennel (qui fut ma première professeur d'allemand à l'IPT). Les deux approches (les deux façons d'aborder le sujet) sont vraiment différentes, historico-exégétique pour le catholique, philosophique pour le protestant. Est-ce une erreur de compréhension d'avoir l'impression à la lecture du Lacoste qu'Augustin aurait fait un bon luthérien?

J'ai trois semaines pour rédiger cinquante pages. Je n'ai aucune idée de la façon de m'y prendre: mon problème est le ton à adopter, le "style" (pour reprendre un mot cher à Christoph Theobald).

Il fait magnifiquement beau. C'est un peu pénible pour les genoux et les lombaires de rester les jambes allongées.

Derniers témoins

J'ai terminé Derniers témoins. Par instants la lecture devient si douloureuse qu'on ne comprend pas que la terre ne s'arrête pas de tourner (ne se soit pas arrêtée de tourner), qu'elle ne refuse pas de porter plus longtemps autant de douleur, de chagrin, de cruauté.

Livres lus en 2019

9 février : Langelot et les espions
10 février : Langelot et les crocodiles, Langelot chez les Pa-Pous
16 février : Langelot aux arrêts de rigueur (jamais lu. Un côté Gilets jaunes inattendu).
23 février : Derniers témoins, Svetlana Alexievitch

Langelot et le fils du roi (une vision des années 70 de la diplomatie française envers les pays du Moyen-Orient)
Langelot sur la Côte d'Azur (jamais lu: la menace atomique. Ça rejoint les James Bond de l'époque. Midget bleue pour la première fois.)
Langelot garde du corps
Langelot et la marée noire

18 avril : L'Europe est-elle chrétienne?, Olivier Roy
25 avril : Langelot et le commando perdu, Langelot et le plan Rubis

2 mai : Arnol Bennet, How To Live On 24 Hours A Day
5 mai : Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz
24 mai : Adolphe Gesché, Le Mal

septembre : André Paul, La famille «chrétienne» n'existe pas

15 octobre : W.G. Sebald, Les Émigrants
23 octobre : W.G. Sebald, De la destruction

16 novembre, Philippe Lefebvre, Ce que dit la Bible sur la famille

3 décembre, Walter Kasper, Evangile de la famille

En bibliothèque

Découvert François Jullien. C'est bien.

Cours le soir. Gérard Billon, directeur de la revue Cahiers Evangile, pour professeur.
Quand il cite, j'imagine sa langue de référence: hébreu ou grec? Torah ou Septante?: «Qui est enlevé au ciel dans l'Ancien Testament? Enoch en Gn 5 et Elie en 2Rois 2,11».
Et je sais qu'il ne s'agit pas tant d'être enlevé, l'action, que de l'usage du même mot, très précisément.

Sauvé

J'ai décidé de sécher mon cours pour aller assister à une lecture de Sauvé d'Alfhild Agrell.
(Il s'est produit ici une de ces coïncidences qui prouvent soit que le monde est petit1, soit que nous circulons toujours dans les mêmes cercles, soit les deux: je connais la traductrice par Guillaume sur FB et le directeur des acteurs directement via une histoire de bananes (également sur FB, mais bien antérieurement à la traductrice, à une époque où il était beaucoup plus facile d'entrer en relation avec des inconnus (aujourd'hui nous sommes plus méfiants). Il s'était alors avéré qu'il avait fréquenté le lycée où j'avais fait mon hypokhâgne: le monde n'est pas petit, il est minuscule)).

Les deux ont travaillé ensemble sur cette lecture — j'ai donc deux raisons d'être là, qui s'ajoutent à la curiosité de découvrir un lieu et la pièce elle-même.

Un peu assommée par mon week-end, je dors sur ma chaise en attendant le début de la lecture (pour une fois que je ne suis pas en retard!). La salle se remplit très silencieusement, sans me réveiller, et je serai toute étonnée de la découvrir pleine à mon réveil. (C'est la salle de la bibliothèque nordique — dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce soir — attenante au lycée Sainte Barbe).

La lecture est animée, vivante; les acteurs par leur seule lecture la font vivre devant nous. La pièce est étonnante, à la fois engagée et ambiguë, les motivations des deux personnages les plus "sympathiques" (l'héroïne et son oncle) pas totalement pures ou compréhensibles, le mari peut-être davantage mal élevé, gâté (comme une pomme), que méchant.

Buffet offert par la boutique suédoise Affären (rue Léon Jost) après la lecture. (Le vin chaud est délicieux et je décide illico d'en offrir quelques bouteilles à Noël). J'erre devant les rayonnages, frustrants car peu d'ouvrages sont en français ou en anglais. L'accès à cette bibliothèque est-il ouvert à tous? Question rhétorique, elle est trop éloignée de mes trajets avec des horaires trop restreints pour qu'elle m'intéresse vraiment (toujours à la recherche pour travailler d'endroits calmes, gratuits et sur le chemin du retour).
Je discute un moment avec le directeur de la bibliothèque Sainte Geneviève, ce qui ma foi m'impressionne beaucoup (comment, il existe? Et on peut le rencontrer? Il ne reste pas enfermé dans son bureau en ayant peur des élèves?) Il a un look davantage artiste qu'archiviste (contribution aux clichés).

Plus tard encore, j'accompagne Benoît, Corinne et les comédiens qui vont prendre un pot (avec toujours le léger embarras de ne pas être sûre de ne pas m'imposer). Discussions à bâtons rompus, legos pour filles et garçons (du regret de ne pas avoir choisi son filleul), méthode pour apprendre les textes, etc.


1 : Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Clarac p.926/ Tadié p.317-318

Lundi

Lever 5h30, couture (badges sur chemise scoute (je sais, il devrait les coudre lui-même, mais après tout il est mineur et c'est mon petit dernier, je peux bien coudre si ça me plaît)) en regardant le début de Benjamin Button.
J'emmène la chemise et le nécessaire à couture pour coudre dans le RER: la chemise doit servir demain pour Mardi Gras.

Je commence Saint Grégoire le Grand de Mgr Dagens et j'y vois d'étranges résonnances avec le dernier Houellebecq, des résonnances en creux, bien sûr.

Le soir, la professeur nous a remerciés : «Samedi a été une très longue journée pour moi, mais je dois vous remercier: je ne me suis pas ennuyée une seconde, cela a été passionnant».
Et cela me remue bien plus que des félicitations, un professeur qui nous remercie.

L'étoile jaune

En août dernier, quand "l'affaire" du polo Zara a éclaté, prise d'un doute et voulant évaluer la bonne foi du styliste zaraien, j'ai demandé à O., quinze ans, alors entre la seconde et la première: «sais-tu ce qu'est l'étoile jaune?»
Non, il ne le savait pas. Sans doute (ai-je pensé) cela était-il si évident pour les professeurs et les adultes autour de lui que personne n'avait jamais réellement explicité ce "détail". Questionné plus à fond, il reconnut avoir aperçu, maintenant qu'il y réfléchissait, des étoiles dans des films, mais sans y accorder d'importance particulière (remarquons que sur les documents d'époque, en noir et blanc, il s'agit de gris sur gris).
J'en ai été à peine surprise: après tout, on m'avait fait lire à onze ans Un sac de billes sans que je n'eus aucune idée de ce que c'était que la ligne de démarcation (ce n'est qu'au lycée qu'est arrivé jusqu'à ma conscience que nous, la France, avions perdu des guerres et des batailles: depuis Jeanne d'Arc, il me paraissait évident que nous ne pouvions que gagner — il est difficile de mesurer l'univers de naïveté qui m'entourait — et sans doute m'entoure encore, mais maintenant je le sais) ni la circoncision des juifs (ce passage du livre où un adulte fait baisser son pantalon au jeune héros pour vérifier s'il ment: incompréhensible, c'est pour cela que je m'en souviens).

O. avait lu Primo Levi, Si c'est un homme (les trois enfants l'ont lu, lecture obligatoire, mais l'étoile jaune est alors depuis longtemps dépassée), et peut-être Anne Franck (parle-t-on d'étoile jaune dans son Journal? Il faudrait que je le relise).

Je décidai qu'il était temps qu'il lise quelques livres et après avoir hésité (non, ni le Hilberg (!) ni les deux tomes du journal de Victor Klemperer (re-!), ni même Vivre avec une étoile que j'aime tant mais qui demande de savoir déjà un certain nombre de choses), lui tendis Rien pour poser sa tête et Histoire d'un Allemand.
Mais après chaque livre, la même conclusion: non, on n'y parlait pas d'étoile jaune.

Ce n'est qu'en décembre, avec Dora Bruder, que je trouvai le livre adéquat à son édification.


Conseil de lecture

Il est possible que ceux qui ont aimé Twin Peaks aimeraient Van de Wetering (Un vautour dans la ville, par exemple).



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Agenda
Planté cinq rosiers, un par pilier. Les garçons ont fait les trous — ça creuse vite, un scout ! (Mine de rien, ça m'a bien soulagée, car creuser est épuisant, et depuis que je suis avec Hervé, c'est toujours moi qui ai planté arbres, rosiers, arbustes (lui la théorie, ayant beaucoup d'idées sur l'utilisation de la pioche, moi la pratique, dans le froid ou sous la pluie (on notera une certaine exaspération de ma part, liée à l'épuisement que m'évoquent ces travaux de terrassement)).

Réflexion faite

De fil en aiguille, une conviction : au lieu de suivre Game of Thrones, vous feriez mieux de lire Frédéric II de Kantorowicz. Tout aussi haletant avec l'avantage de pouvoir suivre la vie de n'importe quel personnage secondaire en ouvrant d'autres livres, sans craindre que l'auteur vous menace de mourir avant la fin.

Le lendemain

Et donc le lendemain, je suis malade.

Journée à lire Une place à prendre, de Rowling. C'est un hasard: à l'origine je l'avais emprunté au cas où cela intéresse quelqu'un à la maison (réponse: non, il est resté deux semaines sur le meuble de l'entrée), lundi midi la bibliothèque du CE était fermée, et comme souvent, je me suis mise à le lire machinalement pendant que je l'avais à la main.

Je le finis dans la journée. C'est mauvais. Cela pourrait être un mélange de Robert Cormier (les adolescents) et d'Anne Fine (les pires sentiments qui sont en nous), mais sans atteindre l'excellence de ces deux auteurs dans leurs domaines respectifs. Trop de descriptions, trop d'explications, trop de méchanceté. Je me suis demandé si Balzac pouvait donner cette impression à ces contemporains, comment s'en rendre compte? Je ne crois pas, mais serions-nous aveuglés par l'étrangeté des mondes où nous pénétrons, les salons, les intérieurs bourgeois, les femmes de chambre, quels seraient les personnages de Balzac aujourd'hui? Plus ou moins ceux de Rowling, mais qu'en ferait-il?

"Pourquoi c'est bon?" (Par quoi est-ce bon?) restera la grande interrogation de ma vie. D'où vient cette intuition quasi immédiate?

Notes de lecture

Agacée de constater que j'ai perdu une feuille de notes sur Russell. La question est, pourquoi prené-je ces notes, sachant que je ne les relirai jamais? L'important est plutôt de noter les pages qui m'intéressent en fin de volume, en une sorte d'index à utilisation personnelle, afin de retrouver rapidement les citations en cas de besoin.
La prise de notes intégrale ralentit trop la lecture pour un intérêt infime.

Mais c'est un parachute psychologique, une façon de me rassurer, que je vais avoir du mal à abandonner. Cela pourrait constituer une "bonne résolution" de l'année.

Trêve

Lu La Trêve. Je le lis comme un manuel de management (les stratégies de pouvoir en entreprise, oui, ce sont bien les mêmes types humains que l'on retrouve) et de survie (des chaussures avant de la nourriture: je m'en souviendrai (de la même façon que j'ai un bout de terrain pour pouvoir planter des patates, conseil de ma grand-mère, renforcé par le soulagement de Jiri Weil (Vivre avec une étoile) quand il peut planter quelques carottes entre les tombes au cimetière où il est réquisitionné pour travailler)).
Parfois je me demande s'il est tout à fait normal d'ainsi toujours me préparer au pire, mais en réalité, la réponse à cette question m'est indifférente.

Lu La Trêve. Journée à lire, en grande partie au lit : très inhabituel.

Vers le soir je sors pour aller chercher O. à Orsay; le matin marché. Cependant, c'est tout de même une journée essentiellement vide.

Témoignage d'un bidasse

— Les statistiques veulent qu'un livre rangé dans une bibliothèque a cinq pour cent de chance d'être lu.
— Ça veut dire que les gens stockent sans lire.
— Moi, je stocke pour ma retraite ou le jour où je me casserai la jambe. C'est Sophie qui m'a soufflée: elle stocke pour le jour où elle sera en prison!
— Moi j'ai fait de la prison.
— Moi aussi. Pendant mon service, j'ai fait de la prison pour avoir cabossé une voiture. J'y suis resté une semaine. Les autres demandaient à être deux par cellule pour ne pas s'ennuyer, moi j'ai demandé à être seul. J'ai lu Kawabata, Pays de neige, j'ai commencé Sur la route de Kerouac. Au service, je lisais Genet, Notre Dame-des-Fleurs. Je n'aurais pas eu le droit de lire L'Humanité, mais Genet, oui, personne ne connaissait.

Mais que lit-elle?

L'année dernière, lorsque j'avais un peu de temps avant les cours (donc plutôt le mercredi avant le cours sur l'islam), je prenais un tartare à la brasserie d'à côté, et comme souvent je n'en pouvais plus de mes livres, je lisais les Astérix mis à disposition à côté du bar. J'aimais bien, ça me détendait et me permettait de réviser (les enfants sont très forts en citations).

Une étudiante, une dame de troisième année, qui buvait régulièrement une bière en attendant le cours sur l'islam (ce cours dit "flottant" était accessible à toutes les années) me dit un jour en fronçant le nez:
— Tu lis ça? Moi quand j'ai du temps, je préfère lire autre chose.
J'étais un peu vexée, mais bon, je n'avais pas à me justifier de lire Astérix.

Une autre fois, elle m'exposa sa déception devant les sujets des dissertation de philosophie. Je posai des questions sur la bibliographie de troisième année:
— Pendant l'été, ils nous recommandent de lire Les frères Karamazov! Tu te rends compte? Ils auraient pu tout de même nous donner autre chose.

Et maintenant que je m'apprête à le lire (car la recommandation tient toujours), je m'interroge: mais que lit-elle, que lisait-elle, par plaisir ou volonté? Ni Astérix, ni Dostoïevski, je suis intriguée. (Trop tard, elle a déménagé à Marseille, je ne pourrai pas le lui demander.)

Six mille de belote

Beaux-parents à la maison. Pas de grec, pas d'allemand, pas de révision/écriture d'un article qui devrait être rendu depuis longtemps.

Mais du ménage (c'est un point positif, il n'est fait que sous la contrainte) et de la belote.

Pas de jeu (et je joue de plus en plus mal (sachant que je n'ai jamais très bien joué; cela ne m'intéresse pas assez pour que je mémorise les cartes et en déduise ce qui reste à chacun, comme cela doit se faire)).

Pendant une interruption (téléphone), O. joue sur son téléphone, R. continue deux pages de son PD James, je feuillette Souvenirs de la forêt noire de Frédéric de Towarnicki derrière moi dans la bibliothèque. Mathématiques; Platon qui voulait aller au-delà, les trouvant trop restreintes ou trop restrictives (intéressées par la fin et non l'archê, l'origine); Descartes qui aurait voulu atteindre en philosophie la rigueur mathématique (mais Platon employait-il la notion de philosophie dans le sens actuel? Non). Exactement ce que je suis en train de lire dans Ricœur, ça me fait plaisir.
Je commence à comprendre (il serait temps) ce que c'est qu'un cours: c'est une cartographie, un guide de voyage. Cela peut vous éviter de faire le voyage. Ce que je lis actuellement peut m'éviter de lire Platon (et visiblement "tout" Platon, car les différents thèmes sont appréhendés différemment de livre en livre), comme un guide peut donner une idée d'un lieu sans voyager.
Mais si je voulais vraiment savoir ce que j'en pense, il faudrait me déplacer sur place, il faudrait explorer par moi-même. Il faudrait lire Platon.
Je crois que je vais me contenter du guide. Dans le temps qu'il me reste, je ne peux plus me consacrer à la lecture totale que de quelques-uns.
La chance que nous avons, c'est que certains guides sont si bons qu'ils deviennent à leur tour destination en eux-mêmes. Ricœur sur Platon, c'est Ricœur (angle du langage, on ne se refait pas).

Dimanche et lundi, perdu un mille, gagné un mille.
Ce soir, perdu les deux.

Régression

Semaine à lire (parcourir, plutôt, sauter d'un épisode à l'autre très vite) les trois derniers tomes d'Harry Potter. Je mets en œuvre la même tactique que devant une plaquette de chocolat: inutile de résister, et puisque je vais la manger, autant le faire vite, le plus vite possible, qu'on en finisse et qu'on puisse passer à autre chose. (Juillet 2007, y a-t-il écrit dans le dernier tome, jour de retour du stage de planeur. Bouffée de regrets intenses, quel gâchis.)


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Ajout le 21 septembre 2015 :
C. m'a donné hier ses notes, après que je lui ai dit que j'allais l'accompagner à la fac pour les voir (il soutenait qu'elles n'étaient pas envoyées par la poste, mais affichées dans les couloirs). Ce n'est même pas nul, c'est inqualifiable. Impression de deuil, où est passé mon bébé, celui qui me souriait sur la table à langer, celui que j'avais l'impression de si bien comprendre, où est passé le petit garçon qui faisait la fierté de sa maîtresse de grande maternelle? Qu'ai-je fait, me suis-je trop confiée à lui (oui, sans doute, j'en ai tant de remords), l'ai-je trop gâté? Comme je regrette de lui avoir laissé la mezzanine, d'avoir aimé les choses bizarres, fun. Tout ce que je n'aurais pas dû faire. Comme je regrette. Comme j'ai été fatiguée, absente. Qu'ai-je fait?

Confidence

J'essaie de m'habituer au grec. Les cours commencent en octobre et j'ai peur (les étudiants de l'année dernière ont été terrifiés et terrifiants). Donc une demi-heure tous les soirs après m'être brossée les dents (pas de rapport, j'essaie juste de mettre au point des réflexes de pavlov, des triggers, comme disent les Américains). Alphabet, écriture. J'écris si large que je prends des feuilles entières. Et je ne sais pas positionner les lettres sur les lignes puisque je n'ai pas de modèle. Il faudra que je pose la question à Nicole.

J'essaie aussi de lire à voix haute le Nouveau Testament ramené par Jean. C'est plutôt amusant. J'anônne. Je retrouve la difficulté de lire des lettres que l'on identifie pas spontanément. Mes souvenirs d'apprentissage de la lecture étaient ceux d'une déconcertante facilité: pas de résistance (mes souvenirs sont très souvent faux).

Mal à l'aise

Pété un boulon à la poste de La Défense (j'ai pris quelques photos pour Flickr mais pas réussi à les récupérer sur mon téléphone hier soir).
Chaque fois que j'y vais, quelqu'un est en train de se faire vendre un Chronopost vingt-trois euros sous prétexte que cela arrivera le lendemain (on ne leur dit pas qu'il faut que ce soit posté avant midi, onze heures, dix heures…) Avant, il suffisait d'un à deux francs cinquante, nous n'avions pas de promesse, mais cela arrivait le lendemain.
(Ce n'est pas pour cela que j'ai pété un boulon, mais parce que l'automate me demande, quand je veux acheter un timbre (une vignette), si "j'accepte les conditions générales de vente", et comme j'ai une enveloppe contenant deux livres qui s'est perdue, j'ai demandé à voir ces conditions (non seulement je paie pour des lettres qui n'arrivent pas, mais en plus on insinue que c'est de ma faute: je n'ai pas "respecté les conditions générales de vente". Manque de bol, le type derrière son comptoir panique, il ne les a pas, elles sont en ligne, il ne peut pas les imprimer, etc, etc.).
En face, sous le Cnit, tous les guichets sont fermés, un automate est en panne, une affiche m'annonce que la poste est à mon service (c'est ce que j'ai pris en photo. Mais tout marche si mal que ce sont des vidéos qu'il faudrait.)

Lu Une sale rumeur d'Anne Fine (parce que je suis allée rendre iWoz et Limonov). Je sais pourtant qu'il ne faut pas lire Fine, personne n'a une vision plus méchante, plus désespérante des rapports humains. Mais elle m'a fascinée autrefois en décrivant le divorce comme la dissolution du passé (la perte des souvenirs communs, l'absence de quelqu'un pour se souvenir ensemble) (dans les Confessions de Victoria Plum? Je ne sais plus) et je la lis chaque fois que je tombe sur un de ses livres.

En rentrant, pris une photo de ce que je vois en franchissant le seuil de ma maison. Home sweet home, j'aperçois la moitié de la table de la cuisine, deux tasses, des fruits, tout exactement dans l'état où je l'ai laissé le matin (sachant que je mets les fruits en évidence sur la table pour qu'ils soient mangés: tout ce qui n'est pas sous leurs yeux est oublié (tout reste rangé dans le frigo est destiné à la poubelle au bout de quatre jours de purgatoire)). («Mais maman, pourquoi tu as toujours l'air exaspéré?»)
Ma fille a passé la journée ici. Elle est en peignoir (elle a quitté son pyjama à dix-sept heures, cafte son frère), le linge mouillé est dans la machine, elle n'a pas rangé la table (ah si, elle a mis le lave-vaisselle à tourner (mais sans le vider ensuite): effort de la journée, mettre de la lessive dans un compartiment et appuyer sur un bouton). Que me disait-elle hier qui m'a serré le cœur, car je sais qu'elle a raison? «Soit on s'engueule, soit tu es distante».
Oui, distante. Pour ne pas l'engueuler, c'est exact. On allume les pare-feux qu'on peut.

Plus tard, avant de monter, je dérange A. sur l'ordinateur: «Tiens, je t'ai pris Proust en poche au CE». Je vois ses épaules s'affesser, ça fait un an qu'elle proclame qu'elle veut lire Proust, elle l'a commencé dans la Pléiade en janvier (contre mon avis, c'est bien trop dur pour elle), ce qui lui a permis de ne rien lire d'autre pendant quatre mois. Elle n'est jamais venue à bout de Du côté de chez Swann, et j'ai apris mi-mai qu'en fait ce tome était une lecture imposée par la prof de français. Je lui ai conseillé vingt fois d'abandonner la Pléiade et de le prendre en poche, moins décourageant. Las.
Aujourd'hui je l'ai trouvé au CE, je le lui ai ramené. On ne sait jamais. (La fille des "on ne sait jamais". Ce n'est même pas une question d'espérer. Keep pushing, voilà tout. Faire sa partie. Est-ce que cela à un sens? (Je ne veux pas dire localement, au niveau de mon cas particulier, mais au niveau du principe? Ou est-ce juste bête, vaguement pathétique et stupide dans son obstination aveugle?)[1])

Je mange des céréales, me fais un thé, vide le lave-vaisselle en papotant aviron avec C., abandonne la cuisine. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, qu'ils mangent ce qu'ils veulent. Après tout, ils sont en vacances, et pas moi.



O. est parti en camp scout (il n'a pas plu, il n'a pas plu!) en oubliant ses tongs (les lui envoyer ou pas, telle est la question (ô la poste)), C. a testé le club d'aviron .

Notes

[1] Mais bien sûr, il n'y a pas que ça. C'est aussi minimiser les remords sur ce qui demande le moins d'efforts, tandis que courent ceux nés de la paresse et de l'égoïsme, tout ce qu'on aurait dû faire ou qu'on se demande si on aurait dû le faire et si on l'avait fait en serait-on là (qu'a-t-on raté? Mais on le sait, ce qu'on a raté, ou on croit le savoir, et l'on sait aussi qu'on referait la même chose (ou qu'on ne ferait toujours pas ce qu'on devrait faire (enfin qu'on devrait peut-être faire, qu'on aurait peut-être dû (car après tout, qu'est-ce que ça changerait, aurait changé?), par paresse, oui, ou découragement, à-quoi-bonisme. Mais malgré tout, on essaie encore un peu, par sursaut, par réflexe, parce qu'on ne sait jamais) (et on se dit qu'on est en train de réécrire les romans d'introspection psychologique du XIXe siècle et que… bah…))).

Juste pour moi, pour ne pas ne pas écrire

Journée pleine et vide. La suite est pour mémoire, pour moi seule. (Cela risque d'arriver de plus en plus souvent, j'en ai peur. Ça passera.)

? Je ne lis qu'utile. Ça horrifie les enfants: «Tu ne lis jamais pour le plaisir?»
Nous rions.
? Ils ne peuvent pas comprendre.
? Non, ils ne peuvent pas. Mais c'est vrai que je lis toujours avec une raison. Je ne lis plus jamais sans raison.
? [?]

Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale, direction Monique Canto-Sperber. Ce n'est pas ce que je cherchais mais ça tombe bien. Et Martimort. Un peu gros mais ça devrait aller.

Marie Tudor et Elizabeth Ière. Qu'est-ce que c'est qu'être reine quand votre mère a eu la tête coupée? Vivre dans la peur ou dans la vengeance.
Le concile de Trente, un concile provincial méditerranéen.

Il est 1h39. J'ai encore trois cents mots à écrire ? et je ne sais pas lesquels.


4h34 : fait.

Dimanche

Enveloppes, adresses, il m'en manque. J'aime le mot "suscription".

Analyse linéaire d'un passage de Laurent Gaudé. Je fais travailler à mon idée, à l'ancienne. Je ne suis pas bien sûr que ce soit cela qu'il faille faire. Mais le moyen de faire autrement si l'on veut être à l'écoute d'un texte? C'est sans doute le plus difficile: expliquer que le texte parle, et qu'il faut faire attention, juste faire attention, pour l'entendre.
Exercice spirituel.

Les livres

Hier, vu L'histoire sans fin.

Je me suis un peu fait avoir, l'idée était de voir en allemand un livre que nous lisons en allemand… finalement il était en VF.

De beaux personnages (le dragon, l'homme de pierre (je veux dire: de beaux effets spéciaux, de belles marionnettes)), un héros un peu niais et un doublage catastrophique (ceci n'aidant pas cela).

Cette histoire est une ode à la lecture et aux lecteurs. Elle parle de ce moment dans l'évolution d'un lecteur où celui-ci s'identifie encore aux personnages.


Vient un jour où ce qui le tient, c'est la communauté d'esprit avec l'auteur. Le lecteur part à la recherche d'amis et de héros, de gens à qui il aimerait ressembler, mais ces amis ne sont plus les personnages (qui entretemps sont souvent devenus des idées ou des sensations, les livres lus n'étant plus les mêmes), mais les auteurs — d'où sans doute d'ailleurs cette attirance vers les correspondances, journaux ou autobiographies: l'auteur est alors immédiatement accessible, bien plus que dans un ouvrage de philosophie ou un roman (et pourtant, comme Kantorowicz est proche).

Interminable

Lire Die unendliche Geschichte au rythme d'une page par jour risque de prendre un certain temps (cinq cent cinq pages, débrouillez-vous avec les bornes).

Quelques surprises

— J'ai fini Tristan et Iseult, mais je ne vois pas le rapport avec Florence.
— Mais ça n'a pas de rapport avec Florence, c'était pour ton thème sur le Moyen-Âge!
— Je me disais aussi...

A. lit vite, très vite, et elle m'en redemande, elle semble prête à lire tout ce que je pourrai lui donner, je n'en reviens pas. En désespoir de cause (cela m'a paru malgré tout moins indigeste que le Que sais-je sur l'histoire de Florence) je lui ai donné L'Œil du Quattrocento ce matin, en espérant ne pas la dégoûter (ça a l'air d'aller) et je suis allée faire des provisions à midi. (Bon prétexte pour ne pas aller ramer. Il faudrait quand même que j'y retourne, sinon je ne sais pas très bien comment je vais tenir la randonnée sur le lac d'Annecy dans moins d'un mois).

Exposition sur Anouilh dans le hall de la mairie de IIe (pas le temps de regarder).
Un pepper hambuger au Saint John près de la Seine à Neuilly.

A. m'appelle. Puisqu'elle ne fera pas de chinois (problème d'emploi du temps), elle voudrait s'inscrire en informatique. Euh... bon. (Dans un sens ça me fait plaisir (mon côté militante MLF, si vous voyez ce que je veux dire). Dans un autre, cela me fait peur, elle a tellement tendance à se comparer à son frère).

(Complément le soir à dîner :
— Tiens, j’ai rencontré un proustien aujourd’hui.
— Un proustien ?
Rien n’est très clair dans ses explications, je ne comprends pas comment elle a été identifiée comme personne à qui parler de Proust. Aurait-elle parlé de la maison de tante Léonie? Je retiens qu’une visite ayant fait à l’époque l’objet de toutes les résistances devient moins d’un mois plus tard un sujet de gloriole.)

Réunion de collège pour O. Dieu que je déteste le collège, les années de collège, tout ce qui est collège. Beaucoup de profs nouveaux. Les profs de biologie (SVT, pardon) et de physique me font rire, ça ne m'étonnerait pas qu'ils en soient, l'un dans le genre Pierre Joubert, l'autre dans le genre gueule cassée (avec un indéfinissable accent de l'est). Pas mal. Le prof de gym explique benoîtement qu'un élève dispensé de sport n'est pas dispensé de cours, nuance. Il fait se pâmer toutes les MILF de la salle.

Zut, j'ai oublié de passer chez Mme V.
Zut de zut.

Femmes d'aujourd'hui

Mes deux tantes vieilles filles lisaient l'une Femmes d'aujourd'hui, l'autre Bonne soirée.
Jusqu'à mes huit ans nous passions les deux mois d'été chez elles. Je réunissais tous les numéros, je les classais afin de mettre dans l'ordre les épisodes les feuilletons (dont les romans-photos. J'avais une passion pour ces personnages figés au visage tourmenté dont une bulle exprimait le désarroi et les dilemmes) et je lisais les encarts centraux («en supplément une histoire d'amour détachable», promettait à peu près la couverture) plus ou moins en cachette, vaguement consciente que je n'étais pas censée lire à sept ans des histoires aussi violentes et terribles.
C'est ainsi que j'ai lu très tôt des Barbara Cartland ou équivalent, enfin je suppose, je ne sais plus, cela ne m'a pas laissé grand souvenir.
En revanche j'avais été très frappée par un rossignol saignant contre l'épine d'un rosier pour transformer une rose blanche en rose rouge nécessaire pour satisfaire le caprice de la bien-aimée d'un jeune homme, et très heureuse de retrouver cette histoire par hasard des années plus tard: il s'agissait d'un conte d'Oscar Wilde.

Tout cela pour dire qu'il faut que je me renseigne: peut-être que ces numéros sont soigneusement classés et entassés dans le grenier de ma tante.

Jeudi Oulipo, Samedi Chateaubriand.

En écoutant les conférences de l'après-midi sur Chateaubriand (de l'importance du voyage de Chateaubriand en Amérique, mais qu'allait donc faire George Sand toute jeune chez Sosthène de La Rochefoucauld, le pire coureur de l'époque, cet hypocrite prude à qui l'on doit les feuilles de vigne sur les statues de Louvre?), je repensais à cette question posée jeudi: «Quels sont les grands livres (grands auteurs) que vous n'avez pas lus?»

Dante, Cervantès. La Comédie humaine (en entier). Guerre et Paix. Et il me "manque" des Dosteïevski.
Et j'aimerais lire tout Shakespeare.

Et les Mémoires d'outre-tombe.


Chateaubriand : les vrais Républicains ne sont ni à droite ni à gauche. Ils pensent honneur et liberté (résumé personnel de la conférence entendue cet après-midi).

Chateaubriand et Sand: ils se sont rencontrés, ils l'ont chacun raconté dans leur journal, ils l'ont chacun censuré (leur récit est resté dans les brouillons). C'est étrange et mystérieux.
C. à qui je le raconte déduit, logique: «Il nous manque une lettre».

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J'apporte quelques précisions cinq ans plus tard. Il s'agissait d'une intervention en colloque de Jean-Yves. C'était l'époque où JY bouillonnait à cause d'un billet de Jourde. Je crois que ce jour-là j'ai abandonné, il revenait sans cesse à la charge, j'ai donné mon accord pour tout ce qu'il voulait, une nouvelle plainte, cette fois en diffamation. Nous y avons entraîné Emm.

C'est aussi ce jour-là que j'ai eu R au téléphone. Il voulait savoir si le mail qu'il envoyait à RC (pour lui proposer de garder son château était convenable).
En regardant en arrière cinq ans plus tard, je ne peux me défendre d'un sentiment d'amertume.

Caramba, encore raté !

O. (11 ans) : — Mais pourquoi Alice dit qu'il est arrivé six choses impossibles? Puisque c'est arrivé, ce n'est pas impossible?
Aaaahhh… se pourrait-il que? Je suis contente. — Tu as raison, le livre Alice est plein de choses comme ça qu'on ne voit pas dans le film. C'est pour ça qu'on le donne aux enfants mais qu'en fait, ce sont les adultes qui l'aiment. Par exemple elle demande au chat quel chemin elle doit prendre. Le chat répond que ça dépend où elle veut aller. Alice dit: "n'importe où", et le chat répond: "alors n'importe quel chemin fera l'affaire".
O. rit.
— Attends, je crois qu'on a Alice quelque part, quelqu'un vous l'a offert.
Comme je suis très motivée, je le trouve en quelques secondes. Je le lui tends, il le feuillette, le tient avec embarras, ne sait pas quoi en faire. Je tends la main:
— Ça va, j'ai compris, rends-le moi. Inutile que tu le prennes pour me faire plaisir et qu'il traîne dans ta chambre. Je préfère le ranger.

O. n'a jamais commencé un livre s'il n'y était pas obligé. Et encore moins terminé.

Trop culte

— O., tu ne crois pas que tu devrais lire un peu?
— Mais pourquoi?
— Je ne sais pas, pour te cultiver…
— Mais je suis déjà beaucoup plus culte que les autres !

Sandwich

Hier.
Fin du Timbre égyptien (j'attaque la postface), lecture de guides de la Cnil et rédaction d'une synthèse, correction d'une étude sur les services non marchands dans le contexte européen, quelques pages du chapitre huit de Finnegans Wake, quelques minutes d'une pièce de Steve Reich en concert live, annotation d'une proposition sur le dossier médical personnalisé, quelques lignes de Passage.

(La numérotation des posts m'amusent: il y a trois jours, billet 1515 le 15 février. Je ne l'ai pas fait exprès.)
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