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Ikéa et Léon de Bruxelles

Achat de deux caissons de bureau, un blanc, un brun, dans l'espoir de finir enfin le déménagement (tout le petit bordel du dernier moment). Il faut que je me résolve à jeter. Espérons que le reste tiendra dans le caisson.

Léon de Bruxelles en hommage à un ami disparu dont c'était la sortie dominicale.

Démontage de la toile du parasol (j'avais mis du DW40 dans le mécanisme la semaine dernière), passage à la machine inutile, la mousse verte n'a pas bougé. Mise à tremper dans l'eau de javel pour la nuit. On verra bien.

Après-midi à monter le caisson en regardant Docteur Who, cinq tiroirs. J'admire toujours Ikéa d'avoir réussi à faire des meubles si bien ajustés destinés à être montés par n'importe qui. Les explications sont purement dessinées, sans texte: simplification de la traduction, adaptation aux illettrés.

Je replie le sac à viande propre, je range les dernières affaires ramenées de Sisteron. J'espère que dimanche il fera beau — enfin, beau: il me faut des cumulus, même gris — la météo est incertaine (j'ai pris un abonnement à topmeteo).

On change d'étage

Depuis que j'ai démissionné, j'essaie de boucler tout ce qui est en cours : je suis descendue de deux cents mails à vingt-deux en deux jours. Il reste toutes les procédures à revoir, les courriers de début d'année et la clôture comptable.

Un merle vient manger le raisin de la vigne vierge. Aujourd'hui qu'il a fait à peu près sec, les moineaux étaient présents dans la glycine. Je pense qu'ils nichent dans les infractuosités du mur mitoyen, juste en face de la fenêtre.
Aucun oiseau ne semble avoir encore repéré ni le tournesol, ni la graisse "saveur ver de terre" que j'ai accroché aux branches.

La radio nous répète sur tous les tons qu'il fait enfin froid mais c'est très relatif. Il gèle à peine. L'année 2020 a été la plus chaude recensée depuis que l'on prend des mesures: 14°C en moyenne. C'est très agréable mais ça fait peur.

Le lit est arrivé aujourd'hui. Pour un peu je n'avais pas de draps qui convenaient (je comptais en commander chez Linvosges, mon fournisseur officiel depuis 1991 chez qui les délais sont souvent de deux à trois semaines; le lit devait normalement arriver mi-janvier; je n'avais pas passé commande plus tôt parce que je voulais être sûre d'être là pour les colis), dans un sursaut j'ai commandé hier soir un drap-housse de 160x200 chez amazon.
Promis pour le 31 décembre, il est arrivé avant midi; un tour dans la machine à laver, sec ce soir, et voilà.

C'est un lit-coffre, je vais pouvoir y stocker mes draps: les 90x190 pour le seul lit une place conservé, les 120x190 (achetés pour O. à Paris, je vais les donner à A. pour son clic-clac), les 140x200 du lit précédent maintenant au deuxième étage, et bientôt, donc, les 160x200.
Quel intérêt de raconter cela? La multiplicité du réel m'étonne, et surtout cette incroyable richesse occidentale qui permet d'avoir quatre tailles de draps dans un foyer ordinaire. Et puis malgré tout, cela a un rapport avec les 14° évoqués plus haut.

Le nouveau lit a été monté (dans les deux sens du terme) au premier étage dans ce qui devrait constituer notre chambre. A ce niveau, les défauts majeurs du loft prennent toute leur ampleur: le bruit des radiateurs (mais pourquoi sont-ils si bruyants? Faudra-t-il les remplacer, ou un réglage par un plombier suffira-t-il?) et le lampadaire en face de la baie vitrée sans volet (certes il y a des rideaux, mais il faudra les changer pour des rideaux réellement occultants).

J'ai défait mon carton de livres vespéral, encore des poches. Manipuler les livres est réconfortant, c'est comme revoir de vieux amis (d'autant plus que ce n'est pas moi qui les ai mis en carton: je me suis davantage consacrée au grenier où il y avait des jouets, des cours et de la documentation camusienne à trier).

Pour changer de nuit, changez de literie

Entraînement à onze heures (chic, presque une grasse mat!), démontage de la yolette, chargement de la remorque. Notre entraîneur va la déposer à Coudray-Monceaux, ça lui fait un drôle de samedi. Il faudrait que nous passions le permis remorque pour lui éviter cela.

Il reste dans la maison trois lits : un lit une place chez A. (la moitié de lits superposables. Je songe à remonter l'autre moitié un jour au besoin — à condition que nous en retrouvions tous les morceaux), un grand lit chez O. et le nôtre.
Le matelas du nôtre est récent mais je n'ai jamais pu m'y habituer: mousse à mémoire de forme, je lutte pour me tourner, je me lève fatiguée et courbaturée. Je dors mal. Je ne sais pas si c'est dû à l'âge (un moindre besoin de sommeil), à la chatte (qui prend toute la place et m'oblige à me contorsionner (— Mais vire-la! (je ne peux m'y résoudre))) ou à des séquelles de mon hernie discale.
Le matelas d'O. est creusé en son centre, ce qui fait qu'il est difficile d'y dormir à deux, comme nous nous en sommes rendus compte l'année dernière. Or c'est le lit que nous prêtons aux couples (nos amis qui vivent à Boston, C. et Cam, etc), ce qui devient embarrassant.
Bref, nous avons décidé de transférer notre matelas chez O. et nous en avons choisi un nouveau cet après-midi (il arrivera en mars car notre lit n'a pas une taille standard). Nous avons acheté deux oreillers, le mien en forme de trèfle «la découpe sert à caser l'épaule quand on dort sur le côté» (mais quel raffinement, quel marketing! Comment avoir vécu jusque là sans oreiller en forme de trèfle?) Nous nous renseignons sur les Togo car le nôtre est en piteux état.
Las, impossible de faire retapisser un Togo de plus de sept ans, il faut l'échanger. Nous verrons cela dans un ou deux ans.

Le soir, projection sur le mur du salon d'un film nunuche et attachant avec Sean Penn et Robert de Niro: We're no angels, Nous ne sommes pas des anges en dînant de petits sandwichs ronds (la décadence plateau télé). Sean Penn ressemble à Laurel (de Laurel et Hardy).

Des meubles, un chat, des pompiers

J'ai réussi à relancer la comtoise, mais pour combien de temps? Depuis que je l'ai déplacée fin novembre (avant le départ de O.), elle s'arrête au bout de quelques minutes ou quelques heures. Il faut mettre des cales avec art de façon à la pencher légèrement vers la droite et en arrière afin que la pesanteur soutienne exactement le mouvement du balancier.

Marché. Trois bouquets de tulipes.

Avant que je le dépose à la gare pour qu'il rentre «chez lui» (je ressens un pang inattendu chaque fois qu'il dit «chez moi» en parlant de son studio à Paris: comment, ce n'est plus ici, chez lui?), O. m'a aidé à replacer sur la mezzanine deux étagères et le meuble télé relégués dans le grenier (the room of requirement) depuis le premier week-end de décembre 2018… (oui, les travaux sont finis depuis mars 2019). Objectif: les laver, les remplir de DVD, avoir de nouveau de quoi regarder des films sur un grand écran et non sur un ipad.
Mais apparemment cela ne va pas être si simple, une histoire de switch avec la box.

En remontant l'allée pour chercher la chatte chez les voisins, nous croisons le fils des voisins qui nous dit d'un seul souffle: «on a un problème avec Enzo mais c'est pas grave, vous pouvez entrer, on a appellé les pompiers.»
Pas grave, les pompiers? Je me retourne et effectivement, un camion rouge «18» s'est arrêté en silence au bout de l'allée.
Nous franchissons la porte et la voisine, beaucoup plus logiquement, nous met dehors: «ce n'est pas le moment». En repartant, nous recroisons le fils, un grand gaillard, au bord des larmes, accompagné des pompiers (Enzo est son fils d'un an).

Plus tard la voisine nous rappelle. Les pompiers ont emmené le petit-fils qui convulsait aux urgences. Nous prenons le thé en tenant notre première discussion sur les grèves depuis le début des vacances. Cela fait une semaine que nous avons très naturellement oublié le sujet. Nous récupérons notre chatte qui a passé la semaine sous les meubles du salon quand ils étaient dans le salon, sous les meubles de la chambre quand ils étaient dans la chambre.


Le lendemain, l'enfant est toujours en observation à l'hôpital. Fièvre et bronches encombrées. Pas de diagnostic précis.

Réaménagement

Matin marché, midi purée de céleri, début d'après-midi lessivage des murs, fin d'après-midi déplacement des meubles.

Mouvement inverse de celui de la semaine dernière : nous rangeons le salon en le réorganisant. En effet, nous avons (j'ai) remplacé une porte condamnée par une baie vitrée : ce format inusité — puisqu'une baie est généralement plus large que haute tandis qu'ici c'est l'inverse — produit l'effet d'un puits de lumière vers le ciel et les roses de l'autre côté de la balustrade. Cela sera sans doute davantage désolé l'hiver (mais n'est-ce pas la caractéristique de l'hiver ?) mais pour l'instant c'est fascinant comme une ouverture vers la liberté. Nous agençons l'espace en fonction de cette nouvelle ouverture.

Fidèles à nous-mêmes, nous avons commencé ces grandes manœuvres tard dans l'après-midi et si les meubles sont en place lorsque nous nous arrêtons à la nuit tombante, il reste encore sur la table de la salle à manger tout un fatras de boîtes à outils et draps usés à ranger. Tant pis, plus tard, pour l'instant feu dans la cheminée et chat sur les genoux.

Journée active

A six heures trente, débarras de la chambre d'O. car son lit doit arriver à dix heures (je l'ai appris hier soir tard: il était prévu dans l'après-midi, je pensais avoir le temps).
A sept heures trente, départ pour Saint Lazare. A. repart à Lisieux. Elle aurait pu prendre le RER, je ne suis pas sûre qu'elle y gagne en voiture, mais bon. Je n'aime pas l'idée de la laisser repartir en RER, j'ai l'impression de l'abandonner trop tôt.

Reste de la journée à laver la voiture (un lavage par an, la pauvre) et finir de m'occuper des rosiers. Trié les vers de terre de la terre que j'emporte au bureau pour rempoter deux plantes vertes. Question: combien de temps vit un ver de terre? Si j'en ai oublié un, combien de temps vivra-t-il en pot, comme un poisson en bocal?

Le lit est livré. O. l'attendait depuis mi-août (il s'agit de caser son mètre quatre-ving-dix dans un deux mètres et non plus dans un mètre quatre-vingt), mais la malignité classique de la vie veut que ce soir, il dorme sous la tente dans un sac de couchage.

Relevé du compteur d'eau. Véritable élevage d'escargots sous la planche qui protège la fosse où se trouve le compteur.

H. revient défait de la pharmacie: il a pris ma voiture, la chatte dormait sur la plage arrière, il ne l'a pas vue, elle s'est échappée dans un jardin voisin quand il est revenu de sa course. C'est à trois cents mètres de la maison, mais bécasse comme elle est, il est à peu près certain qu'elle ne saura pas revenir seule, surtout qu'elle s'est enfuie paniquée.
Quinze jours, c'est le délai pour la revoir ou pas.

Soirée de rentrée scoute. Il fait très doux sous les arbres, beaucoup plus qu'il y a deux ou trois ans. C'est l'occasion de voir des photos des vacances des garçons.
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