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A chacun son Snowden

A a hacké le wifi de l'école et distribué les documents qu'elle a trouvés à ses camarades de classe.
Renvoyée une semaine.

(C'est ça qui est bien avec le privé : ils ne te renvoient pas définitivement, ils ont besoin de clients.)




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Mise à jour le lendemain
Finalement l'école a suréagi à un incident mineur. Cela prouve simplement l'épuisement de l'administration et des professeurs face à une personnalité difficile. (Comme dirait C., «cela leur a pris deux ans, c'est un progrès»).
Il y avait eu des signes avant-coureurs, des commentaires dans ses bulletins trimestriels de l'année dernière qui ressemblaient à ceux du collège. Avec naïveté et paresse, j'avais considéré que c'était désormais son problème, elle était majeure.
Cet été, je lui avais demandé si elle voulait voir quelqu'un pour comprendre, faire des progrès. Réponse: «c'est eux qui ont un problème, pas moi.»
Cette fois-ci, elle ne va pas avoir le choix. Mais ce sera à peu près inutile tant qu'elle considèrera qu'elle n'a rien à changer. Ne s'aperçoit-elle vraiment de rien, ou se joue-t-elle de nous? Se ment-elle ou nous ment-elle? Cela aura été la question de toute son enfance.

Qui a besoin de parler ?

Lors de la réunion parents-professeurs de ma fille il y a une semaine, nous avons eu la surprise d'apprendre que la professeur de biologie ("SVT") avait envoyé notre fille chez la psychologue scolaire, interloquée que celle-ci refuse de signer les papiers d'inscription au bac. En effet, A. est tétanisée de peur à l'idée de passer le bac, tétanisée par la peur de l'échec, tant et si bien qu'elle refuse d'apprendre ou même de considérer toute chose nouvelle qu'elle ne comprend pas immédiatement. L'idée de travail, de progrès acquis durement, lui est étrangère (mais cela est vrai pour les garçons également, pour d'autres raisons.)

Nous tentions depuis une semaine de joindre la psy de façon à savoir quelle conduite nous devions adopter (en effet, nous sommes censés n'être au courant de rien puisque A. a demandé à ce que nous ne soyons pas avertis). Je voulais savoir en particulier si nous devions prendre rendez-vous avec quelqu'un en dehors de l'école.

J'ai eu la psy au téléphone aujourd'hui.
J'ai un peu honte.
Je crois qu'il n'y a que moi qui ai parlé, (ça tombe bien puisque A. veut que nous soyons laissés à part. En fait la psy la voit demain, mais cela lui a échappé, elle n'avait pas l'intention de me le dire), je me suis en quelque sorte effondrée («je vois que cela vous affecte profondément»). J'ai dressé le tableau familial, la malédiction maternelle du matriarcat (ma mère et ses deux sœurs vieilles filles, ma mère ayant deux filles, ma sœur divorcée ayant deux filles), mon impression de voir se précipiter en ma fille tous les défauts des femmes de la famille (moi compris, mais aussi ma belle-mère), mon chagrin à n'avoir jamais été soutenue par les "adultes" autour de moi, tous trouvant toujours des excuses pour nous trouver trop durs («elle est petite», «ça passera», «c'est l'adolescence») (cependant refusant de prendre ma fille en vacances) et aucun pour s'apercevoir de la difficulté de décider que faire, et pour ma part, du remord et de la culpabilité (mais ça je ne l'ai pas dit), est-ce que je suis assez présente, ai-je envie de l'être davantage? (Non, la réponse est non. Mes livres, mes études,…)
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