Billets qui ont 'sport' comme mot-clé.

Parkour

Journée à écrire des billets de blog et à chercher une nouvelle série sur Netflix. Rien ne me convient.

Je contemple également cela avec intérêt (il me manquait le vocabulaire pour faire une recherche. Je l'ai trouvé en hashtag sur les vidéos FB). Je me sens tellement gauche. Le club référencé à Paris s'appelle Pinkparkour, pour une pratique «entre femmes et minorités de genre». C'est une nouvelle encourageante, c'est moins impressionnant que se retrouver parmi des musclors, mais je me demande s'ils auraient la même bienveillance envers une vieille qu'envers les minorités de genre.

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La vie est riche en réunions. Entre deux, je déjeune avec Patrick, lui-même en retard à cause du RER. Une heure à parler santé et famille, mais également de livres et de voyages.
Quand Paris a été choisi pour les Jeux olympiques, tout le monde paraissait ravi; aujourd'hui je ne rencontre que des gens qui organisent leur fuite de Paris: «je vais partir en juin dans les pays baltes avec X, mais mon but, c'est de ne pas rentrer avant la fin des jeux».

Patrick me raccompagne au bureau. Devant la porte, mon consultant parle au téléphone. Chic, je ne suis pas en retard (je me suis trompée d'une demi-heure concernant la réunion suivante).

Déception à Malesherbes

L'été dernier, après nos quatre sorties en canoë double, nous avions décidé d'investir dans un canoë, et dans notre grande sagesse, nous voulions rencontrer des professionnels pour avoir des conseils. Un Google plus tard, nous avions identifié un magasin à Malesherbes: c'était parfait, au sud, exactement ce qu'il nous fallait.

Et donc aujourd'hui, huit à neuf mois plus tard, nous sommes partis pour Malesherbes (Le Malesherbois par la vertu des regroupements de communes) afin de commencer nos aventures.

N'y allez pas. Ce n'est qu'une boîte aux lettres, au sens propre: une boîte aux lettres marquée Idoine, et c'est si peu clair qu'il y a deux flèches jaunes indiquant "Idoine" en direction de la boîte, sans doute à l'intention du facteur. Je n'ai pas compris pourquoi ils faisaient apparaître cette adresse de Malesherbes sur leur site à l'égal de leur magasin en Bretagne (du moins je suppose qu'il y a un vrai magasin en Bretagne).

Bref, retour au magasin Décathlon de Montereau, achat d'un canoë gonflable, d'une pompe, d'un bidon étanche et de deux pagaies.
Il ne reste qu'à espérer que nous allons utiliser tout cela plus d'une fois ou deux (perso je vise une journée de planeur, une sortie en canoë par week-end, mais j'ai toujours été optimiste/extrémiste).

Tex Mex

Tabata le matin plutôt qu'ergo (séance plus courte, pour la reprise). Je tousse à plat sur le dos (les abdos) mais plus à l'effort cardiaque (l'essoufflement). J'ai décidé de partir plus tard car le soir je me décale beaucoup.

Canicule prévue cette semaine. Magnifique bleu profond à 7h47 de la Seine à Melun.

Seine à Melun à partir du train


Déjeuner avec une fournisseur. Si nous avons des anecdotes concernant notre déménagement, elle nous bat largement: déménagement avenue de la Grande Armée dans un espace de co-working. Cependant, parce qu'ils travaillent dans la santé, un espace privatisé a été aménagé, avec un sas d'entrée. La canalisation des eaux usées (toilettes) a explosé au-dessus du sas. Quatre étages de m*** se sont déversés dans le sas, l'eau marron qui monte...: «Et puis l'odeur... malgré le nettoyage, ça reste.»

Le soir, H. me propose de venir me chercher à la gare de Fontainebleau pour manger sur place. C'est aussi un test: combien de restaurants ouverts dans la ville un lundi soir, ce qui constitue une mesure de provincialisme.

Le résultat est en courageant.
Nous dînons en terrasse dans un Mexicain.

Corde

J'ai repris ma corde à sauter. Ce qu'il y a de bien dans mon trois pièces, c'est que je peux pratiquer dans le salon.
Un peu par hasard j'ai glissé d'une vidéo à l'autre: une pour débutant, une pour moins débutant (le premier commentaire dit «j'ai regardé la vidéo en entier, je me suis senti fatigué, j'ai pris une douche puis j'ai fait la sieste) et puis elle.

Elle, elle est marrante, intrigante, voire vaguement angoissante: 1000 sauts durant 7 jours, 100 squats pendant 30 jours, une semaine comme les influenceuses, etc.; elle essaie tout sans se tenir à rien — sauf les défis qu'elle se lance à elle-même.
Cela ressemble à Celeste Barber, mais en beaucoup plus méritoire.

Retour au cinéma, retour en salle de sport

Encore le réunionais, comme si c'était la cantine.

Le cinéma de la ville a rouvert. Les choses de la vie. Je n'avais jamais vu ce film. Je n'en connaissais que la parodie de Gotlib.
J'aime les robes de Courrèges.
Voilà. Ce sera toute ma critique. Les images sont très belles, le montage intéressant, le suspens bien tenu.

Retour en salle de sport. J'avais été prudente, j'avais prévu de reprendre à partir du programme d'entraînement de septembre dernier.
C'était encore trop ambitieux. Il faut reprendre le programme de juin dernier, après l'opération du pied. Je ne pensais pas avoir perdu à ce point là.
Le responsable/entraîneur présent a été adorable, il a échangé l'ergo (machine à ramer) quand je lui ai expliqué que celui qui avait été choisi (le seul sur les quatre opérationnels hors covid) ne me convenait pas.
Sinon plus de douche, moins d'appareils de fitness, un appareil sur deux accessible. Et l'inscription obligatoire pour les cours collectifs.

C'est l'endroit où j'ai le plus de risque d'attrapper la maladie, je pense. Cette impunité dont on croit bénéficier quand on fait du sport et qu'on est en forme.

Il fait toujours très chaud. Le treillage pour les rosiers est arrivé. Yapuka le monter.

I'm hot

— C'est fini, tu ne vas plus ramer à 18 heures! Tu étais brûlante et tu as fait l'étoile de mer toute la nuit, j'ai été obligé d'aller dormir dans le salon.



C'est l'un des enseignements du confinement: si je dormais si mal depuis deux ans, ce n'est pas uniquement à cause du matelas ou de bouffées de chaleur ménopausesques mais aussi parce qu'après le sport mes muscles brûlent pendant des heures. Si je m'étale bien je ventile mieux. *sourire*.

Rééducation

Je ne peux plus — ou plutôt je ne pourrais plus, si j'avais le dessin au sol — jouer à la marelle. Car je ne peux plus sauter à cloche-pied.

Le pouvais-je il y a un mois? Je ne sais pas.
Mais il y a un mois, lorsque j'ai commencé à sauter à la corde, je pouvais sauter une minute sur un pied puis une sur l'autre.
Aujourd'hui je le peux à peine, tant ça fait mal. Un seul pied ne peut supporter mon poids si je saute. Ma cheville et la voûte plantaire cèdent. Ça fait horriblement mal.
La bonne nouvelle, c'est que les deux pieds sont aussi faibles. Cela fait exactement un an que j'ai été opérée et c'est une satisfaction que les deux pieds soient identiques — même si j'aurais préféré que ce soit dans la force.

Alors je m'obstine. J'essaie de muscler ce qui ne l'était pas mais n'était jamais sollicité. Je me demande ce que cela changera à ma démarche, à ma posture. Cela changera-t-il quelque chose à la possibilité de porter des talons très hauts? (car je n'en porte plus depuis deux ou trois ans mais je recommencerais volontiers).


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Astuce confinement : le Concertgebouw diffuse un concert chaque soir ou presque, à huit heures ou huit heures et quart.

Ravitaillement

J'ai fait les courses.
J'ai acheté du limoncello.
Je me suis lâchée sur les boîtes de conserve. H. estime qu'on peut tenir huit semaines (! je ne l'ai pas fait exprès, c'était amusant. Nous achetons tout au marché, je n'ai pas l'habitude).
L'aventure a beau m'intéresser comme une gigantesque expérience sociologique et psychologique, huit semaines, ce sera long. Surtout sans prétexte désormais pour franchir le portail.
J'en suis à trois personnes connues (sans être proches) en réanimation. Une partie de la famille d'H. travaille en ehpad.

J'ai fait quarante-cinq minutes de corde à sauter en suivant cette vidéo (deux minutes de saut/une minute de pause, soit quinze minutes chaque exercice). Les vidéos sur la corde à sauter sont flippantes, toutes conseillent de ne pas se décourager, ce qui n'est pas rassurant.
Après l'entraînement je suis restée une heure dans un fauteuil à surfer sur internet.

J'ai cru que je n'arriverais pas à me relever. Impressionnant. Tout l'arrière des mollets au niveau du genou est raide et douloureux, j'arrive à peine à tendre les jambes, je marche en crabe. Je suis pliée de rire. Incroyable. Trente minutes de quelque chose que je pensais compenser le footing me mettre dans cet état…

Uderzo est mort, la France continue de se disputer

Ce qui est fatiguant, c'est que tout le monde a son avis, se dispute et les informations les plus contradictoires circulent. Les médias (papier, télé, réseaux sociaux) parlent en continu, au conditionnel, avec des peut-être et des sans doute. Le vacarme est assourdissant sans aucune information utile.
D'un autre côté, cela n'a pas grande importance: comme je le disais hier ou avant-hier, un quidam lambda ne peut qu'attendre donc cela n'a pas grande importance. Mais c'est fatiguant.

Les deux grands sujets du moment: la chloroquine et les masques.

La chloroquine est un médicament qui traite le paludisme et le lupus. On songe (la Chine avait déjà songé) qu'il pourrait peut-être être efficace contre la maladie. Rien n'est sûr, des tests sont en cours. Cependant, un professeur de Marseille, lui, est convaincu. Trump aussi.

Un Twittos résume ainsi la situation:
Les vaccins : testés pendant de décennies. Des maladies éradiquées.
Les Français : c'est dangereux il ya de l'amiante dedans selon mon cousin.
La chloroquine pour le covid : pas sûr que ça fonctionne. En attente d'autres essais.
Les Français : se l'injectent par voie rectale

L'autre sujet ce sont les masques. Le masque efficace est le FFP2 (une certitude dans cette cacophonie). Mais il n'y en a pas. Ou pas assez. Ou ils sont volés. Ou il y a un trafic au marché noir, ou… ou… ou… (j'essaie de comprendre, je ne comprends pas: comment un pays comme la France peut ne pas avoir de masques? Pas de masques du tout? Je veux dire: depuis le début de la crise, disons mi-février, il y avait le temps d'en commander, d'en fabriquer, au moins quelques-uns, non?)
Alors certains se sont mis à en fabriquer. Le CHU de Grenoble a lancé un appel. Ils les fabriquent avec du molleton, des sacs d'aspirateur, des filtres à café… C'est triste, c'est courageux, c'est solidaire. Est-ce utile? Je peux comprendre qu'on dise que ça ne sert à rien. Je ne comprends pas qu'on dise que ce soit pire que pas de masque! Hier je suis tombé sur ça (signé Laurent Lefeuvre):


Moui… une capote dans une chaussette, puisque le sperme colle, s'il n'y a pas pénétration, s'il n'y a pas de plaie, si… si… si…, ça peut peut-être être utile. Comment savoir? Et si cela a protégé une seule personne, une fois, cela n'a pas été inutile. Si vous n'avez pas de bunker et que la bombe vous tombe dessus, la cabane en bois ne sert à rien. Mais si la bombe tombe à dix mètres, ça vous protègera peut-être des projectiles lancés par l'impact. Comment savoir? Ce ne sont pas des masques pour les chirurgiens, pour les plus exposés. Mais pour les femmes de ménage, pour les caissiers, pour les… (faux sentiment de sécurité? Quel sentiment de sécurité?)
Et puis ça occupe. Non ce n'est pas à négliger. Shackleton le savait, il faut occuper les hommes. Sinon ils gambergent.

Dans la série des bizarreries, soulignons que les comparaisons internationales n'ont pas beaucoup de sens et ajoutent à la confusion car les mêmes mots ne recouvrent pas les mêmes réalités. Il y a les pays qui testent intensivement tout le monde (Corée du Sud, Islande) et dont les chiffres montrent un nombre de porteurs impressionnants, dont un tiers à la moitié ne sont pas malades (pour l'instant du moins) mais contagieux, ceux qui ne testent les malades qu'une fois qu'ils sont en réanimation (plus ou moins la France) et donc tous ceux qui ont guéri spontanément chez eux (après deux ou trois jours d'intense fatigue) n'entrent pas dans les statistiques, ceux qui ne testent pas les morts et ne savent pas s'ils sont morts du virus (l'Allemagne). Chaque fois qu'on voit passer une comparaison internationale, on peut être sûr que ce ne sont pas les mêmes définitions derrière les mots, que ce ne sont pas les mêmes numérateurs et dénominateurs.
Point rassurant: le nombre de malades et de porteurs étant minimisé, la létalité (morts/malades) est plus basse qu'il n'y paraît. Aujourd'hui, ce qui est donné le plus souvent, c'est le nombre de morts sur le nombre de personnes hospitalisées, ce qui est forcément élevé puisque ce sont les cas les plus graves qui sont à l'hôpital.
Tous les pays utilisent-ils les mêmes tests, où sont fabriqués ces tests, sont-ils longs à produire, pourquoi semblent-ils si rares en France? Encore un truc que je ne comprends pas.

Bien sûr il y aura une enquête dans six mois. Il y en a eu une en 2003. Après.


Quelle étrange période à vivre. Pendant ce temps-là les récoltes d'asperges pourrissent sur place par manque de saisonniers trans-frontaliers, les maraîchers font appel aux volontaires, les anti-macronistes crient au capitalisme (si on ne récolte plus rien que diront-ils? que fait le gouvernement?, je suppose), les confinés ne comprennent pas la logique, les instituteurs font remarquer que le travail à distance creuse les inégalités (qui a une chambre, un ordinateur, une connexion internet, etc, etc), les infirmières et les caissières sont sur le devant de la scène, les femmes de ménage et les aides-soignantes se plaignent de ne pas l'être, un prêtre se sacrifie en Italie, des salariés d'une epad font savoir qu'ils vont rester avec les vieillards contaminés pour ne pas risquer de répandre la maladie dehors; les epad, justement, pleurent leurs morts par dizaines. Vous attendez des nouvelles d'un proche hospitalisé que vous n'avez pas le droit d'aller voir et personne ne vous en donne. Pas le temps.


Je songe à l'introduction de Todorov dans Face à l'extrême: les situations extrêmes présentent les mêmes choix que les situations quotidiennes (donner, garder pour soi, partager, stocker, nourrir le SDF, accompagner un malade), ce qui diffère, c'est la conséquence de ces choix.

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J'attends. Nettoyé les framboisiers, remonté la chaîne hifi. Testé la corde à sauter, je suis nulle mais c'était prévu (pas de coordination). Cinquante jours pour progresser. J'ai la faiblesse de croire que si je progresse en coordination, une partie de mon cerveau évoluera dans le même temps.

Fréquence cardiaque

Comme les salles de sport sont fermées et que je ne vais pas acheter un rameur (c'est cher, c'est laid, ça prend de la place, c'est pour deux mois. Et c'est comme le cinéma: j'aime aller en salle de sport, j'aime partager l'effort ou l'émotion avec des gens que je ne connais pas), je me replie sur la course ou le vélo. Plutôt le vélo, ma paire de running a dix-huit ans (le plastique-caoutchouc a durci).

Une compétitrice a partagé le programme que leur a donné leur entraîneur: «Pour calculer la fréquence max théorique: 220 - ton âge. Moi ça fait 170 par exemple donc 80% de ça ça donne 150 donc l'entraînement de mardi je vais me mettre à 150 sur de la CAP.»

Je ne lui ai pas dit que je ne savais pas ce que voulait dire CAP.

Certains entraînements se font à 40% de cette fréquence max. Mon problème, c'est que 40% de ma fréquence max, c'est moins que ma fréquence au repos.


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Hier H. va chercher son médicament contre le diabète (les ordonnances pour maladie chronique sont automatiquement renouvelées par les pharmaciens jusqu'au 31 mai).
— Les gens sortaient avec des sacs Cora pleins, du savon, des boîtes de Doliprane… Ils sont fous.
Entendu aux infos ce matin : désormais achat limité à une boîte par personne.

Un départ à la retraite

En tant que trésorière de l'association sportive de l'entreprise, je suis invitée au départ en retraite de la comptable. C'est la première fois que je vois quelqu'un fêter son départ le jour de son départ: ce soir elle ne sera plus là.
Nous ne lui manquerons pas, elle part sans se retourner, avec une sorte de soulagement.

Au mur du restaurant très orienté rugby, ce carrelage que je photographie pour mes rameuses préférées:

2018-0809-transpirer-ensemble.jpg

Mon bon coeur

Test cardiaque ce matin à l'aube (8 heures, ce n'est pas si tôt, mais à Nanterre Préfecture un jour de grève, cela demande de l'organisation).
Tout va bien (je m'en doutais). C'est beaucoup moins dur que ce que je redoutais (je suis la génération traumatisée par Goscinny), bien moins dur que n'importe quelle séance en salle de sport.

Tout cela n'est pas gratuit : il y a un projet en vue. J'en reparlerai le moment venu.

J'ai ensuite testé les douches des nouveaux immeubles : mazette, ils n'ont pas lésiné. C'est mieux que ma salle de sport. Carrelage peut-être un peu glissant.

A midi j'ai découvert un accès au toit (j'explore). Cette porte ne devrait pas être ouverte, ne devrait pas rester ouverte.

Privatisation

J'ai réservé une salle de réunion pour moi toute seule, pour être tranquille. J'y ai passé l'après-midi. #mesvoisinssontbruyants
Je sens que je vais le refaire souvent.


Les Allemands ont perdu et tout le monde est bien plus ému que lors de la victoire des Français.

Menace

— Si tu m'embêtes, je vais regarder le foot.

Retour en salle

Comme rarement mais régulièrement (ou l'inverse), je suis retournée en salle de sport, pour calmer ma culpabilité de ne pas aller ramer aujourd'hui (pas eu envie de traverser tout Paris uniquement pour ramer (peut-être que je devrais expliquer que je suis à la maison depuis dix jours pour écrire la dissertation de septième année — dernière année avant le mémoire, dernière dissertation — que bien évidemment je n'ai pas écrite tout en ayant cependant bien avancé, j'ai bon espoir (c'est l'équivalent d'un petit article, trente mille signes)).

Puisque je reste à la maison je n'irai pas non plus au théâtre voir Beaucoup de bruit pour rien. Après avoir manqué La tempête la semaine dernière pour cause de voyage dans le Perche, ce sera donc une année sans.

Puis sauna. J'apprends que s'il n'y a plus de louche pour verser de l'eau sur les pierres — ni de seau pour contenir l'eau, ni d'arceau en bois pour protéger l'ampoule — c'est qu'elle a été volée (il y a longtemps déjà. Moi, j'avais pensé que c'était pour éviter les excès, les gens qui versaient trop d'eau sur les pierres).

Sieste, j'ai trop forcé ce matin. Je mets l'après-midi à récupérer.

La définition d'un athlète

Yolette. C'est la première fois que je rame au CNF depuis le 14 décembre, depuis l'hospitalisation de H. Il fait doux, la Seine est grosse. Aller-retour dans le petit bras. Florian, Dominique, François, Anne-Sophie.

Dans les vestiaire, discussion avec Dominique, prof de gym à la retraite. Elle est pleine d'entrain. Nous parlons décontraction de la langue et de la mâchoire, j'évoque mon kiné, la méthode Mézières que j'ai connue par Thérèse Bertherat, Le corps a ses raison.

Elle raconte : « Quand nous nous entraînions pour le salto au cheval d'arçon, on nous demandait de siffler "Il était un petit navire" en faisant le mouvement. Je sifflais pendant la course, bien concentrée, je prenais mon élan sur le tremplin, et là, impossible, j'arrêtais de siffler. Eh bien il y en a certains, prise d'appel, (elle fait le geste de s'enrouler avec les mains) rotation, gainage impeccable, et réception (elle tend les mains en V vers le plafond), et le tout sans s'arrêter de siffler. Eh bien ça, tu vois, c'est ça un vrai athlète.»

Imprévus

A., le pilier juridique parmi les administrateurs de la mutuelle, part en congé maternité vendredi. Elle avait beaucoup insité pour nous voir, ma collaboratrice J. et moi, avant de partir en congé, tant insisté — alors qu'elle ne l'avait pas fait pour son premier enfant — que j'avais dit à J. qu'elle devait avoir quelque chose à nous dire. J., curieuse (c'est ma grande informatrice concernant les rumeurs qui circulent dans les bureaux), avait alors trouvé le moyen de se libérer pour déjeuner avec A.
J'avais vu juste : A. ne reviendra pas, elle suit son mari à l'île Maurice.

La nouvelle date de trois semaines, A. en est encore bouleversée (il faut dire que faire ses cartons pour l'autre bout du monde avec un bébé de trois mois est une perspective qui m'épuise rien que d'y penser).
Ce fut l'occasion de me rendre compte que je confondais plus ou moins l'île Maurice avec Mayotte: non, c'est une île indépendante au large de Madagascar avec l'anglais en langue officielle même si le français y est largement utilisé.

J'ai l'impression de vivre le début de la fin de l'âge d'or de la Mutuelle, A. qui part vendredi, mon patron probablement cet été (en retraite). C'était si facile de travailler avec A. et lui que je ne peux qu'envisager que ce sera moins bien. Mais après tout, cela pourrait être mieux. Dans l'absolu, c'est possible.

Schleiermacher à un rythme accéléré: nous traduisons si lentement que cette fois-ci pour couvrir plus de texte nous n'avons pas traduit le texte original mais lu les deux traductions françaises, Rouge et Raymond, en nous reportant au texte allemand pour comprendre quelle tournure traduisait quelle expression.

Bookcrossing sur le sport. Intéressante intervention d'Alain de Chanterac qui vient d'écrire un livre sur Antoine Blondin (Morand, Cocteau, Montherlant, bien des références que j'aurais dû noter — il reste la ressource de lire son livre).
Je repars avec Born to run, qui fait écho à une conversation de juin dernier.

En sortant, un jeune homme m'arrête, un revenant du temps de la SLRC: Rodolphe, rencontré chez Marcheschi. Evocation de Notes sur les manières du temps, les Demeures, je lui conseille de s'attaquer à L'Inauguration de la Salle des Vents. Quel plaisir de reparler de tout cela, quelques minutes. Quel gâchis.

Beau comme l'antique

Ce soir-là, j'ai dit à un moment donné que notre époque me rappelait de plus en plus l'antiquité, déclenchant un échange de regards entre mes compagnons de table et un commentaire moqueur.
J'ai alors pris conscience que "l'antiquité" était chargée d'une telle aura positive que tout le négatif était oublié. J'ai renoncé à m'expliquer, "ce que je voulais dire, c'est que", renoncé à parler d'une société où seule une petite partie de la population avait la parole (commentaire goguenard en face de moi: «j'ai plutôt l'impression qu'aujourd'hui n'importe qui parle et qu'on n'y a pas gagné») — mais évidemment je parlais de la parole légitime, celle qui avait le pouvoir, celle du citoyen masculin par opposition aux femmes1, aux esclaves, aux étrangers —, une société qui noyait les problèmes dans les jeux et abêtissait la population plutôt que l'éduquer.

Cette semaine, j'en trouve une sorte d'illustration sur les murs du métro.
Photo station esplanade de la Défense, à travers les vitres destinées à empêcher les suicides:

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Note
1 : Bien sûr, les femmes (en Occident) n'ont jamais eu autant accès aux postes de pouvoir et à la parole. Mais je songe aux programmes et discours lepéniste, trumpien ou trumpiste, à l'avertissement de Houellebecq dans Soumission, à la difficulté pour la mouvance de type zemmourien à vivre dans un monde qui n'est plus taillé sur mesure pour elle.

Quel imbécile

J'ai vu circuler sur FB cette vidéo de Ronda Rousey, championne olympique de judo (fille d'une championne du monde) et combattant en "free-fight" (arts martiaux mixtes) depuis 2010. (C'est la blonde d'Expendable III.)
Sur la vidéo, un journaliste lui dit qu'il ne peut croire qu'une femme puisse battre un homme.
Sans vraiment le faire exprès (mais sans doute n'a-t-elle pas cru qu'il était si naïf, sans doute n'a-t-elle pas cru qu'il était sans défense à ce point-là, son sourire et son comportement n'indiquent-ils pas qu'elle croit à une plaisanterie?), elle lui fait une prise et lui casse quatre côtes.
(Commentaires obtenus quand j'en parle à table: «oui, il ne savait pas tomber».)



Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il est dit qu'il s'agissait d'un journaliste sportif: vraiment? Complèment incompétent, quand il sortira de l'hôpital, passez-le à la rubrique mode.
Je ne connais pas un sportif amateur qui ne sache que n'importe quelle femme de niveau international sera meilleure que lui. Il ne s'agit pas de fierté plus ou moins bien placée, c'est comme ça, c'est tout. (De même, n'importe quelle femme sait qu'à niveau équivalent, un homme sera plus fort, question de masse musculaire, il n'y a pas à discuter, c'est comme ça.)

Ce journaliste n'a pas fait son travail. Trois minutes de recherche sur le net permet de dégotter cette vidéo de Ronda Rousey affrontant trois judokas japonais. Elle gagne, à leur grand dépit.


Ajout le 2 août 2021: j'ajoute cette vidéo incroyable de Serena Williams, avec le tweet qui va avec: «un sondage révèle que un homme sur huit pense qu'il peut marquer un point contre Serena Williams».

L'homme est né pour courir

— Il y a un homme à Tours qui rame encore à 86 ans. En somme, l'important, c'est de trouver quelqu'un qui t'aide à monter et descendre du bateau, c'est le plus difficile, se plier et se déplier.
— Le plus normal, c'est quand même de courir.
— Je déteste courir. Ça fait des chocs dans les articulations.
— Tu as tort. Tu sais que c'est un avantage des hommes sur les autres animaux? Il est le seul à pouvoir réguler sa température en même temps que conserver son souffle. Tous les autres animaux, au bout d'un moment assez court, sont obligés de choisir entre respirer et refroidir. Apparemment, pendant des milliers d'années, les hommes partaient en courant derrière un animal et le traquaient jusqu'à ce qu'il s'écroule.
— Ça n'a pas de sens, ils courent moins vite qu'une gazelle.
— Oui, mais la gazelle ne court pas longtemps.
— Mais le temps que tu la rattrappes, elle a récupéré.
— Non, les animaux récupèrent mal, pas très vite.
— C'est le principe de la chasse à courre, ton truc.
— Exactement. Et toute la tribu se déplaçait ensemble, car ça ne sert à rien de courir cinquante kilomètres pour ceux qui ont faim si quand tu attrappes la nourriture ceux qui ont faim sont cinquante kilomètres en arrière. Ils ont trouvé une tribu dans les canyons du Colorado qui, lorsque les Européens sont arrivés, n'a pas cherché à se battre mais est partie en courant droit devant elle. Les indigènes vivent dans les mêmes conditions qu'à l'époque, curieusement personne ne les a dérangés.

Suite à cette conversation, j'ai fait une recherche. Voir ici pour plus de renseignements (la vidéo est intéressante, même si un peu niaise dans sa façon de s'exprimer. Elle donne l'impression d'avoir cinq ans (et l'habituel constat: ce qui est destiné à vous protéger vous fragilise)).

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Agenda
Je suis retournée ramer à Melun pour la première fois depuis les crues de mai.
Il fait lourd, le temps est voilé, il fait toujours très chaud — mais peut-être un peu moins. Nous avons eu quelques gouttes de pluie.


C'est long

La semaine dernière je suis sortie deux fois en quatre, mais les pluies des derniers jours ont provoqué une montée de la Seine et aujourd'hui nous nous retrouvons en yolette (ce n'est pas la crue qui est gênante mais le débit).

Il y a toujours un moment quand je rame où je m'ennuie. C'est long. J'en ai marre. J'ai chaud. Il faudrait éloigner ma barre de pied ou mouiller la dame de nage qui grince. Le nez me démange.
L'avantage d'être dans un bateau long, c'est qu'on n'hésite avant de faire arrêter tout le monde pour se gratter le nez. Alors ça passe. L'attention se détourne.

A quoi pensent les autres, à quoi pensent les sportifs qui ne font pas des sports "à effort ponctuel" (saut, lancer, distance courte) ou des sports collectifs?
Laisser sa pensée divaguer, construire des stratégies, apprendre à ne penser à rien, vivre l'instant (méditation) ou se concentrer sur le mouvement (ce que je préfère, chaque mouvement étant une reprise à zéro, l'effacement de la réussite ou de l'échec du mouvement précédent, tout étant à reprendre, comme une nouvelle chance — mais il est difficile de se concentrer longtemps).

A quoi pensent les cyclistes, les marathoniens?
(Cette question n'existe plus pour ceux qui s'entraînent écouteurs sur les oreilles. Mais je ne sais pas si des compétiteurs le font, si c'est admis en compétition (Mimoun l'ipod sur les oreilles) — et je ne sais pas si c'est une bonne idée, cette diversion de l'attention de soi-même.)

Samedi

- TG le matin. L'organisation des premières églises à partir des épîtres pauliniennes. Le prof toujours aussi passionnant. J'ai l'impression d'un immense cours de culture générale, ouvrant des pans entiers dont je n'ai jamais entendu parler (Adolph von Harnack, bon, je commence à m'habituer, je finis presque par être surprise de ne pas croiser son nom dans un livre, mais maintenant son professeur Rudolf Sohm, qui n'a même pas de notice en français dans wikipedia, sur lequel Congar a écrit un article: "Rudolf Sohm nous interroge encore"), précisant des notions auxquelles je n'avais jamais réfléchi (est-ce que la mission détermine la fonction? (Hervé à qui j'en parle me dit «ah oui, c'est comme chez les militaires qui disent que la mission prime le grade»), des raccourcis éclairants («une analogie ne vaut que par ses différences»)…

Je vais voir Birdman qui m'ennuie imperceptiblement (le complexe d'infériorité Holywwod/Brodway m'est indifférent), je fais huit kilomètres de vélib pour rendre un livre de bibliothèque (c'est important car je crois que c'est là que je me suis enrhumée) et je rejoins Hervé et les V. chez Mariage. Demain les V. père et fille courent un semi-marathon à Vincennes. Ils dorment à la maison ce soir. Pour des raisons de logistique, je n'irai pas ramer. Je vais dormir.



— A quelle heure tu t'es levée?
— Quatre heures et demie.
— Est-ce raisonnable si tu es fatiguée?
— C'est l'inverse, c'est parce que je me suis levée à cette heure-là que je suis fatiguée.

Un peu d'aviron

La vidéo est tournée principalement sur le bassin où je rame, celui du CNF (club sur l'île de Neuilly qui se voit du métro ligne 1). Le grand angle déforme les perspectives, mais cela donne une idée du dépaysement quand on travaille en bureau à la Défense.

Quelques points de repère :
- Il s'agit de pointe (une rame par rameur), donc l'équilibre est plus difficile à trouver: c'est comme si un équilibriste ne disposait que d'un demi-balancier, l'autre moitié étant utilisée par un coéquipier devant lui, les deux dépendant l'un de l'autre pour ne pas tomber.
- Remarquez la différence entre la force déployée durant la passée dans l'eau, le petit coup sec au moment de sortir la pelle de l'eau (le seul moment où les bras travaillent, l'essentiel de la force est fourni par les jambes) et le retour lent sur la coulisse.
- La première fois que l'on voit les rameurs de dos, ils rament "sans coulisse" (jambes tendues, soit le mouvement en barque, à peu près), la deuxième fois ils font des exercices d'équilibre en s'arrêtant deux fois durant le retour, une première fois après le renvoi de main (exercice classique) puis une deuxième fois une fois les pelles au carré (verticales), prêtes à tomber dans l'eau (exercice que je ne connaissais pas, il faudra que j'essaie).
- HJ8+ : "Hommes Junior 8 barreur" => «huit junior» dans le langage courant (on ne précise ni "barré", ni "de pointe", car c'est toujours le cas en compétition. On précise "filles" si c'est un huit féminin).



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Agenda :
Belle sortie en skiff avec la sensation de se déployer en ressort. Hauteur de mains réglée par le port de tête (à essayer en bateau long).
Découvert l'existence de la page de Vincent sur FB (je n'y avais pas pensé!)
Edge of tomorrow. Voyage dans le temps un peu différent: non pas des anneaux parallèles avec des histoires qui se poursuivent en chacun d'eux, mais un temps linéaire avec la possibilité de rejouer une journée (non, ce n'est pas exactement pareil, on évite les paradoxes temporels).
Allemagne-Brésil 7-1, incroyable et douloureux (dangereux?).

Quart de final

Je suis entrée dans la boutique, la Marseillaise retentissait dans le café d'à côté tout le monde chantait (et je me suis demandé quelle influence avait eu Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu?) je suis ressortie. J'ai pris un Velib, il y a eu un hurlement, et j'ai continué tranquillement vers le Marais (très difficile de garer mon Vélib) puis vers Ménilmontant (toujours tout droit, Commines puis Oberkampf) en me disant que c'était cool de mener un but à zéro comme ça dès le début.

C'est la mi-temps, Skot est en train de discuter en terrasse une bière à la main.
— Oh Alice, qu'est-ce que tu fais là? … Le problème, c'est que tu ne nous portes pas chance.
— Je sais, j'ai même hésité à venir à cause de ça. (Et c'est vrai.)

Ce n'est qu'en m'installant devant l'écran dans le café que je comprends que c'est l'Allemagne qui mène. La seconde mi-temps est riche en occasions perdues, les Bleus paraissent manquer d'esprit combatif. Ils manquent de hargne. Le gardien de but allemand est vraiment bon.

Surtout des Noirs dans le café, mais le patron est arabe. C'est le ramadan, très peu de verres sur les tables, beaucoup de silence, nous sommes de loin la table la plus bruyante. Amis d'amis FB, je ne connais que Slothorp et Tlön.

Couscous d'abord. Conversation de cinéphiles, journalistes de revue, un monde que je ne connais pas auquel je suis peu sensible. Plus le temps passe et plus les discours sur "l'art", "les œuvres", me paraissent vides de sens. Je n'arrive plus à les prendre au sérieux. Un échange sur Houellebecq (littérature ou sociologie?)

— Je l'ai eue comme prof à la fac, elle était très jolie.
Je ris stupéfaite et incrédule:
— Ce n'est pas possible! Tu es le plus sexiste de tous, et tu ne t'en rends même pas compte!
— Mais enfin, ce n'est pas sexiste de dire qu'elle était jolie!
— Pas en soi, mais dans le contexte, quel rapport avec la choucroute? Je ne te dis pas qu'Olivier Duhamel enseignant le droit constit à Science-Po était si bôôô dans son col roulé (même si c'était vrai)!

Glace ailleurs. La conversation roule sur la famille.

Vivement la prochaine coupe du monde, qu'on se revoit. (Sauf que je porte malheur, hum).

Point Culture

Anecdote relatée par Laurent qui m'autorise à la reproduire ici :

« Dans la salle de gymnastique, deux hommes parlent d'un troisième qui ne serait pas très au courant des choses du football, confondrait des joueurs, ignorerait la composition de certaines équipes, serait incapable de faire d'intelligents pronostics quant à la suite du tournoi de la FIFA.

Le jugement tombe, sans appel :
"Il n'est pas très cultivé."

Ouverture de la coupe du monde de foot

France Info ce matin. Interviews d'une dame, d'un policier.
Ils expliquent leur joie et leur stress, le Brésil va vivre pour le foot, le policier est là pour contrôler et surveiller la foule.
Soudain une phrase incompréhensible qui ne sera pas expliquée: la dame espère que l'équipe brésilienne va s'imposer dès le début, «sinon les protestations (désordres, mécontentements? je ne suis pas sûre du mot exact) vont continuer».

Il faut lire internet pour savoir qu'il y a eu grève de métro et menace de grève de métro, manifestations répétées contre la corruption, la misère, les sommes mises en jeu par le Mondial.

France Info a-t-il tant traité le sujet que tous ses auditeurs habituels sont au courant et que cela va sans dire?

J'en profite pour mettre un lien vers ces photos que j'adore.

Transparence

Le financement frauduleux des partis politiques, c'est un peu comme le dopage: tout le monde sait qu'il y en a, mais malheur à qui se fait prendre.

Les faits: les épreuves sont telles qu'elles seraient inaccomplissables sans dopage; les sommes nécessaires à une campagne telles qu'elles seraient irrassemblables en respectant la loi.

Arrêter de légiférer et laisser faire ?
Le problème : les athlètes meurent à quarante ou cinquante ans, ce n'est plus une compétition de sportifs mais de pharmaciens; les décisions politiques ne sont plus fonction de l'intérêt général mais fonction des financeurs de campagne, les partis "libéraux" (économiquement) sont naturellement, de par leurs convictions, favorisés.

Solutions ? Pistes à explorer ?

Vocabulaire

J'ai offert à Noël à mon beau-père Loin des villes proches des gens, le livre tiré du blog du docteur Borée. Il me l'a laissé après lecture pour que je le lise à mon tour. J'en fais une lecture décousue, éparpillée. Ce week-end je suis tombée sur la définition de "fatigué":

Là où vous vivez, je ne sais pas. Mais dans la ville où j’ai grandi, quand on dit « Je suis fatigué », ça veut dire qu’on est fatigué.
Par là, on signifie généralement à son interlocuteur qu’on manque de sommeil. Parfois, il faut l’entendre comme une fatigue physique, un besoin de récupération. Parfois, enfin, un manque de dynamisme et d’énergie.
Ici, non.
Enfin… pas toujours.
Ici, la traduction la plus proche possible de « Il est fatigué », ce serait « Il n’est pas bien ».
Admirez la précision.
A vrai dire, ça peut aller de « Il-a-un-petit-coup-de-pompe-mais-rien-de-bien-méchant » à « Il-est-carrément-en-train-de-claboter ».

Dr Borée, Loin des villes, proches des gens, éditions City, 2012, p.27
Ça m'a fait rire. Je connais d'autres mots comme ça, par exemple "courageux". Courageux, c'est celui qui n'a pas peur de travailler, celui qui n'est pas paresseux. C'est aussi celui qui ne se laissera pas abattre par l'adversité. «Il n'est pas courageux» est un jugement sans appel qui vaut condamnation. Ce serait une bête, il n'y aurait plus qu'à l'abattre, et on sent bien que l'envie n'est pas loin: que faire d'un "pas courageux", comment résistera-t-il à la vie?

Il y a aussi les mots qui n'existent pas, comme "s'amuser". Le plus proche est le "va jouer dehors" adressé aux enfants dont le vrai sens est "arrête de traîner dans mes jambes". Par ailleurs, jouer n'est pas s'amuser, que ce soit aux boules, à la belote ou au tarot. Jouer est sérieux, nécessite de l'application et suppose une progression. S'amuser n'existe pas; "l'important c'est de se faire plaisir" (comme je l'entends régulièrement à l'aviron) est une phrase qui me paraît toujours ironique, au second degré, il faut que j'observe soigneusement le locuteur pour me convaincre qu'il n'est pas en train de se moquer, d'imiter un gimmick qu'il trouve ridicule: eh non, il est sérieux. J'en reste toujours un peu perplexe: comment, ils viennent s'amuser, pas s'entraîner, progresser, s'améliorer? (qu'il y ait du plaisir dans tout cela est un by product qu'on n'évoquera jamais, par pudeur, ne serait-ce qu'à cause de la dimension doucement masochiste de ce plaisir (qu'est-ce qu'on en bave!))
Et c'est pourquoi, à cause de formatage et de vocabulaire, je suis non miscible avec des rameurs ayant commencé l'aviron adultes.

Suite

Je suis en train de maigrir au rythme où j'ai grossi, deux cents à trois cents grammes par semaine. C'est bien. Ce que je ne sais pas, c'est à quel poids de stabilisation cela va me mener. On verra bien, nous n'en sommes pas encore là.
L'intérêt principal de cette façon de manger, c'est que la quantité n'est plus un problème. Il n'y a pas de restriction sur la quantité, même si le réflexe de contrôle reste bien ancré. Il faut juste surveillé quoi, pas combien. Quoi: pas le blanc, le beige: farine, céréales, riz, pommes de terre. Mais le saucisson, oui, et même la peau du poulet dont je me suis privée toutes ses années "parce que c'est mauvais pour la santé". Et la salade de poulpe. Je remplace le pain par de la salade quand je suis à la maison (pour le fromage).
Et je n'ai pas faim. Ce que je pensais être de la faim "psychologique", que je comblais en buvant des litres de thé, était de la vrai faim. Et quand j'ai envie de manger des noix de cajous ou des pistaches, j'en mange (heureusement qu'il n'y en a pas au bureau). Et des petites sardines à l'huile. Bref, le bonheur. Et donc je mange plus tranquillement, plus lentement, avec plaisir. Combien de temps cela va-t-il durer, vais-je vraiment maigrir ainsi? C'est dur à croire. Mais il faut aussi se muscler.

J'ai abandonné les exercices Nerd fitness, trop contraignants. Je vais me contenter des pompes, que j'aime bien.

Concernant le kung-fu, la fièvre est retombée.
D'une part je me dis que cela va me prendre du temps. En réalité c'est un faux problème, parce que je ne fais rien aux heures où se déroulent les cours de kung-fu (rappelons que l'idée est un cours en cachette en 2013-2014, puis si cela me convient, deux cours l'année suivante): je ne lis pas, je ne travaille pas. Je ne lis pratiquement que dans le RER (mais j'ai gagné en vitesse de lecture cette année. L'important en fait, c'est de couper FB. Ce truc ronge la vie.)
D'autre part je me dis que cela me fera rentrer tard un soir de plus et je culpabilise vis-à-vis d'Olivier. Le plus simple serait peut-être de le mettre dans la confidence. Est-ce déloyal de rendre complice son enfant de quinze ans? Il me semble que oui.

Des projets, des envies, des rêves

J'ai commencé un test paléo depuis lundi (je veux dire que je vais essayer sur un mois).

Premier entraînement Nerdfitness mardi (lundi aviron, ou plutôt ergo car la Seine est à nouveau en crue). Il s'agit à la fois d'essayer (est-ce que par hasard cela donnerait des résultats?) et de me remettre en forme pour la descente du Lot le 23 juin. J'en suis à 65 kg, trois kilos pris depuis janvier, mon poids devient incontrôlable et j'ai faim.

J'ai acheté le livre de Mark Sisson.

Et ce matin j'ai tourné sur les sites de kung-fu (mot impropre). Je crois que je vais m'inscrire là à la rentrée en cachette pendant un an. (Je dirai que j'ai un cours à l'ICP.) Puis si ça marche je prendrai deux heures de cours en 2015. Je me sens tellement maladroite, gauche, j'ai l'impression que mon corps échappe au contrôle de ma tête, non pour réagir vite instinctivement, mais pour rester immobile et raide.
Et je trouve que je tombe trop souvent dans les escaliers, je me tords trop souvent les pieds. Il y a des gaines de myéline à constituer ou reconstituer.
L'endroit pour commencer.
Le rêve: perfectionnement en Bagua Zang (dans plusieurs années, on verra. D'abord une heure par semaine l'année prochaine).

Entraînement

La Seine est en crue et il pleut.
Je secoue ma flemme et je vais faire de l'ergo (ergonomètre = rameur). J'oublie de prendre un souku et comme d'habitude je m'écorche la peau au niveau du coccyx (proéminant depuis une chute de ski de fond vers douze ou treize ans): une semaine à m'assoir en réprimant (ou pas) un "aïe".

Au moment de partir, un important groupe de jeunes gens arrivent, sweat noir, armes jaunes que je n'identifie pas. J'interroge Vincent du regard: «C'est Polytechnique», me répond-il avec une moue significative.
Comme j'ai l'habitude du sentiment bien français envers les étudiants et diplômés des grandes écoles, l'X, l'ENA et Normale Sup en tête — mélange de complexe d'infériorité, d'envie et de méfiance envers les meilleurs de la classe —, je n'y accorde pas d'attention particulière, quand je me souviens brusquement d'une anecdote racontée par Vincent quelques semaines plus tôt.

Ayant accepté pour rendre service de remplacer l'entraîneur habituel des X, il leur avait préparé un programme d'entraînement progressif accordé à leur niveau. Le leur ayant exposé, il s'était entendu répondre: «Non, nous ne ferons pas cela, nous avons voté démocratiquement et nous avons choisi de… (etc)».

En racontant cela ici, je me demande si ceux qui me liront saisiront la bêtise de cette réponse, son manque de pertinence, son absolue méconnaissance de ce qu'est le sport, sa lente austérité et sa nécessaire humilité[1]. C'est dommage de faire de l'aviron sans avoir cette intuition fondamentale. L'eau se chargera de la leur apprendre mais ils ne vont pas progresser très vite (les mêmes l'année dernière avaient déclaré à leur entraîneur qu'ils voulaient participer à je ne sais plus quelle épreuve oxfordienne. Entre découragement et amusement, Constanza (ancienne championne roumaine) avait conclu: «Ils ne se rendent pas compte, c'est vingt kilomètres d'entraînement tous les jours, pas dix une fois par semaine.»)

Notes

[1] au moins à notre niveau. Je ne comprends pas exactement ce qu'il en est des grands footballeurs qui paraissent dans le caprice permanent. Peut-être est-ce leur bulle de décompression. Mais enfin, il s'agit d'un autre monde.

Salle de sport

Je m'étais promis d'y revenir dès que j'aurais davantage de temps, en amenant F. et O. à leur cours de ping-pong (les deux salles sont mitoyennes).
En fait ce que je déteste le plus dans le sport, c'est avant et après: préparer son sac (ne rien oublier), vider son sac (mettre à sécher, mettre à laver, ne rien oublier). Finalement c'est un peu ce que je déteste pour tout (la cuisine, "l'élevage" des enfants tant qu'ils sont petits): préparer, faire les courses, penser à toute l'organisation matérielle, avec l'ennui de ces tâches sans fantaisie, mais aussi la peur d'oublier quelque chose, de ''manquer'' à quelqu'un, de décevoir, de ne pas être à la hauteur. Parfois je me dis que cela devait être (ou est encore) une bonne planque, moine (sauf pour les cuisiniers), nourri logé, juste à copier, et je me souviens de mon frémissement d'horreur dans les hospices de Beaune dans les cuisines reconstituées (avec légumes en cire et mannequins), à imaginer cette vie d'épluchage de légumes et de vaisselle à l'eau qu'il fallait préalablement chauffer dans des marmites (ou laver à l'eau froide, à la scoute? Dans un hospice?) J'ai une horreur profondément ancrée des tâches ménagères répétitives (alors que j'aime les travaux d'aiguille, le jardinage, tout ce qui est "gratifiant", en un mot, dont le résultat dure quelques jours ou quelques semaines).

Bon, reprenons. Sport, donc, enfin juste les machines cardio, je ne viens que pour transpirer, pour le reste je compte sur l'aviron (encore faudrait-il y être assidue).
Puis sauna, ce que je préfère, je ne viens en salle que pour ça, autant l'avouer; j'aime sentir perler la sueur aux endroits qui ne transpirent jamais (les tibias, par exemple). Sans doute ai-je en tête deux souvenirs, un Sarsky et Hutch où ils font un concours à celui qui produira une goutte de sueur le plus vite (je me demande si ce n'est pas dans l'épisode pilote), et un voisin de mes parents qui aimait son couscous très épicé et nous disait: «il faut que la sueur perle sur le front» (qu'il avait fort dégarni).

Un Allemand à la maison

«Félix voudrait regarder Chelsea-Bayern de Munich.»

Et c'est ainsi que vous vous retrouvez avec un peu de surprise avec un ado hystérique devant un écran internet. (Ado tout à fait posé par ailleurs, le foot provoque d'étranges réactions.)

Mais le pompon, c'est de découvrir cette photo, dont j'ai cru qu'elle était un montage:



Je me demande si Hollande préfère le rugby.

(Autre titre possible: "Humain, trop humain". Mais c'est plutôt rassurant.)

Le stratège

Ce film a tout pour ne pas plaire en France, à commencer par le baseball, qu'on ne comprend pas et qui ne nous est pas expliqué (question, par curiosité: est-ce que les scènes hachées, découpées, montrées de façon sporadique au rythme d'un zapping, sont immédiatement compréhensibles à un Américain? Autrement dit, quelle part de film nous échappe-t-elle parce que nous sommes Français / Européens?)

Le rythme est lent, il n'y a pas d'histoire d'amour (pas de femme), le personnage principal, qui refuse d'assister aux matches pour ne pas s'attacher aux joueurs qu'il risque de vendre ou d'échanger du jour au lendemain, n'est même pas particulièrement sympathique.

L'approche non plus n'est pas sympathique: gagner en faisant des analyses statistiques, et non en ayant le culte du développement physique, du style, de la technique. Est-ce que cela peut réussir? Peut-on nous, spectateurs, souhaiter que cette approche-là réussisse?
(Mais l'autre face de cette approche est plus acceptable moralement: il s'agit de se battre pour chaque point, il s'agit d'être efficace, régulier, il s'agit d'abandonner l'esbrouffe, le style, et de regagner ses bases (???) avec le plus de régularité possible.)

Pourquoi parler de "morale acceptable"? Parce que lorsqu'on va voir un film sur une équipe de loosers coachée par Brad Pitt dans un film américain, on se dit que forcément, l'équipe va gagner, pour que la morale américaine attachée à l'effort et au mérite sorte vainqueur.
Mais il faut aussi que l'image du baseball soit intacte: est-ce qu'un baseball statistique est une image acceptable?

Je ne vais pas spoiler. Mais ce n'est pas un film sur le baseball, c'est un film sur les rêves: que voulons-nous vraiment? Qu'est-ce qui compte?

Efficace

Pas grand chose à écrire. A la maison je range et je jette. (Je fais de la place pour les futurs livres). Atmosphère de fin de règne au bureau, et ce n'est pas réjouissant. Je retourne ramer; en fait je ne pense plus qu'à ça. Cela libère beaucoup d'énergie, je ne tiens plus en place, j'ai du mal à rester assise une après-midi entière (d'ailleurs je ne reste pas assise).

Je fais des visites éclair à des blogs de self-help, parce que je m'ennuie ou que je n'ai pas envie de faire ce que j'ai à faire (je ne me leurre pas. Je sais bien que ce qui me manque, c'est le désir).
Je suis tombée sur ce billet, qui me réjouit (je traduis le billet, mais pas les liens, débrouillez-vous (de toute façon je doute que qui ce soit de "mes" lecteurs se lance là-dedans (dommage, ce serait drôle))).:

La liste de conseils la plus brève du monde

- Je veux perdre du poids. Mange moins et bouge plus.

- Je veux ausi être en forme. Mange moins de cochonneries et davantage d'aliments sains.

-Je veux des abdos. Mange TRÈS sainement et soulève de la fonte, comme Saint.

- Je veux prendre du muscle et du poids. Soulève de la fonte, mange suffisamment de protéines, et augmente ta prise de calories.

- Je veux des résultats. Note tout. "Ce qui est évalué s'améliore".

- Ai-je besoin de m'inscrire en salle de muscu? Nope.

- Je n'ai pas le temps de m'entraîner. Mais si, tu l'as.

- Je n'aime pas [tel aliment diététique]. N'en mange pas. Mange davantage d'un aliment diététique que TU AIMES.

- Je n'aime pas [tel exercice de muscu]. Alors ne le fais pas.

- J'aime beaucoup [tel exercice de muscu]. Parfait, répète-le davantage.

- Est-ce que je devrais prendre [tel complément alimentaire hors de prix]? Non, dépense l'argent économisé en choisissant des aliments plus sains.

- [Tel exercice de muscu] me fait mal. Revois ta position ou choisis un autre exercice qui fait travailler le même groupe de muscles.

- Je ne suis pas motivé aujourd'hui. Maintenant tu l'es.

Mille-pattes

Acheté cinq paires de chaussures d'un coup pour la même personne:

- des basketts "tout venant" pour tous les jours (et comme il prend la même paire depuis quatre ans, j'ai l'impression étrange que les chaussures grandissent avec lui);

- des basketts pour le handball (la paire la plus chère des cinq, et à mon avis pour des raisons purement marketing, parce qu'entre volley, hand, ping-pong, je vois mal pourquoi ce ne sont pas les mêmes chaussures: je soupçonne que nous payons l'étiquette);

- des tongs (rouges assorties au maillot de bain);

- des bottes en caoutchouc (pour la pêche ("pour milieux humides" (lol — j'adore les précisions sur les petits panneaux));

- des water shoes (chaussons d'eau? pour sports aquatiques (? sports d'eau? sports mouillés, sports mouillants?)


Récompense: il m'a offert une glace sur son argent de poche.

Musculation

Emmené A. en salle de sport. Elle a moins râlé que je ne le redoutais, le sport est décidément euphorisant.
Je mange trop.

Petit déjeuner vénitien

Dernier matin, je reprends le train ce soir. La journée sera perdue bêtement, comme chaque fois qu'on voudrait faire tant de choses et qu'on a la faiblesse de ne pas partir seule mais d'attendre que les autres soient 1/ prêts 2/ se décident. Tant pis. (Rageant tout de même de rater une visite de l'Arsenal. Zut alors.)

Je prends mon petit déjeuner avec Luisa, Danielle. Plus tard arrive Pascal, mince, élégant, souriant, hésitant. Il a entre quarante et cinquante ans, quelques cheveux grisonnants, c'est le diplomate de l'équipe, celui qui s'entend avec tout le monde, que tout le monde salue et invite (car il y a quelques frottements, entre "les anciens d'école", "les CE" et "les loisirs").

Luisa est australienne. Elle a environ vingt-cinq ans; avec ses taches de rousseur et ses épaules carrées, elle respire la santé et la gentillesse. Nous parlons de sport, je lui fais des compliments sur la puissance de son coup d'aviron:
— Je m'entraînais avec l'équipe universitaire masculine de Sydney, c'est pour ça.
— Et tu faisais du surf, aussi?
Elle fait quelques fautes, très peu, avec un peu d'accent et de timidité.
— Oui, un peu.
— Mais il n'y a pas de requins?
— Si, il y en a. Il y en a même plus qu'avant, à cause de l'écologie: le port est nettoyé, l'eau est plus propre, et avec le réchauffement climatique, l'eau est plus chaude, il y a plus de poissons qui viennent dans la baie et ça attire les requins.
— Il y a eu des morts?
Elle réfléchit: — Non, l'année dernière, pas de morts, juste deux accidents. Il y a un surfeur qui a perdu les deux jambes, elle fait le geste de ramper sur les coudes: Mais il revient surfer elle mime des applaudissements et tout le monde "Yeaeahh!" sur son passage à la plage.
Pascal est un peu choqué (voire beaucoup): — C'est tout de même beaucoup moins sexy…
Spontanément, je pense au moignoning de Matoo et à cet ami qui me disait de son copain roux: "il n'a jamais eu peur de rester seul car il savait qu'il était sur une niche". Sans trop réfléchir j'interviens:
— Ça dépend: il n'y en a peut-être pas beaucoup qui aiment ça, mais pour celles qui aiment ça, il est seul sur le marché.
Les yeux de Pascal s'agrandissent. Il évalue et soupèse mes paroles, des horizons s'ouvrent devant lui:
— Je n'avais jamais pensé à ça sous cet angle, avoue-t-il vaguement épouvanté.

Mou, si mou

J'ai appris ce soir que ma fille prenait des anti-stress avant d'aller en cours de sport.




C'est à peu près inutile puisqu'il s'agit d'un placebo homéopathique que je lui avais acheté pour maîtriser sa panique l'année dernière à l'approche d'un examen de piano qu'elle avait mal travaillé (elle ne sait pas que c'est un placebo). Mais tout de même, de l'anti-stress avant le sport...

On ne fait pas le poids

Conversation dans l'ascenseur.

— J'ai été dégoûté, tu te rends compte, au club de XX, ils sont tellement nombreux, que même en loisir ils arrivent à monter quatre ou cinq équipes! Nous, on n'arrive même pas à réunir trois cents kilos pour en faire une.
— Les équipes, c'est au poids? demande, surpris, l'interlocuteur. (J'avais la même question silencieuse).
— Oui, non, enfin oui, mais tu dois composer ton équipe: si tu présentes trois types alors qu'en face ils en présentent quatre, t'as l'air con. C'est pas facile, mais c'est intéressant.

(Je n'ai pas tout compris, mais oui, j'ai trouvé ça intéressant.)

Une journée bien remplie

Roland Garros vétéran. Pour retourner à Paris à partir de Roland Garros, il faut aller jusqu'au terminus, c'est-à-dire tourner le dos à Paris. Et dans ce sens-là, la correspondance avec la ligne 9 n'est pas assurée. Il est tard, maman a trop parlé (un meurtre à P*gny? C'est possible ça? Une centaine de maisons au milieu de rien… Un vrai meurtre, avec un assassin venu d'internet et tout… «Ça montre bien les dangers d'internet»). Découragée, j'abandonne. Un thé rue Mayet avec A-C. Je n'ose pas lui demander de prendre le temps de regarder les livres, je sais qu'elle s'en moque. Mais je suis contente d'être passée à la librairie, je craignais qu'elle n'existât plus. La libraire est très âgée. Gare Montparnasse, La Défense, si je ne repasse pas au bureau j'aurai mauvaise conscience tout le we.

Rugby

« Je mets la tête où vous ne mettriez pas les mains. »

Trois semaines

— Tu pars où en vacances ?
— Je reste chez moi.
— ???


- finir le boulot que j'ai ramené à la maison (avant la fin de ce week-end, si possible) ;
- finir les trois billets en cours sur Cerisy ;
. 1/ le 18/08/2008
. 2/ le 26/08/2008
- terminer les notes sur la patristique (il y a un fou qui me l'a demandé!) ;
une le 30/08
- mettre à jour mes blogsroll en répartissant les liens en fonction du "style" de mes deux blogs ;
. fait à peu près le 13/08 + le 30/08
- terminer la reprise/sauvegarde des messages écrits de la SLRC que je veux conserver ;
. j'ai atteint juin 2005, il me reste un an à reprendre.
- harmoniser les catégories ;
- avancer les deux billets d'indexation de l'autre blog;
- aller au cinéma ;
. 10/08 : Mariage à l'italienne
. 12/08 : Le voyage de Primo Levi
. 14/08 : Wall-e
. 24/08 : Babylone A.D.
- voir ma grand-mère, passer chez mes parents ;
. OK du 18 au 22/08
- visiter quelques musées/églises/châteaux ;
. 13/08 : cité de l'architecture
. 18/08 : musée des hospices d'Issoudun
. 19/08 : cathédrale de Bourges (assez vite), palais Jacques Cœur
. 21/08 : château de Blois
. 22/08 : Notre-Dame-de-Cléry
- m'occuper du jardin (une heure par jour? deux heures?) ;
. 09/08 : tondu la pelouse
. 31/08 : les rosiers, un peu
- aller en salle de sport (quatre fois par semaine?) ;
. 10/08 (courbatures atroces); 16/08; 17/08; 23/08; 24/08; 29, 30 et 31/08
- ranger cette rognûtdjû de maison (ou au moins le dernier étage, les papiers et les livres (je fais si souvent des allusions à mes classements de papiers que je n'ose plus en parler)).
. journée du 15/08, après-midi du 17/08.
. le 26/08, fin de la chambre, le 27/08, fin du 2e étage avec réorganisation des archives en prime, le 29/8, rez-de-chaussée.
. le 31/08, premier étage

Et puis, éventuellement, lire et bloguer un peu ...


Un logiciel de To do list qui me plaît.


A une époque, je faisais des emplois du temps précis que je respectais. Puis j'ai fait des emplois du temps précis que je ne respectais pas (grosse frustration). Puis j'ai arrêté de faire des emplois du temps quand je me suis aperçue que si j'additionnais tout ce que je devais faire à tout ce que j'avais envie de faire, cela ne tenait pas en 24 heures (sans sommeil, évidemment) (je favorise largement la deuxième catégorie depuis que les enfants ont grandi).
Aujourd'hui j'essaie de m'organiser un peu plus.
Mais bon. La vie matérielle ne m'intéresse pas beaucoup.

semaine 19

lundi 5 mai
Cours de step. J'adore ça, je suis d'un ridicule achevé et ça me fait rire (mon côté maso). Il doit y avoir peu de personnes manquant autant de coordination que moi. Et je suis incapable de me souvenir de trois pas de chorégraphie. Et je suis incapable de suivre un rythme (H. était d'abord incrédule, désormais il est mort de rire quand il me voit taper dans les mains à contretemps d'une salle entière: «mais enfin, tu n'entends pas la batterie? Bom, bom bom?») Ben non. Enfin si, mais je ne parviens pas à me caler sur un rythme. Une des explications possibles serait que je pense trop (mais pas assez vite): au lieu de taper dans mes mains, je pense "il faut que je tape dans mes mains", et c'est déjà trop tard, j'ai pris du retard…

PS. Merci, Jim, vraiment.

mardi 6 mai
''Tea & tattered pages'' rue Mayet était ouvert. J'erre dans les rayons. Voyons… Il y a deux livres de Woolf, j'hésite devant un beau Capitaine Blood relié (édition Vintage 1922). Je cherche… je cherche quoi? quelque chose qui commence par un W… le titre c'est W… et l'auteur… un P ou un M, les deux je crois, puisque je ne savais pas où chercher chez WH Smith… (Je me demande si beaucoup de personnes se mettent à chercher un livre précis dont ils viennent d'oublier le titre et l'auteur parmi des milliers de livres dans une minuscule librairie). Ah si, Wolf solent. (Mais l'auteur m'échappe toujours et mon blogueur arrive).

Restaurant coréen. Très jolies tuniques aux murs. Très bon, copieux, un peux gênée de manger copieux dans un restaurant coréen (à quoi certains répondraient que décidément, ma mauvaise conscience de gauche ne m'abandonne pas. Mais bon. C'est vrai que je suis un peu gênée, et gênée par l'indécence-même de cette gêne (on fait ou ne fait pas, on ne se paie pas le luxe de faire en étant gêné).) Le thé à la jujube sent la grenadine. Discussion sans même dire du mal des absents. On est bien. A faire plus souvent.

mercredi 7 mai
— Mettez-vous en avant, parlez de ce que vous avez à apporter, et ne dites rien de vos défauts si on ne vous pose pas la question, il sera toujours temps de les découvrir.

(J'aime beaucoup dans la pub pour la clio "signe extérieur de richesse intérieure", l'homme qui commence: «Je ne fais pas la vaisselle» puis qui précise «mais je l'essuie».)

jeudi 8 mai
Ne rien faire à ce point… J'aime.
Il fait beau, fenêtres ouvertes, velux sur ciel bleu, chants d'oiseaux.
Grasse matinée, blog (non ça ne se voit pas), une heure au téléphone avec Agnès (je ne savais pas qu'il y a une différence entre les aubes masculines et les aubes féminines), barbecue, Pierre qui brûle de Donald Westlake, sieste, Oz saison 3 deux premiers épisodes.

vendredi 9 mai
Départ de H. et C. à 7h30 (championnat FSGT de tennis de table), sport, cigarette, glace plombière, Saint-Félicien, glace au chocolat, place nette sur la mezzanine, sieste de dix minutes, décidément il ne pleut pas, tonte de la pelouse, ampoules, pâtes fraîches, douche, lit.

samedi 10 mai
Vautrée toute la journée devant Oz saison 1 (puisque je ne veux pas terminer la saison 3 sans H.) en fumant un demi paquet. Manquait que la bière. Rien préparé pour demain.

dimanche 11 mai
Sport oblige, H. est à Tarbes avec C.
Réunion de la famille de H. dans l'est de la France. J'emmène les deux plus jeunes.
— Mais enfin, maman, pourquoi on y va? Tu n'as aucun lien avec eux.
Je suis un peu choquée qu'il fasse une déjà une différence si nette entre les deux branches de la famille.
— Mais vous? C'est vous le lien, vous appartenez autant à cette famille-là qu'à l'autre.

Mouais. Ils voudraient surtout échapper aux trois heures de voiture et pouvoir jouer à l'ordinateur toute la journée. C'est toujours pareil, chaque fois qu'ils ont du temps libre, on leur occupe de façon inepte.

A contre temps

Une autre chose qui fait rire les enfants, c'est que lorsque je rentre du sport, je n'ai même plus assez de force pour couper un steack haché. Avec gentillesse le grand ouvre mon yaourt.

Certains sont plus avantagés que d'autres

— Mon bras gauche nage mieux que mon bras droit parce qu'il pense moins.
— Conclusion: pour bien nager il vaut mieux être con.




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Dix ans plus tard, j'explicite le contexte : afin de l'encourager, j'accompagne ma fille à des cours particuliers de natation (pour redresser son dos). J'apprends le crawl.

Supporters dans l'Antiquité

Lors des courses de chars organisées à Constantinople sous l’Empire romain, les tribunes étaient occupées par des spectateurs, qui prenaient déjà activement part au spectacle. Ils avaient constitué deux camps, les Bleus et les Verts, véritables groupes de supporters des deux principales équipes de chars. Pline le Jeune s’étonnait que la principale préoccupation des spectateurs soit non pas tant les capacités des conducteurs de chars ou des chevaux que la couleur de l’équipe gagnante ! Procope partage cette incompréhension dont il fait état dans son «Bellum Persicum»: «de longue date le peuple était divisé dans les villes [byzantines] en Bleus et Verts, mais il n’y a pas longtemps que, pour ces dénominations et pour les gradins qu’ils occupent pendant le spectacle, les gens dilapident leur argent, s’exposent aux pires violences physiques et n’hésitent pas à affronter la mort la plus honteuse. Ils luttent contre ceux qui sont assis du côté opposé (…). Est donc née entre eux une haine qui n’a pas de sens, mais qui reste pour toujours inexpiable». L’armée était ainsi régulièrement appelée à la rescousse afin de mettre fin aux désordres liés à la violence des supporters, et son intervention aurait sauvé de justesse le règne de Justinien en 532.

extrait d'un rapport du Sénat, Faut-il avoir peur des supporters?

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