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Une vache, deux veaux et un kangourou

Rendez-vous à 9h au salon de l’agriculture pour une visite VIP.

Je n’y étais jamais venue (depuis ma déception au salon du livre, j’évite ce genre d’endroit) et ce fut fun. J’ai découvert que la vache star, Ovalie, avait deux veaux dont personne n’avait parlé.

« Ovalie


Rendez-vous avec les céréaliers. Citation: «des zozos à gogo». Le temps des agriculteurs n’est pas linéaire: si les semailles ont lieu en octobre et que le décret sort en décembre, on vient de perdre un an. Le juridique est en train de devenir plus important que le politique.

Passage aux stands de Seine-et-Marne. «Cheese» pour la photo avec les producteurs de Coulommiers.

«Franck


Chez les producteurs de lait:
Le risque, c’est la fin de l’élevage. Les Pays-Bas viennent de prendre la décision de réduire leurs troupeaux de vaches d'un tiers dans les années à venir.

Chez les brasseurs : quarante ou cinquante bières pression le long d’un long comptoir. Je bois deux stouts françaises — une imperial stout de la brasserie du grand Paris et une autre dont je me souviens pas, Nordstream ou quelque chose de ce genre.

Chez les spiritueux. Je vous mets un schéma des taxes et une carte des fruits. Un très beau barman nous sert d’excellents cocktails.

«taxes «carte


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Après-midi en bibliothèque pour préparer le cours de grec. La bibliothèque Malraux est totalement transformée. Je continue à lire L’Œuvre au noir.

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A 19 heures, cours de grec.
1 Corinthiens 7, 36. Fascinant passage, où l’on ne sait pas s’il s’agit d’un père qui se demande s’il doit marier sa fille nubile (la honte de n’être pas mariée pour une fille) ou d’un jeune homme qui se demande s’il ne doit pas épouser sa bien-aimée de peur de la déshonorer.
Rien ne permet de décider et les traductions (TOB, Jérusalem, etc.) présentent l’une ou l’autre des solutions.

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Je termine à neuf heures et trouve un train. Je découvre alors un message de H. sur Twitter et manque de m’étouffer.

un kangourou sur la ligne R


Souvenirs vétérinaires

Je commence Les demeures de l'esprit, Grande-Bretagne, Irlande II et j'ai la surprises de tomber sur James Herriot : ça alors, je ne savais pas que c'était un auteur célèbre.

Toutes les créatures du bon dieu est un livre que j'avais découvert en farfouillant dans la bibliothèque de mon oncle vétérinaire, je ne sais pas trop quand, au début des années 80, sans doute. Plus tard, j'avais eu le plaisir de le découvrir aux éditions L'école des loisirs; c'est le livre, avec Embrasser une fille qui fume, que j'ai offert à une amie pour faire vingt-deux heures d'avion. (Elle ne le sait pas, mais elle possède ainsi deux livres rares, épuisés tous les deux).

C'était un livre joyeux, plein d'optimisme et d'anecdotes incroyables sur le métier de vétérinaire.
Mais je les croyais, parce que mon oncle était vétérinaire.

C'est avec lui que j'ai appris ce qu'était l'urgence : il prenait son café, un coup de fil affolé l'interrompait pour réclamer sa présence auprès d'un vêlage qui se passait mal, il disait «J'arrive», se rasseyait, et finissait son café.
Il soignait ses enfants avec les produits vétérinaires, il suffisait de connaître leur poids et d'appliquer la posologie destinée au porc.
Il se contemplait calmement, diagnostiquait ses maladies: «Je savais que mes accès de fièvre signifiaient que le foyer était infectieux». (Cette phrase a été prononcée alors qu'il racontait une opération qui avait failli lui coûter la vie, après plusieurs mois en réanimation suite à un coup de pied de cheval qui lui avait éclaté le foie.)

Un jour il perdit son alliance dans une vache. Le plus étonnant, c'est qu'à la visite suivante, il enfonça sa main pour palper le veau et réenfila son alliance.
Depuis il la porte à une chaîne autour du cou.


PS: Par hasard, j'ai trouvé un vêlage. Ça ne se passe pas toujours aussi bien (voix pleine de regrets de mon oncle: ce jour-là il avait emmené un de ses jeunes fils avec lui), mais je vais vous épargner ça.
C'est à ces contacts vétérinaires que je dois ma façon de considérer la santé en général et tout ce qui touche à la maternité en particulier (les vaches et les chattes font ça très bien, on doit pouvoir s'en sortir sans tout ce foin et tout ce marketing (d'un autre côté, l'accouchement sans douleur, quand vous voyez la tête de la vache ou de la chatte... On ne nous prendrait pas pour des andouilles par hasard?))

Vie des animaux

Cinq sensations que je ne retrouverai sans doute jamais (variation sur une chaîne qui s'estompe) :
  • Le goût des granulés que ma grand-mère donnait aux lapins;
  • L'odeur du lait artificiel pour les veaux au moment où mon grand-père ajoutait de l'eau chaude pour le délayer;
  • La langue râpeuse des veaux sur mes bras salés (comme une langue de chat, mais avec une surface de gant de toilette et non de timbre-poste);
  • La trompette ahurissante des pintades quand elles voulaient soudain signaler leur joie ou leur fureur (je n'ai jamais su);
  • La tête jaune du dernier poussin, curieux ou trop à l'étroit, émergeant du dos d'une poule brune ayant triplé de volume pour abriter tous ses petits (ce spectacle me manque tant que j'en rêve parfois).
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